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23/12/2022

Étude n°14 :Toutes choses nouvelles  Apocalypse 21.9-22.5 (31 12 22)

Étude n°14 :Toutes choses nouvelles  Apocalypse 21.9-22.5 (31 12 22)

« Celui qui était assis sur le trône dit : Voici je fais toutes choses nouvelles. Et il dit : Écris car ces paroles sont certaines et vraies. » Ap 21.5  

Observons 

Le contexte : La séquence de l’exécution des derniers jugements de l’humanité, commencée au chapitre 15 s’est terminée au chapitre 21.8, avec une dernière mention de ceux qui se seront exclus du Royaume de Dieu.

Le texte

Ch 21 - Quelle vision est montrée à Jean à la fin des jugements ? A qui est comparé le peuple élu ?

  • V 10 Que signifie la descente du ciel de Jérusalem ?
  • V 11-21 : sur quoi insiste la description de la ville ? Que représentent tous ces symboles ?
  • V 22-27 : D’où vient la gloire de la ville ?

Ch 22 : 1-5 : Quelles sont les caractéristiques de la ville sainte ? Qu’y font les élus ? Relever tous les symboles et  cherchez-en le sens ! 

Comprenons

Au moment où commence (v 9),  la dernière section de l’Apocalypse (selon le plan que nous adoptons, voir le schéma ci-joint en annexe) l’ange montre à Jean l’épouse, la femme de l’Agneau, sous la forme de la ville sainte, la Jérusalem céleste qui descend du ciel, d’auprès de Dieu (v 10). Son aspect glorieux est décrit par des symboles qui insistent sur son ouverture à tout le peuple de Dieu, sur la solidité et la richesse de ses fondements, et sur sa pureté (v 11-21).

Puis, la vision s’attarde sur Celui qui en est le centre : Christ, l’Agneau de Dieu :

21.22-23 : Présence de la Gloire de Dieu et de l’Agneau dans la Ville

      24-27 : Population de la Ville : la gloire et l’honneur des nations

22.1-2 : Le fleuve d’eau de la vie et l’arbre de vie

     3-5 : les serviteurs de l’Agneau seront dans la lumière du Dieu Éternel.

Dans ce court passage, l’Agneau est mentionné cinq fois, toujours associé au Seigneur Dieu, à sa gloire ou son trône, et au livre de vie. 

Dès le début de cette septième et dernière section de l’Apocalypse, décrivant la nouvelle Jérusalem, le personnage qui en est la tête et le centre est désigné sous le nom de l’Agneau. « Il est l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jn 1.29 », celui dont le sacrifice permet l’élimination du péché. On aurait pu penser que dans la nouvelle Jérusalem, le Fils de Dieu ayant retrouvé la gloire du Père, serait désigné par son nom de Jésus-Christ, le Sauveur  et l’Oint de Dieu. Or voilà qu’il garde pour l’éternité son nom d’Agneau, parce que ce nom rappelle sa relation à son peuple : Il a donné sa vie pour lui accorder la vie éternelle.

 Le texte prend bien soin de lier Dieu et l’Agneau : ils sont tous deux le temple (21.22), la lumière (21.23) ; ils occupent tous deux le même trône (22.1, 3). C’est le Dieu Tout-Puissant qui s’est donné pour le salut de son peuple, et qui se rend visible sous la forme de l’Agneau pour un face à face avec son peuple.

            Jean ne donne pas plus de détails sur ce nouveau monde, qui est d’ailleurs constitué d’une ville et non d’un jardin, comme le paradis de la Genèse. On peut considérer la description qui suit comme celle de la situation spirituelle des rachetés.

Nous pouvons essayer de comprendre les symboles concernant la nouvelle Jérusalem contenus dans cette dernière séquence de l’Apocalypse (21.9-22.5), la description de l’Église rachetée,  qui s’oppose en parallèle à l’Église terrestre de la première séquence du livre, celle des 7 Églises (ch 2-3).

Jean est appelé par un ange à considérer plus en détail « la femme de l’Agneau »[1]. Le peuple de Dieu ainsi désigné constitue aussi « la ville sainte », la Jérusalem « descendue du ciel, d’auprès de Dieu »[2] (Mosaïque « Jérusalem céleste »)jeruselem céleste.jpg. L’adjectif « céleste » qu’on lui attribue couramment ne signifie pas qu’elle est localisée quelque part dans la stratosphère ou ailleurs dans l’univers, mais qu’elle se distingue de la Jérusalem terrestre, historique et humaine, parce qu’elle appartient au royaume spirituel de Dieu. La ville de la Jérusalem terrestre avait été choisie comme habitation bien-aimée de Dieu[3] ; il avait voulu en faire son trône et le lieu de son sanctuaire pour porter son nom devant les nations[4]. Jusqu’à Jésus, elle demeure dans la Bible le symbole du peuple d’Israël[5]. De même, la nouvelle Jérusalem représente le peuple ressuscité des croyants de tous les temps : Israël, l’Église et les miséricordieux de toutes origines (Mat 25.40). Elle constitue le royaume éternel où Dieu habitera et règnera, entretenant une relation d’amour avec les humains.

La transparence du cristal, qui caractérise la ville descendant du ciel, indique pour nous la transparence de la relation de proximité et même l’intimité que chaque personne sauvée pourra partager avec Dieu. C’est aussi une ville - et une vie - sécurisée, entourée de « la grande et haute muraille »[6] du salut[7] que voit Jean.

Sur les portes et fondements, chacun au nombre de 12, sont inscrits les noms des douze tribus d’Israël et des douze apôtres pour signifier que le peuple de Dieu s’est constitué sur la foi dans les révélations divines accordées aux prophètes et aux apôtres. Grâce à leurs témoignages, les croyants ont pu connaître et adorer Jésus (l’Agneau), qui s’est donné pour les sauver[8].

En Apocalypse 21.15 comme en Apocalypse 11.1, la ville est mesurée par un roseau d’or. Rappelons que les habitants de la nouvelle Jérusalem sont identifiés à la ville. Ils forment un peuple issu d’un tri, d’une évaluation, d’un jugement. Ce dernier a déterminé et révélé  la fidélité de la vie des croyants à leur profession de foi en Christ, symbolisée par l’or pur. Dans cette nouvelle Jérusalem se trouveront aussi les « hommes ignorant Dieu » qui sont restés fidèles à leur conscience[9]. Le roseau symboliserait leur mesure d’évaluation : la loi d’amour de Dieu ou la conscience morale. 

La forme cubique de la ville et sa taille (12 000 stades de côté), impossibles dans la réalité concrète, renvoient à la symbolique hébraïque des chiffres. Elles suggèrent une complétude parfaite. On ne pourra jamais prétendre qu’il manque quelqu’un au peuple de Dieu ou qu’il faut en retrancher quelque autre.

Comment interpréter la profusion de pierres précieuses et d’or dans la ville[10] ? On peut avancer qu’elle symbolise la pureté, la beauté que reçoivent en cadeau les graciés (le peuple de Dieu), ainsi que l’amour avec lequel Dieu les considère et leur accorde ses dons variés. En effet, le sacrificateur du Temple de la Jérusalem terrestre portait sur son cœur un pectoral incrusté de douze pierres précieuses représentant les douze tribus d’Israël. Leurs couleurs et leur éclat diffèrent, et montrent que la diversité est une joie pour Dieu.

Le fait que le Seigneur soit le temple de la nouvelle Jérusalem suggère, qu’une fois le péché disparu, la communion avec Dieu sera sans obstacle contrairement à ce qu’elle est sur notre terre. La présence de l’Agneau rappellera l’amour de Jésus, qui s’est donné sur la croix pour que le peuple vive cette communion sans nuage, sans doute ni incompréhension. Même la nuit (= les ténèbres spirituelles) aura disparu ! Dieu seul sera la lumière spirituelle de son peuple[11].

Les croyants de toutes les nations sont alors considérés par Dieu comme des rois glorieux et remplis d’honneur[12] parce que leur foi en Christ leur a permis de remporter la victoire sur le mal[13].

Au sein de cette ville coule le fleuve d’eau de la vie sortant du trône de Dieu et de l’Agneau[14]. Cette image associe les trois personnes de la divinité : Dieu Roi et Juge (trône), Dieu Sauveur (l’Agneau), Dieu Esprit (fleuve d’eau vive).

Le verset 2 du ch 22 renchérit avec la présence de l’arbre de vie, arrosé par le fleuve et abondamment fécond, image de Christ éternellement vivant. Cette description n’est pas sans rappeler le jardin d’Éden. Dieu veut rétablir son projet des origines[15] pour que l’être humain soit nourri et abreuvé de sa présence vivifiante et éternelle, qui guérit tous les maux de la terre.

L’avenir annoncé est donc un avenir de paix : sécurité, harmonie des relations, besoins existentiels comblés... Avant d’être promis à ceux dont les noms sont inscrits dans le livre de vie[16], il est accessible à tous : « Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée »[17]. 

Cette dernière section de l’Apocalypse  tente aussi de faire comprendre par des images symboliques quels seront les liens entre Dieu et son peuple dans la vie éternelle, lorsqu’il n’y aura plus d’obstacle à la relation avec Dieu.

21.9 : le premier lien évoqué est celui du couple, tels que Paul les a évoqués en Eph 5.21-27, unis dans l’amour, le partage et l’humilité.

21.22-23 : Le second lien est la lumière de Dieu, le Saint-Esprit ( ?) qui permet mutuellement de se voir, de se comprendre, de s’accepter, sans zones d’ombre, ni mensonge, en toute transparence (v 25, 27).

V 24-26 : le troisième lien entre Dieu et les hommes sera l’obéissance de tous les élus devenus rois  par leur foi  en l’Agneau et leur service de Dieu (1 Pi 2.9 ; Ap 5.10 ; 22.5b). Ils représenteront la gloire et l’honneur des peuples de la terre. Cette gloire et cet honneur ne consistent pas dans la grandeur sociale terrestre, mais dans une vie dirigée par l’Esprit de Dieu, menée selon sa volonté, dans la communion avec Lui et avec les frères.

L’image de l’inscription dans le livre de vie de l’Agneau renvoie au chapitre 5, où l’Agneau a reçu le livre scellé de 7 sceaux, parce qu’il est le seul digne de l’ouvrir, ayant donné sa vie pour que se réalise le salut de ceux qui croient en Lui.(5.9) Ainsi se referme la prise de connaissance de ce livre de vie, ou en d’autres termes le plan du salut établi par Dieu dès la fondation du monde.cascade1.jpg

Le quatrième lien entre Dieu et son peuple est suggéré dans les images  symboliques du fleuve de l’eau vive et de l’arbre de vie éternellement productif, qui nous renvoient aux origines (Gen 2.9-10). La présence de Dieu, sans obstacle (v 5), donnera à tous sans interruption une vie harmonieuse (symbolisée par l’eau vive, limpide comme le cristal, et la nourriture abondante offerte par l’arbre), riche de fruit, exempte de maladies de toute nature (21.4), où domineront la justice (=trône) et l’amour de Dieu (= l’Agneau). Le projet de vie d’origine est enfin totalement réalisé grâce au don de soi de l’Agneau, pour éliminer le péché du monde (= faire l’expiation).Zabou arbre de vie.jpg

  

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Qu’est-ce qui me touche le plus dans ce tableau de la Nouvelle Jérusalem ? En quoi est-ce que je me sens concerné ?
  • Comment faire partie de cette Nouvelle Jérusalem ?
  • Comment essayer de vivre dès maintenant cette promesse pour le futur, dans la famille ou dans l’Église ? Qu’est-ce que cela implique de ma part ?

 

[1] Apocalypse 21.9

[2] Apocalypse 21.10

[3] Psaumes 135.21 ; Romains 9.25

[4] Jérémie 3.17 ; 2 Rois 23.27b ; Ezéchiel 5.5

[5] Cf. Luc 13.34

[6] Apocalypse 21.12

[7] Esaïe 60.18

[8] Apocalypse 21.12-14

[9] Cf. 1 Pierre 1.7 et Romains 2.14-16, Mat.25.34-40

[10] Apocalypse 21.18-21

[11] Apocalypse 21.23, 25 et 22.5

[12] Apocalypse 20.6 ; 22.5b ; 21.24 et 26

[13] Apocalypse 2.10c

[14] Apocalypse 22.1

[15] Cf. Ezéchiel 47

[16] Apocalypse 21.27

[17] Tite 2.11

Annexe

Schéma cathédrale apocalypse.jpg

 

16/12/2022

Étude n°13 Le déroulement du jugement Apocalypse 20.1-21.8 (24 12 22)

Étude n°13 Le déroulement du jugement Apocalypse 20.1-21.8 (24 12 22)

« Il nous faut tous comparaître devant le tribunal du Christ afin qu’il soit rendu à chacun d’après ce qu’il aura fait dans son corps, soit en bien soit en mal. » 2 Corinthiens 5.10. 

Texte : Apocalypse 20.1 à 21.8 

Observons

Le contexte

La première partie du jugement s’est située sur terre (ch 4-11) pour déterminer devant la cour céleste qui fera partie des élus ressuscités au retour de Jésus (ch 19). A ce retour, les élus participent au festin des noces de l’Agneau, tandis que les impies et le duo des puissances terrestres responsables des maux terrestres (bête et faux prophète v 20) disparaissent dans la mort.

Reste à mettre fin au grand conflit pour la gloire de Dieu et à régler le sort définitif  de l’Adversaire de Dieu.

Le texte (20.1 à 21.8)

Assez long, il est constitué de 3 parties :

1- les mille ans :

a) l’emprisonnement de Satan (20.1-3)

 b) le jury des élus (20.4-6)

 a’) le dernier combat et l’anéantissement de Satan (20.7-10)

2- le jugement dernier des impies (20.11-15)

3- la nouvelle Jérusalem ou la consommation de l’union de Christ et son épouse (21.1-8)

 Les deux premiers tableaux sont liés par les mots : mille ans (6 fois) trône (3 fois : v 4, 11,12), juger (2 fois : v 4, 13). Ce lien permet de penser qu’il n’y a pas d’ordre chronologique dans la présentation de ces deux tableaux : le jugement dernier des impies par les élus est annoncé dans la partie centrale du tableau des mille ans (v 4a), et développé ensuite, en parallèle du sort de Satan. Dans notre logique nous aurions placé ces tableaux ainsi : 1-a), 1-b), 2-, 1-a’, 3-.

Le troisième tableau est lié aux précédents par les expressions : seconde mort (20.6, 14, 21.8) étang de feu (20.10, 14, 15, 21.8), trône (21. 3,5 ).

(Miniature du 15è : la Jérusalem terrestre et la Jérusalem céleste)Jérusalem, évolution Miniature 15è.jpg 

Comprenons

La partie terrestre des jugements s’est achevée avec la résurrection des élus. Ce qui suit sera situé au ciel, pendant les mille ans de purification de la terre par le feu, dont parlait Pierre (2 Pi 3.10) : «  La terre avec les œuvres qu’elle contient sera consumée ». Ne cherchons pas à localiser le « ciel » qui en opposition à la terre n’est pas matériel, mais désigne le monde de la présence de Dieu qui est Esprit. 

1- Les mille ans

a) l’emprisonnement de Satan (20.1-3)

Après l’élimination des  impies, hommes de toutes catégories, et des puissants politico-économico-spirituels (Bête et faux prophète 19.19-21), l’ange « qui avait la clé de l’abîme » s’en prend au grand responsable du mal, Satan lui-même, identifié comme le dragon, le serpent ancien, le diable (v 2).

L’abîme est considéré dans la Bible comme le lieu profond et insondable où se trouvent les démons, et dans lequel ils ne veulent pas retourner, car en y étant jetés, ils n’auraient plus d’occasion de nuire sur terre. C’est ainsi que les démons du Gérasénien guéri par Jésus préfèrent aller dans un troupeau de pourceaux plutôt que de retourner dans l’abîme où ils n’auraient plus de pouvoir (Luc 8.31-32). L’abîme est devenu ainsi synonyme du « séjour des morts », puisque les morts n’y ont plus aucun pouvoir (Ecc 9.5-6,10).

Enchaîner Satan, le jeter dans l’abîme, et l’y sceller, c’est donc lui ôter toute faculté de nuire, tout pouvoir sur la terre. C’est d’autant plus compréhensible, que toute vie a été détruite sur terre (v 5), de sorte qu’il ne peut plus agir sur les nations et les personnes.

Celui qui a la clé de l’abîme est le Christ lui-même qui « a les clés de la mort et du séjour des morts » (Ap 1.18). Toutes ces images contribuent à la révélation de la toute-puissance de Christ, qui s’est rendu maître de l’Adversaire à la croix, et qui maintenant exerce les pleins pouvoirs sur lui. Il limite toutefois son emprisonnement et son isolement à la durée de mille ans, période qu’on a coutume d’appeler le millenium. Ce terme n’est pas biblique, et étant donné ses mauvaises interprétations dues à la méconnaissance du texte, il faut éviter de l’employer.  

Les mille ans sont-ils littéraux ou pas ? Peu importe ! L'expression répétée 6 fois dans le passage, suggère que c'est un temps nécessaire pour régler le sort de Satan (6 = chiffre de l'imparfait, de l'impie par rapport au 7 qui est le chiffre symbolique de la perfection ou plénitude divine); et pour juger les mécréants, c’est-à-dire faire constater aux élus la justice et l'amour de Dieu à leur égard.  Les élus peuvent reconnaître que les impies n'auraient pas supporté l’éternité avec Celui qu'ils ont rejeté toute leur vie.  Dieu ne s'impose à personne. Les élus peuvent aussi constater tous les efforts et les appels de Dieu envers ces hommes qui les ont méprisés ou repoussés.

b) le jury des élus (20.4-6)

Au centre du passage concernant Satan, se situe la scène montrant les ressuscités de la première résurrection (v 5-6), sacrificateurs (= prêtres) de Dieu, rois et juges avec Christ (v 4,6). Cette situation au centre veut mettre l’accent sur eux et sur ce qu’ils font dans cette période  de mille ans.

Toutefois, les deux scènes avec les élus (20.4-6 et 21.1-7) encadrent une scène concernant les impies. En effet leur sort intéresse en premier chef les élus  qui peuvent se poser les questions suivantes :

Pourquoi les impies n’ont-ils pas participé à la première résurrection ? Leur condamnation est-elle justifiée ? Disparaîtront-ils définitivement, ou y aura-t-il encore des risques de rébellion et de mal dans le royaume de Dieu ?  Ces questions trouvent une réponse dans ces passages. 

Tandis que sur terre règnent la solitude et la désolation qui condamnent Satan à l’inaction, dans le ciel fonctionne encore le tribunal de Dieu. Cette fois, ce sont les élus qui siègent sur les « trônes et reçoivent le pouvoir de juger » (v 4). En outre, « ils règnent avec Christ pendant mille ans ».

Qui sont ces élus ? Le texte précise que ce sont d’un côté « les martyrs pour leur foi et leur témoignage », et de l’autre (il n’y a pas le même pronom en grec pour les désigner) « ceux qui n’ont pas adoré la bête et son image », « ceux qui n’ont pas reçu la marque de la bête sur leur front et sur leur main ».

Ces mentions indiqueraient qu’il y a deux catégories parmi les élus, qui règnent avec Christ, la catégorie de ceux qui ont donné leur vie à Dieu et ont traversé victorieusement la grande tribulation ou persécution finale (7.14) et qui ont été transformés au retour de Jésus (1 Th 4.17),  et la catégorie de tous ceux qui, dans tous les temps, sont restés fidèles à leur Dieu.

Les deux expressions sont mises en parallèles autour d’un centre qui donne la raison du martyre et de la fidélité des deux catégories d’élus : le témoignage de Jésus et la parole de Dieu. On peut en tirer l'application pratique que l'étude de la Parole affermit la fidélité et rend capable de témoigner de Jésus, malgré les difficultés de l’oppression qui provoque la mort physique, et de l'influence impie et idolâtre des pouvoirs politico-économico-religieux qui imposent une unité de pensée et d'action à la fin des temps (Ap 13.11-17).

Ces élus  ont fait partie de la première résurrection (v 4,6), celle qu’a provoquée le retour de Jésus (1Th 4. 16) et sont sacrificateurs de Dieu : c’est la troisième fois que l’Apocalypse mentionne le peuple de sacrificateurs pour Dieu (1.6 ; 5.10 ; 20.6) en l’associant au royaume de Dieu. C’est le peuple de ceux qui « servent le Seigneur jour et nuit dans son temple » (7.15). (résurrection des morts, Psautier de Hildesheim 13è)Résurrection des morts miniature psautierHildesheim 13è.jpg

c) le jugement dernier (v 11-15)

Les élus ont le pouvoir de juger, mais qui ou quoi ?

Pendant ces mille ans, ils vont pouvoir constater la justice de la sentence divine sur les impies. Ils ont accès aux livres des œuvres (v 12) et peuvent ainsi comprendre pourquoi ces impies ne sont pas inscrits sur le livre de vie avec eux (v 15).

En même temps, ils peuvent reconnaître Dieu innocent de toutes les accusations de Satan. C’est pourquoi, pour la seule fois dans l’Apocalypse, le trône de Dieu est qualifié de « blanc » (v 11) : Dieu est justifié aux yeux de tous.

Ainsi pour les élus, il n’y a plus aucune ombre sur l’amour de Dieu. Ils voient que même la décision d’élimination des impies est une décision d’amour pour eux, les élus, qui ne pourraient pas côtoyer éternellement des gens qui ne partagent pas leur amour et leur adoration de Dieu,  mais aussi pour les impies eux-mêmes : ils n’auraient pas pu supporter de vivre l’éternité avec un Dieu qu’ils n’ont jamais aimé.

2- La fin des mille ans :

a) le combat final (20.7-9),

Si un doute pouvait encore subsister sur la faculté de repentance des impies à la dernière minute, ce doute est dissipé par le mouvement de révolte contre Dieu et son peuple, qui rassemble tous les impies ressuscités à la fin des mille ans pour entendre la sentence divine sur leurs œuvres.

Le passage n’est pas construit chronologiquement. On peut comprendre ainsi le scénario :

Satan est libéré de son isolement par la résurrection des impies, qui entendent les raisons de leur condamnation (v 7, 13, 12, 15). Puis Satan les rassemble dans une dernière tentative de révolte qui est interrompue brusquement par Dieu (v 8-9).

Les hommes, puis leur séducteur, la mort et le séjour des morts qui l’accompagnent, sont éliminés par le feu (v 15, 9-10, 14, 21.8).

Ce combat contre le camp des saints et la ville bien-aimée (20. 9) est sans doute à considérer comme une révolte spirituelle, manifestée contre les élus que les impies ressuscités aperçoivent au ciel, puisque la ville sainte n’est pas encore descendue sur la terre purifiée (21.2).  C'est-à-dire qu'ils prennent conscience de l'existence du monde spirituel de Dieu auquel ils n'ont plus accès.

b) l’anéantissement de Satan (20.10,14-15, 21.8).

L’image de l’étang de feu pour signifier la seconde mort (v 14 et 21.8) est caractéristique de la pensée hébraïque : le feu servait à éliminer les déchets de la terre, et brûlait tant qu’il était alimenté. Une fois éteint, il ne laissait d’autres traces que sa fumée, puis des cendres. Utiliser cette image permettait de faire comprendre que la disparition du mal sera totale et irrémédiable, comme le précise la troisième partie du passage : (21.4) « la mort ne sera plus, il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses auront disparu. ». 

Un problème se pose à propos de 20.10 : « Ils seront tourmentés jour et nuit, aux siècles des siècles ». Si les impies disparaissent définitivement dans une seconde mort, comment peuvent-ils continuer à être tourmentés « éternellement » ? Ce verset justifierait-il l’idée d’un enfer éternel ? Les notions de perpétuité, d’éternité ne sont pas humaines et sont transcrites en hébreu et en grec par des termes qui n’indiquent pas l’infini, dont on ne peut avoir une conception précise. En général les expressions employées signifient seulement un long temps, une durée limitée à l’existence de la terre, ou des hommes. Ainsi « aux siècles des siècles » ne signifie pas « éternellement » comme nous le pensons aujourd’hui, mais seulement « un long moment ». Il faut prendre dans ce sens aussi l’expression « jour et nuit », qui ne correspondrait à rien dans une nouvelle création « où il n’y aura plus de nuit »(22.5). Le tourment des impénitents et du diable durera sans doute un temps assez long (mais qu’est-ce que cela signifie dans un monde hors de notre temps ?!),  selon la gravité de leurs torts, jusqu’à ce qu’ils disparaissent définitivement. On en perdra alors jusqu’au souvenir, puisque selon Esaïe « on ne se rappellera plus les événements du début, ils ne remonteront plus à la pensée » (65.17). 

2- La nouvelle Jérusalem (21.1-8) (Tableau moderne de la Jérusalem céleste)Jérusalem céleste moderne.jpg

Tandis qu’est fixé le sort éternel des impies, on pourrait se demander ce que sera celui des élus. Le début du chapitre 21 répond à cette question. Ce passage est inclus dans la section des jugements, car il précise le sort éternel des élus et des impénitents. En effet, il se termine par l’identification de ces impénitents et par la précision de leur sort : la seconde mort (v 8). Cette 3ème répétition certifie la vérité divine énoncée auparavant (20. 6, 14).

v 1 : Après le millénium, il y aura « un nouveau ciel et une nouvelle terre... où la mer ne sera plus ». Inutile de s’imaginer ce monde ! Il appartiendra à une toute autre économie, où l’agitation des peuples, symbolisée par la mer, n’aura plus lieu d’être. 

v 2 : Le peuple de Dieu, "enlevé au ciel" pour la durée des mille ans, "descendra" vivre sur la terre. Son union avec le Christ sera complète, c’est à ce moment là que sera consommé le mariage de l’Agneau avec son Épouse, comme le précise le verset 3 : «  Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux ».  Le tabernacle, c’est la tente de la rencontre, la maison où Dieu vit avec les siens, sans aucun obstacle désormais à la communion (v 4). 

v 5 : Dieu lui-même, la voix sortie du trône (v 3) certifie la véracité de cette promesse de nouveauté de vie avec lui.

v 6 : Enfin retentit le « C’est fait ! » qui marque la fin des jugements. Dieu signe sa révélation en reprenant les termes de Ap 1.8 : «  Je suis l’Alpha et l’Omega » expliqués par « le commencement et la fin ». Il renouvelle son appel au lecteur, en insistant sur la gratuité de son offre de l’eau de la vie. Cet appel sera repris une dernière fois dans la conclusion du livre (22.17). Il exprime tout le message d’amour qui se fait entendre de la première à la dernière page de la Bible.  Dieu met tout son amour dans la promesse d’appeler « son fils » celui qui l’entendra et « qui vaincra »(v 7). 

Questions pour une application dans la vie chrétienne 

- L’étude précise de ces textes me permet-elle d’envisager la fin des temps avec la sérénité demandée par Jésus dans Jean 14.1-3 ? Puis-je être reconnaissant(e) envers Dieu pour cette révélation ? Quelles sont encore mes angoisses ou mes interrogations ?

- A quoi m’incite la connaissance de la fin du grand conflit entre Dieu et Satan ?

          à redouter de ne pas faire partie de la première résurrection ?

          à attendre passivement et impatiemment la réalisation de la prophétie ?

          à affermir ma foi par la Parole de Dieu pour être parmi les élus ?

          à témoigner de l’amour de Dieu pour attirer à lui le plus grand nombre ?   

- Quels aspects de Dieu révélés dans ces textes m’aident à vivre dans sa présence dès aujourd’hui ?