19/07/2024
Étude n°4 Paraboles Marc 4.1-34 (27 07 24)
Étude n°4 Paraboles Marc 4.1-34 (27 07 24)
« Prenez garde à ce que vous entendez. On vous mesurera avec la mesure avec laquelle vous mesurez et on y ajoutera pour vous. Car on donnera à celui qui a mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a. » Marc 4.24-25
Observons
V 1-2 : Où Jésus enseignait-il ? Quels détails Marc ajoute-t-il ici ? (voir 2.13 ; 3.7 ; Mat 13.1-3). Par quel moyen enseignait-il ?
V 3-20 : Parabole du semeur et son explication : D’où est tirée cette histoire ?
*3-9 Relevez les quatre exemples donnés par Jésus et la conclusion qu’il en tire.
*10-13 : A qui et pourquoi Jésus donne –t-il une explication de la parabole ?
*14-20 : Quel sens spirituel donne-t-il aux 4 exemples de la parabole ?
V 21-25 : Parabole de la lampe : Que représente la lampe d’après le v 22 ?
v 23 : Que signifie cette reprise du v 9 ? Sur quoi insiste-t-elle ?
v 24 : Que signifient « entendre » et « mesurer » ainsi rapprochés dans le même verset ? Comparer avec Mat 13.12 et Luc 8.18
V 26-29 : Parabole de la semence : Que veut représenter cette parabole ? Quelles sont les actions du semeur ? Quelles sont les étapes de la croissance de la semence ? Quel sens peut-on donner à cette courte parabole ?
V 30-32 : Parabole du grain de moutarde : A quoi est comparé le grain de moutarde ? Comment se développe-t-il et avec quel effet ? Que signifient tous ces détails sur le Royaume de Dieu ?
V 33-34 : Pourquoi Jésus parlait-il en paraboles à la foule ? Et pourquoi expliquait-il ces paraboles aux disciples ?
Comprenons
Les trois premiers évangiles dits synoptiques Matthieu, Marc, Luc, mentionnent la mer de Galilée, ou lac de Génésareth, comme le lieu privilégié de Jésus pour enseigner les foules qui venaient l’écouter depuis la Galilée, les contrées voisines païennes, jusqu’à Jérusalem (Marc 3.7-8). Les rives du lac en pente douce formaient un amphithéâtre idéal pour que la voix de Jésus, assis dans une barque, porte au loin et soit entendue par tous les auditeurs. Jésus employait des paraboles pour illustrer ses enseignements. La parabole est un récit tiré de la vie courante des auditeurs ou de la nature, qui a un sens premier véridique que tous peuvent saisir. Elle se distingue de la fable qui est un récit fictif, sans lien direct avec la réalité (animaux ou plantes qui parlent, par exemple) mais qui porte une critique de la pensée ou des habitudes des auditeurs (ex : la fable de Yoham en Juges 9 ; les énigmes d’Ezéchiel 17.3-10 ; ou encore la fable de Lazare et le riche en Luc 16.19-31, tirée des légendes païennes pour montrer aux Pharisiens les inconséquences de leurs croyances, et les ramener à la Parole de Dieu, v 29).
V 3-20 Parabole du semeur : Jésus aimait prendre le sujet de ses paraboles dans la vie courante du peuple qui vivait de l’agriculture. Le réalisme de ses récits attirait l’attention et pouvait éveiller la curiosité et le désir de comprendre le sens caché chez ceux qui ne se contentaient pas du simple récit, comme les disciples le manifestent en interrogeant Jésus. Au v 12, Jésus fait allusion au prophète Esaïe (6.9-10) dont le ministère auprès du peuple devait manifester le jugement de Dieu sur son incrédulité. L’incompréhension des paraboles par les auditeurs révèle leur fermeture à leur sens spirituel et les condamne à ne pas être pardonnés : « tout se passe en paraboles, pour que (= de sorte que) tout en regardant bien, ils ne voient pas, tout en entendant bien ils ne comprennent pas, ne se tournent pas vers Dieu (ne se convertissent pas) et soient pardonnés ». A ces incrédules, le sens premier est évident et leur suffit. Ils perdent le sens spirituel qui les aurait poussés à se tourner vers Dieu et à saisir son pardon (Matt 13.13-15).
Le verset 13 appartient à Marc seul. Jésus marque son étonnement devant la difficulté de ses disciples à saisir le sens des paraboles depuis le temps qu’ils le suivent ! Mais en même temps, il leur annonce que cette parabole du semeur leur donnera la clé de compréhension de toutes les autres. C’est pourquoi dans cette parabole du semeur, tous les détails sont significatifs : il ne s’agit pas d’un semeur quelconque, mais du Semeur, que Jésus désigne en Matthieu 13.37 comme représentant le Fils de l’homme, Lui-même (ou tout serviteur « évangéliste »), sorti du ciel sur la terre pour y répandre la Parole (v 14) du Royaume (Matt 13.19) ou de Dieu (Luc 8.11). Les quatre lieux où tombe la semence représentent les quatre façons de recevoir la parole : l’indifférence ou le rejet (le long du chemin), la joie superficielle (sans racine), la fragilité devant les soucis, l’acceptation fructueuse. La parabole s’arrête abruptement, sans commentaire ni questions. Chacun est placé devant son choix et ses conséquences. Jésus ne force personne.
V 21-25 Parabole de la lampe. Cette image employée souvent par Jésus prend des sens différents selon les contextes. Ici la lampe désigne la lumière révélée aux disciples par les paraboles, les vérités spirituelles qui leur sont communiquées ne doivent pas rester cachées. Leur devoir est de les révéler à tous, d’éclairer ainsi la vie de tous. Cette phrase a aussi une portée plus générale, en parlant de l’hypocrisie des pharisiens (Luc 12.2) et du jugement à la fin des temps (1 Cor 4.5) où ce qui était caché dans les cœurs sera mis au grand jour ! C’est ainsi que l’avertissement aux disciples des versets 24-25 doit être pris au sérieux. Ce que nous entendons et comprenons de la Parole est de première importance pour notre sort présent et final : notre façon de prendre soin d’écouter et de mettre en pratique la Parole permettra à Dieu de nous accorder plus de lumières et de grâces. Si au contraire nous ne cherchons pas à écouter et comprendre mieux la Parole, nous perdrons le peu que nous aurons acquis (Luc 8.18) et tomberons sous le jugement de Dieu.
V 26-29 : Parabole de la semence : En parallèle avec la parabole du semeur, autour de l’axe de la parabole de la lampe, Marc place deux autres petites paraboles « agricoles » pour donner une idée de ce que peut être le Royaume de Dieu spirituel, à une population habituée aux travaux de la terre. Les comparaisons avec ce que connaissent les auditeurs permettent à Jésus de les faire accéder au domaine de l’invisible, de l’insaisissable, et d’ouvrir l’intelligence spirituelle de ceux qui cherchent à comprendre ses paroles. Cette courte parabole de la semence met l’accent sur sa croissance invisible, à l’insu de tous, lente mais régulière et assurée. Elle poursuit donc l’image de la bonne terre dans laquelle la semence est tombée (aux v 8 et 20 précédents). Dans cette parabole le semeur devient aussi celui qui décide de la maturité du blé et de la moisson. Jésus le semeur de la Parole de Dieu laisse fructifier cette parole dans le cœur de celui qui la reçoit (=la bonne terre), lui confiant la responsabilité de sa croissance jusqu’à la maturité de ses fruits. Seul il décidera du moment où il viendra en récolter les fruits. On peut sous-entendre avec d’autres paroles de Jésus (Jean 14.17, 26 ; 15.26 ; 16.13, etc.) que ce travail secret de la Parole dans le cœur est favorisé par l’action du « soleil et de la pluie », c’est-à-dire du St Esprit ! Mais ce n’est pas dit dans ces versets !
V 30-32 : Parabole du grain de moutarde : Poursuivant sa comparaison, et insistant sur son désir d’être compris (v 30), Jésus force l’image en prenant la plus petite graine connue de ses auditeurs pour suggérer combien le royaume de Dieu peut naître d’un rien, d’une parole insignifiante d’apparence, dans le cœur ouvert. Et de ce « rien » peut sortir quelque chose de grandiose (un arbre ! image volontairement forcée) qui fera du bien autour de soi, qui pourra même abriter ceux qui viendront s’y réfugier. Quel bel objectif Dieu donne-t-il là à chacun de ceux qui l’acceptent dans leur cœur et qui ainsi contribuent à la croissance de son royaume ou de son peuple. Nul ne peut préjuger des effets d’une parole de Dieu dans le cœur de celui qui l’entend et l'accepte ! On sera étonné d’en voir les effets peut-être tardifs mais certains !
V 33-34 : En conclusion de ces paraboles du Royaume, Marc met l’accent sur le soin de Jésus de faire attention à la capacité de comprendre de ses auditeurs (v 33). Il se met à leur portée, parlant leur langage, de façon à éveiller leur intérêt et les faire réfléchir au sens de ses enseignements. Mais « en privé », il est beaucoup plus clair devant ses disciples, qui l’interrogent. Une leçon pour nous qui cherchons à répandre l’Évangile à tous. Les explications détaillées, l’exégèse, l’herméneutique, les commentaires (Clin d’œil !) etc. ne sont peut-être pas accessibles à tous, mais tous peuvent être intéressés et touchés par des images, des anecdotes, des témoignages qui parlent à leur vécu et à leur cœur.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Le semeur : A quelle terre puis-je m’identifier ? Qu’est-ce qui qualifie une bonne terre ? Qu’est-ce qui m’empêche de devenir une bonne terre ?
- La lampe : Comment puis-je partager les vérités spirituelles qui ont éclairé ma vie ? Suis-je un phare éblouissant, un réverbère sur le chemin, une bougie dans la nuit, une lampe de poche intermittente ? Quel genre de lumière puis-je porter autour de moi ?
- La semence : Comment développer en moi ce que Jésus a semé dans mon cœur ? Où en suis-je dans la croissance de ma vie spirituelle ? Comment mon église peut-elle favoriser ce développement vers la maturité de la vie spirituelle de la communauté ?
- Le grain de moutarde : Qu’est-ce qui a éveillé en moi le désir de connaître Dieu (geste, parole, sourire, aide concrète, témoignage, film, histoire biblique, etc.) ? Quels en sont les effets dans ma vie ? Comment devenir une source de paix pour les autres ?
Le Semeur (dessin d’Annie Valloton)
08:00 Publié dans Marc été 2024 | Lien permanent | Commentaires (0)