UA-111710466-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/12/2021

Étude n°13 Mort et résurrection de Moïse Deut 34.1-12 ; Jude 9 (25 12 21)

Étude n°13 Mort et résurrection de Moïse Deut 34.1-12 ; Jude 9 (25 12 21)

« Lorsqu’il contestait avec le diable et discutait au sujet du corps de Moïse, l’archange Michel n’osa pas porter contre lui (le diable), un jugement injurieux mais il dit : Que le Seigneur te réprime ! » Jude 9Mort de Moïse.JPG

Observons (Dt 34.1-12)

  • Comment Moïse a-t-il terminé ses discours, ch 33 ?
  • V 1 : Où se situe ce récit ? A quelle personne est-il rapporté ? Que peut-on en conclure sur sa datation par rapport au reste du Deutéronome ?
  • V 1-4 : A quel ordre de l’Éternel Moïse obéit-il (32.48-49) ? Pourquoi Moïse n’entra-t-il pas en Canaan ? voir 32.50-52 ; Nb 20.11 ; 27.14.
  • Que signifie sanctifier l’Éternel au milieu d’Israël ?
  • Que fait voir l’Éternel à Moïse ? Comment peut-on l’interpréter symboliquement ?
  • V 5-6 A qui sont attribués la mort et l’ensevelissement de Moïse en ce lieu ? Pourquoi ?
  • V 7 : Qu’est-ce qui rend cette mort peu naturelle ? v 7 Quelle tradition juive s’en est suivie, Jude 9 ? Qui est l’archange Michel, d’après le sens de son nom et Daniel 10.13, 21 ? Quel épisode de la vie de Jésus peut rendre crédible cette tradition, Luc 9.28-31 ?
  • V 8-11 : Quel hommage est rendu à Moïse ? Quels traits remarquables de Moïse sont mentionnés v 9,10,11 ?

Comprenons

Aux chapitres 31 et 32 Moïse termine ses discours par l’installation de Josué comme successeur (31.7-8) et par  la recommandation de lire ce livre tous les sept ans à la fête des Tabernacles devant tout le peuple (31.10-13). Ensuite il demande de déposer le livre à côté de l’arche de l’alliance dans le lieu très saint du futur sanctuaire (31.26), en témoignage de la volonté de Dieu pour son peuple infidèle. Puis il prononce un cantique (ch 32) louant la fidélité et la grâce de l’Éternel face à l’infidélité et l’ingratitude du peuple. Le chapitre 33 contient une bénédiction des tribus d’Israël, en pendant de la bénédiction de Jacob sur ses fils (Gen 49), comme un dernier adieu du grand chef qui les avait conduits jusqu’aux portes de Canaan. Ce chapitre 33 et le suivant semblent d’un autre rédacteur que Moïse nommé à la troisième personne (33.4), sans doute Josué, qui a assisté Moïse jusqu’au bout et qui a pu rapporter les circonstances de sa mort et voir l’installation des tribus en Israël

V 1 : Sur l’ordre donné par l’Éternel (32.48-52), Moïse est monté sur le mont Nebo qui domine la plaine de Moab à la hauteur de Jéricho, d’où la vue s’étend très loin tout autour. Le pays promis est décrit  avec des noms qui appartiennent à une période postérieure à la conquête (Dan au lieu de Laïs, par exemple). Moïse peut contempler ce bon et beau pays dans lequel il ne pourra pas entrer de son vivant. Ainsi l’Éternel révèle à ses enfants de tous les siècles, dans sa Parole,  les beautés de son Royaume spirituel et éternel, objet de leur foi et de leur désir mais qu’ils ne peuvent contempler que de loin (Héb 11.13) en attendant la résurrection générale qui les  y fera entrer pour l’éternité.

Moïse ne put entrer dans le pays promis,  à la suite de la perte de contrôle de lui-même devant le rocher d’Horeb (32.51 ; Nb 20.8-11). Ulcéré par les récriminations incessantes du peuple qui contestait son action, Moïse perdit patience et au lieu de parler au rocher pour qu’il donne de l’eau, il le frappa deux fois en s’écriant : Vous allez voir « si nous pouvons faire sortir de l’eau de ce rocher ! ». Par ces mots il tournait les yeux du peuple sur leur capacité (à Aaron et lui) de faire un miracle et détournait sur eux la gloire de ce miracle, au lieu de « sanctifier l’Éternel », comme Dieu le  leur reprocha (Nb 2012). Sanctifier veut dire mettre à part comme « saint », « sacré », digne d’adoration et de respect. Finalement dans cet épisode, ce ne sont pas les hommes qui ont sanctifié l’Éternel, mais c’est Dieu lui-même qui s’est montré digne de respect et de vénération en accomplissant le miracle par miséricorde pour le peuple assoiffé, malgré la faute d’orgueil et de vanité de Moïse qui s’était pris pour Dieu ! (Nb 20.13). Moïse souffrit énormément de ce rejet qui paraît disproportionné à la faute et s’en plaignit plusieurs fois à l’Éternel. En vain, car le Seigneur avait un projet meilleur pour son serviteur. Le récit de sa mort solitaire et incognito et en pleine forme (Deut 34.7) reste mystérieuse dans tout l’Ancien Testament. Que l’Éternel l’ensevelisse lui-même sans qu’on retrouve le tombeau laisse entendre qu’il a pu se passer quelque chose d’insolite et  d’indicible. La tradition juive s’en est emparée et a conçu une explication dont Jude, le frère de Jésus, se fait l’écho dans sa courte lettre au v 9. L’Archange Michel aurait disputé le corps de Moïse à Satan qui voulait le retenir dans le tombeau, et l’aurait ressuscité, comme le prouve son apparition à la Transfiguration de transfiguration polyptique  Monbéliard.jpgJésus, (Polyptyque de Montbéliard 16ès) au côté d’Elie, le prophète enlevé vivant auprès de Dieu (Luc 9.28-31), pour soutenir et encourager Jésus à aller au bout de sa mission. L’archange   Michel (= Michaël = « Qui est comme Dieu ? ») apparaît trois fois dans la Bible (Daniel 10.13, 21 et Jude 9), à chaque fois victorieux, dans une lutte contre l’Adversaire du peuple de Dieu, l’ange déchu Lucifer ou Satan. Le nom de Michaël pose une question dont la réponse est donnée par Paul en Col 1.15 : « Jésus-Christ est l’image du Dieu invisible » et par l’épitre aux Hébreux 1.3 « Le Fils est le rayonnement de la gloire de Dieu et l’expression de son être », donc « semblable à Dieu » ! L’AT ne concevant pas possible qu’il y ait une divinité s’exprimant en trois entités, Créateur, Sauveur, Consolateur, a donné aux apparitions de Dieu des noms et des formes d’anges (= messagers) comme l’Ange de l’Éternel avec Abraham (Gen 22.11,15), ou l’Archange (=chef des anges) Michaël avec Daniel.  La tradition juive attribuant à cet archange la résurrection anticipée de Moïse révèlerait le projet magnifique que Dieu avait préparé pour Moïse : certes, il n’entrerait pas dans la Canaan terrestre, mais par une résurrection obtenue de haute lutte par le Sauveur, il serait auprès de Dieu pour être témoin et assistant de l’œuvre du salut qu’accomplirait Jésus bien plus tard. Quand les voies de Dieu nous semblent totalement incompréhensibles, ce récit de la mort et de la résurrection de Moïse nous appelle à faire une confiance absolue à notre Sauveur qui ne veut que notre bien, nous accorder la vie éternelle !

La fin du Deutéronome (34.10-11) rend hommage à Moïse en retenant de lui le rôle de prophète unique, exceptionnel par son intimité avec l’Éternel, qu’il voyait face à face (Nb 12.8) et par la puissance des miracles accomplis devant Pharaon pour libérer le peuple, et dans le désert pour le conduire vers le pays promis. Ces caractéristiques en font le « type » du Christ libérateur du péché et guide des croyants vers le Royaume du Père.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-Face au deuil et à la séparation d’un être cher, quelle promesse ce texte laisse-t-il entrevoir pour notre consolation ?

- Dans l’incertitude de l’avenir qui nous attend, comment nous adressons-nous à Dieu ? Comme Moïse réclamant un exaucement immédiat et terrestre, ou avec confiance et assurance que Dieu fera tout concourir à notre bien (Rom 8.28), même si nous ne comprenons pas tout ?

- Comment Dieu nous forme-t-il à la patience, à la confiance et à l’espérance ?

 

Nous formulons nos meilleurs vœux pour l’année 2022 pour chacun de vous, fidèles lecteurs ! Que la grâce de notre Seigneur vous accompagne chaque jour et vous tienne debout à son service auprès de tous ceux qui demeurent dans les ténèbres de ce monde !

Dons de l'Esprit Saint.jpg

10/12/2021

Étude n° 12: Deutéronome dans le Nouveau Testament, Galates 3.1-14 (18 12 21)

Étude n° 12: Deutéronome dans le Nouveau Testament, Galates 3.1-14 (18 12 21) 

« Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous, …afin que par la foi nous recevions la promesse de l’Esprit » (Gal 3.13)abraham et issac portant le bois du sacrifice G Doré.jpg

Observons

 (Gravure de G.Doré, Abraham et Isaac montant au Mont Morija, 19è s)

Le contexte

  • Qu’est-ce qui a opposé Paul à Pierre ? (2.11-14)
  • Quelle profession de foi Paul fait-il ? (2.16)
  • Quel danger voit-il dans l’attitude de Pierre ? Que lui oppose-t-il ? 2.18, 20)

Le texte

Trois paragraphes :

  • 1-5 : Comment Paul marque-t-il son indignation ? Que dénonce-t-il dans l’attitude des Galates ?
  • 6-9 : Quel exemple puise-t-il dans les Écritures pour prouver la justification par la foi, et non par la loi ?
  • 10-12 : A quoi conduit l’obéissance à la loi pour être sauvé ? Pourquoi ?
  • 13-14 : Quelle est l’œuvre de Christ pour nous ? Quel sens Paul donne-t-il à la croix ? Que nous procure la foi ?

Les mots loi et foi sont chacun répétés 7 fois, en constante opposition

Le texte est encadré par la mention de Jésus-Christ crucifié (v 1) et le sens de sa mort (v 13-14) et par la réception de l’Esprit (v2 et 14)

Loi et chair sont en parallèles et opposés à foi et Esprit eux-mêmes en parallèles.

La malédiction de la loi s’oppose à la bénédiction d’Abraham, les œuvres de la loi s’opposent à l’œuvre de Jésus-Christ et à la promesse de l’Esprit. 

Comprenons

Le contexte

A la fin du chapitre 2, Paul a dénoncé l’attitude équivoque de Pierre à Antioche et a exposé la doctrine de la justification par la foi en Christ crucifié (v 16). Il exprime ensuite dans notre passage,  son souci indigné de voir les Galates tourner le dos à cette doctrine fondamentale du christianisme.

Le texte :

En trois paragraphes, Paul oppose la vanité de croire être justifié par l’obéissance à la loi, et la bénédiction de la foi en Christ, qui justifie le croyant.

Les nombreuses questions des cinq premiers versets révèlent l’indignation et la peine de Paul devant la marche arrière spirituelle des Galates. Ils se sont laissé influencer et même fasciner comme Pierre (2.11-14), par de faux enseignements de judaïsants, au point de renier l’Évangile de Jésus-Christ et de croire trouver leur salut dans l’obéissance à la loi juive.

Pour Paul, la fascination de cette recherche du salut dans une bonne conduite morale, dans l’obéissance à des règlements ou des rites prescrits par la loi, est une vraie folie (insensés est répété deux fois v 1 et 3). En effet, une telle attitude nie les effets de l’Esprit reçu grâce à l’écoute de la prédication de la foi en Christ :  les Galates, comme Paul, ont expérimenté dans leur cœur la transformation de leur nature humaine (= chair) par la vie de Christ en eux (2.20). Ils ont vu aussi les miracles opérés par l’Esprit dans leur communauté, à la suite de leur écoute avec foi de l’Évangile. Comment peuvent-ils, se demande Paul, oublier ces expériences de vie et se détourner  du Christ crucifié dans lequel ils ont cru ?

Pour leur prouver la vérité de la doctrine de la justification par la foi dont ils ont fait l’expérience dans leur vie personnelle et collective (v 4-5), Paul s’appuie ensuite sur les Écritures, c’est-à-dire l’Ancien Testament et plus particulièrement l’exemple d’Abraham. Sa foi en Dieu alors que la loi n’existait pas encore, a fait de lui un « juste » devant Dieu. En lui promettant de devenir le « père des croyants » de toutes origines (= les nations païennes et les Juifs), et d’être une bénédiction pour tous, Dieu confirmait que le salut ne s’obtient pas par sa propre justice ou par ses efforts d’obéissance à la loi ; ils sont en effet voués à l’échec et à la condamnation à mort, véritable malédiction (= malheur) pour l’homme. Cette « malédiction » qui pèse sur l’homme pécheur ne vient pas d’un  Dieu qui destinerait le pécheur à la mort (Ez 33.11), mais c’est le résultat inéluctable de la séparation de l’homme avec Dieu (= péché), qui le rend incapable d’obéir à la loi divine (v 10). À ce malheur que l’homme ne peut éviter  (Rom 8.13a), Dieu oppose la bénédiction de la justification par la foi en Christ, qu’a expérimentée sacrifice_of_abraham.jpgAbraham lors du sacrifice de son fils Isaac, symbole prophétique du sacrifice de Jésus-Christ. (Illustration : œuvre de He Qi, 20ès). Jésus est le seul à avoir accompli la loi sans faillir, et à pouvoir réaliser la promesse de vie que proposait la loi (v 12). Pour cela, il a pris volontairement sur lui notre nature humaine charnelle, « maudite », sans se laisser dominer par elle,  et l’a fait mourir en son corps sur la croix (v 13 ; Rom 6.6 ; 7.4 ; 8.3), pour que nous puissions revivre avec lui dans une nature régénérée soumise à l’Esprit. Par la foi, nous nous approprions dans le baptême cette œuvre de Christ en notre faveur, et recevons la promesse de l’Esprit et la Bonne Nouvelle (= Évangile) de l’assurance du salut. Celui-ci ne nous est pas donné à cause de nos mérites, comme notre propre justice voudrait bien le croire, mais il nous est accordé à cause de l’amour de Christ pour nous que nous acceptons avec foi.

Paul résume ici ce qu’il développera longuement dans sa lettre aux Romains. C’est le fondement même de la foi chrétienne. Toute autre doctrine qui prêche un salut mérité est du ressort du paganisme !

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Par quelles pratiques ai-je encore le désir de gagner la faveur de Dieu et mon salut ?
  • Comment concilier la prédication de l’obéissance à la loi, chère au Deutéronome et à l’Adventisme (sabbat, lois alimentaires, gestion chrétienne de la vie, dîme, etc.) avec la doctrine de la justification par la foi seule ?
  • Comment dans ma vie quotidienne, en dehors ou en plus du baptême, m’identifier à Christ crucifié et ressuscité ?
  • Comment ai-je expérimenté en moi et dans ma communauté les effets de l’action de l’Esprit ?
  • Quels passages de l’Écriture me montrent que Dieu m’aime malgré mon indignité et mes désobéissances ?