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26/07/2019

Étude n°5 Voix des prophètes, voix de Dieu, Esaïe 1.10-23 (03 08 19)

Étude n°5 Voix des prophètes, voix de Dieu, Ésaïe 1.10-23 (03 08 19)

« On t’a fait connaître ô homme, ce qui est bien, et ce que l’Éternel demande de toi, c’est que tu pratiques le droit, que tu aimes la loyauté (ou la miséricorde) et que tu marches humblement avec ton Dieu. » Michée 6.8

(Illustration du 15è s. Le don de prophétie)Don de prophétie 15è.jpg

Observons

Le contexte :

- De quoi se plaint Dieu de la part du peuple v 4-5 ? 

- Quelle est la situation du pays et de Jérusalem au moment où Ésaïe écrit ? V 7-9

- A quoi et à quelles autres villes est comparée Jérusalem ? Pourquoi ?

Le texte

V 10 : Qui parle par la bouche d’Ésaïe ? Comment Jérusalem est-elle appelée ? Quel synonyme est donné au mot « parole » ? Qu’est-ce que cela veut signifier au peuple ?

Le texte se compose de trois parties :

v 10-15: Que reproche Dieu au peuple et à ses chefs religieux ? Pourquoi (v 15) ?

V 16-20 : Que réclame l’Éternel (v 16-17) et que promet-il (v18) ? Relevez les images et les contrastes de ce verset 18. De quoi dépend le sort du peuple en bien et en mal(v 19-20) ?

v 21-33 : Quel jugement moral porte Dieu sur son peuple ? Dans quels domaines est-il infidèle à Dieu ?

Au centre de ce passage et des reproches de Dieu se trouvent l’appel au repentir et l’offre de pardon qui donnent à l’introduction et au livre tout entier leur tonalité prophétique et évangélique.

 Comprenons

Les contextes :

Le ministère d’Ésaïe commença l’année de la mort d’Ozias (6.1) vers 758 av JC, et se poursuivit pendant 60 ans, jusqu’aux environs de la mort du roi Ézéchias en 698. Une légende veut qu’Ésaïe ait été mis à mort par Manassé, scié dans un tronc d’arbre où le prophète s’était abrité de la persécution. Sous Yotam, il ne semble pas qu’il ait eu à intervenir. Achaz, le premier roi de Juda à introduire officiellement l’idolâtrie à Jérusalem, fut interpellé par Ésaïe, à cause de l’infidélité du peuple (ch 2-5) et au moment le plus critique de la guerre menée par les Syriens et le royaume d’Israël contre celui de Juda. Ésaïe lui annonça une prochaine délivrance ( ch 7-12) dont la naissance d’Emmanuel serait le gage. Enfin Ésaïe fut le conseiller écouté du roi Ézéchias, dont il dénonça l’orgueil lors de la visite des Babyloniens venus le féliciter de sa guérison. Cet orgueil l’avait poussé à leur montrer tous les trésors de Jérusalem et du temple au lieu de rendre gloire à l’Éternel devant ces étrangers curieux des richesses terrestre d’Israël. Cette entrevue devait précipiter l’exil à Babylone, un peu plus de cent ans plus tard (39.5-7). Treize ans après cette prophétie de la chute de Jérusalem, Ésaïe raffermit la foi du roi et du peuple devant l’invasion de Sanchérib. Son appel à s’en remettre à Dieu qui seul peut délivrer, au lieu de s’appuyer sur l’Égypte, fut entendu et Jérusalem fut délivrée miraculeusement (37.36-38). Reconnaître et écouter la voix de l’Éternel derrière la voix de ses prophètes sauve le peuple.

Deux détails du texte permettent de dater le texte de ce premier chapitre: le verset 7 parle de la dévastation du pays par des ennemis qui laissent Jérusalem intacte, et le tableau des versets 10-15 laisse entendre que le culte à l’Éternel est vivace à Jérusalem. Or des quatre rois mentionnés par Ésaïe, seul Ézéchias a rétabli le culte de l’Éternel après la fermeture du temple sous son prédécesseur Achaz, et a pu voir une invasion des Assyriens jusqu’aux portes de Jérusalem (ch 36-37 et 2 Rois 18-19), en 701-700 av JC.

Ce texte est donc un des derniers écrits du prophète, placé en introduction car il résume l’essentiel de son message : la sainteté de Dieu rend l’infidélité du peuple d’autant plus grave que sa mission est de refléter cette sainteté dans le monde (v4 et 6.3), mais l’Éternel dans sa miséricorde accorde le pardon à ceux qui  reviennent à Lui (v 16-18) et leur redonne vie.

v 2-9 : Dieu se plaint de l’ingratitude, du mépris et de la révolte des fils qu’il a éduqués ; ils sont tombés dans un état de souffrances tel qu’un châtiment supplémentaire n’est pas possible (v 5). Politiquement, en effet, la Judée a été dévastée par Sanchérib, sauf Jérusalem encore épargnée, grâce à la protection de Dieu sur sa ville (v 8-9). Le thème du « reste » apparaît ici pour la première fois, il se retrouvera tout au long du livre (4.3, 6.13, 10.20-21, 11.16, 37.4). Ici le reste, à cause de sa taille réduite, est comparé à une cabane, ou une hutte dans un champ, une ville ou une « tour de garde » (traduit par « assiégée », ou « épargnée »), où veillent les gardiens du pays. L’allusion à Sodome et Gomorrhe fait référence à leur destruction totale à cause de l’idolâtrie, et donne son sens spirituel à l’image de la « tour de garde » : Jérusalem est épargnée pour être dans le pays dévasté la gardienne de la sainteté (v 4) et de la grâce divines, comme les v 10-20 le précisent. De même l’Église est appelée à rester la "tour de garde", la gardienne des Paroles divines de grâce et de paix, dans un monde toujours plus idolâtre et violent.

 Le texte :

 v 10-15: ce passage est parallèle à Michée 6.2-8, contemporain d’Ésaïe. Après un appel du prophète à écouter la parole de l’Éternel qu’il transmet,  et qui venant de Dieu devient une loi divine à respecter, Ésaïe s’efface et laisse Dieu s’adresser directement à la première personne au peuple par sa bouche. Jérusalem est similaire à Sodome et Gomorrhe, pour sa fausse piété : sous couvert de la multiplication des rites du temple (v 13 : encens = prières quotidiennes ; nouvelles lunes = fête mensuelles ; sabbats = fêtes hebdomadaires ; assemblées = fêtes annuelles de Pentecôte et Jour des Expiations), les religieux, chefs et peuple,  se livrent aux crimes v 15c ! Un culte formaliste ne plait pas à l’Éternel qui prend en horreur ce qu’Il avait lui-même ordonné par la bouche de Moïse, vu la façon toute extérieure de ces pratiques !

v 16-20: Mais dans sa miséricorde, Dieu invite son peuple à changer de conduite : 9 impératifs ordonnent  de passer de la pratique du mal à celle du bien envers le prochain ! La comparaison de l’état du peuple à un tissu souillé de sang (cramoisi et écarlate) par le péché frappe les esprits et rend d’autant plus forte la promesse de purification (blanc comme la neige ou la laine) et de pardon ! Dieu accorde son pardon total seulement au cœur repentant et non au formaliste pieux, à celui qui rompt intérieurement et extérieurement avec le mal, par des actes de bonté et de justice (16-17). L’obéissance à la parole-loi de l’Éternel a pour conséquence la vie bonne et heureuse que l’Éternel désire pour son peuple, mais le rejet de sa parole aboutit à la mort violente (v 19-20). Prophétie plusieurs fois réalisée dans l’histoire d’Israël avant et après l’incarnation de Jésus-Christ, mais qui trouvera sa réalisation spirituelle eschatologique à la fin des temps.

 v 21-23 : Le contraste entre la Jérusalem fidèle et juste, et la prostituée qu’elle est devenue, anticipe la vision donnée à  Jean de la femme qui va enfanter le Christ (Ap 12), devenue la grande prostituée, Babylone (Ap13 et 17). La pureté de ses œuvres symbolisée par l’argent et le vin, a été souillée et mêlée de matières étrangères (scories et eau = rébellion, vol, corruption, injustices, v 23) qui doivent être éliminées (image du creuset v 25), si le peuple veut retrouver justice et fidélité(26).

Dans cette épreuve du feu purificateur, provoquée par sa propre méchanceté (31ab), droiture et justice seront accordées à ceux qui se convertiront (16-18), tandis que les rebelles idolâtres seront éliminés. Ainsi la grâce et la justice divine sont-elles indissociables dans le jugement de Dieu (Ps 89.15).

C’est le message de tous les prophètes de Samuel à Jérémie, en passant par Ésaïe, Michée et Jean-Baptiste, puis de Jésus à Jean le visionnaire, en passant par tous les apôtres. La voix des prophètes bibliques lance les appels de Dieu à l’humanité entière, car Il désire rendre heureux et accueillir dans son Royaume éternel tous ceux qui répondront à son amour.

 Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • En quoi la dénonciation des cultes de Jérusalem peut-elle concerner nos cultes et nos formes de piété ? Sont-ils ou non des manifestations extérieures d’une adoration du cœur et d’une reconnaissance profonde pour la grâce reçue de Dieu ?
  • De quelles scories ou parcelles de plomb, ma foi, ma vie et celles de mon église doivent-elles être purifiées par Dieu ?
  • Avons-nous conscience que la qualification de « reste » nous donne la responsabilité de témoigner de la sainteté et de la bonté de Dieu par une vie droite et aimante, à l’image de Christ ?
  • Comment la Parole de Dieu (= la Bible) fait-elle loi dans mon cœur, dans ma vie et dans celle de mon église ?

 

19/07/2019

Étude n°4 Miséricorde et justice dans les psaumes, Ps 82 (27 07 19)

Étude n°4 Miséricorde et justice dans les psaumes, Ps 82 (27 07 19)

« Faites droit au faible et à l’orphelin, rendez justice au malheureux et à l’indigent, libérez le faible et le pauvre, arrachez-les à la main des méchants » Ps 82.3-4

ObservonsBon samaritain vitrail.jpg

  • Qui est l’auteur du psaume ?
  • v1 : Quel est le personnage principal de la scène ? Que représente cette scène ? Qui sont les dieux ? Pourquoi ont-ils ce titre ?
  • V 2-4 : Quels reproches Dieu fait-il ? De qui a-t-il souci ? Quel est le rôle d’un juge d’après ce texte ?
  • V 5-7 : A qui s’adresse Dieu ? Pourquoi ? Quels sont les fondements qui chancellent ? Quels étaient les qualificatifs des interlocuteurs de Dieu ? Quel sort encourent-ils ?
  • V 8 : Quel est le cri de conclusion du psaume ? Qui l’adresse à Dieu ?
  • Quelle vision prophétique ce psaume nous fait-il entrevoir ?

Comprenons

L’auteur du psaume, Asaph, était un chantre de l’époque de David (1 Chr 15.19) qu’Ézéchias qualifiera plus tard de « voyant », c’est-à-dire de prophète (2 Chr 29.30). Il a peut-être composé ce psaume avant l’accession de David à la royauté et au rôle de juge suprême d’Israël, à l’époque troublée du roi Saül.

Ce psaume représente une scène de jugement exercé  contre un Conseil de juges siégeant en assemblée. Ils sont appelés « dieux » (v 1 et 6), car ils sont les dignitaires, les représentants visibles du seul Juge suprême, le Dieu invisible que le psalmiste « voyant » discerne au milieu de leur tribunal. Ainsi dans cette scène ce sont les juges qui sont jugés par Dieu !

V 2 : Dieu s’adresse à eux directement, pour leur reprocher leur injustice, leur partialité, leur favoritisme pour ceux qui leur ressemblent, les méchants, c’est-à-dire les sans-Dieu, les impies, les sans foi ni loi !

La pause entre les versets 2 et 3 permettait de faire entendre un jeu d’instruments pour souligner l’indignation de Dieu devant une telle attitude de ses représentants

V 3-4 : Après ces reproches viennent des appels pressants à « faire droit, rendre justice » aux plus démunis pour les « délivrer » de ceux qui les oppriment, les réhabiliter devant tous. Seul Jésus saura répondre à ces exigences de justice impartiale et miséricordieuse (Luc 4.18-19).

Devant le refus des juges iniques de s’amender, Dieu ne s’adresse plus à eux mais constate les causes et les effets de leur endurcissement : ils ne connaissent pas Dieu, ils n’ont pas l’intelligence spirituelle pour discerner sa volonté. Leur ignorance les aveugle au point que les « fondements » de la justice sont ébranlés : plus de droit, plus d’équité, plus de confiance, plus de miséricorde, sans lesquels le monde ne peut être sûr et viable, comme on peut le constater quand le pouvoir et la loi des impies l’emportent.

V 5-7 : Après le constat de l’endurcissement dans l’iniquité, la seconde strophe du psaume manifeste la déception de Dieu ; Il avait élevé les hommes à la dignité de juges, de "dieux", de fils du Très-Haut, pour qu’ils exercent justice et miséricorde dans le monde ; mais n’ayant pas honoré cette dignité, ils se sont eux-mêmes condamnés à mourir comme de simples humains, tout chefs ou princes qu’ils étaient ! On ne peut s’empêcher de percevoir en filigrane le récit de la chute d’Adam et Eve,  tombés de la gloire de Dieu dans la déchéance d'une condition humaine et mortelle !

V 8 : D’où le cri du psalmiste croyant, pour que Dieu « juge » la terre, c’est-à-dire la délivre des injustes, tyrans, malveillants et sans cœur, qui oppriment « l’héritage de Dieu parmi les nations », ceux que les prophètes appelleront le « reste » (Es 1.9 ; Ap 3.2). On retrouve un écho de ceApoc Aliénor d'Aquitaine 13è âmes sous l'autel.jpg cri, dans la plainte des « âmes sous l’autel » du cinquième sceau (Ap 6.10-11) : « Jusques à quand tarderas-tu à (nous) faire justice ! », plainte à laquelle Dieu répond : «  Tenez-vous en repos quelque temps encore, jusqu’à ce que soit complet le nombre de vos compagnons de service ! » (13ème siècle, Apocalypse d’Aliénor d’Aquitaine, les âmes sous l’autel)

Le psaume 82 nous donne un tableau du jugement par Dieu de l’humanité tombée dans l’injustice et condamnée à mort, qui soupire après la délivrance et la grâce de Dieu, dont une partie seulement bénéficiera, en reconnaissant la miséricorde et l’amour de Dieu manifestés en Jésus-Christ. Le psaume est aussi un aperçu prophétique sur le « Jour du Seigneur », Jour de son retour qui marquera la fin du mal sur terre et l’avènement de la Nouvelle Jérusalem, et que l’apôtre Jean décrira dans son livre de l’Apocalypse.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Comment s’approprier ces reproches d’injustice sans désespérer de notre situation ?
  • Qui sont les pauvres, les malheureux que nous pouvons soutenir, aider, réhabiliter aujourd’hui, individuellement ou collectivement ? Quelle est ma participation à cette œuvre de miséricorde ?