18/08/2017
Étude n°9 : L’appel pastoral de Paul Gal 4.12-20 (26 08 17)
Étude n°9 : L’appel pastoral de Paul Gal 4.12-20 (26 08 17)
« Soyez comme moi, puisque moi aussi je suis comme vous. Frères, je vous en supplie ! » (Gal 4.12)
Observons
Contexte : Par une interrogation et une exclamation véhémentes, Paul a exprimé son indignation devant le revirement de foi des Galates, qu’il ressent comme un échec personnel.
Texte :
V 11-12 : crainte de Paul de voir les Galates retourner à leur esclavage spirituel
V 13-15 : rappel de l’accueil chaleureux des Galates à son égard, malgré sa maladie
V 16-18 : accusation contre les faux docteurs qui cherchent à discréditer Paul et à capter les Galates.
V 19-20 : inquiétude maternelle de Paul pour les Galates.
Comprenons
Ce passage plus personnel interrompt le développement théologique. Si ce dernier n’a pas convaincu les Galates, Paul cherche à les ramener à la foi dans la grâce, par l’expression de son amour et de son inquiétude pour eux.
Il leur demande de l’imiter, non par recherche d’admiration ou de flatterie de leur part, mais parce qu’il conçoit sa vie comme une prédication, un témoignage de la justification gratuite de Dieu pour quiconque croit. Les Galates peuvent imiter sa démarche d’homme qui a su abandonner ses préjugés, ses conceptions religieuses erronées d’esclave soumis à la Loi, de Juif faisant dépendre son salut de son obéissance à la Loi. Pour sauver quelques-uns de ses contemporains, il s’est fait aussi « tout à tous », juif fidèle à la Loi avec les Juifs, mais libéré de la loi juive avec ceux qui ne la connaissent pas, en tout soumis à la loi d’amour de Christ (1 Cor 9. 19-22). Ainsi est-il sans la loi juive avec les Galates, anciens païens ne connaissant pas la loi, mais devenus par la foi « fils, héritiers et frères » de tous les croyants en la grâce de Jésus-Christ. Paul décrit magistralement ce renoncement à un mode de pensée et d’action fondé sur la propre justice dans la lettre aux Philippiens (3.3-11). Paul se place en modèle à suivre (1 Co 11.1 ; Phil 3.17), car il a vraiment vécu la mort et la résurrection de son être en Christ (2 Co 4.11), ayant renoncé à tout ce qui faisait sa gloire « charnelle » pour obtenir la justice qui vient de Dieu par la foi. C’est cette démarche d’amour, humble et soumise à l’Esprit de liberté de Christ, que Paul demande à ses frères d’imiter. Il ne cherche pas à se montrer supérieur et ne demande pas une imitation servile. Il reconnaît simplement le travail de l’Esprit en lui et souhaite le retrouver aussi chez ses frères en la foi.
Au nom de cette fraternité, Paul supplie humblement ses lecteurs de l’écouter, de se rappeler les liens créés entre eux lors de leur accueil plein de compassion à l’occasion de sa maladie des yeux ( ? v 15). Au lieu de le repousser avec dégoût ou dédain, les Galates avaient écouté son Évangile avec bonheur et enthousiasme. Paul fait appel à leur fidélité profonde de cœur (v 18), en contraste avec le zèle apparent, mensonger, intéressé et destructeur des faux docteurs qui les séduisent et les trompent (v 16-17).
Paul aime avec tendresse les Galates, comme une mère aime l’enfant qu’elle porte et met au monde dans la douleur et la joie. De même la formation et la croissance de Christ dans le cœur de chacun sont le but et la joie de la vie de Paul (v 19-20).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Comment pratiquons-nous l’accueil des prédicateurs dans notre communauté locale ? A quoi nous attachons-nous : à leurs qualités et défauts apparents, à la qualité de leur vie spirituelle, aux messages de vérité qu’ils transmettent, à leurs effets oratoires, à leur sensibilité et leur amour fraternel ?
- Quelle influence exerce le prédicateur sur notre foi et sur sa pratique ?
- Comment ma vie révèle-t-elle le processus spirituel de mort et de résurrection que Christ m’appelle à vivre à son exemple ?
- Suis-je habité du souci de faire croître Christ en moi, et d’aider mes frères dans la même démarche spirituelle ? Comment se manifeste ce souci dans mon Église ?
08:00 Publié dans Galates 2017 | Lien permanent | Commentaires (1)
11/08/2017
Étude n °8 : D’esclave à héritier, Gal 3.26-4.10 (19 08 17)
Étude n °8 : D’esclave à héritier, Gal 3.26-4.10 (19 08 17)
« Ainsi tu n’es plus esclave, mais fils, et si tu es fils, tu es aussi héritier par la grâce de Dieu ». Gal 4.7
Observons
Le contexte : La loi comme un pédagogue conduit à la foi en Christ pour être justifié par la grâce de Dieu.
Le texte développe cet argument théologique par une comparaison entre l’état de l’esclave et celui de fils.
Il est bon de relever les caractéristiques qu’en donne Paul :
L’esclave ressemble à l’enfant, soumis à des tuteurs ou administrateurs. Il est asservi aux « rudiments du monde », jusqu’à la « décision du Père ». Il est « sous la loi », serviteur de faux dieux, observateur des « jours, mois, années, temps ».
Il devient « fils », par la foi en Jésus-Christ, baptisé en lui, revêtu de Christ, empli de l’Esprit, un avec Christ. Il fait partie de la postérité d’Abraham, héritier selon la promesse par la grâce de Dieu, il est racheté, adopté par Dieu, connu de Dieu.
Comprenons
Jusqu’alors, Paul s’adressait aux Juifs en général pour démontrer le rôle inférieur de la loi qui conduit à la foi en Christ. Celle-ci seule permet de devenir héritier du salut promis à Abraham (3.1-25). Maintenant il s’adresse directement aux Galates en leur disant qu’ils « sont tous fils » : il englobe dans ce « vous » tous les chrétiens baptisés en Christ, quelles que soient leurs origines nationales, religieuses, sociales, sexuelles (3.28). Paul ne détaille pas ici le symbolisme du baptême comme il le fera pour les Romains (6.1-11), mais il insiste sur les effets de ce symbole de la mort du vieil homme et de la résurrection en nouveauté de vie, à l’exemple du Christ : le baptisé a revêtu Christ, il a abandonné sa condition d’esclave soumis « aux rudiments du monde » (4.3 ; Col 2 .8,20), pour devenir « fils adoptif » de Dieu, ressemblant à Christ (3.27). Empli de l’Esprit Saint il est libéré des « pédagogues, tuteurs, et administrateurs » temporaires (4.2). Unis à Christ, les baptisés ne peuvent plus se réclamer de leurs particularismes pour prétendre à l’héritage promis à tous les croyants indistinctement. Le salut ne dépend pas de leurs conditions extérieures, mais de leur foi en Jésus-Christ incarné au temps voulu par Dieu (4.4), qui seul les rachète de leur esclavage du péché (4.5) et en fait des « héritiers » par sa grâce (4.6-7).
Que sont ces « rudiments du monde » ou « éléments du monde » dont le baptisé se trouve libéré ? Tout le contexte peut nous y faire voir la loi avec ses prescriptions (=tuteurs, administrateurs) asservissantes qui réglaient la vie religieuse et profane des juifs (règles alimentaires, rituelles, jeûnes et purifications (= jours), fêtes (= mois), moissons (saisons ou temps), années (sabbatiques, jubilés). Pourtant Paul ne qualifie pas ces « rudiments » de juifs, mais « du monde ». Faut-il penser qu’il englobe dans ces « éléments » non seulement la loi juive, mais aussi les « principes » qui guidaient les coutumes et la pensée païennes. Ceux qui ne connaissent pas Dieu (4.8) sont soumis à l’adoration, dans la crainte, des forces de la Nature sous toutes leurs formes. Le mot « élément » en grec comme en français, désigne en effet les parties premières constitutives de la Nature (air, eau, terre, feu). En science, il signifie « les principes » qui fondent la connaissance. Paul les qualifie de « pauvres, faibles et asservissants » (4.9) et les oppose à la force, la vie, la liberté que donnent la foi en Jésus-Christ et l’adoption par la grâce de Dieu.
Que sont ces « principes » du monde que la loi juive finit par imiter ? Tous les cultes dans leur ignorance de l’amour de Dieu, cherchent à conjurer la divinité adorée, (Dieu ou forces non maîtrisables de la Nature), par des rites matériels, des pratiques extérieures touchant à la vie naturelle, guidées par les saisons, les jours et les mois indiqués par les astres. Dieu a donné à son peuple « enfant » des lois qui à la base se servaient des mêmes « principes », puisqu’elles réglaient toute la vie pratique des Juifs. Mais Dieu désirait les transcender. Il cherchait à faire grandir ses enfants et leur faire comprendre la dimension spirituelle de l’adoration qu’ils lui devaient. Ainsi, Moïse utilisa-t-il le plan des temples égyptiens connus des Hébreux sortis d’Egypte, pour transcrire le plan du salut que Dieu lui avait révélé comme « modèle » spirituel de son sanctuaire, sur la montagne. De même, Jésus essaya d’amener Nicodème et la Samaritaine à saisir la dimension spirituelle de son royaume à partir de leur préoccupation naturelle et très matérielle de naissance ou d’eau (Jean 3 et 4). La loi juive et ses prescriptions pratiques sont considérées par Paul au même rang que « les rudiments du monde », lorsqu‘elles sont observées avec la même crainte, la même recherche de la faveur de Dieu ou de sa justification.
Paul voit avec indignation et chagrin, que les Galates, anciens juifs ou païens (= Grecs), après avoir goûté à la liberté vis-à-vis des prescriptions rituelles de la loi, et être devenus fils héritiers du salut par leur foi en la grâce de Christ, reviennent à leur ancienne condition d’esclaves de la Nature extérieure, par leur observation rituelle de jours, mois, années, et d’esclaves de leur naturel intérieur, soumis non à Dieu mais à leurs pulsions, peurs, violences, préjugés, superstitions, qui les séparent de Dieu.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Comme adventiste du 7ème jour, dans quel état d’esprit observé-je les prescriptions de la loi divine (sabbat, alimentation, dîme, gestion chrétienne de la vie) ? De quoi suis-je encore esclave dans mon obéissance à la loi ?
- En quoi consiste ma liberté de fils de Dieu ?
- Quels "rudiments du monde", pensée, préjugé, coutume, tabou, entachent encore ma foi en la grâce de Dieu et ma pratique religieuse ?
08:00 Publié dans Galates 2017 | Lien permanent | Commentaires (2)