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18/03/2016

Étude n°13 Rédemption Ap 21.1-8 (26 03 15)

Étude n°13 Rédemption Ap 21.1-8 (26 03 15)

«Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cris, ni douleur car les premières choses ont disparu »  Ap 21.4

 

Observons

 

-       Qu’est-ce qui a précédé ce passage dans la vision de Jean ? 20.11-15

-       Qu’est-ce qui le rappelle à la fin du passage ? 21.8

-       Pourquoi ce rappel ? Quel sens donne-t-il au tableau central (21.1-7)

-       Quelles répétitions contient le v 1 ? Pourquoi la mention de la mer y est-elle ajoutée ? Que signifie-t-elle symboliquement ? (Es 17.12-13a)

-       Quels sont les qualificatifs de Jérusalem ? v 2. Comment comprendre sa descente du ciel ?

-       D’où vient la voix entendue par Jean ? Qui parle ? Comment est désignée Jérusalem ? Comment ce nom est-il expliqué dans la suite du verset 3 ?

-       Qu’y aura-t-il de nouveau dans cette ville ? v 4

-       Qui parle et agit au v 5 ? Qu’affirme-t-il ? Quel est son interlocuteur ?

-       Que marque son exclamation au v 6 ? (voir 16.17) Où se retrouvent les paroles de la fin de ce verset 6 ? (1.8 ; 22.13, 17).Pourquoi Jésus se présente-t-il ainsi à ce moment de la vision ?

-       Qu’héritera le vainqueur ? v 7. Qu’est-ce que cela signifie ?

-       Que représente la « seconde mort » ? v 8.

 

Comprenons

 Jérusalem céleste moderne.jpg(Tapisserie moderne de la Jérusalem céleste)

Tandis qu’est fixé le sort éternel des impies, on pourrait se demander ce que sera celui des élus. Le début du chapitre 21 répond à cette question.

Ce passage est inclus dans la section des jugements, qui a débuté à la 7ème coupe (16.17), car il précise le sort éternel des élus et des impénitents. En effet, il se termine par l’identification de ces impénitents et par la précision de leur sort : la seconde mort (v 8). Cette 3ème répétition de l’expression « la seconde mort » certifie la vérité divine énoncée auparavant (20. 6, 14). Elle est d’autant plus renforcée par l’affirmation de celui qui est assis sur le trône : « ces paroles sont certaines et vraies » v5

Le livre de l’Apocalypse s’achève sur l’espérance de tous les croyants : la vie éternelle en un lieu que Jean désigne comme « la nouvelle Jérusalem ». Ce sujet fait l’objet d’un peu plus d’un chapitre : Apocalypse 21 à 22.5.

Dans les premiers versets du chapitre 21, l’apôtre Jean décrit succinctement le rassemblement des élus sur la nouvelle terre que Dieu a préparée pour « récompenser ses serviteurs, les prophètes, les saints, et ceux qui craignent son nom »[1]

 v 1 : Après les mille ans, il y aura « un nouveau ciel et une nouvelle terre... où la mer ne sera plus ». Inutile de s’imaginer ce monde ! Il appartiendra à une toute autre économie, où l’agitation des peuples, symbolisée par la mer2] (Es 17.12-13), n’aura plus lieu d’être. Par ces répétitions (nouveau opposé à premier) le verset insiste sur la transformation réelle de l’environnement de l’humain. Dieu recrée un lieu de vie complètement différent de ce qu’il a connu jusque-là. Jérusalem, évolution Miniature 15è.jpg(Les deux Jérusalem, Miniature 15ès)

v 2 : C’est alors qu’intervient la première mention dans ce passage de cette nouvelle Jérusalem, qui « descend » du ciel pour prendre place sur la nouvelle terre. Qu’en est-il des sauvés qui doivent l’habiter ? Au chapitre 20, on comprend qu’ils sont enlevés au ciel pour être aux côtés de Dieu durant 1 000 ans[3]. Ici, ils descendent logiquement pour vivre dans ce monde renouvelé. Cette ascension et cette descente évoquent le changement d’état des croyants, libérés des contraintes et des limitations entraînées par le péché de notre terre actuelle, puis établis dans un mode de vie tout à fait différent. Son union avec le Christ sera complète, et  c’est à ce moment-là que sera consommé le mariage de l’Agneau avec son Épouse (19.7) ; sa préparation à cette union a consisté à recevoir de Jésus le vêtement de justice qu’il lui a donné (19.8, c’est-à-dire à croire en la grâce de Dieu qui la considère comme juste à cause de sa foi en Jésus ! Ainsi, cette Ville Sainte est constituée de tous ceux qui ont vécu dans la présence de Dieu durant leur passage sur terre.

Le verset 3 précise: «  Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux » [4]. Le tabernacle, c’est la tente de la rencontre, la maison où Dieu vit avec les siens, dans une communion d’amour sans aucun obstacle désormais (v 4). Tout ce qui sur terre était la conséquence de la séparation d’avec Dieu (= le péché) aura disparu définitivement. C’est une perspective consolante pour l’Église persécutée, et pour tout homme, esclave de sa condition mortelle.

v 5 : Dieu lui-même, la voix sortie du trône (v 3) certifie la véracité de cette promesse de nouveauté de vie avec lui. Le trône apparu à Jean au ch 4, symbolise la majesté du Tout-Puissant, mais aussi sa qualité de Juge suprême. Les paroles qu’il prononce de son trône sont des verdicts, des sentences impératives, que nul ne peut mettre en doute ni contester.

 v 6 : Enfin retentit le « C’est fait ! » qui marque la fin de la séquence des jugements. Dieu signe sa révélation en reprenant les termes d’ Ap 1.8 : «  Je suis l’Alpha et l’Omega » expliqués par « le commencement et la fin ». Il renouvelle son appel au lecteur, en insistant sur la gratuité de son offre de l’eau de la vie. Cet appel sera repris une dernière fois dans la conclusion du livre (22.17). Il exprime tout le message d’amour qui se fait entendre de la première à la dernière page de la Bible.  Dieu met tout son amour dans la promesse d’appeler « son fils » celui qui l’entendra et « qui vaincra » (v 7).

Jean ne donne pas plus de détails sur ce nouveau monde - qui est d’ailleurs constitué d’une ville et non d’un jardin, comme le paradis de la Genèse. On peut considérer la description qui suit comme celle de la situation spirituelle des rachetés.

 En complément à l’étude de notre passage, nous pouvons essayer de comprendre les symboles concernant la nouvelle Jérusalem contenus dans la dernière séquence de l’Apocalypse (21.9-22.5), la description de l’Église rachetée,  qui s’oppose en parallèle à l’Église terrestre de la première séquence du livre, celle des 7 Églises (ch 2-3).

Jean est appelé par un ange à considérer plus en détail « la femme de l’Agneau »[5]. Le peuple de Dieu ainsi désigné constitue aussi « la ville sainte », la Jérusalem « descendue du ciel, d’auprès de Dieu »[6] . L’adjectif « céleste » qu’on lui attribue couramment ne signifie pas qu’elle est localisée quelque part dans la stratosphère ou ailleurs dans l’univers, mais qu’elle se distingue de la Jérusalem terrestre, historique et humaine, parce qu’elle appartient au royaume spirituel de Dieu. La ville de la Jérusalem terrestre avait été choisie comme habitation bien-aimée de Dieu[7] ; il avait voulu en faire son trône et le lieu de son sanctuaire pour porter son nom devant les nations[8]. Jusqu’à Jésus, elle demeure dans la Bible le symbole du peuple d’Israël[9]. De même, la nouvelle Jérusalem représente le peuple ressuscité des croyants de tous les temps, d’Israël, de l’Église et des miséricordieux de toutes origines (Mat 25.40). Elle constitue le royaume éternel où Dieu habitera et règnera, entretenant une relation d’amour avec les humains.

La transparence du cristal, qui caractérise la ville descendant du ciel, indique pour nous la transparence de la relation de proximité et même l’intimité que chaque personne sauvée pourra partager avec Dieu. C’est aussi une ville - et une vie - sécurisée, entourée de « la grande et haute muraille »[10] du salut[11] que voit Jean.

Sur les portes et fondements, chacun au nombre de 12, sont inscrits les noms des douze tribus d’Israël et des douze apôtres pour signifier que le peuple de Dieu s’est constitué sur la foi dans les révélations divines accordées aux prophètes et aux apôtres. Grâce à leurs témoignages, les croyants ont pu connaître et adorer Jésus (l’Agneau), qui s’est donné pour les sauver[12].

En Apocalypse 21.15 comme en Apocalypse 11.1, la ville est mesurée par un roseau d’or. Rappelons que les habitants de la nouvelle Jérusalem sont identifiés à la ville. Ils forment un peuple issu d’un tri, d’une évaluation, d’un jugement. Ce dernier a déterminé et révélé  la fidélité de la vie des croyants à leur profession de foi en Christ, symbolisée par l’or pur. Dans cette nouvelle Jérusalem se trouveront aussi les « hommes ignorant Dieu » qui sont restés fidèles à leur conscience[13]. Le roseau symboliserait leur mesure d’évaluation : la loi d’amour de Dieu ou la conscience morale. 

La forme cubique de la ville et sa taille (12 000 stades de côté), impossibles dans la réalité concrète, renvoient à la symbolique hébraïque des chiffres. Elles suggèrent une complétude parfaite. On ne pourra jamais prétendre qu’il manque quelqu’un au peuple de Dieu ou qu’il faut en retrancher quelque autre.

Comment interpréter la profusion de pierres précieuses et d’or dans la ville[14] ? On peut avancer qu’elle symbolise la pureté, la beauté que reçoivent en cadeau les graciés (le peuple de Dieu), ainsi que l’amour avec lequel Dieu les considère et leur accorde ses dons variés. En effet, le sacrificateur du Temple de la Jérusalem terrestre portait sur son cœur un pectoral incrusté de douze pierres précieuses représentant les douze tribus d’Israël. Leurs couleurs et leur éclat diffèrent, et montrent que la diversité est une joie pour Dieu.

Le fait que le Seigneur soit le temple de la nouvelle Jérusalem suggère, qu’une fois le péché disparu, la communion avec Dieu sera sans obstacle contrairement à ce qu’elle est sur notre terre. La présence de l’Agneau rappellera l’amour de Jésus, qui s’est donné sur la croix pour que le peuple vive cette communion sans nuage, sans doute ni incompréhension. Même la nuit aura disparu ! Dieu seul sera la lumière spirituelle de son peuple[15].

Les croyants de toutes les nations sont alors considérés par Dieu comme des rois glorieux et remplis d’honneur[16] parce que leur foi en Christ leur a permis de remporter la victoire sur le mal[17].

Au sein de cette ville coule le fleuve d’eau de la vie sortant du trône de Dieu et de l’Agneau[18]. Cette image associe les trois personnes de la divinité : Dieu Roi et Juge (trône), Dieu Sauveur (l’Agneau), Dieu Esprit (fleuve d’eau vive).

Le verset 2 du ch 22 renchérit avec la présence de l’arbre de vie, arrosé par le fleuve et abondamment fécond, image de Christ éternellement vivant. Cette description n’est pas sans rappeler le jardin d’Eden. Dieu veut rétablir son projet des origines[19] pour que l’être humain soit nourri et abreuvé de sa présence vivifiante et éternelle, qui guérit tous les maux de la terre.

L’avenir annoncé est donc un avenir de paix : sécurité, harmonie des relations, besoins existentiels comblés... Avant d’être promis à ceux dont les noms sont inscrits dans le livre de vie[20], il est accessible à tous : « Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée »[21].

 

 Questions pour une application dans la vie chrétienne

-      Qu’est-ce qui me touche le plus dans ce tableau de la Nouvelle Jérusalem ? En quoi est-ce que je me sens concerné ?

-      Comment faire partie de cette Nouvelle Jérusalem ?

-      Comment essayer de vivre dès maintenant cette promesse pour le futur, dans la famille ou dans l’Église ? Qu’est-ce que cela implique de ma part ?

 


[1] Apocalypse 11.18

[2] Esaïe 17.12-13 ; Ap 17.15

[3] Apocalypse 20.4. Pour comprendre ce que signifient les mille ans et ce qui se déroule sur cette durée, voir La Tragédie des siècles, Ellen White, Vie et santé, 2008, p.716-717.

[4] Ce verset éclaire 1 Corinthiens 15.28, où Jésus se soumet à Dieu en reconnaissant que sa médiation n’est plus nécessaire. Tout est accompli, Dieu peut habiter parmi les hommes de la nouvelle Jérusalem.

[5] Apocalypse 21.9

[6] Apocalypse 21.10

[7] Psaumes 135.21 ; Romains 9.25

[8] Jérémie 3.17 ; 2 Rois 23.27b ; Ezéchiel 5.5

[9] Cf. Luc 13.34

[10] Apocalypse 21.12

[11] Esaïe 60.18

[12] Apocalypse 21.12-14

[13] Cf. 1 Pierre 1.7 et Romains 2.14-16, Mat.25.34-40

[14] Apocalypse 21.18-21

[15] Apocalypse 21.23, 25 et 22.5

[16] Apocalypse 20.6 ; 22.5b ; 21.24 et 26

[17] Apocalypse 2.10c

[18] Apocalypse 22.1

[19] Cf. Ezéchiel 47

[20] Apocalypse 21.27

[21] Tite 2.11

11/03/2016

Étude n°12 L’Église combattante, Ap 3.7-13 (19 03 16)

Étude n°12 L’Église combattante, Ap 3.7-13 (19 03 16)

« Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi ! » Ap 3.20

Observons-porte-ouverte.jpg

Le contexte

-       Dans quel ensemble s’insère ce passage de l’Apocalypse ?

-       Entre quelles lettres s’inscrit celle-ci ?

-       Qui dicte la lettre et à qui ? Quel en est le destinataire ? Que signifie son nom en grec ?

Le texte

-       V 7 : Comment se présente l’auteur ? Pourquoi ? (voir 1.18b, Es 22.22) (Ap 3.14 ; 19.11 ; 1 Jn 5.20)

-       V 8 : Quelles sont les « œuvres » de l’église de Philadelphie ? Que lui promet le Saint ? Que peut symboliser la « porte ouverte que personne ne fermera » ?

-       V 9 : Que représentent les « Juifs menteurs » et « la synagogue de Satan » ? Quelle prédiction les concerne ?

-       V 10 : Pourquoi l’Eglise sera-t-elle gardée dans l’épreuve ?

-       V 11 : Quelle exhortation est adressée à Philadelphie ?

-       V 12 : De quoi le croyant sera-t-il vainqueur ? Quelles répétitions contient ce verset ? Quelle promesse est faite au vainqueur ? Quels en sont les divers éléments ?

-       Quel avertissement termine la lettre à Philadelphie, comme toutes les autres ? Quel climat cela crée-t-il ?

 

Comprenons

Notre passage se situe vers la fin de la première section de l’Apocalypse, consacrée aux lettres envoyées par Christ aux Eglises d’Asie Mineure, par l’intermédiaire du visionnaire de Patmos, l’apôtre Jean. Prisonnier sur sa petite île, Jean reçoit la révélation du retour de Jésus (1.3,4,7,8), dans une vision qui se présente comme un film à plusieurs séquences successives ou simultanées. Dans la perspective de ce retour, Christ demande à Jean d’écrire ce qu’il a vu « ce qui est, et ce qui va se produire ensuite (1.19). Chacune des lettres contient un message prophétique qui tient compte à la fois de « ce qui est » à l’époque de Jean sur les plans géographiques et spirituels pour ces églises, mais aussi de « ce qui va se produire » au fil du temps dans l’Eglise en général, qui prendra les divers aspects décrits sous les noms  des 7 lettres de cette séquence. Ces messages peuvent donc symboliser l’évolution de l’Eglise à travers le temps jusqu’au retour de Jésus.

L’église de Philadelphie, dont le nom signifie « Amour des frères »,  représenterait l’état de l’Eglise au 19è siècle, après celle de Sardes « le Reste » (17è-18è) et avant Laodicée, « Jugement du peuple » (20è et suivants), dernière église avant le retour de Jésus.

Que nous révèle cette sixième lettre sur son auteur et son destinataire ?

L’auteur se nomme lui-même « le Saint et le Véritable » : Jean(1.9) dit dans son Evangile que « Jésus était la véritable lumière », un peu plus loin, dans la lettre à Laodicée (Ap 3.14), il est l’Amen, le témoin fidèle et véritable, l’auteur de la création ». Dans Ap 19.11, le cavalier blanc au manteau rouge, s’appelle Fidèle et Véritable », et la première lettre de Jean affirme (5.20) que « nous savons que leFils de Dieu est venu, et qu’il nous a donné l’intelligence pour connaître celui qui est le Véritable ; et nous sommes dans le Véritable en son Fils Jésus-Christ. C’est lui le Dieu véritable et la vie éternelle.

Comme l’église du premier siècle où sont apparues plusieurs hérésies, celle du 19è a besoin de savoir que Christ est la Vérité, le seul « Saint »(= attribut divin Ap 4.8), au moment où se développent toutes les idéologies athées (spiritisme moderne, communisme, capitalisme, évolutionnisme transformiste, etc.) les déviations théologiques (ex dogme de l’Immaculée Conception de la Vierge en 1854, infaillibilité doctrinale du pape) et diverses apparitions de la Vierge (Lourdes, Fatima). Ce qu’écrit le Christ à son Eglise doit être considéré par elle avec la plus grande attention car Christ ne peut mentir ni cautionner le mensonge !

Sa seconde caractéristique est de détenir « la clé  de David » qui seule peut ouvrir et fermer. L’image est tirée de Esaïe 22.22 : la clé du palais royal était confiée à Eliakim. Il détenait ainsi le pouvoir d’en accorder ou refuser l’accès à quiconque pour y remplir une fonction ou approcher le roi David. Ainsi Christ détient le pouvoir suprême (Mat 28.18) d’ouvrir les cœurs à son Evangile, de protéger ceux qui sont dans son royaume des exactions ou attaques de l’Adversaire en l’empêchant d’y pénétrer par ruse ou violence ; personne d’autre n’a ce pouvoir, même si ses disciples ont reçu avec Pierre (Mat 16.19-20) les clés du royaume : par leur prédication de l’Evangile, ils sont en « odeur de vie ou de mort » pour leurs auditeurs ; ils leur ouvrent les portes du salut et de l’alliance avec Dieu. Mais celles-ci restent fermées malheureusement pour ceux qui refusent de passer par la Porte qu’est Jésus, et restent liés à leur péché.clef du Royaume.jpg

Dans notre texte, la clé de David reprend l’attribut du Christ au milieu des chandeliers (Ap 1.18) : « je détiens les clés de la mort et du séjour des morts » : par sa résurrection Jésus a vaincu la mort, et acquis la toute-puissance de ressusciter ses disciples. C’est un grand encouragement pour l’Eglise souffrante et persécutée. Christ reste maître même de la puissance de mort de l’Adversaire !

Il est de plus clairvoyant sur la situation de l’Eglise de Philadelphie (v 8a). Les œuvres qu’il connaît sont d’après la fin du verset, plus spirituelles que matérielles : malgré son peu de force (peu nombreuse, peu de moyens), elle est restée fidèle à la Parole de Dieu et elle a porté dignement grâce au fruit de l’Esprit en elle (Gal 5.22) le nom de Christ devant les hommes et leurs persécutions. L’Eglise du 19è siècle représentée sous le nom de l’église de Philadelphie, a trahi dans sa grande majorité la vérité de Christ. Une petite minorité s’attacha à l’étude des Ecritures et chercha à les mettre en pratique et les répandre par amour pour les populations ignorantes de la terre entière. A cette époque s’épanouirent les Sociétés bibliques et missionnaires qui traduisirent la Bible en de nombreuses langues et la diffusèrent hors de l’Occident (voir en Afrique l’œuvre de Livingstone par exemple). C’est l’époque de l’expansion de la Bonne Nouvelle « à toutes tribus, langues et peuples » d’Ap 14.6 ! On peut comprendre ainsi géographiquement « la porte ouverte » par Christ devant son Eglise (v 8b) pour lui faciliter sa mission.

Mais plus symboliquement et spirituellement, cette porte ouverte peut annoncer l’ouverture à la compréhension des prophéties relatives au retour de Jésus (v 11a). C’est au 19ème siècle en effet que l’intérêt s’éveille pour ces prophéties. William Miller, un agriculteur occupe ses longs jours d’hiver à étudier le livre de Daniel, que l’ange avait ordonné de tenir fermé et « scellé jusqu’au temps de la fin, où ceux qui auraient de l’intelligence comprendraient » (Dan 12.9). N’est-ce pas ce petit livre que Jean voit ouvert dans la main de l’ange, et qu’il doit manger  (Ap 10.2) ? Lorsqu’il l’a « avalé » le livre lui procure une grande joie suivie d’une grande amertume. William Miller en 1830, en étudiant (= mangeant) les prophéties de Daniel éprouva avec ceux qui le suivirent la grande joie de redécouvrir la vérité et la proximité du retour de Jésus en gloire. Il crut d’après le calcul des dates de Daniel 7-9, qu’elle était fixée en Octobre 1844. A l’échec de cette espérance la désillusion de ce petit groupe de croyants fut terrible. L’interprétation des prophéties datées fut revue et le symbolisme de la « purification du sanctuaire » fut sondé dans la Parole. C’est ainsi qu’apparut peu à peu le sens de l’œuvre spirituelle que Christ accomplissait pour les siens depuis son ascension.

Le plan du sanctuaire terrestre et les fêtes du rite juif préfiguraient toute l’œuvre de Christ et son déroulement dans le temps : (voir le schéma joint) le parvis représentait l’œuvre terrestre de Jésus (de l’incarnation à la mort et la résurrection) , le Lieu-Saint son œuvre spirituelle

quotidienne, schéma du symbolisme du sanctuaire.jpgpar l’Esprit, depuis son ascension dans et pour son Eglise (lumière de l’Esprit, nourriture de la Parole, intercession des prières). Une fois l’an, le grand sacrificateur entrait dans le Lieu Très-Saint, pour accomplir la « purification du sanctuaire », c. à d. éliminer symboliquement les péchés du peuple commis dans l’année écoulée, portés devant Dieu par le sang des victimes sacrifiées pour le pardon. En répandant le sang pur d’un bouc qui n’avait pas reçu l’imposition des mains (= sur qui les péchés n'avaient pas été transférés) le grand sacrificateur ce jour-là éliminait toute trace d’impureté dans le sanctuaire. Il préfigurait la dernière phase de l’œuvre spirituelle de Christ pour sa Maison, juste avant son retour : le jugement de son peuple (1 Pie 4.17), c’est à dire  le tri parmi ceux qui se réclament de son nom, pour rassembler ceux qui font partie de son royaume et les ressusciter à son retour. Ce jugement opère une purification, une libération définitive des accusations mensongères de Satan contre les enfants de Dieu, Christ les scellant de son Esprit et les reconnaissant comme siens.

La « porte ouverte » devant l’Eglise de Philadelphie représentait cette perspective nouvelle, cette ouverture sur la compréhension des prophéties de la fin et de l’œuvre de Jésus-Christ qui en 1844 est entré dans le Lieu Très Saint et a commencé le jugement de sa Maison. On retrouve cette « porte ouverte dans le ciel » au ch 4 de l’Apocalypse, par laquelle Jean « voit », la cour céleste qui s’est installée et procède  au jugement qui se déroule au temps de Laodicée sous la direction de l’Agneau Immolé (Ap 4-5).

Pour la première fois au v 9 de notre passage, apparaît la curieuse expression « la synagogue de Satan » où se réunissent ceux « qui se disent Juifs mais ne le sont pas, car ils mentent ». La synagogue, à défaut du Temple,  est le lieu où se rassemblent les Juifs le Sabbat. Au temps de l’apôtre Jean, les chrétiens en avaient été exclus, les Juifs refusant la doctrine de Jésus en se croyant les seuls élus de Dieu parce que circoncis dans la chair. En persécutant les chrétiens ils s’étaient rendus complices de l’adversaire de Dieu et leur prétention à être les seuls vrais croyants devenait mensongère. Au  19ème siècle, face au développement des Sociétés bibliques et missionnaires des églises protestantes de toutes dénominations, les églises catholiques et orthodoxes, qui se croyaient les seules véritables, s’alliaient  à leur insu avec l’Adversaire contre les Mouvements de la Réforme et du Réveil. Dans ce texte, Jésus promet à ces dernières d’être finalement reconnues comme ses enfants aimés de Dieu et persévérants dans la Parole. Il faut reconnaître que depuis cet essor de la propagation de la Parole, les églises catholiques et orthodoxes en sont venues à se pencher plus sérieusement sur les Ecritures, et à les divulguer elles-mêmes parmi leurs membres.

Au v 10, Jésus affirme que l’étude persévérante de la Parole, la recherche continue de la présence de Dieu dans sa vie, permettent au croyant de rester ferme dans les temps d’épreuve. Ce dernier mot peut être pris comme synonyme de « test » ou de « révélation ». En photographie, un cliché négatif doit passer dans un bain « révélateur », pour apparaître au positif. De même tout homme en passant dans « l’épreuve » va révéler ce qu’il a dans son cœur, sa vraie personnalité et ses vraies motivations. Voir les deux mères du jugement de Salomon (1 Rois 3.16-28) : face  à l’épée menaçant la vie de l’enfant, elles ont révélé leurs vrais sentiments pour lui. Il en sera de même pour chacun aux moments difficiles des temps de la fin : l’épreuve triera tous ceux qui se réclament du Fils, et tous les autres hommes ; elle déterminera les menteurs et les véridiques, ceux qui ont bâti sur le sable et ceux qui ont bâti sur le Roc (Mat 7.24-25), ceux qui tiennent fermes dans la foi et l’amour des autres (Mat 25.31-46).

Au cours de cette séquence des lettres aux Eglises, on perçoit une progression de plus en plus pressante de l’annonce du retour de Jésus : A Ephèse, il avertit « Je viendrai à toi » (2.5), à Smyrne, « Je te donnerai la couronne » : ce sont des futurs lointains. A Pergame, c’est un peu plus précis avec l’adverbe (encore assez flou) « je viendrai bientôt). A Thyatire est ajoutée une idée de durée : « Tenez fermes jusqu’à ce que je vienne ». Pour Sardes, la pression devient plus grande « Je viendrai comme un voleur et tu ne sauras pas quand je viendrai te surprendre » : la surprise inattendue peut se révéler très désagréable ! A Philadelphie l’annonce est au présent, équivalant à un futur proche. Enfin à Laodicée, la proximité est immédiate : « Je me tiens à la porte… ». L’Eglise de Philadelphie, avant-dernière étape de l’histoire de l’Eglise, a pris au sérieux cette annonce et a redécouvert la vérité biblique du retour en gloire de Christ, qu’elle a diffusée depuis dans le monde entier.

V 11 : L’image de la couronne est tirée du monde sportif où le vainqueur recevait une couronne de lauriers en signe de sa victoire. La vie du chrétien est donc comparée à une course où une lutte, dont le but ou l’enjeu est le royaume de Dieu (course =  Cor 9.24-26a ; Phi 3.14 ; Héb 12.1 ; lutte = 2 Cor 9.24-26a ; Eph 6.12 ; 1 Tim 1.18 ; 6.12 ; Héb 12.4 ; etc.). Pour remporter le prix dans ces deux sports comme dans la vie chrétienne, le « sportif » doit faire preuve de volonté, d’opiniâtreté dans l’effort, de fermeté dans l’objectif à atteindre, d’exercices pour acquérir l’endurance. N’est-ce pas là les qualités que Jésus réclame de ses disciples en les suppliant de « veiller et prier » pour résister dans l’épreuve (Luc 22.46 ; Marc 14.38). A la fidélité de Dieu qui promet de le garder dans l’épreuve, répond la fidélité du disciple qui veille, prie et s’appuie sur la Parole.

Dans le temple spirituel de Dieu que constitue l’Eglise, le croyant fidèle aura la place d’honneur d’une colonne qui soutient le bâtiment (Es 22.23-24). Trois noms seront inscrits sur son front, donc lisibles de tous : le nom de Dieu, Père de Jésus, créateur qui reconnaît le croyant comme son enfant, le nom de la cité spirituelle de Dieu dont il fait partie comme citoyen, le nom nouveau de Jésus dont il se réclame : il est nouveau, car c’est Jésus-Christ dans sa gloire qui le lui donne. La répétition (4 fois) du « nom de mon Dieu » dans ce verset, confère à la promesse de Jésus une intimité et une assurance pleines de consolation pour le chrétien éprouvé qui compte sur la Parole « plus que les sentinelles sur le matin » (Ps 130.6).

La lettre se termine sur le même conseil avertisseur que les six autres lettres : l’Eglise à travers les siècles est invitée à écouter et regarder à Jésus, qui se tient à la porte du cœur et du Royaume, et qui revient bientôt !

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-       Contre qui ou quoi ai-je à lutter dans ma vie de foi ?

-       Quelle place tient la Parole de Dieu dans mes choix de vie et mes espérances ?

-       Quelle porte Christ a-t-il ouverte devant moi ? L’ai-je vue et franchie ? Qu’est-ce qui me retient aveugle et immobile devant cette porte ?

-       Comment ma vie révèle-t-elle le nom de celui que je sers et attend avec impatience ?

-       Quelle image de Dieu se reflète en moi dans l’épreuve ?

-       Quelle promesse de ce texte puis-je m’approprier ?