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26/07/2024

Étude n°5 : Miracles…Marc 5.21-43 (27 07 24)

Étude n°5 : Miracles…Marc 5.21-43 (03 08 24)

« Sois sans crainte, crois seulement ! » Marc 5.36 fille de Jaïrus par Joëlle.jpeg

(Icône écrite par Joëlle, Atelier des Tourelles, St Matthieu de Tréviers)

Observons

  • V 21-24 : Quel est le contexte de ce récit ? : lieu, environnement de Jésus, personnages.
  • Quelle est la situation sociale de Jaïrus ? Son attitude vis-à-vis de Jésus correspond-elle à sa situation sociale ? Que demande-t-il à Jésus ? Quels sentiments sont sous-jacents à cette demande ?
  • V 25-34 : Qu’est-ce qui lie cette longue interruption du récit à l’histoire de Jaïrus ?
  • Quelles sont les manifestations de foi de la femme ? Quelles sont ses craintes ? Comment Jésus y répond-il ?
  • V 35-43 : Quel événement permet de reprendre l’histoire de Jaïrus ? Comment Jésus intervient-il auprès du père endeuillé v 36 ? Auprès de la foule et de la famille v 38-40 ? Comment s’adresse-t-il à la jeune fille ? Comparez avec Jaïrus au v 23 : Que peut suggérer cette différence ?
  • Qu’est-ce que chaque personnage avait à craindre de perdre, si on se réfère au verset de l’en-tête de cette étude ? Que leur a apporté Jésus en compensation ?

Comprenons

Les trois évangiles qui rapportent l’événement extraordinaire de la résurrection de la fille de Jaïrus, y insèrent le récit de la guérison d’une femme perdant du sang depuis douze ans, et précisent que la jeune fille de Jaïrus avait elle aussi douze ans ! Pourquoi ces coïncidences et cette mise en parallèles? Elles ne sont pas fortuites et elles mettent l’accent sur deux moments importants de la vie d’une femme, la puberté et l’approche de la ménopause. Si des traumatismes ont affecté la femme à ces moments, son psychisme et sa sexualité ont pu être bouleversés et laisser des traces durables dans sa vie. A ces tournants de sa vie, la femme éprouve des peurs profondes à la perspective d’un changement d’état important : le passage de l’enfance à l’âge adulte, ou de la capacité de maternité à la stérilité et la vieillesse.

Quels chocs (violences conjugales, viol, mépris de sa féminité, peur de la ménopause qui lui ferait perdre toute possibilité de maternité…) avait subis la femme hémorragique pour provoquer en elle une perte sanguine qui tout en la maintenant apparemment dans l’état de femme fertile, la rendait impure, intouchable, aux yeux des hommes de cette société ? Quel paradoxe ! Sa peur de la vieillesse lui faisait inconsciemment prolonger sa maturité, mais la handicapait physiquement et socialement ! Incapable de résoudre par elle-même cette contradiction, elle pense à se tourner vers Jésus, avec une foi un peu superstitieuse (toucher son vêtement pouvait guérir), mais avec audace pour braver le tabou social, les regards de la foule et même la réaction de Jésus. La femme hémorragique a décidé d’elle-même de tenter sa dernière chance pour être guérie; bravant les interdits, surmontant sa crainte d’être découverte, elle alla vers Jésus, incognito, avec foi en sa puissance de guérison. Jésus en ne la rejetant pas et même en l’approuvant, lui redonna confiance en elle et répondit à ses efforts pour sortir de sa situation humiliante. Contre toute attente, son aveu craintif lui ouvre la porte de la guérison : Jésus répond à son geste de foi par un geste d’amour qui va plus loin que la guérison physique, il lui donne la paix  de l’âme et le salut spirituel et physique : la perte de sa féminité ne lui provoque plus de peur de la vieillesse ou de la solitude : Jésus sera désormais présent dans sa vie et compensera toutes ses pertes !

En parallèle, quel amour paternel étouffant et possessif (ou même peut-être incestueux ?) empêchait la fille de Jaïrus de se développer et de passer le cap de sa puberté ? Son père ne la voyant que comme une «fillette», (Ce diminutif plein de tendresse, n’est employé que 2 fois dans le Nouveau Testament Marc 5,23 et 7,25), lui ôtait le désir de grandir, la condamnait à ne pas vivre sa vie de femme, la privait d’avenir, jusqu’à se laisser mourir.

Au contraire de la femme hémorragique qui a pris sa vie en main, la jeune fille de Jaïrus, étant allée jusqu’au bout de son renoncement à la vie d’adulte, ne pouvait que rester passive. Heureusement son entourage intervint : son père dans le désespoir de perdre sa  « fillette », sans se rendre vraiment compte, comme père trop possessif, de sa propre responsabilité dans cet événement, se tourna vers Jésus, oubliant tout orgueil de chef de synagogue, et le supplia de lui imposer les mains pour qu’elle revive. Il lui fallait beaucoup d’amour pour sa fille, et beaucoup de foi en la puissance de ce Maître compatissant. Même après l’annonce par ses serviteurs de la mort de son enfant, Jaïrus, sur l’invitation de Jésus, chassa la crainte qui l’envahissait et ajouta foi à ses paroles énigmatiques: Ne crains pas, crois seulement! Jésus mit hors de sa maison tous ceux qui par leurs cris et lamentations funèbres ou leur incrédulité railleuse, faisaient obstacle à son projet de vie. Il ne garda avec lui auprès de la jeune fille que ceux qui l’aimaient, son père et sa mère, et ses disciples intimes qui par leur prière pouvaient Le soutenir dans cette confrontation directe avec la puissance de la mort. En la touchant, comme pour le jeune homme de Naïm, en l’appelant «Tabitha» (Jeune fille), Jésus lui redonna une vraie individualité, une indépendance existentielle, qui la séparaient de son père trop captateur, un espoir nouveau dans un avenir d’adulte; il lui redonna le souffle vital qui lui permit de se lever et de marcher vers une nouvelle vie. Pour prouver qu’elle était bien vivante et surtout l’encourager à grandir, Jésus se préoccupa de lui faire apporter à manger : elle n’était pas un pur esprit ! Ses parents au lieu de la maintenir dans l’infantilisme, devaient maintenant l’aider à grandir et à s’épanouir en adulte. Le mouvement de retour à la vie ne s’arrêtait pas là, il devait se poursuivre avec l’aide bienveillante des proches, pour que la «ressuscitée» reprenne goût à la vie, fasse le deuil de son enfance, et assume son entrée dans l’âge adulte !

Ces deux femmes, à un âge crucial de leur vie, avaient à perdre leurs craintes du changement, et leur dépendance affective ou sociale. L’intervention de Jésus dans leur vie leur a permis de dénouer les liens malsains qu’elles entretenaient avec leur entourage, et sa présence a transformé leur regard sur elles-mêmes et sur leur avenir.

Jaïrus, aussi, par son appel à Jésus, a été amené à considérer son rang social de chef de la synagogue, et son amour pour sa fille comme moins importants que ce que Jésus pouvait lui apporter, paix même devant la perte de la vie, confiance dans l’impossible de Dieu, amour paternel transformé par la vie de Jésus présent parmi les siens, espérance dans l’avenir. 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Comment ce texte m’interpelle-t-il sur mes priorités ?
  • Qu’est-ce que je crains de perdre, individuellement, familialement, socialement, amicalement, psychologiquement, et spirituellement ?
  • Face à ces pertes, quel poids représentent ma foi, la Parole de Dieu et la prière ?
  • Quelles compensations à ces pertes ai-je trouvées dans la présence de Jésus ?
  • Comment être des disciples de Jésus accompagnants et réconfortants pour ceux qui perdent un être cher, ou tout espoir d’avenir ?

19/07/2024

Étude n°4 Paraboles Marc 4.1-34 (27 07 24)

Étude n°4 Paraboles Marc 4.1-34 (27 07 24)

« Prenez garde à ce que vous entendez. On vous mesurera avec la mesure avec laquelle vous mesurez et on y ajoutera pour vous. Car on donnera à celui qui a mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a. » Marc 4.24-25

Observonsparabole du Semeur2.jpg

V 1-2 : Où Jésus enseignait-il ? Quels détails Marc ajoute-t-il ici ? (voir 2.13 ; 3.7 ; Mat 13.1-3). Par quel moyen enseignait-il ?

V  3-20 : Parabole du semeur et son explication : D’où est tirée cette histoire ?    

 *3-9 Relevez les quatre exemples donnés par Jésus et la conclusion qu’il en tire.

*10-13 : A qui et pourquoi Jésus donne –t-il une explication de la parabole ?

*14-20 : Quel sens spirituel donne-t-il aux 4 exemples de la parabole ?     

V 21-25 : Parabole de la lampe : Que représente la lampe d’après le v 22 ?

v 23 : Que signifie cette reprise du v 9 ? Sur quoi insiste-t-elle ?

v 24 : Que signifient « entendre » et « mesurer » ainsi rapprochés dans le même verset ? Comparer avec Mat 13.12 et Luc 8.18 

V 26-29 : Parabole de la semence : Que veut représenter cette parabole ? Quelles sont les actions  du semeur ?  Quelles sont les étapes de la croissance de la semence ? Quel sens peut-on donner à cette courte parabole ?

V 30-32 : Parabole du grain de moutarde : A quoi est comparé le grain de moutarde ? Comment se développe-t-il et avec quel effet ? Que signifient tous ces détails sur le Royaume de Dieu ?

V 33-34 : Pourquoi Jésus parlait-il en paraboles à la foule ? Et pourquoi expliquait-il ces paraboles aux disciples ?

Comprenons

Les trois premiers évangiles dits synoptiques Matthieu, Marc, Luc, mentionnent la mer de Galilée, ou lac de Génésareth, comme le lieu privilégié de Jésus pour enseigner les foules qui venaient l’écouter depuis la Galilée, les contrées voisines païennes, jusqu’à Jérusalem (Marc 3.7-8). Les rives du lac en pente douce formaient un amphithéâtre idéal pour que la voix de Jésus, assis dans une barque, porte au loin et soit entendue par tous les auditeurs. Jésus employait des paraboles pour illustrer ses enseignements. La parabole est un récit tiré de la vie courante des auditeurs ou de la nature, qui a un sens premier véridique que tous peuvent saisir. Elle se distingue de la fable qui est un récit fictif, sans lien direct avec la réalité (animaux ou plantes qui parlent, par exemple) mais qui porte une critique de la pensée ou des habitudes des auditeurs (ex : la fable de Yoham en Juges 9 ; les énigmes d’Ezéchiel 17.3-10 ; ou encore la fable de Lazare et le riche  en Luc 16.19-31, tirée des légendes païennes pour montrer aux Pharisiens les inconséquences de leurs croyances, et les ramener à la Parole de Dieu, v 29).

V 3-20 Parabole du semeur : Jésus aimait prendre le sujet de ses paraboles dans la vie courante du peuple qui vivait de l’agriculture. Le réalisme de ses récits attirait l’attention et pouvait éveiller la curiosité et le désir de comprendre le sens caché chez ceux qui ne se contentaient pas du simple récit, comme les disciples le manifestent en interrogeant Jésus. Au v 12, Jésus fait allusion au prophète Esaïe (6.9-10) dont le ministère auprès du peuple devait manifester le jugement de Dieu sur son incrédulité. L’incompréhension des paraboles par les auditeurs révèle leur fermeture à leur sens spirituel et les condamne à ne pas être pardonnés : « tout  se passe en paraboles, pour que (= de sorte que) tout en regardant bien, ils ne voient pas, tout en entendant bien ils ne comprennent pas, ne se tournent pas vers Dieu (ne se convertissent pas) et soient pardonnés ». A ces incrédules, le sens premier est évident et leur suffit. Ils perdent le sens spirituel qui les aurait poussés à se tourner vers Dieu et à saisir son pardon (Matt 13.13-15).

Le verset 13 appartient à Marc seul. Jésus marque son étonnement devant la difficulté de ses disciples à saisir le sens des paraboles depuis le temps qu’ils le suivent ! Mais en même temps, il leur annonce que cette parabole du semeur leur donnera la clé de compréhension de toutes les autres. C’est pourquoi dans cette parabole du semeur, tous les détails sont significatifs : il ne s’agit pas d’un semeur quelconque, mais du Semeur, que Jésus désigne en Matthieu 13.37 comme représentant le Fils de l’homme, Lui-même (ou tout serviteur « évangéliste »), sorti du ciel sur la terre pour y répandre la Parole (v 14) du Royaume (Matt 13.19) ou de Dieu (Luc 8.11). Les quatre lieux où tombe la semence représentent les quatre façons de recevoir la parole : l’indifférence ou le rejet (le long du chemin), la joie superficielle (sans racine), la fragilité devant les soucis, l’acceptation fructueuse. La parabole s’arrête abruptement, sans commentaire ni questions. Chacun est placé devant son choix et ses conséquences. Jésus ne force personne.

V 21-25 Parabole de la lampe. Cette image employée souvent par Jésus prend des sens différents selon les contextes. Ici la lampe désigne la lumière révélée aux disciples par les paraboles, les vérités spirituelles qui leur sont communiquées ne doivent pas rester cachées. Leur devoir est de les révéler à tous, d’éclairer ainsi la vie de tous. Cette phrase a aussi une portée plus générale, en parlant de l’hypocrisie des pharisiens (Luc 12.2) et du jugement à la fin des temps (1 Cor 4.5) où ce qui était caché dans les cœurs sera mis au grand jour ! C’est ainsi que l’avertissement aux disciples des versets 24-25 doit être pris au sérieux. Ce que nous entendons et comprenons de la Parole est de première importance pour notre sort présent et final : notre façon de prendre soin d’écouter et de mettre en pratique la Parole permettra à Dieu de nous accorder plus de lumières et de grâces. Si au contraire nous ne cherchons pas à écouter et comprendre mieux la Parole, nous perdrons le peu que nous aurons acquis (Luc 8.18) et tomberons sous le jugement de Dieu.

V 26-29 : Parabole de la semence : En parallèle avec la parabole du semeur, autour de l’axe de la parabole de la lampe, Marc place deux autres petites paraboles « agricoles » pour donner une idée de ce que peut être le Royaume de Dieu spirituel, à une population habituée aux travaux de la terre. Les comparaisons avec ce que connaissent les auditeurs permettent à Jésus de les faire accéder au domaine de l’invisible, de l’insaisissable, et d’ouvrir l’intelligence spirituelle de ceux qui cherchent à comprendre ses paroles. Cette courte parabole de la semence met l’accent sur sa croissance invisible, à l’insu de tous, lente mais régulière et assurée. Elle poursuit donc l’image de la bonne terre dans laquelle la semence est tombée (aux v 8 et 20 précédents). Dans cette parabole le semeur devient aussi celui qui décide de la maturité du blé et de la moisson. Jésus le semeur de la Parole de Dieu laisse fructifier cette parole dans le cœur de celui qui la reçoit (=la bonne terre), lui confiant la responsabilité de sa croissance jusqu’à la maturité de ses fruits. Seul il décidera du moment où il viendra en récolter les fruits. On peut sous-entendre avec d’autres paroles de Jésus (Jean 14.17, 26 ; 15.26 ; 16.13, etc.) que ce travail secret de la Parole dans le cœur est favorisé par l’action du « soleil et de la pluie », c’est-à-dire du St Esprit ! Mais ce n’est pas dit dans ces versets !

V 30-32 : Parabole du grain de moutarde : Poursuivant sa comparaison, et insistant sur son désir d’être compris (v 30), Jésus force l’image en prenant la plus petite graine connue de ses auditeurs pour suggérer combien le royaume de Dieu peut naître d’un rien, d’une parole insignifiante d’apparence, dans le cœur ouvert. Et de ce « rien » peut sortir quelque chose de grandiose (un arbre ! image volontairement forcée) qui fera du bien autour de soi, qui pourra même abriter ceux qui viendront s’y réfugier. Quel bel objectif Dieu donne-t-il là à chacun de ceux qui l’acceptent dans leur cœur et qui ainsi contribuent à la croissance de son royaume ou de son peuple. Nul ne peut préjuger des effets d’une parole de Dieu dans le cœur de celui qui l’entend et l'accepte ! On sera étonné d’en voir les effets peut-être tardifs mais certains !

V 33-34 : En conclusion de ces paraboles du Royaume, Marc met l’accent sur le soin de Jésus de faire attention à la capacité de comprendre de ses auditeurs (v 33). Il se met à leur portée, parlant leur langage, de façon à éveiller leur intérêt et les faire réfléchir au sens de ses enseignements. Mais « en privé », il est beaucoup plus clair devant ses disciples, qui l’interrogent. Une leçon pour nous qui cherchons à répandre l’Évangile à tous. Les explications détaillées, l’exégèse, l’herméneutique, les commentaires (Clin d’œil !) etc. ne sont peut-être pas accessibles à tous, mais tous peuvent être intéressés et touchés par des images, des anecdotes, des témoignages qui parlent à leur vécu et à leur cœur.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Le semeur : A quelle terre puis-je m’identifier ? Qu’est-ce qui qualifie une bonne terre ? Qu’est-ce qui m’empêche de devenir une bonne terre ?

-  La lampe : Comment puis-je partager les vérités spirituelles qui ont éclairé ma vie ? Suis-je un phare éblouissant, un réverbère sur le chemin, une bougie dans la nuit, une lampe de poche intermittente ? Quel genre de lumière puis-je porter autour de moi ?

- La semence : Comment développer en moi ce que Jésus a semé dans mon cœur ? Où en suis-je dans la croissance de ma vie spirituelle ? Comment mon église peut-elle favoriser ce développement vers  la maturité de la vie spirituelle de la communauté ?

- Le grain de moutarde : Qu’est-ce qui a éveillé en moi le désir de connaître Dieu (geste, parole, sourire, aide concrète, témoignage, film, histoire biblique, etc.) ? Quels en sont les effets dans ma vie ? Comment devenir une source de paix pour les autres ?

parabole du semeur Marc 4 dessin Annie Valloton.jpeg

                                                     Le Semeur (dessin d’Annie Valloton)