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19/07/2019

Étude n°4 Miséricorde et justice dans les psaumes, Ps 82 (27 07 19)

Étude n°4 Miséricorde et justice dans les psaumes, Ps 82 (27 07 19)

« Faites droit au faible et à l’orphelin, rendez justice au malheureux et à l’indigent, libérez le faible et le pauvre, arrachez-les à la main des méchants » Ps 82.3-4

ObservonsBon samaritain vitrail.jpg

  • Qui est l’auteur du psaume ?
  • v1 : Quel est le personnage principal de la scène ? Que représente cette scène ? Qui sont les dieux ? Pourquoi ont-ils ce titre ?
  • V 2-4 : Quels reproches Dieu fait-il ? De qui a-t-il souci ? Quel est le rôle d’un juge d’après ce texte ?
  • V 5-7 : A qui s’adresse Dieu ? Pourquoi ? Quels sont les fondements qui chancellent ? Quels étaient les qualificatifs des interlocuteurs de Dieu ? Quel sort encourent-ils ?
  • V 8 : Quel est le cri de conclusion du psaume ? Qui l’adresse à Dieu ?
  • Quelle vision prophétique ce psaume nous fait-il entrevoir ?

Comprenons

L’auteur du psaume, Asaph, était un chantre de l’époque de David (1 Chr 15.19) qu’Ézéchias qualifiera plus tard de « voyant », c’est-à-dire de prophète (2 Chr 29.30). Il a peut-être composé ce psaume avant l’accession de David à la royauté et au rôle de juge suprême d’Israël, à l’époque troublée du roi Saül.

Ce psaume représente une scène de jugement exercé  contre un Conseil de juges siégeant en assemblée. Ils sont appelés « dieux » (v 1 et 6), car ils sont les dignitaires, les représentants visibles du seul Juge suprême, le Dieu invisible que le psalmiste « voyant » discerne au milieu de leur tribunal. Ainsi dans cette scène ce sont les juges qui sont jugés par Dieu !

V 2 : Dieu s’adresse à eux directement, pour leur reprocher leur injustice, leur partialité, leur favoritisme pour ceux qui leur ressemblent, les méchants, c’est-à-dire les sans-Dieu, les impies, les sans foi ni loi !

La pause entre les versets 2 et 3 permettait de faire entendre un jeu d’instruments pour souligner l’indignation de Dieu devant une telle attitude de ses représentants

V 3-4 : Après ces reproches viennent des appels pressants à « faire droit, rendre justice » aux plus démunis pour les « délivrer » de ceux qui les oppriment, les réhabiliter devant tous. Seul Jésus saura répondre à ces exigences de justice impartiale et miséricordieuse (Luc 4.18-19).

Devant le refus des juges iniques de s’amender, Dieu ne s’adresse plus à eux mais constate les causes et les effets de leur endurcissement : ils ne connaissent pas Dieu, ils n’ont pas l’intelligence spirituelle pour discerner sa volonté. Leur ignorance les aveugle au point que les « fondements » de la justice sont ébranlés : plus de droit, plus d’équité, plus de confiance, plus de miséricorde, sans lesquels le monde ne peut être sûr et viable, comme on peut le constater quand le pouvoir et la loi des impies l’emportent.

V 5-7 : Après le constat de l’endurcissement dans l’iniquité, la seconde strophe du psaume manifeste la déception de Dieu ; Il avait élevé les hommes à la dignité de juges, de "dieux", de fils du Très-Haut, pour qu’ils exercent justice et miséricorde dans le monde ; mais n’ayant pas honoré cette dignité, ils se sont eux-mêmes condamnés à mourir comme de simples humains, tout chefs ou princes qu’ils étaient ! On ne peut s’empêcher de percevoir en filigrane le récit de la chute d’Adam et Eve,  tombés de la gloire de Dieu dans la déchéance d'une condition humaine et mortelle !

V 8 : D’où le cri du psalmiste croyant, pour que Dieu « juge » la terre, c’est-à-dire la délivre des injustes, tyrans, malveillants et sans cœur, qui oppriment « l’héritage de Dieu parmi les nations », ceux que les prophètes appelleront le « reste » (Es 1.9 ; Ap 3.2). On retrouve un écho de ceApoc Aliénor d'Aquitaine 13è âmes sous l'autel.jpg cri, dans la plainte des « âmes sous l’autel » du cinquième sceau (Ap 6.10-11) : « Jusques à quand tarderas-tu à (nous) faire justice ! », plainte à laquelle Dieu répond : «  Tenez-vous en repos quelque temps encore, jusqu’à ce que soit complet le nombre de vos compagnons de service ! » (13ème siècle, Apocalypse d’Aliénor d’Aquitaine, les âmes sous l’autel)

Le psaume 82 nous donne un tableau du jugement par Dieu de l’humanité tombée dans l’injustice et condamnée à mort, qui soupire après la délivrance et la grâce de Dieu, dont une partie seulement bénéficiera, en reconnaissant la miséricorde et l’amour de Dieu manifestés en Jésus-Christ. Le psaume est aussi un aperçu prophétique sur le « Jour du Seigneur », Jour de son retour qui marquera la fin du mal sur terre et l’avènement de la Nouvelle Jérusalem, et que l’apôtre Jean décrira dans son livre de l’Apocalypse.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Comment s’approprier ces reproches d’injustice sans désespérer de notre situation ?
  • Qui sont les pauvres, les malheureux que nous pouvons soutenir, aider, réhabiliter aujourd’hui, individuellement ou collectivement ? Quelle est ma participation à cette œuvre de miséricorde ?

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