31/01/2025
Étude n°6 Matthieu 5.43-48 : L’amour juste de Dieu (08 02 25)
Étude n°6 Matthieu 5.43-48 : L’amour juste de Dieu (08 02 25)
« Voici que les jours viennent où j’interviendrai contre tous les circoncis qui ne le sont pas (= incirconcis de cœur) » Jérémie 9.24 ; "Moi je vous dis : Aimez vos ennemis, …priez pour ceux qui vous persécutent. » Matthieu 5.44
Observons
Le contexte
Au centre de son discours sur la montagne, Jésus reprend six préceptes de la loi de Moïse pour les faire passer du domaine du visible, du « faire » au domaine de l’invisible, de « l’être ». Jésus n’est pas venu abolir mais accomplir la loi, c’est-à-dire la vivre à la perfection, en exemple pour ceux qui désirent être « fils de Dieu ».
Le texte
Il comprend trois parties selon la logique littéraire hébraïque qui place au centre l’idée importante du passage :
a) v 43-44 : le commandement de l’amour des ennemis
b) v 45 : la raison d’être du commandement : l’amour inconditionnel de Dieu
a’) v 46-48 : le but du commandement : ressembler à Dieu et non aux hommes.
Comprenons
a) La première partie du précepte était bien dans la loi de l’Ancien Testament (Lév 19.18), mais la seconde était un ajout des Pharisiens, qui considéraient comme ennemis tous ceux qui n’étaient pas Juifs, et s’arrogeaient le droit de les haïr impunément. Jésus vient bouleverser cet état de fait en demandant de l’amour pour tous, même pour les ennemis. Cet amour se manifeste par des bénédictions, des actes de bienveillance, et des prières, envers ceux dont on a à se plaindre, qui maudissent, haïssent et persécutent. Le mal ne peut être vaincu que par le bien (Rom 12.21), c’est-à-dire par l’amour. On passe des sentiments aux actes, mais l’amour des ennemis est placé par la prière dans une dimension spirituelle, dans une relation à Dieu qui seul permet son développement.
b) Le motif suprême de cette conduite, c’est d’être fils de Dieu, animés de son Esprit, lui ressemblant comme un fils ressemble à son père, l’imitant dans les sentiments et la vie (Ep 5.1). Nés de lui qui vit dans le monde spirituel (= les cieux), nous sommes appelés à refléter son amour inconditionnel dont la nature, soleil et pluie pour tous, nous donne un aperçu. Cet amour inconditionnel implique pardon gratuit et actes de bienveillance, sans recherche de son intérêt personnel (1 Co 10.24).
a') Pratiquer cet amour nous distinguera comme « fils de Dieu » (Jn 13.35), au milieu des «péagers et des païens », des hommes sans Dieu, qui n’éprouvent par nature qu’un amour intéressé. Au fils de Dieu il est demandé de dépasser le mouvement naturel et d’entrer dans la dimension spirituelle de Dieu (v48). Sa perfection, nous dit Luc (6.36), c’est sa miséricorde, son pardon qu’il offre à tous indistinctement, les bourreaux, les brigands, les prostitués, les péagers, aussi bien que les Pharisiens, les Romains, les pauvres et les riches, car tous ont péché et sont privés de sa gloire (Rom 3.23). Il désire nous rendre tous justes, à son image, pour que son amour soit partagé par tous.
Si nous avons bénéficié personnellement de cet amour et accepté son pardon, Dieu mettra en nous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ (Phi 2.5) et rendra parfaite l’œuvre qu’il a commencée en nous (Phi 1.6), afin que nous soyons reconnus comme fils de Dieu, grâce au témoignage d’une vie miséricordieuse envers tous.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Ce texte montre bien que la perfection ne consiste pas dans l’impeccabilité d’actes moraux conformes à la loi, mais d’abord dans les sentiments vis-à-vis du prochain, inspirés par le Saint-Esprit. Où en suis-je à ce sujet ? Mon cœur est-il inspiré et dirigé par l’Esprit dans mes relations avec les autres ?
- Ai-je encore en moi une rancune envers quelqu’un ? Comment m’en débarrasser ? Quel geste puis-je avoir cette semaine envers cette personne pour lui manifester mon pardon et mon amour ?
- Obéir à l’exigence de surpassement de son égoïsme et de son orgueil pour pardonner et aimer inconditionnellement, n’est possible qu’à celui qui est né de Dieu, qui laisse son Esprit agir dans son cœur, et en balayer les mouvements naturels d’animosité et de vengeance. Laisserai-je le Saint-Esprit m’emplir de cet amour des autres pour transformer mes relations tendues en relations de pardon et de paix ?
08:00 Publié dans Amour et Justice de Dieu 1 tri 25 | Lien permanent | Commentaires (0)
24/01/2025
Étude n°5 Jonas 4.1-4, Le courroux de l’amour divin (01 02 25)
Étude n°5 Jonas 4.1-4, Le courroux de l’amour divin (01 02 25)
« Lui qui est compatissant, faisait l’expiation de la faute et ne détruisait pas. Il multipliait les occasions de retenir sa colère, et n’éveillait pas toute sa fureur » Psaume78.38
Observons
Le contexte :
- Que s’est-il passé à Ninive ? Pourquoi Jonas est-il furieux ? Qu’attendait-il de Dieu ?
Le texte
- Comment s’exprime la colère de Jonas contre Dieu ? Que lui reproche-t-il ?
- Pourquoi désire-t-il mourir ?
- Que lui répond Dieu ? Dans quel but ? Qu’est-ce que Dieu veut lui faire comprendre par la double expérience du ricin ? (v 6-8)
- Que lui dit à nouveau L’Éternel ?(v 9). Quelle leçon donne-t-il à Jonas ? v 10-11)
- Voir la conclusion des expériences de Jonas avec Dieu au chapitre 2.9-10.
- Quelle différence y a-t-il entre la colère de Jonas et le courroux de Dieu ?
Comprenons
Le contexte
Dieu a renvoyé Jonas à Ninive pour faire entendre une proclamation de Dieu « Dans 40 jours Ninive sera bouleversée ! »(3.4). Jonas s’exécute, pensant que ce bouleversement représentait la destruction totale de la ville ennemie. Mais les Ninivites se repentent sincèrement et Dieu ne les détruit pas ! Voilà le "bouleversement"de Ninive que Dieu annonçait, mais que Jonas traduisit comme une destruction !
Le texte
Cette absence de destruction « déplut beaucoup à Jonas qui en fut très irrité » (4.1). Dieu se serait-Il moqué de lui ? Il l’envoie prêcher aux Ninivites qu’Il va les « bouleverser »(= détruire selon lui) et une fois que Jonas a fini de parcourir cette ville, Dieu n’accomplit pas Sa Parole et lui, Son messager, passe pour un menteur en annonçant des choses qui ne se réaliseront pas, il serait donc considéré ainsi comme un faux prophète. En réalité Jonas ne pense qu’à sa petite personne et non au salut des milliers de gens que contient cette ville. Fâché, Jonas réclame la mort et sort de la ville, il se construit une cabane et, à l’ombre, regarde ce qui va arriver à la ville, attendant une possible catastrophe qui confirmerait que « la méchanceté de la ville est montée jusqu‘à Dieu »(1.2) et serait punie par Lui. Dans notre colère devant l’impunité des méchants, ne souhaitons-nous pas aussi de voir Dieu intervenir férocement pour les détruire ! Nous nous faisons ainsi un dieu à notre image ! Jonas implicitement le reconnaît car il n’a pas accepté que Dieu puisse être « compatissant et lent à la colère » au point de sauver le méchant qui se repent (4.2).
Plus tard, le prophète Jérémie dira que certaines prophéties sont conditionnelles ( Jr 18.7-10). Dieu se sert du prophète pour adresser aux hommes un message d’avertissement afin qu’ils changent de conduite, mais Il prouve Son amour en tenant compte des décisions que ceux-ci prennent. Les jugements de Dieu ne sont pas arbitraires, ni le fruit d’une colère contre les rebelles. Dieu respecte les choix de ses créatures tout en les avertissant des conséquences de leurs mauvais choix..
A l’ombre de ce ricin poussé en une nuit pour le protéger du soleil, Jonas éprouva une grande joie. Dieu lui signifiait que l’ombre du pardon de Dieu passait aussi sur cette ville qui avait compris que le Dieu de Jonas avait entendu son repentir. Le messager de Dieu se doit de transmettre fidèlement les avertissements que Dieu veut faire entendre aux hommes pour leur salut avant qu’il ne soit trop tard, mais le message trop souvent interprété comme un jugement condamnateur est en réalité un message d’amour de Dieu « qui ne veut pas la mort du pécheur mais qu’il se convertisse et vive” (Ez.18.32 et 33. 11). Dieu veut conduire le pécheur « dans les sentiers de la justice de son amour» (Ps.23.3 et 25.8,9). Celui qui n ‘accepte pas le pardon de Dieu pour autrui finit par avoir le cœur sec, comme le ricin brûlé par le vent du désert où rien ne peut pousser. Jonas toujours enfermé dans sa rancune réclame à nouveau la mort : il n’a toujours pas compris sa mission de représentant et prophète d’un Dieu d’amour. Il lui faut les explications claires de Dieu qui avec ironie compare les sentiments de Jonas pour un arbrisseau avec sa tendresse et son désir de sauver des milliers d’hommes, même s’ils sont inconscients de leur offense à Dieu !
Le texte pourrait se terminer ainsi « en queue de poisson », mais la structure du livre de Jonas permet de voir la conclusion au chapitre 2, placé au centre du livre, pour en marquer l’importance. Jonas a fini par comprendre la patience, l’amour compatissant de Dieu non seulement pour lui le prophète mais aussi pour tous les hommes même ennemis d’Israël et de Dieu ! « Le salut appartient à l’Éternel » (2.10c). L’histoire de Jonas confirme le beau verset du psaume 78.38 placé en tête de ce commentaire !
Questions pour une application dans la vie chrétienne ?
1) Suis-je dépositaire d’un message d’amour, vital pour mes contemporains ? Suis-je heureux de le transmettre ?
2) Est-ce que je conteste à Dieu le fait qu’Il puisse offrir le salut à tous et pardonner s’ils se repentent, par exemple
- aux dictateurs de cette terre responsables de la mort de centaines de milliers d’innocents à travers les siècles.
- à tous les bourreaux qui avilissent et cherchent à détruire des personnes
- aux personnes responsables de la mort d’êtres chers.
- aux personnes qui ont gâché ou détruit ma vie terrestre ?
3) Sont-ce tous ces gens étrangers à mon éducation et à ma culture qui ne sont pas prêts à entendre le dernier message que Dieu adresse à l‘humanité, Ou est-ce moi qui ne suis pas prêt à le transmettre sans l'interpréter selon mes désirs?
4) Comment mon amour pour les humains peut-il ressembler à celui de Dieu qui veut que « tous parviennent à la repentance »? 2 Pi.3.9
08:00 Publié dans Amour et Justice de Dieu 1 tri 25 | Lien permanent | Commentaires (0)