29/08/2025
Étude n°10 : Exode 25.8-22, leçons du sanctuaire (06 09 25)
Étude n°10 : Exode 25.8-22, leçons du sanctuaire (06 09 25)
« Ils me feront un sanctuaire et je demeurerai au milieu d’eux » Ex 25.8
Observons
Le contexte : L’Éternel a déjà donné à Moïse la Loi (ch 20), et a conclu son alliance avec les 70 anciens d’Israël (ch 24), par un sacrifice et un repas de communion. Il convoque à nouveau Moïse sur le Sinaï, pour lui donner pendant 40 jours, des instructions précises sur la Maison où Il désire habiter parmi eux (24.12)
Le texte
V 8-9 : - Quel but a le sanctuaire ? - Qu’est-ce que cela révèle sur la volonté et le caractère de Dieu ?
- De qui émane le plan de la demeure ? Quel « modèle » à imiter Dieu propose-t-il à l’homme ? (Héb 12.2 ; 1 Pie 2.21 ; Jean 13.15). Que peut-on en déduire sur ce qu’a vu Moïse et qu’il a traduit et concrétisé dans le Tabernacle ?
- Quelle est la tâche de l’homme dans cette œuvre du Tabernacle ? - Quel état d’esprit cela implique-t-il de sa part ?
- Comment résoudre la contradiction avec les paroles de Paul aux Athéniens dans Actes 17.24-25 : "Dieu n’habite pas dans une demeure faite par les hommes" ?
- Que veulent démontrer * la place première donnée à l’arche ?
* sa composition : acacia et or ?
Chercher le symbolisme : de l’arbre : Ps 1.3 ; Jug 9.8
de l’or : 1 Pie 1.7.
- A quoi devaient servir les barres ? Que voulait dire Dieu par là ?
- Que contenait l’arche ? Pourquoi fallait-il un couvercle d’or pur ? (Le mot hébreu est de la même racine que le verbe Kipper = couvrir, expier, dans les sens de « protéger » et « effacer »). Chercher son utilisation dans Lévitique 16.13-15.
- Que symbolisent les deux chérubins du couvercle ? (Voir Ps 97.2 ; 89.15)
- Quel sens spirituel ces détails donnent-ils au lieu "au-dessus" duquel Dieu veut parler à l’homme ?
Comprenons
Alors que seul Moïse avait le privilège de parler face à face avec l’Ange de l’Éternel (Ex 33.11), Dieu manifeste son désir de venir à la rencontre de son peuple et même d’habiter en son sein. Le Très Haut « descend de ses lieux saints », il s’intéresse à l’homme et se met à sa portée pour lui faire comprendre son projet de salut, de libération de la mort spirituelle que la séparation d’avec Lui entraîne pour les hommes. Comme ce projet dépasse infiniment les capacités de compréhension du pécheur, Dieu le traduit dans une image concrète, un « modèle original». On peut dire que ce modèle « Tabernacle » représente la première incarnation de Dieu, qui sera pleinement accomplie et révélée en et par Jésus-Christ. Dieu prend soin de préciser tous les détails de construction de ce lieu où dans sa grâce Il décide de rencontrer son peuple (Ex 27.21). Il faut remarquer que dans le passage étudié, cette première révélation concerne essentiellement l’arche avec son couvercle appelé propitiatoire, et ses chérubins, tous objets situés dans le Lieu Très Saint du sanctuaire. Dieu conclut que c’est là « du haut du propitiatoire, entre les deux chérubins placés sur l’arche du Témoignage, qu’il parlera à Moïse et lui donnera ses ordres pour les Israélites » (Ex 25.22). Les objets du Lieu Saint seront décrits ensuite. Il nous faut donc essayer de comprendre les enseignements de ce lieu particulier du sanctuaire, le Lieu Très Saint.
Le coffre était en bois d’acacia recouvert d’or pur. Le bois est dans la Bible d’abord symbole de l’humanité[1] : ainsi le choix proposé à l’homme entre les deux arbres, celui de la vie et celui de la connaissance du bien et du mal, était un choix entre deux modes de vie pour l’humanité : la vie avec Dieu, ou la vie indépendante de Dieu, où l’homme décide par lui-même ce qui est bien ou non. Ensuite le bois a servi de « type » prophétique du bois de la croix (voir le bois du sacrifice d’Isaac, ou le bâton de Moïse[2]). Le bois de l’arche, par sa dureté, pourrait être une préfiguration de la croix de Jésus, par laquelle il apportera un salut inaltérable au croyant.
L’or qui le recouvre symbolise la foi purifiée par Dieu de toutes les fausses croyances, foi qui est nécessaire pour saisir cette offre de salut (1 Pi 1.7).
Les barres fixées dans les anneaux d’or devaient servir à porter l’arche sur les épaules des prêtres, car l’arche, trône de Dieu, devait être déplacée avec et par le peuple des croyants. Dieu le fit comprendre plus tard avec les malheurs qui frappèrent les Philistins qui s’étaient emparés de l’arche et la déplaçait sur un char tiré par des animaux (1 Sam 6), ou bien avec l’épisode d’Uzza qui voulut prévenir une chute de l’arche transportée aussi sur un char, au lieu des épaules des prêtres (2 Sam 6).
L’arche contenait les tables de la Loi donnée à Moïse (v 16). Ainsi l’arche représentait le trône royal de Dieu, qui gouverne son peuple et le libère des erreurs, en lui révélant sa volonté.
Le propitiatoire était un couvercle d’or pur. Là, il n’y a rien d’humain, il n’y a pas de bois ! Il est d’une seule pièce avec les chérubins qui font corps avec lui, et rejoignent leurs ailes au-dessus de leurs têtes. Les chérubins sont des êtres symboliques, ce ne sont pas des créatures, ni animales, ni angéliques, ni humaines. Mais ils représentent des qualités divines, que Dieu manifeste dans son œuvre de jugement des hommes : ils contemplent la Loi, et accompagnent Celui qui est assis sur le trône dans tous ses déplacements. Dans la vision d’Ézéchiel ils portent son trône (Ez 1.26). Dans celle de Jean, ils sont assis au milieu et tout autour du trône, s’identifiant par là au Seigneur Dieu (Ap 4.6). Dans les Psaumes ils sont définis comme bases du trône : justice et droit, bienveillance et vérité (; 89.15 ; 97.2) qui permettent d’apporter le salut, la délivrance (Ps 80.2-4). Les quatre faces de ces chérubins ont été comprises par Ésaïe comme les symboles de l’Éternel, Juge, Législateur, Roi et Sauveur (Es 33.22)[3].
Le nom donné au couvercle, de la racine hébraïque « Kipper » que l’on retrouve dans le Jour des Kippourim, des Expiations (Lév 16), indique sa fonction : il protège et il élimine le mal, l' «expie ». Il est donc directement le « type » de Jésus qui, homme entièrement pur, protège le pécheur des effets destructeurs de la proximité de la sainteté de Dieu, mais aussi de la condamnation de la Loi qu’il a enfreinte. En même temps, Jésus, au jugement annoncé par le Jour des Expiations, délivrera définitivement le pêcheur, le considèrera comme juste, parce qu’il s’est placé au bénéfice de son sacrifice (= son sang répandu sur le propitiatoire ce jour- là (Lév 16.14).
On peut comprendre alors pourquoi Dieu déclare « rencontrer » l’homme au-dessus de cette arche, du propitiatoire et des chérubins. C’est là que se manifeste sa volonté, mais aussi son amour pour sauver, et c’est là qu’il se révèle, imparfaitement il est vrai, jusqu’à l’incarnation de Jésus !
Questions pour une application dans la vie quotidienne
- Comment mon église peut-elle être une demeure où Dieu habite, enseigne ses lois et annonce son pardon, selon le « modèle » montré à Moïse pour le Tabernacle ?
- Par quoi ma vie peut-elle révéler que Christ habite dans mon cœur, et pardonne mes manquements ?
- « Seigneur, je veux serrer ta parole dans mon cœur, pour ne pas pécher contre toi » (Ps 119.11). Vis en moi et que ton pardon me permette cette semaine de pardonner à celui qui m’a offensé !
Annexe : tableau du symbolisme du sanctuaire terrestre et ...céleste
Le « sanctuaire céleste » ou spirituel, où Jésus officie depuis son ascension, désigne le cœur de chaque croyant et l’ensemble de son peuple selon les textes de 1 Cor 3.16 ; 6.19 ; 2 Cor 6.16 ; Eph 2.20-22 ; 1 Pie 2.5.
[1] Voir le livre d’ E. Zuber « L’arbre de Vie » col. Plaisir de vivre, Ed Vie et Santé.
[2] Idem
[3] Voir du même auteur « La Bonne Nouvelle des Chérubins »Ed www.bod.fr
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22/08/2025
Étude n°9 Vivre selon la loi Matthieu 5.38-48 (30 08 25)
Étude n°9 Vivre selon la loi Matthieu 5.38-48 (30 08 25)
« Soyez donc miséricordieux comme votre Père céleste est miséricordieux » Luc 6.36
Observons (Vitrail de la cathédrale de Strasbourg : le Sermon sur la montagne)
Sur le Mont Sinaï, Moïse a reçu de Dieu les dix Paroles qui constituent la Loi qui régit le peuple de Dieu. Sur la montagne de Galilée, Jésus reprend certains termes de cette Loi en en donnant le sens spirituel et son application concrète qui distingueront ses disciples.
Le contexte : 5.17-37
- Quelle est la position de Jésus vis-à-vis de la Loi de Moïse, v 17-18 ?
- Quels commandements reprend-il v 19—37 ? Par quelle formule les introduit-il ? Par quelle autre formule annonce-t-il sa pensée ?
- Quel est le lien entre ces commandements ? Pourquoi Jésus les a-t-il choisis v 20?
- Comment comprendre les v 29-30, sans tomber dans la « charia » ?
Le texte : v 38-48
1- V 38-42 : Loi du talion contre loi de non-violence
- Quelle loi de l’Ancien Testament aborde Jésus v 38 ? Que représentait-elle par rapport aux coutumes de l’époque de Moïse ? Jusqu’où Jésus la transforme-t-il ?
- Quelle traduction du v 39 peut éviter de rendre cette attitude provocante ?
2- 5. 43-48 : Jésus et la Loi de Moïse
Ce passage comprend trois parties selon la logique littéraire hébraïque qui place au centre l’idée importante du passage :
a) v 43-44 : le commandement de l’amour des ennemis
b) v 45 : la raison d’être du commandement : l’amour inconditionnel de Dieu
a’) v 46-48 : le but du commandement : ressembler à Dieu et non aux hommes.
Distinguer dans la citation de Jésus au v 43, ce qui est dans la Loi ou pas.
-Comment Jésus comprend-il l’amour du prochain v 44 ?
-Quel exemple de son amour Dieu nous fait-il percevoir dans la nature v 45 ?
-Que deviennent ceux qui obéissent à cette loi d’amour ? Dans quel but, v 45-47 ?
-Quelle est la conclusion de ce passage sur l’obéissance à la loi ? voir aussi Luc 6.36.
Comprenons
Le contexte v 17-37
Au centre de son discours sur la montagne, Jésus reprend six préceptes de la loi de Moïse pour les faire passer du domaine du visible, du « faire », du terrestre et littéral, au domaine de l’invisible, de « l’être », de l’Esprit. Jésus n’est pas venu abolir mais accomplir la loi, c’est-à-dire la vivre à la perfection, à son « comble », en exemple pour ceux qui désirent être « fils de Dieu ».
Jésus donne d’abord quatre exemples d’accomplissement de la loi : les 6è, 7è, 9è commandements, puis la loi de la vengeance (Lev 24.20) en les introduisant par la formule « Vous avez entendu qu’il a été dit » et en les opposant à sa parole : « mais moi je vous dis ». La sextuple expression : " mais moi je vous dis ", ne doit pas être comprise comme un rejet de la loi de Moïse, mais signifie : " dans mon explication de la loi, moi je vais encore plus loin ". Jean-Baptiste avait déjà dit cela (Matthieu 3.9). Jésus n’abolit pas ces lois qui concernent les relations avec le prochain, il les pousse à l’extrême en les intériorisant. L’obéissance commence dans le cœur, et elle conduit à l’amour inconditionnel pour le prochain.
Le texte :
1-V 38-42 : La loi du talion (œil pour œil, dent pour dent) qui était à l’époque de l’Ancien Testament une atténuation de la vengeance pratiquée chez les païens, n'était pas appliquée par les pharisiens qui étaient modérés dans leurs punitions. Seule une aile radicale du parti des sadducéens (les familles des souverains-sacrificateurs à Jérusalem) y était favorable. Pour autant qu'on puisse le savoir, ce commandement n'a pour ainsi dire pas été appliqué au cours de l'histoire d'Israël. Jésus ne reprend ce commandement qu’en le renversant, pour exiger de ses disciples qu'ils fassent davantage don d'eux-mêmes. Les exemples de non-violence et de générosité (tendre l’autre joue, donner sans réclamer son droit) sont volontairement excessifs pour faire comprendre l’antinomie absolue entre l’attitude de violence et de vengeance du monde et l’amour, la générosité, le renoncement à soi du Royaume. Il faut bien comprendre le v 39, non comme une provocation (en effet, tendre l’autre joue à son agresseur, c’est l’inciter à plus de violence encore), mais comme une invitation à adopter une autre solution que la violence : littéralement : si quelqu’un te frappe sur la « face », montre lui « l’autre » (face) = « façon d’agir » : reste calme, non-violent face au violent qui t’agresse, même au prix de ta vie. Jésus mettra lui-même en pratique cet ordre lors de son procès et de sa crucifixion. Gandhi et le pasteur noir Martin Luther King adopteront aussi la même attitude, au péril de leur vie.
2-V 43-48 : Jésus et la Loi de Moïse
a) L'amour de l'ennemi n'est pas entièrement nouveau. La loi de Moïse contenait déjà une précision à ce sujet (Ex 23.4-5 - Lév 19.18 ; Deut 22.1-4). Le commandement :" Tu haïras ton ennemi " ne se trouve nulle part dans la Bible. Si La première partie du précepte était bien dans la loi de l’Ancien Testament, la seconde était un ajout des Pharisiens, qui considéraient comme ennemis tous ceux qui n’étaient pas Juifs, et s’arrogeaient le droit de les haïr impunément. Jésus vient bouleverser cet état de fait en demandant de l’amour pour tous, même les ennemis. Cet amour se manifeste par des bénédictions, des actes de bienveillance, et des prières, envers ceux dont on a à se plaindre, qui maudissent, haïssent et persécutent. Le mal ne peut être vaincu que par le bien (Rom 12.21), c’est-à-dire par l’amour. De part et d’autre, on passe des sentiments aux actes, mais l’amour des ennemis est placé par la prière dans une dimension spirituelle, dans une relation à Dieu qui seul permet son développement.
b) Le motif suprême de cette conduite, c’est d’être fils de Dieu, animés de son Esprit, lui ressemblant comme un fils ressemble à son père, l’imitant dans les sentiments et la vie (Eph 5.1). Nés de Lui qui vit dans le monde spirituel (= les cieux), nous sommes appelés à refléter son amour inconditionnel dont la nature, soleil et pluie pour tous, nous donne un aperçu et un exemple. Cet amour inconditionnel implique pardon gratuit et actes de bienveillance, sans recherche de son intérêt personnel (1 Co 10.24).
a’) Pratiquer cet amour nous distinguera comme « fils de Dieu » (Jn 13.35), au milieu des «péagers et des païens », des hommes sans Dieu, qui n’éprouvent par nature qu’un amour intéressé. Aux fils de Dieu il est demandé de dépasser le mouvement naturel et d’entrer dans la dimension spirituelle de Dieu.
Conclusion " Soyez donc parfaits, tout comme votre Père qui est au ciel est parfait " : est souvent mal compris. Il ne s'agit pas de perfection dans notre sens habituel du mot. C'est la traduction du mot hébreu "tamin " qui veut dire sain, sans tâche. On retrouve le plus souvent ce mot pour désigner une brebis. Pour être sacrifiée, elle doit être " tamin ". De Noé aussi il est dit qu'il était " tamin ". On a parfois traduit le mot par irréprochable, comme devait l'être Abraham (Genèse 17.1). On ne devrait rien pouvoir reprocher aux disciples. C'est ce à quoi ils sont appelés et c'est ainsi qu'ils reflèteront le mieux le caractère de leur Père céleste. Sa perfection, nous dit Luc (6.36), c’est sa miséricorde, son pardon qu’il offre à tous indistinctement, ses bourreaux, les brigands, les prostitués, les péagers, aussi bien que les Pharisiens, les Romains, les pauvres et les riches, car tous ont péché et sont privés de sa gloire (Rom 3.23). Il désire tous nous rendre justes, à son image, pour que son amour soit partagé par tous.
Si nous avons bénéficié personnellement de cet amour et accepté son pardon, Dieu mettra en nous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ (Ph 2.5) et rendra parfaite (= achevée) l’œuvre qu’il a commencée en nous (Ph 1.6), afin que nous soyons reconnus comme fils de Dieu, grâce au témoignage d’une vie miséricordieuse envers tous. Obéir à l’exigence de surpassement de son égoïsme et de son orgueil pour pardonner et aimer inconditionnellement, n’est possible qu’à celui qui est né de Dieu, qui laisse son Esprit agir dans son cœur, et en balayer les mouvements naturels d’animosité, de rancune et de vengeance.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Ce texte montre bien que la perfection ne consiste pas dans l’impeccabilité d’actes moraux conformes à la loi, mais d’abord dans les sentiments vis-à-vis du prochain, inspirés par le Saint-Esprit. Où en suis-je à ce sujet ? Mon cœur est-il inspiré et dirigé par l’Esprit dans mes relations avec les autres ?
- Ai-je encore en moi une rancune envers quelqu’un ? Comment m’en débarrasser ? Quel geste puis-je avoir cette semaine envers cette personne pour lui manifester mon pardon et mon amour ?
- . Laisserai-je le Saint-Esprit m’emplir de cet amour des autres décrit par Jésus, pour transformer mes relations tendues en relations de pardon et de paix ?
08:00 Publié dans Exode 3/25 | Lien permanent | Commentaires (0)