UA-111710466-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

11/10/2024

Étude n°3 Jean 1.1-18 Les origines (Prologue) (19 10 24)

Étude n°3 Jean 1.1-18 Les origines (Prologue) (19 10 24)

«Au commencement était la Parole, la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu » Jean 1.1

 Observons

I - Le contexte

Nous sommes dans ce qu’on appelle le prologue de l’Évangile de Jean. L’apôtre introduit son Évangile en en présentant les thèmes principaux et l’orientation : le Fils de Dieu est venu parmi les hommes pour leur révéler qui est Dieu (v1.18)

2-Le texte :Coucher de soleil.jpg

Composition en trois parties

a) v 1-4 : La Parole était Dieu

b) v 5-13 : La lumière du monde

a’)   v 14-18 : La Parole incarnée en Jésus

Chaque partie reprend des éléments de la partie précédente :

v 1 : « La parole » est repris au v 14, encadrant ainsi la partie centrale consacrée à la lumière.

v 4 : le mot «lumière» introduit le développement de la seconde partie

v 6-7 : le témoignage de Jean est repris au v 15

Analyse de chaque partie

1- La Parole était Dieu (1-4): Les mots-clés sont : au commencement (2 fois), Dieu (3 fois), Parole (3 fois + 4 fois le pronom « elle» = 7 fois en tout), vie (2 fois)

On trouve un double rappel de la Création avec les mots « au commencement » et le verset 3 sur l’œuvre créatrice de la Parole.

2- La lumière du monde (5-13) : les mots-clés en sont : lumière (7 fois), témoin, témoigner (3 fois) monde (4 fois), Dieu (3 fois).

Il y a opposition :

entre l’action de la lumière : luire (v 5), venir dans et éclairer (v 9), venir chez (v 11), donner le pouvoir de devenir enfants de Dieu (12) nés de la volonté de Dieu (v 13)

et la réaction du monde :    les ténèbres ne l’ont pas reçue (v 5), le monde ne l’a pas connue (v 10), les siens ne l’ont pas reçue (v 11), nés du sang, de la volonté de la chair, de la volonté de l’homme (v 13).

3- La Parole incarnée (14-18): Les mots-clés sont : grâce (4 fois), grâce et vérité (2 fois), gloire (3 fois), Fils unique venu du Père (2 fois, v 14, 18) encadrant son nom Jésus-Christ(v17).

Par trois fois est soulignée l’idée de lien entre Dieu et les hommes par la Parole :

a) qui s’incarne et habite parmi nous (v 14).

b) La Parole a précédé Jean mais vient après lui, pour donner sa grâce (v 15-16), et

c) elle fait connaître en Jésus qui est le Père (v 17-18).

Comprenons

1 - Le contexte

Par un prologue rappelant le début de la Genèse, Jean veut souligner le lien entre les Écritures de l’ancienne alliance, et l’Évangile de Jésus-Christ. Il annonce tous les thèmes développés par la suite, qui serviront à révéler qui est Jésus-Christ, celui qui est venu du Père pour Le faire connaître. Nous retrouvons la même démarche au début de la première lettre de Jean (voir 1 Jean 1.1-3). L’apôtre a été comme Pierre, témoin de la Transfiguration de  Jésus dans la gloire  (Mt 17.1). Comme Pierre, cette vision l’a tellement marqué qu’elle a orienté tout son témoignage (2 Pi 1.16-18 ; 1 Jn 1.1-3)

2- Le texte

Par sa construction même en deux parallèles sur la Parole encadrant le thème de la lumière, par ses répétitions (7 fois est le chiffre de la plénitude divine, 3 fois celui de la perfection de Dieu, 4 fois celui du monde créé, 2 fois celui de la vérité du fait rapporté), Jean veut indiquer les deux caractéristiques importantes de Jésus : il est Parole et il est lumière, c’est-à-dire agent de transmission et de communication entre Dieu qui émet le son ou l’onde lumineuse, qui est l’origine de tout et Père de ses enfants, et ceux qu’Il veut atteindre, le monde, les hommes, ses créatures, et plus particulièrement ceux qu’Il a engendrés spirituellement, ses enfants.

Tout le texte insiste sur les points suivants : l’éternité et la divinité de Jésus (v1), sa fonction créatrice du monde et de ses enfants (v3), sa venue vers et parmi les hommes(v9-11), son don total de soi aux autres (v 16), sa révélation de la grâce, de la vérité, et de la personne glorieuse du Père (v 17-18), et en contrepoint, le rejet, l’aveuglement et la méconnaissance du monde (v10-11).

Lorsque l’on rapproche le mot « gloire»(v14) du texte de Exode 33.18-19, où Moïse demande à contempler la gloire de Dieu, et voit, en réponse, la miséricorde de Dieu, on comprend que ce mot « gloire» soit appliqué par Jean à Jésus, car en contemplant Jésus, on voit la gloire du Père, c’est-à-dire son amour.

Ainsi, dans son prologue Jean veut présenter Jésus comme le Fils de Dieu de toute éternité, venu parmi les hommes, qui seul peut faire le lien entre Dieu le Créateur et Père, et le monde créé, qui seul peut révéler qui est le Père et ce qu’est sa volonté d’amour envers les hommes.

 Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Ai-je l’habitude de me référer à Jésus pour comprendre Dieu ? Par exemple dans la lecture de l’Ancien Testament, ou dans les circonstances de ma vie?

- Ai-je peur de communiquer avec Dieu et avec les autres ? Pourquoi ? Comment l’exemple de Jésus, Dieu venu parmi les hommes, peut-il m’aider à briser cette réticence à m’approcher de Dieu et des autres?

- Ai-je accepté la lumière de Jésus dans ma vie? M’a-t-elle éclairé sur mes fautes, sur mes défauts et mes erreurs, sur le chemin à suivre pour être heureux avec Lui et avec les autres? Tout est-il clair dans ma relation avec Dieu, ou bien y a-t-il encore des zones d’obscurité où je ne désire pas qu’il plonge ses regards ? Qu’est-ce qui m’empêche d’être éclairé entièrement, et par là d’être pardonné, purifié, guéri et régénéré? (lire et méditer à ce sujet Jn 3.18-21)

- Suis-je né de Dieu pour devenir à mon tour porte-parole et porte-lumière de Dieu ? Mon action dans ma vie privée et dans l’Église est-elle une action de lien entre les hommes et Dieu, une action de réconciliation et d’amour des hommes entre eux, à l’image du Dieu que m’a révélé Jésus-Christ ?

- Comment mon Église et moi-même sommes-nous des miroirs fidèles de la lumière de Dieu dans le monde ? Quelle image de Dieu reflétons-nous?

 

04/10/2024

Étude n°2 : Signes de divinité Jean  6.1-15 ; 9. 1-12 (12 10 24) 

Étude n°2 : Signes de divinité Jean  6.1-15 ; 9. 1-12 (12 10 24) 

« Jésus dit : Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra quand même il serait mort ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais ! » Jean 11.25-26 

Observons Jean 6.1-15 (Multiplication des pains, Evangile et peinture, 20 s)Multiplication des pains.jpg

  • Où prêche Jésus et après avoir accompli quels miracles (4.43-5.17) ? Quel message a-t-il voulu enseigner par ces signes  (5.24) ?
  • A quel moment de l’année religieuse accomplit-il le miracle des pains ? (6.4) Qu’introduit cette indication ? Quel sens donne-t-elle au miracle des pains ? (voir la fin du chapitre v 35-58).
  • Pourquoi la foule suivait-elle Jésus ? (6.2)
  • A quoi sert le dialogue entre Jésus et Philippe, puis André ? (6.5-9) A quelle épreuve les soumet-il ?
  • Comment se manifeste la puissance du miracle ?(6.8-13)
  • Quelles furent les réactions de la foule et de Jésus ? (6.14-15)

Comprenons

- Du pain en abondance

Jésus est retourné de Judée en Galilée (4.47), il y a accompli la guérison du fils de l’officier du roi ; au mois de mars suivant lors de la fête de Purim, célébrée en mémoire de la délivrance du peuple grâce à Esther,  il est remonté à Jérusalem ; il y a guéri le paralytique de Béthesda un jour de sabbat (5.1-15), en signe de son pouvoir de libérer du péché et de donner la Vie (5.21-27). Voulant échapper à la colère des Juifs (5.18), il est retourné en Galilée où il fêtera la seule Pâque de son ministère hors de Jérusalem (la suivante sera celle de sa mort).  Jean place ici cette indication pour donner au signe de la multiplication des pains et au discours de Jésus sur le pain de vie le sens spirituel de la dernière Pâque dont Jean ne fait pas le récit, à la différence des autres évangélistes (Mat 26.17-32 ; Marc 14.22-26 ; Luc 22.15-22) : Le pain multiplié et partagé représente le corps de Jésus donné pour la vie des disciples (v 50-53).

-  La mention inattendue de la proximité de la Pâque vient juste après celle de l’entretien particulier qu’il a avec eux sur la montagne (v 3-4) et indiquerait ainsi le sujet de leur conversation. Ce serait l’avant-dernière Pâque qu’il passerait avec eux et il célébrerait cette avant-dernière Pâque d’une manière toute particulière, en révélant que Jésus est le vrai pain de vie (v 33-35) qui nourrira la foule de ceux qui croiront en sa mort et sa résurrection pour leur salut.multiplicationcinq-pains-et-deux-poissons.jpeg

- La question posée à Philippe, alors que Jésus savait ce qu’il allait faire (v 5-6), était destinée à le faire réfléchir, au-delà du sens littéral et matériel des paroles (voir le v 7), à l’appel lancé à mettre sa confiance dans la sagesse et la puissance de son Maître. Jésus va « mettre à l’épreuve » ses deux disciples Philippe et André, très calculateurs et attachés à ce qu’ils voient, pour les faire réfléchir devant l’impossibilité matérielle de nourrir une si grande foule avec si peu de moyens. Ont-ils foi en Lui, en sa puissance divine, ou non ?

Le miracle met en évidence le contraste entre la pauvreté des moyens humains et la puissance divine de Jésus, qui rassasie une foule immense et encore remporte des restes (v 13) !

Les foules poursuivent Jésus à cause de ses guérisons. Mais Jésus semble préoccupé de faire comprendre à son groupe de disciples la portée spirituelle de ses actes et ses paroles. 

La réaction enthousiaste de la foule qui veut sacrer roi ce Jésus en qui elle reconnait le prophète annoncé et attendu comme Messie (v14), fait fuir Jésus dans la montagne. Dans la solitude et la prière il  médita peut-être sur ce qui l’attendait à la Pâque suivante, et sur ce qu’il voulait enseigner d’ici là à ses disciples (6.22-59) : il est le vrai pain de vie (v 48). 

Le sens des miracles

Aveuglés par leur désir de satisfaction immédiate et le côté spectaculaire des miracles, la foule et les disciples ont beaucoup de peine à s’affranchir des préoccupations purement matérielles, pour comprendre le sens caché des miracles. Comme eux nous avons des difficultés à saisir leur symbolisme : Dieu est Esprit, il désire délivrer du péché, de la séparation d’avec lui, de la culpabilité, au lieu de guérir ou nourrir uniquement le corps. Les miracles ne cherchent pas en premier à satisfaire les besoins terrestres, mais à confirmer que Jésus est bien le Messie, Fils de Dieu et Fils de l’Homme, envoyé par Dieu pour le salut et la délivrance des hommes. 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Pourquoi suivons-nous Jésus ? Pour profiter de sa puissance de guérison miraculeuse, ou de pourvoyeur de nos besoins matériels, et croire en Lui ? ou pour renforcer notre foi en sa qualité de Messie sauveur du monde ?
  • Comment saisir le sens spirituel de ses actes et de ses discours ? Qu’est-ce que cela change à ma vie ?

En complément de ce texte nous vous proposons l’étude de Jean 9.1-12

Observons

A- Le contexte

Jésus vient d’échapper à la lapidation par les Juifs de Judée qui l’accusaient d’avoir pris le nom de Dieu en déclarant : « Avant qu’Abraham fût, Je Suis » (YAHVE = JE SUIS).

Les Juifs de Galilée (7.1) puis ceux de Judée (8.59) se sont retranchés dans leur incrédulité. Jésus est obligé de se cacher d’eux pour poursuivre son œuvre de libération et d’enseignement, jusqu'à une troisième et dernière tentative à Jérusalem de se faire comprendre d’eux (12.35-37). Par le miracle de la guérison de l’aveugle-né, Jésus va essayer de faire prendre conscience à ses adversaires de leur véritable situation spirituelle (9. 41). 

B- Le texte (Polyptique de Montbéliard, 16è, tableau 115)Jésus guérit aveugle né.jpg

Il se découpe en trois parties, elles-mêmes subdivisées :

a) v 1-12 : la première rencontre entre Jésus et l’aveugle-né :

- v 1-5 : A qui la faute de cette infirmité ?

- v 6-7 : La guérison

- v 8-12 : les réactions des voisins

b) v 13-34 : l’endurcissement dans l’incrédulité des pharisiens :

- v 13-17 : Est-il de Dieu ou est-il pécheur ?

- v 18-23 : consultation des parents

- v 24-34 : conviction de l’homme guéri

c) v 35-41 : la seconde rencontre entre Jésus et l’aveugle guéri :

- v 35-38 : clairvoyance spirituelle de l’aveugle guéri

- v 39-41 : Aveuglement spirituel des Pharisiens.

Nous n’étudierons en détails que la première partie (a = v 1-12)

Comprenons

1- v 1-5 : La faute à qui ?

La question posée par les disciples à Jésus reflète l’opinion courante d’alors (et encore aujourd’hui ?), que la souffrance personnelle est le châtiment de Dieu pour les péchés personnels de l’infirme (voir les arguments des amis de Job). Cet à-priori leur posait un problème puisque l’aveugle était né ainsi : il n’avait pas pu pécher dès le ventre de sa mère ! Y avait-il transmission du péché des parents sur lui, comme pouvaient le faire penser Exode 20.5, et la réalité des lois de l’hérédité ? Mais cette idée froissait le sentiment de la justice chez les disciples, qui se tournent vers Jésus pour résoudre cette question difficile de l’origine de la souffrance.

V 3 : Jésus ne nie pas les péchés personnels des parents ou de l’aveugle, mais conteste le lien qui est établi entre ces péchés et l’infirmité de l’aveugle-né. Il ne répond pas sur la cause de l’infirmité, mais sur la conséquence ou le parti que la miséricorde de Dieu  tirera de cet état d’infirmité. Dieu sait transformer un mal temporel en un bien éternel. Son œuvre de grâce et de libération va être manifestée en l’aveugle-né : par son infirmité même, il est mis en relation avec Jésus, il est amené à la clairvoyance physique et spirituelle, à la foi et à la vie éternelle (v 38).

Jésus nous enseigne ainsi qu’au lieu de chercher des responsables, et de porter des jugements hâtifs et injustes sur les victimes de la souffrance et du mal qui règnent dans le monde, il nous faut en faire des occasions de manifester l’œuvre d’amour et de grâce de Dieu.

V 4-5 : Le parallélisme entre « pendant qu’il fait jour » et « pendant que je suis dans le monde » permet de comprendre que Jésus parle du jour comme de sa vie terrestre, et définit cette vie comme le temps déterminé où les disciples (= nous) travaillent à faire les œuvres de Dieu. En opposition, la nuit signifie la mort, où rien ne peut se faire. Jésus indique ici sa fin prochaine, mais fait aussi allusion peut-être à ce temps de sommeil de la mort où « les morts ne savent rien du tout » (Ecclésiaste 9.10), et où « il n’y a plus ni œuvre, ni pensée, ni science, ni sagesse » (Ecclésiaste 9.10).

Le contraste entre la nuit et la lumière qu’il est lui-même, suggère qu’il n’a rien à voir avec tout ce qui est ténèbres et aveuglement : la misère de cet homme ne vient pas de Dieu, elle n’est pas un châtiment divin.

Ce contraste entre nuit et lumière illustre aussi la situation spirituelle à laquelle il va remédier : l’aveugle-né plongé dans la nuit physique et spirituelle va trouver en présence de Jésus la lumière de son corps et de son âme, il va passer de la mort à la vie. C’est ce que souhaite Jésus pour tous ceux qui, bien que clairvoyants physiquement, sont aveugles spirituellement (v 40-41).

En quelques mots, Jésus a éclairé les disciples sur l’attitude que doivent avoir les croyants face à la souffrance « injuste » et sur leur devoir de témoigner des œuvres de Dieu durant leur vie terrestre. 

2 : v 6-7 : La guérison

D’habitude Jésus guérit directement par sa parole. Ici il emploie des moyens extérieurs (comme pour le lépreux, Matthieu 8.3, le sourd-muet, Marc 7.33, ou l’aveugle de Bethsaïda, Marc 8.23). Pourquoi ce contact tactile entre l’infirme et lui ? On ne sait, sinon peut-être pour faire prendre conscience à l’infirme de sa compassion personnelle, de la relation intime qu’il désire avec lui, pour lui inspirer confiance en celui qui lui parle et le touche, mais qu’il ne voit pas.

En accentuant la cécité naturelle par une cécité artificielle due à l’emplâtre de boue, Jésus a-t-il voulu symboliser les deux aveuglements dont cet infirme va être libéré : le physique et le spirituel : il ne voit rien, et il ignore tout de l’identité de Jésus, et il est maintenu à cause de son infirmité dans un sentiment de culpabilité sans espoir,guérison aveugle né icone contemporaine.jpg et dans l’exclusion du temple.

À partir de ce texte faire de l’argile une panacée, est abusif et diminue la puissance divine de ce miracle qui a un tout autre objectif que d’indiquer un remède naturel ! (Icône contemporaine : Guérison de l’aveugle-né).

v 7 : Jésus envoie l’aveugle se laver à la piscine de Siloé. Ce bassin récoltait les eaux de la source du Guihon, située à l’est de la colline du temple, hors les murs, grâce à un canal de 540 m creusé dans le roc vers le sud par Ezéchias, pour alimenter l’intérieur de la ville sans risques. Cette source, jaillissant du rocher du temple était devenue avec les prophètes, le symbole de la vie éternelle : Ezéchiel lui attribuait le pouvoir d’assainir et revitaliser même la Mer Morte ! (Ez 47.8-9).

Le nom de Siloé dont Jean prend soin de donner la signification d’« Envoyé », renvoie au nom que Jésus se donne de nombreuses fois dans cet évangile pour caractériser sa mission divine (3.17 ; 5.36 ; 6.29 ; 10.36 ; 17.3,8,21 ; etc...). Jésus envoie l’aveugle trouver la guérison et la vue chez « l’Envoyé », source de la vie éternelle ! En lui demandant ainsi sa participation volontaire à sa guérison, Jésus stimule la foi de l’aveugle, comme Elisée l‘avait fait pour Naaman, envoyé se plonger 7 fois dans le Jourdain (2 Rois 5.10). Il faut éprouver réellement le besoin de guérison, ou le désir de sortir de son aveuglement spirituel ou psychique (confusion de l’esprit), prendre conscience de son incapacité naturelle d’en sortir, et se tourner vers l’Envoyé de Dieu compatissant, pour que Celui-ci puisse agir avec puissance. 

3- v 8-12 : Les réactions : Devant la transformation du mendiant aveugle qu’ils connaissaient, en un homme voyant et en marche, son entourage est rempli d’étonnement et d’interrogation, mais reste incrédule, au point de renvoyer l’homme guéri devant les Pharisiens. Le témoignage simple de l’aveugle guéri ne leur suffit pas pour se déterminer. Ils n’osent pas se prononcer par eux-mêmes sur l’origine de ce miracle, et préfèrent s’en remettre à l’opinion de personnes accréditées pour leur connaissance des Écritures. Celles-ci vont mettre le comble à l’incrédulité et au mépris en le rejetant avec fureur et sécheresse de cœur (v 34).

En un geste très symbolique, Jésus a eu compassion de l’aveugle un jour de sabbat (v 14) : Il montrait ainsi que la façon rigide des Pharisiens d’observer ce jour consacré à la relation avec Dieu en communauté était dans l’aveuglement, car elle ignorait toute compassion pour l’autre, ce que Jésus fit comprendre à une autre occasion où il s’en prit directement aux Pharisiens (Mat 23).

Jésus choisit ce jour pour révéler sa volonté d’une relation à Dieu et aux autres remplie d’amour, en guérissant un aveugle de naissance, symbole de l’humanité aveuglée sur sa condition spirituelle. 

La suite du récit (v 14-41) montre un homme guéri, rempli d’humour, plein de confiance et de certitude d’avoir été aimé par celui qui l’a guéri, face aux critiques hargneuses des religieux, incapables de sortir de leurs règlements et de leur sécheresse de cœur.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • De quel aveuglement suis encore atteint : sur moi-même, sur Jésus, sur les Écritures, sur ma relation à Dieu et aux autres ? Comment être guéri par Christ ?
  • Jésus a eu compassion de moi jusqu’à la mort pour me rendre la vue spirituelle et la vie éternelle. Comment ai-je accueilli sa recommandation d’aller à la Source de « l’Envoyé », symbole de sa Parole transmise dans les Écritures ? Ai-je obéi à cette injonction et ma vie en est-elle changée ? Sinon, pourquoi et par quoi suis-je retenu de lui obéir ?
  • Ma rencontre avec Jésus m’a-t-elle transformé au point que mon entourage s’en étonne et s’interroge sur la cause de mon changement d’attitude et de caractère (v 8-13)?
  • Vis à vis de mon prochain, mon attitude et mes paroles manifestent-elles l’accusation, le jugement, le mépris comme les Pharisiens, ou la compassion, la sollicitude, l’encouragement de Jésus ? Comment puis-je cette semaine suivre l’exemple du Sauveur dans sa rencontre avec l’aveugle de naissance ?