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06/10/2017

Étude n°2 La controverse, Actes 15.1-29 (14 10 17)

Étude n°2 La controverse, Actes 15.1-29 (14 10 17)

 

« La loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ » Jean 1.17

                      

Observonsapotre Paul icône 15è.jpg

Le contexte

Le premier voyage missionnaire de Paul à Chypre et en Asie Mineure, a ouvert la porte du salut aux païens. Après ce voyage, Paul est revenu en 49, à Antioche de Syrie, la première église d’origine en majorité païenne. Des croyants judaïsants viennent poser la question de la cohabitation entre croyants Juifs et Gentils ou Grecs. Ils veulent imposer pour tous le retour aux rites juifs, surtout  la circoncision, comme nécessaires au salut.

 

Le texte

Plusieurs parties en parallèles

  1. a) v 1-6 : Discussion à Antioche sur l’incirconcision qui fermerait le salut aux païens convertis. Envoi de Paul et Barnabas à Jérusalem
  2. b) v 7-12 : Concile de Jérusalem : Dieu dans sa grâce a purifié le cœur des païens par la foi
  3. c) v 13-21 : Dieu veut que tous portent son nom et le manifestent dans leur conduite

    b’) v 22-29 : Lettre aux Eglises : rien que le nécessaire pour glorifier Dieu

a’) v 30-35 : Retour de la paix à Antioche.

 

Le discours de Pierre (7-11) est construit en parallélisme concentrique déterminé par

- les répétitions : comme à nous, aucune différence entre nous et eux, de la même manière qu’eux.

- les oppositions entre ce que Dieu a fait (v 7-9) et ce que les hommes font (v 10-11),

                             entre la grâce du don du Saint-Esprit (v 8) et le joug sur le cou (v 10). Le parallélisme met en valeur au centre le v 9 : Dieu a aussi purifié les cœurs des païens par la foi.

 

Le discours de Jacques (14-21) est centré sur le nom de Dieu (v 14, 17) : son peuple d’Israël, choisi parmi les nations, doit le porter selon sa volonté « afin que le reste des hommes cherche le Seigneur » (v 17) ; Jacques en déduit  les pratiques essentielles qui permettront aussi aux païens de porter le nom de Dieu dignement.

 

La lettre aux Eglises (v 23-29) oppose l’unité des frères dans la foi en Jésus-Christ, anciens, apôtres et païens convertis, inspirés du Saint-Esprit (v 23, 25-28), à l’initiative privée de certains semeurs de trouble (v 24). Cette lettre recommande les  pratiques indispensables au témoignage fidèle à Dieu (v 29).

 

Comprenons

Le contexte du concile

            Les païens convertis posèrent très vite un problème à ceux des Juifs convertis qui avaient accepté l’Evangile mais qui n’avaient pas abandonné les préjugés des pharisiens sur l’impureté rituelle des incirconcis. Comment vivre ensemble, ou même se fréquenter si les uns considèrent les autres comme « impurs », et si les « circoncis dans la chair » se croient seuls sauvés ? Le problème divise tellement l’église d’Antioche, qu’on en réfère à l’église de Jérusalem où se trouvent les apôtres, ceux qui ont été en contact avec le Christ et ont reçu, les premiers, l’ordre d’aller témoigner vers les païens, alors qu’ils étaient Juifs (Actes 10). En chemin vers Jérusalem, Paul et Barnabas, témoignent de leurs expériences de conversions des Gentils, à la grande joie des frères. Ceux-ci vivant en Phénicie ou en Samarie, étaient en contact permanent avec les Grecs. Ils étaient beaucoup plus ouverts à leur conversion que les frères de Jérusalem, en majorité Juifs d’origine et marqués par des préjugés ethniques et religieux.

 

Le texte

            Pierre, le premier choisi par Dieu pour porter l’Évangile aux païens (Act 10), se fait le porte-parole des délégués d’Antioche qu’il a rencontrés auparavant en privé (Gal 2.2). Il témoigne de la grâce de Dieu qui

- a voulu que les païens aient accès à l’Évangile et à la foi (15.7), Pierre et Paul 15è.jpg

- leur a donné le Saint-Esprit en considérant seulement leur engagement de cœur (8),

- a purifié leur être par ce don de l’Esprit, en ne tenant compte que de leur foi, sans faire de différence entre incirconcis et circoncis (v 9),

- sauve, selon leur foi, les uns et les autres par pure grâce (11).

(Paul et Pierre, 15ès)

            Face à cette grâce divine, les efforts des hommes pour être purs par des pratiques légalistes sont une atteinte à la volonté de Dieu. Tenter ou éprouver Dieu en allant contre sa volonté et en lui opposant incrédulité et révolte, c’est provoquer ses jugements. Les légalistes, en voulant imposer la circoncision et les lois rituelles judaïques aux païens manifestaient leur ignorance de la grâce. Ils ne se souvenaient pas que c’est le cœur qui doit être circoncis (7.51, Ro 2.28-29), ou consacré entièrement à Dieu, « pur » de toute pensée de mériter le salut. C’est Dieu qui dans sa grâce accomplit cette purification pour celui qui ouvre son cœur, qu’il soit d’origine juive ou païenne, à la foi en Jésus-Christ et au don du Saint-Esprit. Les miracles parmi les païens, racontés par Paul et Barnabas (12), confirmaient la volonté de Dieu d’accepter chacun selon sa foi et non selon ses pratiques rituelles.

 

            Les recommandations de Jacques furent acceptées de Pierre et de Paul sans problème. Elles visaient, en effet, à permettre au chrétien « Grec » de manifester à la fois son amour exclusif pour le seul vrai Dieu et son respect des nombreux Juifs de l’entourage (v 21). Ces recommandations sont le plus petit dénominateur commun des chrétiens de cette époque : ils « porteront le nom du Seigneur » pour que d’autres le cherchent et l’invoquent (v 14, 17) en bannissant toutes leurs anciennes pratiques idolâtres, pour ne pas heurter aussi leurs frères Juifs qui les avaient en horreur. En revanche, le silence sur la circoncision et les autres pratiques mosaïques doit implicitement faire comprendre aux Juifs convertis qu’elles n’ont pas de valeur pour l’obtention du salut. Alors que le débat avait été provoqué par la question de la circoncision, les lettres envoyées aux Eglises ne la mentionnent même pas ! Pour les chrétiens judaïsants, ce dut être un choc immense ! Ils devaient vraiment revoir leur attitude face au salut par la foi seule, que prêchait Paul.

           

            Les pratiques recommandées (abstention de viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés et de l’impudicité), avaient toutes un rapport avec l’idolâtrie de l’époque. Les sacrifices aux idoles étaient consommés dans des banquets orgiaques après la cérémonie. Manger la viande des victimes était considéré comme une participation au culte idolâtre. Ces animaux, souvent « impurs » selon la loi juive, c’est-à-dire impropres au culte de Dieu,  n’étaient pas toujours égorgés, et vidés de leur sang. On les consommait ainsi, et on buvait leur sang, pour acquérir leur force et leur vie, et par leur intermédiaire celles de l’idole. Enfin, l’immoralité, ou l’inconduite, n’était pas une simple pratique morale d’adultères ou de mariages prohibés par la loi juive (Lév 18). Elle découlait de l’habitude de la prostitution sacrée. En s’unissant sexuellement aux prêtresses ou aux prêtres païens, on mimait l’œuvre de fécondation de leurs dieux et on croyait ainsi s’attirer leur faveur pour la fertilité des champs et la prospérité de la maison. Cette croyance avait amené une débauche des mœurs, condamnée par la loi de Dieu, car elle était le signe de l’infidélité à l’alliance de Dieu, de l’adultère spirituel à son égard qu’est l’idolâtrie.

 

            On comprend que le souci de l’Église primitive ait été de porter dignement le nom du Seigneur parmi les nations et parmi les Juifs, en s’écartant de tout ce qui, dans la conduite, rappelait les pratiques idolâtres, et tout ce qui, dans les rites religieux, pouvait faire croire à un salut gagné par les œuvres.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

- L’Église, composée de croyants d’origines diverses, a toujours pour mission de porter dignement le nom du Seigneur. Si vous deviez écrire aux Églises les prescriptions indispensables à un témoignage fidèle dans le monde actuel, quelles pratiques communes vous sembleraient suffisantes ? Expliquez les raisons de votre choix.

 

- Suis-je convaincu(e) que la grâce de Dieu seule m’a sauvé(e) ? Comment cette conviction transparaît-elle dans ma vie et dans mes relations avec les autres, chrétiens ou pas ?

 

- Quelle est ma réaction face à un frère ou une sœur qui ne mange pas comme moi, qui ne vit pas le Sabbat comme moi, et face à un chrétien d’une autre dénomination? Puis-je prier avec lui ? Comment  le fréquenter en le respectant, sans perdre mon identité d’adventiste ?

 

- Mes attitudes et mes paroles rendent-elles gloire à Dieu devant mon entourage en toutes circonstances ? (1 Co 6.20 ; 10.31).

 

- Mon témoignage a-t-il pour objectif de révéler à l’autre :

l’amour que Dieu lui porte, l’amour que je porte à Dieu, le jugement divin et humain sur ses actes, la sainteté de ma propre conduite, la supériorité de mon Église, l’obéissance stricte à la loi, ou le pardon offert gratuitement par Dieu en  Jésus-Christ ? Quelles attitudes envers l’autre entraîne chacun de ces objectifs ?

 

 

 

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29/09/2017

Étude n°1 : Paul et Rome (07 10 17) Rom 1.1-17

Étude n°1 : Paul et Rome (07 10 17)  Rom 1.1-17

« Je rends grâces à mon Dieu par Jésus-Christ, au sujet de vous tous, parce que votre foi est renommée dans le monde entier » (Rm 1.8)

 

Observons

Le contexte :Colisée de Rome.jpg

A- Date et lieu de composition : L’épitre de Paul aux Romains est la lettre du Nouveau Testament qui a eu le plus d’importance dans l’histoire de la chrétienté, puisque c’est la redécouverte, par Luther au XVIème   siècle, de son message sur la justification par la foi, qui a donné naissance au mouvement de la Réforme.

Cette lettre a été écrite pendant l’hiver 57 ou 58, alors que Paul se reposait à Corinthe (Act 20.3). Il en partit au printemps pour porter à l’Église de Jérusalem le produit des collectes organisées dans les Églises de Grèce et d’Asie Mineure (Rm 15.25-28). Paul était à un tournant de son ministère. Il pensait avoir achevé sa mission auprès des païens en Méditerranée orientale (Rm 15.19) et il désirait se tourner vers l’Occident, jusqu’en Espagne (Rm 15.23, 28), territoire encore ignorant de l’Évangile. C’est pourquoi il envoie une lettre aux chrétiens de Rome, étape normale d’un voyage vers l’Ouest, et capitale de l’Empire Romain.

     

B- L’église de Rome avait été fondée très tôt, sans doute au retour dans la capitale des « Juifs et prosélytes » venus adorer à Jérusalem pour la Pentecôte (Act 2.10). Ayant entendu la Bonne Nouvelle du salut de la bouche des apôtres, ils l’ont retransmise dans la communauté juive de Rome. L’Église s’est donc développée d’abord dans cette communauté, jusqu’à ce que des querelles naissent entre les Juifs et les convertis, et provoquent un décret d’exil de tous les Juifs sous l’empereur Claude en 49-50. Aquilas et Priscille ont dû faire partie de ce premier noyau chrétien à Rome. Ayant rencontré Paul à Corinthe lors de son deuxième voyage missionnaire, ils reçurent ses enseignements et les rapportèrent à Rome à leur retour d’exil (Rm 16.1). La communauté chrétienne, alors très réduite, commença à intégrer des convertis d’origine païenne qui en constituèrent bientôt la majorité. Paul respectant le serment qu’il s’est fait à lui-même de ne pas marcher sur les brisées d’un autre (Rm 15.20), s’est abstenu de venir jusque-là à Rome, évangélisée par des disciples inconnus, mais ne s’en est pas moins tenu au courant de ce qui s’y passait (Rm 1.8). S’il veut les visiter, c’est surtout pour « affermir » la foi qu’il partage avec les Romains (Rm 1.12). Sa lettre prépare son arrivée en exposant calmement et objectivement le cœur de l’Évangile qu’il a toujours prêché aux Juifs comme aux païens. Par cet écrit doctrinal, il prévient prophétiquement tout dérapage de la foi évangélique de la part des judaïsants comme des pagano-chrétiens; il développe l’histoire du salut par la foi offert à tous, et tout particulièrement à ses frères juifs dans les chapitres 9 à 11, placés à la charnière centrale de sa lettre (Il reste fidèle ainsi au procédé littéraire hébreu du chiasme, ou parallélisme concentrique, qui permet de mettre au centre d’un développement la pensée la plus importante).     

C- La construction de la lettre est très claire :

Ch 1.1-17 : Introduction

  • Traité dogmatique : ch 1.18 à 8.39 :
    1. Justification par la foi (1.18-5.21)
    2. Sanctification par l’Esprit (6.1-8.17)
    3. Gloire finale (8.18-39)
  • Histoire du salut : ch 9-11
    1. liberté de Dieu : le salut offert aux non-Juifs (9.1-29)
    2. rejet par Israël du salut par la foi (9.30-10.21)
    3. réconciliation finale (11.1-36)
  • Traité pratique ch 12 à 15.13 :
    1. devoirs généraux : amour et obéissance à l’autorité (12-13)
    2. devoirs spéciaux, les forts et les faibles, à l’exemple de Christ (14.1-15.13)

Ch 15.14-16.27 : Conclusion : Projets de Paul et salutations.

Le texte de notre étude de la semaine : Romains 1.1-17

Ce texte d’introduction comprend trois paragraphes

  • 1-7 : Salutations présentant l’auteur (v 1), l’évangile prêché (v 2-5a), l’apostolat de Paul (v 5-6) et les destinataires (v 6-7). Ce paragraphe débute par la mention du Christ Jésus, et se termine sur les mots Jésus-Christ. Christ est nommé 7 fois si l’on compte ses titres de Fils de Dieu et Fils (v 3, 4). Au centre se détache le sujet de la Bonne Nouvelle: Jésus Christ notre Seigneur (v 5a).
  • 8-15 : Sentiments de Paul à l’égard des Romains :
    1. actions de grâces et vœu de visite (8-12)
    2. désir de prêcher à Rome (v 13-15)

C- 1.16-17 : Sujet de la lettre : L’Évangile du salut par la foi est puissance de Dieu pour tous et révélation de sa justice.

Comprenons

A- Les salutations commencent comme il était d’usage à l’époque, par la présentation de l’auteur de la lettre. Comme les Romains ne le connaissent pas de vue, Paul ajoute à son nom ses titres de serviteur et d’apôtre de JC qui accréditent son message. Il fait précéder le nom de Jésus de sa fonction de Messie-Oint-Christ. (Lorsque cette fonction suit le nom de Jésus, elle forme le nom spécifique du Sauveur). Paul se dit serviteur de Christ seulement dans notre texte et dans la lettre aux Philippiens(1.1). Le mot avait le sens d’esclave, d’homme appartenant et soumis à un Maître. Paul se déclare ainsi consacré au service de Christ. Sa fonction dans ce service est celle d’un « apôtre par vocation ou appel de Dieu ». Paul se met au même rang que les Douze (à qui on réservera plus tard ce titre), appelé comme eux directement par Jésus (Ac 9.15). Il n’a pas choisi ni n'a reçu cette fonction dans l’Église. C’est Christ qui, en quelque sorte,  la lui a imposée (1 Cor 9.16). Son apostolat repose sur la seule autorité de Dieu (v 5 ; Gal 1.1) et non sur celle des hommes, comme on peut le penser de celui de Matthias, élu par tirage au sort par les Onze pour remplacer Judas (Act 1.26). Il consiste à répandre la Bonne Nouvelle de Dieu, c’est-à-dire annoncer le salut par la foi en Jésus incarné et ressuscité (v 4). Paul ne retient de toute l’œuvre terrestre du Christ que le début et la fin, qui en sont les points essentiels et englobent tout le reste. Paul rattache cet Évangile au message des prophètes des Écritures saintes (parce qu’elles rapportent les Paroles de Dieu) qui ont annoncé la personne et l’œuvre de salut du Messie.  Pour Paul, le Fils de Dieu est d’abord incarné (selon la chair, v 3) dans la lignée royale de David, et finalement  par sa résurrection d’entre les morts, « établi Fils de Dieu avec puissance selon l’Esprit de sainteté » (v 4). Nous avons là une véritable profession de foi de l’église primitive (voir celle de Phil 2 qui la développe). Le mot « selon la chair » demanderait un long développement que l’on peut résumer ainsi : le mot « Chair » a trois sens dans la Bible. Il désigne, soit la substance matérielle du corps, soit la nature humaine où l’esprit n’est pas dirigé par Dieu mais est asservi à l’empire du péché, soit enfin la faiblesse de l’homme soumis à la douleur et à la mort. Dieu en s’incarnant en Jésus a pris notre faiblesse (troisième sens de chair), et en a supporté les conséquences douloureuses, tentations, souffrances et mort (Rm 8.3). Mais en lui, sa chair, sa nature faible, ne fut pas soumise au péché, car son esprit était sanctifié par sa soumission à l’Esprit Saint de Dieu (Rm 8.9-10). Victorieux du péché, il est ressuscité des morts, manifestant la puissance de Dieu et inaugurant pour tout homme qui croit en lui comme Fils de Dieu,  une autre vie qui bénéficie de la puissance, de la grâce et de la paix de Dieu, pour la gloire de son Nom (v 5). Le rappel de la lignée terrestre était important pour annoncer aux lecteurs Juifs la messianité de Jésus, et celui de la résurrection est essentiel pour manifester à tous la divinité et la puissance retrouvée du Christ.

De cette confession de foi, il ressort que le Christ est l’Alpha et l’Omega (Ap 1.18 ; 22.13) de la théologie de Paul et de l’histoire du salut dont le centre est la foi en la résurrection de Christ, Créateur et Rédempteur (1 Co 15).

A la suite des prophètes, les apôtres ont été associés à l’annonce du salut en Jésus-Christ, de sorte que l’humanité entière, Juifs et Gentils (= non-Juifs), est concernée par la Bonne Nouvelle. Paul a reçu la mission d’annoncer le salut par la foi en Jésus-Christ incarné et ressuscité, spécialement aux nations (v 5b), c’est-à-dire aux non-Juifs, dont font partie la majorité des chrétiens de Rome (v 6-7). Ayant reçu eux-aussi l’appel de Dieu, ils sont « mis à part », « saints », comme serviteurs bien-aimés de Dieu et reçoivent la bénédiction de Paul. Celle-ci, très souvent reprise dans les lettres de Paul, puis dans les églises chrétiennes, allie la salutation grecque « charis » = « grâce », et la salutation juive : « schalom » = « Paix ». Ainsi Grecs (non-Juifs) et Juifs sont concernés par la lettre aux Romains, qui affirme le salut par la foi universellement promis à tous ceux qui croient.

B v 8-15 : Les sentiments de Paul envers l’église de Rome.

Après les salutations, Paul manifeste dans une action de grâces (v 8-12) son intérêt pour les Romains. Sa reconnaissance pour leur foi est adressée à Dieu par Jésus-Christ, parce qu’il en est la source et l’intercesseur. La foi des Romains est connue partout où il y a des chrétiens ; en effet, Rome est la capitale de l’Empire et la plaque tournante de tous les échanges commerciaux, économiques et administratifs, les nouvelles s’y transmettent très rapidement. Les églises profitent de ces échanges pour communiquer entre elles et connaître les progrès de l’Évangile dans le monde méditerranéen. Toutes savent (et elles s’en réjouissent), qu’à Rome existe une communauté vivante qui est née non de la prédication d’apôtres, mais du témoignage de disciples anonymes.  Paul a besoin d’affirmer la vérité de ses prières en en prenant à témoin le Dieu qu’il sert du plus « profond de son cœur » (= en mon esprit) (v 9), par l’annonce de l’Évangile.

Il exprime le vœu de visiter les Romains pour affermir par ses paroles leur foi enseignée par d’autres, qu’il ne cherche ni à corriger ni à compléter, puisqu’il reconnaît qu’elle leur est « commune » (v 12b) ! Il espère aussi tirer de ces échanges un grand encouragement pour lui-même (v 12a). Paul exprime ainsi que la solidarité de la foi et le partage de la Parole entre chrétiens contribuent à l’édification mutuelle, à la nourriture spirituelle de chacun et à la croissance de l’Église.

En parlant des « fruits » qu’il espère recevoir des Romains, à l’exemple des autres nations (v 13), Paul pense non seulement à ces fruits spirituels, mais aussi à la contribution financière que les Romains peuvent apporter en faveur de l’église de Jérusalem. La solidarité spirituelle se traduit concrètement par l’aide financière apportée à la communauté éprouvée de Jérusalem, que Paul se préparait à transmettre (Rm 15.25-26).

On ne connaît pas ce qui a empêché jusque-là  Paul de réaliser son vœu de visite à Rome. Le verset 14 semble indiquer que ce fut surtout le sens du devoir d’annoncer à tous la Bonne Nouvelle en Méditerranée orientale, avant d’entreprendre une tournée missionnaire en Occident. Paul s’était fixé comme objectif de prêcher aux non-Juifs, Grecs ou savants (en science philosophique ou mathématiques), comme Barbares ou ignorants (par rapport à la culture et la sagesse des Grecs). La tâche était immense en Grèce et en Asie Mineure, c’est pourquoi sa visite à Rome avait été retardée.

Bien que les Romains aient déjà connu l’Évangile, Paul désire encore le leur «annoncer » (v 15) : la Bonne Nouvelle est toujours à prêcher et à approfondir. Chaque prédicateur, chaque « témoin » en présente un aspect nouveau, personnalisé, et contribue à sa proclamation à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Église.

  • Le sujet de la prédication (v 16-17), est placé par Paul juste avant le début du traité doctrinal  de sa lettre, comme un titre du développement qui suit. Il en est donc la source et le résumé en deux versets.

Nous le reprendrons en détail dans l’étude n°3

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Quels aspects de la personne et de l’œuvre de Jésus ma foi privilégie-t-elle ? Incarnation, miracles, enseignements, passion, mort, résurrection, glorification, ministère d’intercession, retour ? Comment cela se traduit-il dans ma façon de vivre et de témoigner ?
  • Quel est le but de notre « évangélisation » ? Proclamer la Bonne Nouvelle à tous ou « faire des Adventistes » ? Quelle est la différence d’attitude et de témoignage entrainée par cette différence d’objectifs ?
  • Jusqu’où va notre solidarité de témoins de l’Évangile avec les autres dénominations chrétiennes, ou les autres églises de notre dénomination ? Quel témoignage chrétien commun devons-nous et pouvons-nous porter ? Comment y contribuer personnellement à l’échelle de notre ville, de notre région ?
  • Comment passer outre aux barrières sociales, religieuses, culturelles, qui nous empêchent de proclamer à tous la Bonne Nouvelle? Quel orgueil, mépris de l’autre, indifférence, quelle peur, l’Esprit doit-il effacer en nous ? Qu’est-ce que cela demande de notre part pour expérimenter la puissance de l’Évangile et vivre en « justifié par la foi » (v 17b) ?

 

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