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20/09/2019

Étude n°13 Une communauté de serviteurs, Hébreux 10.14-25 (28 09 19)

Étude n°13 Une communauté de serviteurs, Hébreux 10.14-25 (28 09 19)

« Confessons notre espérance sans fléchir, car celui qui a fait la promesse est fidèle. Veillons les uns sur les autres pour nous inciter à l’amour  et aux œuvres bonnes. » Héb 10.23-24         (Évangile et Peinture, Jésus serviteur)Jésus serviteur.jpg

Observons

Le contexte

L’auteur arrive à la fin de son exposé doctrinal sur Jésus, le souverain sacrificateur de la nouvelle alliance (ch 8-10), pour confondre l’erreur de ses lecteurs chrétiens hébreux, qui regrettaient les institutions de Moïse, et par là contestaient la valeur "expiatoire" (= "qui efface le péché") de la mort de Jésus.

Le texte

Il s’articule en deux parties composées de trois paragraphes chacune :

  • v 14-18 : Conclusion doctrinale de l’exposé :
    1. v 14 : le sacrifice unique de Christ affranchit du péché et sanctifie le croyant.
    2. v 15-17 : dans la nouvelle alliance, le Saint-Esprit témoigne de la rémission des péchés.
    3. V 18 : l’expiation accomplie par Jésus supprime les sacrifices pour le péché.
  • v 19-25 : cinq exhortations en conclusion pratique de l’exposé :
    1. v 19-21 : Christ a ouvert un libre accès à Dieu
    2. v 22-23 : Approchons-nous sans crainte de Dieu
    3. v 24-25 : Exhortons-nous mutuellement à l’amour fraternel.

Dans la première partie (A), on observe une opposition entre (v 14) « rendus parfaits et sanctifiés », et (v 17-18) « péché (3 fois) et iniquités ». Cette opposition s’accompagne d’un parallélisme entre (v 14) « rendus parfaits et sanctifiés » et (v 17-18) « je ne me souviendrai plus…le pardon ». Au centre se trouve la nouvelle alliance avec la loi dans le cœur et l’intelligence.

Dans la seconde partie (B), l’œuvre spirituelle de Christ (19-21) est mise en parallèle avec l’œuvre pratique des croyants dans l’Église (24-25). Au centre l’accent est mis sur les effets de l’œuvre de Christ sur la foi, la sanctification et l’espérance des croyants.

 Comprenons

Pour saisir la valeur expiatoire du sacrifice de Jésus, il faut se rappeler le sens symbolique du rite du Jour des Expiations (Lév 16). Le grand sacrificateur répandait ce jour-là le sang pur du bouc expiatoire sacrifié à l’Éternel sans imposition des mains, sur le propitiatoire qui couvrait l’arche (Lv 16.15). Ainsi il « faisait l’expiation pour le sanctuaire à cause de l’impureté des Israélites ». Faire l’expiation a deux sens simultanés : protéger le pécheur de la condamnation qu’il encourt à cause de son péché, et éliminer le mal. Christ a offert sa vie (= son sang) pour protéger le pécheur de la mort qu’il mérite, et pour éliminer son péché (Lv 16.30 ; Hb 10.14), afin de le « rendre parfait » c’est-à-dire le rendre achevé, le faire parvenir au but qui est la communion avec Dieu sans obstacle, dans la sainteté, l’amour et la joie.

Le pardon purificateur (Hb 10.17-18), Christ l’a obtenu par sa mort pour ceux  qui sont sanctifiés (= mis à part pour son service), consacrés et entrés dans l’alliance avec lui. L’œuvre de l’Esprit est ensuite d’harmoniser leur volonté avec celle de Dieu (v 16). Les sacrifices d’animaux n’ont plus lieu d’être puisque Christ a parfaitement accompli ce qu’ils préfiguraient.

Jésus, comme grand sacrificateur du sanctuaire céleste (21), c’est-à-dire de la maison de Dieu, du temple spirituel qu’est l’Église (Ep 2.22 ; 1 Pi 2.5), a éliminé, par son sang répandu, le péché qui faisait obstacle à la communion avec Dieu, et il a donné à tous un libre accès au Père (19).

Devenu par son incarnation semblable à nous, de même nature humaine (= chair) que nous, sans pécher lui-même, il a endossé notre péché (Es 53.4-6, 11-12), et par sa mort il a fait mourir notre nature déchue. Il a montré ainsi le chemin de la communion avec Dieu, « nouveau » parce que nul avant lui n’avait pu le suivre. Ce chemin commence par la mort du « vieil homme » comme l’a symbolisé aussi le déchirement du voile du temple (Marc 15.38), mettant fin, au plan de l’histoire, à l’économie de l’ancienne alliance. Ce chemin est « vivant » (20) car il ne consiste pas en symboles extérieurs et en cérémonies rituelles, mais en une communion intime et croissante avec Celui qui a été « rendu vivant selon l’Esprit » (1 Pi 3.18) et est devenu un « esprit vivifiant » (1 Co 15.45), capable de nous donner la vie, en nous réconciliant avec Dieu (Rm 5.10).

Comme nous sommes « morts au péché et vivants pour Dieu en Jésus-Christ (Rm 6.11), notre cœur, siège de notre psychisme, est sincère (= véritable : le Dieu de vérité y habite vraiment), notre confiance personnelle en l’efficacité de l’œuvre de salut de Christ est affermie, et notre conscience est libérée par son pardon du sentiment de culpabilité qui l’opprimait ; comme le baptême le symbolise, nous sommes purifiés de notre ancienne vie pour vivre une vie nouvelle en communion avec Dieu par l’Esprit. Cette vie nouvelle se manifeste par la confession de notre espérance dans la réalisation, au retour de Christ, des promesses du Dieu fidèle (v 23, 25 ;1 Pi 3.15 ; Hb 6.19). Les serviteurs de Jésus-Christ se caractérisent ainsi par des actes pleins d’attention aux autres et par des encouragements mutuels dans l’attente du Jour de son retour (v25).

 Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Pourquoi vais-je à l’église : pour être en règle avec Dieu ? pour remplir mon devoir de chrétien aux yeux de tous ? pour rechercher la présence amicale et agréable de frères et sœurs dans la foi ? pour rencontrer mon Sauveur à travers l’écoute et le partage de sa Parole ? pour être encouragé et encourager les autres à progresser dans la foi et la charité ? pour comprendre l’œuvre et la volonté de Dieu à mon égard ? pour louer et glorifier Dieu par le chant et la prière ? pour trouver ou donner le pardon des offenses ?
  • Ai-je fait l’expérience de la libération de ma culpabilité devant Dieu et de la séduction du péché (lire Ja 3.5-6) ? Comment cela se manifeste-t-il concrètement dans mes relations avec Dieu et avec les autres ?
  • Ai-je de l’assurance en me présentant devant Dieu ? Si oui, pourquoi ? Si non, quelle est ma crainte ? Comment cette étude est-elle un encouragement pour moi ?
  • Quel genre de service puis-je rendre dans mon église ?
  • Prions pour nous engager à apporter cette semaine un encouragement en paroles ou en actes aux frères et sœurs de notre communauté, quels qu’ils soient, pasteur, anciens, responsables, membres discrets, jeunes et moins jeunes, visiteurs et sympathisants.

13/09/2019

Étude n°12 Pratiquer la miséricorde, un principe de vie, 1 Jean 3.11-18 (21 09 19)

Étude n°12 Pratiquer la miséricorde, un principe de vie, 1 Jean 3.11-18 (21 09 19)

La lumière se lève dans les ténèbres pour les hommes droits, pour celui qui fait grâce, qui est compatissant et juste. Il est bon qu’un homme fasse grâce…» Ps 112.4-5a

Observonsfils prodigue.jpg (Miséricorde du Père pour son fils prodigue, Arcabas 20è)

Le contexte

  • Pourquoi sommes-nous appelés enfants de Dieu (v 1) ?
  • Quelle est l’espérance de l’enfant de Dieu ? v 2)
  • Quelles sont les conséquences de cette espérance sur la vie de l’enfant de Dieu ? v 3,6, 9-10

Le texte

  • v 11-13 : Quel est le mot d’ordre de l’enfant de Dieu qui le distingue du monde ? En quoi les œuvres de Caïn étaient-elles mauvaises et celles d’Abel justes ?
  • v 14-15 : Quelle est la preuve de notre régénération ? Pourquoi l’absence d’amour fait-il demeurer dans la mort ?
  • v 16-18 : Quel exemple d’amour nous a donné Jésus-Christ ? Que signifie donner sa vie pour les frères ? Quelle est la preuve visible de l’amour du prochain ?

Comprendre

Jean reprend le commandement donné par Jésus à la veille de sa mort et mis en action toute sa vie (Jn 13.34 ; 15.12). Comme il a insisté sur la « justice » ou « sainteté » de la vie chrétienne (3.3-10), Jean va préciser l’expression essentielle de la sainteté : l’amour fraternel ou la miséricorde distingue les croyants dans un monde où règne la haine (v 13).

Caïn est le premier exemple de haine fraternelle meurtrière. Jean donne deux explications à cette haine :

1 : Caïn était du Malin (Jn 8.44) : mû par la jalousie, la colère et la méconnaissance de Dieu et de sa volonté, il s’est laissé dominer, malgré les encouragements de Dieu, par les impulsions criminelles de son cœur et a choisi le chemin de mort dCaïn tue Abel.jpge l’Adversaire.(Mosaïque de Montreale, Sicile)

2 : son appartenance au Malin s’est révélée dans « ses œuvres mauvaises », alors que celles d’Abel était justes. Il s’agit ici de ce qui a précédé l’envie meurtrière de Caïn. Jean nous met sur la piste de la compréhension de la faveur de Dieu envers le sacrifice d’Abel, plutôt qu’envers Caïn (Gn 4.4-5). Abel en sacrifiant un animal vivant, sélectionné avec soin dans son troupeau, s’identifiait à cet animal et s’offrait lui-même symboliquement à Dieu ; il lui consacrait sa vie, en reconnaissance du salut que Dieu avait accompli en Eden pour ses parents et leur descendance. En les revêtant d’un habit de peau, donc d’un animal innocent sacrifié pour qu’ils puissent continuer à vivre, Dieu leur avait fait comprendre que la vie venait de Lui seul par pure grâce, et non par des efforts humains symbolisés par leur ceinture fragile et dérisoire de feuilles de figuier. Il leur donnait un signe prophétique de l’œuvre de salut qu’il accomplirait en Jésus-Christ.

Caïn, en offrant les fruits de la terre, ne s’impliquait pas lui-même, il apportait à Dieu les fruits de ses efforts de cultivateur, mais des éléments « morts », issus de la terre qui est « poussière » de mort (Gn 3.19). Caïn marquait par là sa méconnaissance du geste de Dieu, du plan de vie qu’il symbolisait. Il révélait son incrédulité, et sans doute la propre justice de son cœur, d’où sa colère devant le refus de Dieu d’agréer son offrande.

Dans l’histoire de ces deux frères, Jean stigmatise les deux tendances humaines face à Dieu : l’incrédulité ou la foi, la haine ou l’amour, le choix spirituel de mort ou de vie (Dt 30.15). Jésus en avait déjà averti ses disciples : les enfants de Dieu sont la cible de l’opposition des enfants du diable (Mt 5.11 ; 10.22 ; Jn 15.19 ; 17.14 ; Hé 11.36-37). L’amour fraternel devient le signe de la présence de Dieu dans le cœur du croyant, le signe de la vie nouvelle qui l’habite (v 14).

C’est un amour exigeant car il doit refléter l’amour inconditionnel de Jésus-Christ, qui s’est tout entier donné pour nous, ses frères. Si nous prétendons être enfants de Dieu, nous ne pouvons faire moins que de le manifester concrètement par notre compassion, notre entraide, notre soutien, mutuels. L’amour pour l’autre prouve la vérité de notre appartenance à ce Dieu plein d’amour, et la réalité de la transformation de vie que Dieu opère en nous.

Quand l’amour de Dieu habite en nous et s’exprime concrètement envers les autres, il peut seul persuader (= apaiser) notre conscience troublée par la culpabilité, que Dieu est plus grand que l’Accusateur, et qu’Il pardonne au cœur repentant. Cet amour lui donne de l’assurance devant son jugement (4.17). Il est vrai que lorsque nous avons compris et intégré à notre vie quotidienne que Dieu est Amour (4.8,16), nous ne voyons plus le jugement avec les mêmes yeux. Il n’est plus un sujet de crainte d’une condamnation (4.18), mais un sujet de louange (Ap 11.17-18 ; 14.7), pour la libération, la réhabilitation que Dieu opère pour l’enfant de Dieu (Voir l’histoire symbolique de la vraie mère dans le jugement de Salomon, que l’on peut considérer comme le « type » du jugement de Dieu (1 Rois 3.16-28).

Quand Jean ajoute que « Dieu est plus grand que notre cœur et connaît toutes choses », il veut exprimer que si nous sommes bourrelés de remords et de doutes sur son pardon, si nous oublions les délivrances et les grâces reçues, Dieu, Lui, voit notre vie entière, passée, présente, future, et les victoires qu’il nous a permises et nous permettra de remporter sur les tentations et les échecs ( Rm 8.37). Il connaît le plan de vie qu’Il a pour nous et la puissance qu’il mettra en œuvre pour le réaliser malgré et dans notre faiblesse (2 Co 12.9). Nous pouvons avoir confiance en lui et en appeler à sa connaissance parfaite de notre cœur et de notre amour pour Lui, exprimé dans notre amour pour les frères (3.17-18).

A la fin de ce passage du chapitre 3, Jean revient sur l’observation des commandements et sur la sainteté des enfants de Dieu. L’enchaînement entre l’amour et les commandements se fait naturellement avec l’arrière-plan de la parole de Jésus (Mt 22.37-39) qui résume la Loi dans l’amour de Dieu et du prochain. L’Esprit qui habite le cœur du croyant le pousse à croire et aimer Jésus comme Fils de Dieu, et à manifester sa foi par l’amour des frères.              

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Quelles sont mes réactions lorsque je prends conscience d’une erreur, d’une rancune, d’une jalousie, ou de la propre-justice qui habitent mon cœur, me culpabilisent et troublent ma foi ? Sur quelles promesses de la Parole puis-je m’appuyer pour retrouver l’assurance de l’amour inconditionnel de Dieu pour moi ?

- Comment manifester concrètement ma foi en un Dieu d’amour ? (Dîme, offrandes, compassion, solidarité dans et hors de l’Église avec ceux qui souffrent, intercessions, louanges…)

- Quel frère ou sœur de mon église aurait besoin d’une manifestation d’amour fraternel gratuit de ma part ? Comment lui ferai-je percevoir que je l’aime comme Dieu l’aime ?

- Comment puis-je contribuer à créer et entretenir un esprit d’amour fraternel et de pardon dans ma communauté ?