14/06/2024
Étude n°12 Les événements de la fin du monde Ap 18.1-4 (22 06 24)
Étude n°12 Les événements de la fin du monde Ap 18.1-4 (22 06 24)
« Acquiers la vérité et ne la vends pas, la sagesse, l’instruction et l’intelligence ». Proverbes 23.23
(Chute de Babylone .13è siècle)
Observons
Le contexte
- Que décrit le ch 17, appelé le chapitre des explications de la vision donnée à Jean ?
- Quel est le portrait de Babylone v 5,15,18 ?
- Quel est le but de son action v 14 ?
Le texte : 18.1-4
- Qui apparaît (v 1) ? Quel est son message, v 2 ? voir Ap 14.8.
- Comment est décrite Babylone, v2 ? De quelles entités est-elle composée, v3 ?
- D’où vient l’ordre donné au peuple de Dieu ? Que signifie-t-il ? Dans quel but est-il donné ?
Comprenons (larges extraits de « Message d’espérance de l’Apocalypse » d'E.Zuber)
Le contexte : Après la description au ch 16 des sept fléaux qui touchent sur toute la terre ceux qui ont la « marque de la bête », c’est-à-dire les impies et les idolâtres, tous ceux qui mettent l'Homme à la place de Dieu (voir étude précédente du ch 13), le ch 17 permet à Jean de comprendre un peu mieux les images de sa vision. Babylone y est décrite comme une femme prostituée = une puissance religieuse et politique, idolâtre et impudique, alliée aux rois de la terre, qui s’attaque aux saints (v3-6) et à l’Agneau sans succès, vaincue par l’Agneau et ses saints,(v 14).
Le texte ch 18.1-4
Le chapitre 18 éclaire par ses détails la dislocation de Babylone que le ch 17 annonçait dans les généralités.
Trois interventions angéliques caractérisent ce chapitre et accompagnent les étapes de la chute de Babylone :
- Aux v 1-3, le premier ange rappelle la chute morale de Babylone, qui était déjà effective, ou en tout cas prévisible avant que les fléaux ne tombent.
- Aux v 4-20, le deuxième ange appelle les élus à sortir de Babylone et annonce les conséquences de sa chute pour tous les hommes, sauf les élus.
- Aux v 21-24, le troisième ange proclame la disparition physique de Babylone.
Cette construction en parallèles concentriques (ou chiasme), propre à l’écriture et à la pensée hébraïques, veut mettre l’accent sur la partie centrale, où l’on voit la désorganisation générale du monde sous l’effet de la chute de Babylone, tandis que le peuple de Dieu est mis à part et révélé à tous.
Notre pensée occidentale étant linéaire, nous étudierons ce texte, en commençant par le sort du peuple de Dieu.
La révélation du peuple de Dieu émaille ce chapitre consacré à la chute de Babylone : elle est suggérée par trois versets éparpillés dans le texte au début du chapitre, au début et à la fin du paragraphe central (18.1, 4, 20).
Le jugement de Babylone s’accompagne d’un évènement extraordinaire : une apparition puissante et glorieuse éclaire la terre (v 1). À ce stade de l’histoire du monde, où les « jeux sont faits », c’est-à-dire où les justes ont déjà été identifiés par les êtres célestes, cet « ange venu du ciel avec grande autorité sur la terre qu’il illumine de sa gloire»(v 1), ne serait-il pas l’image de la révélation indubitable faite à tous les habitants de la terre, impies et croyants eux-mêmes, de ceux qui forment le peuple des élus : en les invitant à « sortir du milieu de Babylone » (v 4), Dieu les révèle à tous et leur fait justice (v 20).
L’ordre de sortir de Babylone implique que le peuple de Dieu est encore jusque-là mêlé au monde, dispersé et caché dans la confusion politico-religieuse et économique générale. Nul sur terre ne l’a identifié exactement : seuls les êtres célestes, témoins de l’instruction du jugement le connaissent. Le moment est venu, non pas de choisir Dieu, car dans les cœurs c’est déjà fait, mais d’être reconnu publiquement.
L’ordre divin de séparation du peuple est une mesure de libération hors de l’état d’esprit qui règne dans le monde et des conséquences du péché du monde ambiant que manifestent les fléaux. Cette séparation n'est donc pas physique (inutile de se réfugier dans les montagnes, ou les églises-forteresses) mais spirituelle. Les élus par leur foi, leurs pensées, leur jugement, et leur comportement, se détachent du monde ambiant plongé dans la confusion (voir par exemple la confusion actuelle sur les genres/sexes, qui nie l’œuvre du Créateur).
Babylone, qui, rappelons-le, symbolise la confusion au niveau spirituel, ne pourra vaincre les saints, car ils sont protégés par le sceau de l’Esprit, comme le ch 7 l’avait annoncé, et comme le ch 15.8 le suggérait avec l’image du « temple rempli de fumée à cause de la gloire de Dieu et de sa puissance». Ainsi spirituellement mis à part, ils ne sont pas tentés d’entrer dans la confusion d’esprit générale, ils savent qui est leur Maître, « l’Agneau immolé, et ils le suivent partout où il va » (Ap 14). C’est l’espérance qui est donnée à l’Église fidèle au milieu du déchaînement de ces puissances maléfiques.
On pense à l’histoire de la sortie d’Égypte. Tandis que les plaies tombaient sur les Égyptiens, plongés dans les ténèbres, le pays de Gosen où habitaient les Hébreux était épargné, et restait dans la lumière. Ce miracle divin révélait à tous et à Pharaon, la puissance et la miséricorde de Dieu pour son peuple. Il opérait une « séparation libératrice » entre les Hébreux et les impies[1].
Au moment de la chute de Babylone, il en sera sans doute de même. Le peuple de Dieu sera manifesté concrètement aux yeux de toute la terre, grâce à sa fermeté dans la foi et l’amour de Dieu et du prochain. Il pourra se réjouir avec les êtres célestes de la justice éclatante de Dieu qui les délivre enfin de l’oppression de la puissance maléfique de Babylone (v 20). On remarque, comme dans la sortie d’Égypte, que la séparation révélatrice qui remplit de lumière la terre, vient de Dieu : un ange descend du ciel pour l’accomplir (18. 1). Ce messager divin personnifiant le message qu'il porte, ne serait-il pas la Parole de Dieu (= les Écritures), seul fondement de la foi des élus ? En tout cas cette séparation, si elle n’est pas physique, sera spirituelle !
Nous avons là une leçon à méditer sur nos prétentions à identifier le peuple de Dieu, et sur nos tentations de nous séparer physiquement du monde par nos propres efforts, avant l’heure ! Dieu fera en sorte que les circonstances permettent à son peuple de révéler sa foi indéfectible en Lui. Ou bien cet ange glorieux et rempli d’autorité, descendant du ciel, ne serait-il pas une autre image pour désigner le Christ revenant en gloire (ch 19) ?
Le jugement de Babylone (18.2-8) est à étudier en parallèle avec Ésaïe 47, où on retrouve les mêmes images. Comme la Babylone d’Ésaïe se proclamait (47. 7) : « Souveraine à toujours ! Je ne serai jamais veuve.», celle de Jean se dit en son cœur (18. 7) : « Je suis assise en reine, je ne suis pas veuve. Je ne verrai pas le deuil ! ». « En un seul jour cela arrivera ! » prédisent les deux prophètes[2].
L’annonce de ce jugement indique les motifs de la condamnation aux v 2 et 23c : Babylone est « une habitation de démons et d’esprits impurs » : les prodiges séducteurs dont elle s’est servi pour établir son pouvoir sont d’origine satanique et non divins, comme elle pensait le faire croire en tant que puissance religieuse.
« L’impudicité » (v 3) dont elle a abreuvé les rois et les nations est l’idolâtrie dans laquelle elle les a tous entraînés, et qui les a conduits à la violence et au meurtre contre les saints (v 24).
« La puissance du luxe » (v 3, 7) a fait d’elle une puissance économique et commerciale qui n’enrichissait qu’une partie de la population, « les grands de la terre » (v 23). L’autre partie n’était considérée que comme des objets ou des animaux, corvéables à merci, et monnaie d’échange des exploiteurs (v 13).
« Elle s’est glorifiée, elle a dit en son cœur : Je suis assise en reine, je ne suis point veuve, je ne verrai pas de deuil » (v 7). Par son orgueil, sa vanité égoïste, son manque de cœur, et sa confiance en soi pour son avenir, elle récoltera au double ce qu’elle aura semé autour d’elle (v 6,8).
Tous les signes de paix et de bonheur (v 22-24) qu’elle affichait en façade disparaîtront à la révélation de ce qu’elle était en profondeur : un esprit démoniaque, orgueilleux, séducteur donc trompeur, et persécuteur, incarné dans un ou des pouvoirs humains, par lesquels il domine le monde. .
Là encore, les crises actuelles du monde nous alertent sur ce que peut être la chute de «Babylone ».
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Qu’est-ce qui en moi est encore dans la confusion et appartient à « Babylone » ?
- Comment sortir de Babylone ? Faut-il se séparer de tout contact avec le monde et vivre en autarcie entre chrétiens ?
- Comment pouvons-nous, mon église et moi-même nous révéler aux yeux du monde comme «fils de Dieu» ? Rom 8.19
[1] Ex 8.19
[2] Es 47.9 et Ap 18.8.
08:01 Publié dans Grande controverse | Lien permanent | Commentaires (0)
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