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21/09/2018

Etude n°13 Voyage vers Rome, Actes 28 (29 09 18)

Etude n°13 Voyage vers Rome, Actes 28 (29 09 18)

Paul prêchait le royaume de Dieu et enseignait ce qui concerne le Seigneur Jésus-Christ en toute assurance et sans empêchement. (Ac 28.31)

 

Première partie : Actes 28.1-16 

Observons

Contexte

Paul, bien que prisonnier, a contribué au salut de l’équipage et des passagers du bateau qui le menait de Césarée à Rome, et qui s’est fracassé dans la tempête sur les rochers de Malte.

TextePaul et la vipère à Malte Laurent_de_La_Hyre (1606-1656)'.jpg

Plan

1- v 1-6 : Paul et la vipère sur la plage (Laurent de La Hyre 1606-1656)

2- v 7-10 : Paul et les Maltais

3- v 11-16 : Paul sur la route de Rome.

A remarquer

1- Les attitudes et les réactions opposées des Maltais et de Paul face à la situation :

            Les Maltais : bienveillance peu commune, accueil près d’un feu,

                                   jugement hâtif et superstitieux : Paul = meurtrier puni par Justice

                                   attente anxieuse et revirement d’opinion : Paul = un dieu.

            Paul :             collabore au feu et se fait mordre par le serpent

                                   secoue la bête sans éprouver de mal.

2- Les attitudes des uns et de l’autre dans l’île :

Les Maltais : accueil aimable du principal notable, (v 7)

en parallèle avec les honneurs et la fourniture de vivres (v 10).

Paul : au centre des parallèles, prie, impose les mains et guérit les malades.

3- Les péripéties lentes et pénibles du voyage vers Rome (v 11-13) et les conditions particulières d’installation à Rome (v 16), encadrent la rencontre réconfortante de Paul avec les frères d’Italie (v 14-15).

 

Comprenons

Contexte

Paul est âgé. Il a souffert de deux ans de captivité à Césarée, puis d’un voyage maritime mouvementé en hiver et d’un naufrage. Dans toutes ces épreuves, il est resté un exemple de confiance inébranlable en Dieu, d’assurance en ses promesses, d’attention aux besoins des autres, d’abnégation pour encourager et sauver les autres. Sa prédiction (27.24-26) vient de se réaliser : ils ont tous échoué sur une île, et apprennent avec soulagement que c’est Malte : ils ne sont plus très éloignés de leur but.

 

Texte

1- On appelait Barbares tous ceux qui ne parlaient pas latin ou grec. Les Maltais d’origine phénicienne et carthaginoise avaient une langue assez différente des autres. Ils manifestent une humanité peu commune envers des étrangers naufragés.

Paul sur la plage, aurait pu se reposer et se laisser soigner par ces barbares aimables. Il cherche au contraire à se rendre utile et prévenant, en contribuant à alimenter le feu qui les réchauffe. L’apparition de la vipère ne semble pas l’émouvoir, il doit se rappeler les promesses de Jésus (Marc 16.18) et garde son calme. La vipère ne lui fait aucun mal !

La réaction des Maltais à cet événement extraordinaire est typique de la versatilité populaire : devant la vipère attachée au poing de Paul, ils tirent la conclusion immédiate de sa culpabilité punie par la « divinité Justice ». Puis après une attente anxieuse mais vaine d’une mort considérée comme certaine (verbe au passé), ils passent à l’autre extrême, la vénération superstitieuse  de Paul comme un dieu incarné. Les phénomènes miraculeux ne peuvent provoquer la foi chez des gens ignorants de Dieu, mais ils attirent leur attention pour les ouvrir à la Bonne Nouvelle du salut. Ce qui est arrivé à Paul représente symboliquement l’œuvre de salut de Christ pour eux., mordus par le serpent Satan.

2- Frappé par ce miracle et peut-être le récit du centenier, le principal notable de l’île reçoit Paul et ses compagnons (nous). En reconnaissance de cette amabilité, Paul veille au bien-être de la famille de son hôte. Sa prière et son imposition des mains sur le père de Publius et sur les malades de l’île sont une prédication de Jésus-Christ rendue plus puissante par les guérisons. Paul mit son séjour de trois mois à profit non seulement pour guérir mais aussi pour prêcher. En retour les Maltais le comblèrent d’honneurs et de libéralités pour la suite de son voyage. Le témoignage bienfaisant du chrétien est en bénédiction pour tous : récepteurs et émetteur du témoignage !

3- La dernière partie du voyage vers Rome est lente et difficile. Au passage du détroit de Messine, on tombe de Charybde en Scylla, du tourbillon au récif ! De plus, Paul était dans l’incertitude de son avenir, il ne connaissait pas les Eglises italiennes et ne savait pas l’accueil qu’elles lui réserveraient. Aussi est-il réconforté par l’hospitalité des frères de Pouzzoles et l’arrivée à sa rencontre de ceux de Rome, venus au-devant de lui jusqu’à 64 et 49 km ! Paul reconnaît dans cette fraternité une grâce et un encouragement de Dieu sur sa route de prisonnier en attente de son jugement.

Le témoignage favorable du centenier lui permit aussi d’avoir à Rome l’autorisation de n’être pas emprisonné dans la forteresse, mais d’attendre son jugement en résidence surveillée, de sorte qu’il garda la liberté de témoigner de Jésus à ses visiteurs.

Le témoignage concordant de la vie et des paroles de Paul fut le moyen pour les païens de connaître la vérité du salut en Jésus-Christ, et pour le témoin fidèle de bénéficier d’attentions bienveillantes et réconfortantes qui lui permirent de persévérer dans la prédication de la parole.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Le témoignage que je porte par mes attitudes et mes paroles dispose-t-il les spectateurs et auditeurs à prêter attention, et à reconnaître l’amour de Dieu pour eux.

- L’esprit de fraternité et d’hospitalité est-il présent dans mon Eglise ? Comment puis-je le rendre plus visible et plus efficace ?

- Quelle est mon attitude et mon état d’esprit envers le pasteur et les anciens de mon église ? Suis-je pour eux un encouragement et un collaborateur dans la propagation de la Bonne Nouvelle ?

-Ai-je conscience de ma responsabilité personnelle dans la proclamation du salut et dans les bénédictions qui en découlent pour les autres et pour moi ? 

- Qu’est-ce qui doit changer dans ma façon d’être et de faire pour devenir un témoin fidèle et heureux du salut en Jésus-Christ ?

 

Actes 28.17-31

Observons

Contexte

Paul est enfin arrivé à Rome pour y être jugé par l’empereur à qui il avait fait appel, pour éviter d’être assassiné par les Juifs de Jérusalem. Il est mis en résidence surveillée (v 16b) sans doute encore avec une chaîne (v 20)Paul prêche à Rome.jpg

Texte

Plan

            A v 17a :        Convocation par Paul des Juifs de Rome

            B v 17b-22 : Dialogue entre Paul et les Juifs sur la situation

            C v 23 :                      Témoignage de Paul

            B’ v 24-29 :    Dernier avertissement aux Juifs incrédules

            A’ v 30-31 :    Ministère de Paul à Rome.

 

On remarque

A- L’initiative de Paul vers les Juifs, trois jours après son installation.

B- 1) Le vocabulaire exprimant la solidarité de Paul avec les Juifs : frères, nos pères, sans intention d’accuser ma nation.

     2) Le parallélisme entre la calme justification de Paul (v 17b-19) et la réponse modérée et prudente des Juifs (v 21-22), pour mettre en valeur au centre, le motif d’emprisonnement de Paul : l’espérance d’Israël.

C- Le témoignage de Paul placé au centre du texte, les conditions de lieux et de durée (un jour fixé dans son logis // du matin au soir) encadrant le contenu du message (Royaume de Dieu, selon Moïse et les prophètes, ce qui concerne Jésus).

B’- 1) Les réactions divergentes au message de Paul (v 24-25 // 29) encadrent le dernier avertissement de Paul aux Juifs incrédules.

      2) Les paroles du prophète Esaïe sont encadrées des mentions du Saint Esprit parlant aux pères (v 25b), et du salut de Dieu envoyé aux païens (v 28).

      3) Les répétitions en parallèles dans la citation d’Esaïe opposent l’ouïe et la vue physiques (v 26) à la volonté délibérée de ne pas les utiliser (v 27b,c), qui a pour conséquence l’insensibilité du cœur (27a), l’incompréhension du cœur (27d), et la résistance au salut (27e).

A’- Les circonstances du témoignage : 2 ans, à son domicile (30a) // avec assurance et sans empêchement (31b), pour encadrer le message : Royaume de Dieu, Seigneur Jésus-Christ.

Chaque partie met en valeur le témoignage de Paul sur Dieu, sur Jésus, ou sur les paroles prophétiques inspirées de l’Esprit, en l’encadrant par les circonstances.

 

Comprenons

A- Paul ne perd aucun instant pour témoigner de sa foi. Trois jours après son arrivée, il convoque lui-même les Juifs, dans sa résidence surveillée.

B- Il explique, sans amertume contre son peuple, les circonstances de sa captivité, en mentionnant son innocence civile, pour faire ressortir le motif spirituel et théologique de son arrestation : l’espérance messianique des Juifs. Il éveille ainsi la curiosité des Juifs de Rome. Paul et les Juifs se montrent prudents et ne se lancent pas aussitôt dans un débat théologique qui aurait pu provoquer trop tôt la contradiction et la division.

C- Au rendez-vous pris, le nombre des auditeurs juifs semble avoir augmenté (selon certaines traductions). Paul en profite pour exposer son témoignage avec zèle du matin au soir !

Son témoignage, selon son habitude s’adresse d’abord aux Juifs, à qui il démontre par les Ecritures que Jésus est le Messie.

B’- Ce n’est qu’après le refus de certains qu’il se tourne vers les païens. Aux Juifs incrédules il rappelle les prophéties inspirées de l’Esprit sur leur endurcissement. Il les interpelle ainsi violemment sur leur inconséquence : eux qui font profession de foi dans les prophètes, ne comprennent pas qu’ils sont en train de vivre la réalisation de ces prophéties, et de provoquer par leur endurcissement et leur refus, l’annonce du salut aux païens mieux disposés à écouter (Mt 21.42-43). Paul cherche à ébranler leur conscience et à les amener à reconnaître la vérité de son message.

A’- Sa résidence forcée n’est pas une raison pour se taire. Au contraire, il en profite pour annoncer librement le salut en Jésus-Christ à tous ceux qui sont disposés à lui rendre visite et à l’écouter. Paul supportait la captivité avec force et sérénité. Elle ne diminuait en rien son activité de témoin. Les circonstances extérieures n’influaient en rien ni sur son moral, ni sur son témoignage. Il savait s’oublier au profit du Seigneur seul.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Quel poids ont les circonstances sur mon moral, mon activité, et mon témoignage ? Pourquoi suis-je perturbé par elles ? Comment y remédier ?

- Suis-je suffisamment ouvert aux attentes spirituelles de mon entourage pour saisir les occasions de leur annoncer le salut en Jésus-Christ ?

- Mon foyer et mon Église sont-ils des lieux de témoignage de l’amour, la joie et la paix que l’on trouve en Jésus-Christ ? Que puis-je faire pour contribuer à créer le climat favorable à ce témoignage ?

- Témoigner signifie-t-il seulement, pour moi et mon Église, parler, enseigner, donner des conférences ou des études bibliques ? Quelle autre forme de témoignage nous montre l’exemple de Paul à la fin du livre des Actes ?

08:00 Publié dans Actes | Lien permanent | Commentaires (0)

14/09/2018

Étude n°12 Paul prisonnier à Césarée Actes 24 à 26 (22 09 18)

Étude n°12 Paul prisonnier à Césarée Actes 24 à 26 (22 09 18)

« Paul répondit : Que ce soit pour un peu ou pour beaucoup, plaise à Dieu que non seulement toi, mais encore tous ceux qui m’écoutent aujourd’hui, vous deveniez tel que je suis, moi, à l’exception de ces chaînes ! » (Act 26.29)

 

Observons  paul-devant agrippa et Festus.jpg

24.1-21 : - Quels sont les arguments des deux partis en présence de Felix ?

- Comment Paul arrive-t-il à présenter un argument théologique ? Pourquoi ?

V 22-27 : Comment Felix agit-il envers Paul ?  Qu’est-ce qui lui fait couper court à l’entretien ?

25.1-12 - Quelle ruse a tenté Festus pour se débarrasser de Paul ? Comment celui-ci a-t-il paré cette ruse ?

- v 13-27 : Comment Festus présente-t-il l’affaire à Agrippa ? Pourquoi ?

26.1-32 : Comment Paul présente-t-il son affaire à Agrippa ? Quel témoignage lui rend-il ? Sur quel ton se défend-il ? Pourquoi ?  Avec quel résultat ?

 

Comprenons

La captivité à Césarée.

Pour échapper à la colère des Juifs et à leur complot contre lui, Paul a été conduit à Césarée, où réside le gouverneur romain. Le commandant a donc porté l’affaire de ce Juif romain devant ses supérieurs hiérarchiques, pour lui sauver la vie. Les Juifs de Jérusalem vont à Césarée pour continuer à l’accuser.

Devant les Juifs et le gouverneur Felix, Paul se défend avec les mêmes arguments que devant le Grand Conseil : il rappelle sa non-violence, sa foi en la résurrection, sa droiture de vie. En répétant deux fois (v 15,21) son espérance de la résurrection, il en fait le centre du débat qui l’oppose aux Juifs. Paul confesse sa foi comme étant l’aboutissement et l’accomplissement parfait de la loi et des prophètes (24.14). La persécution des Juifs à son égard est en pleine contradiction avec la foi qu’ils professent et est totalement injustifiée. Paul lance à ses accusateurs un véritable défi de prouver leurs accusations, qu’ils ne peuvent pas relever (23.20-21).

Felix (v 22) exerçait depuis 7 ans sa charge de gouverneur et était au courant des querelles que les Juifs cherchaient aux chrétiens devenus nombreux jusqu’à Césarée même (Actes 21.8 et suivants). En politique habile, il ne veut ni condamner Paul qui est citoyen romain, ni le relâcher de peur de l’irritation des Juifs et de leur complot contre Paul ; il ajourne donc sous un faux prétexte, car Lysias ne pouvait pas lui donner d’autres renseignements sur l’affaire. Felix retient Paul prisonnier en allégeant les conditions d’incarcération.

Drusille était Juive, fille d’Hérode Agrippa I, dont la mort est racontée par Luc en Actes 12.20-23. Felix l’avait  enlevée à son mari pour en faire sa troisième femme !

Devant eux, Paul n’hésite pas à parler de sa foi et des conséquences sur la vie : la droiture, la maîtrise de soi, la responsabilité de ses actes devant un Juge. Il parle de justice à celui dont la vie est remplie d’injustice, de tempérance à ceux qui n’ont pas maîtrisé leurs passions, de jugement à un gouverneur romain qui se croyait au-dessus de tout jugement, et avait pouvoir de mort sur lui !

Felix, effrayé, congédie celui qui trouble sa conscience ; il révèle sa bassesse et sa cupidité en le retenant prisonnier encore deux ans, dans l’espoir d’une rançon et pour s’assurer la bienveillance des Juifs, alors qu’il devrait rendre compte de son administration devant l’empereur ! Ce fut un calcul vain, car il fut accusé à Rome par les Juifs pour ses malversations, et ne dut sa vie qu’à l’intervention de son frère Pallas, le favori de Néron.

Les deux ans de captivité à Césarée (58.60) furent longs pour le bouillant apôtre. Ils permirent à Luc qui était resté auprès de lui, de récolter les témoignages des disciples et de la mère de Jésus sur la vie et l’enseignement du Christ, et de jeter ainsi les bases de son Evangile.

L’appel à l’empereur

Avec Festus, le successeur de Felix, venu à Jérusalem pour se faire présenter les autorités juives, les Juifs reprennent espoir d’obtenir gain de cause contre Paul. Ils demandent comme une faveur la livraison de Paul qu’on leur avait refusée jusque-là. Ils se proposaient de le tuer sur la route de Jérusalem. Festus inspiré par les principes du droit romain, refuse de livrer un accusé qui n’a pas pu se défendre devant ses accusateurs (25.16). Les Juifs vont donc à Césarée renouveler leurs griefs, que Paul réfute (v 8) en réclamant des preuves impossibles à fournir (v 7). Les Juifs avaient ajouté une accusation politique de lèse-majesté, qui aurait pu être grave pour Paul, si Festus l’avait crue vraie.

Débutant dans son administration, Festus ne voulait pas se mettre à dos les Juifs, il leur propose donc pour leur faire plaisir de renvoyer Paul devant leur tribunal, tout en sachant, par ailleurs, que c’était inacceptable pour Paul. On ne pouvait renvoyer un citoyen romain devant un tribunal inférieur, s’il avait déjà comparu devant le tribunal supérieur.

Paul en effet, reconnaît à Festus l’autorité de la justice impériale dont il dépend. Il faut que ce soit une autorité romaine qui le juge, car il est innocent vis-à-vis des Juifs, dont il récuse la juridiction, et s’il est coupable à l’égard de l’empereur, il faut le prouver devant lui, et non devant un tribunal juif auquel il serait livré par faveur contrairement au droit romain. Paul donne une leçon de justice à Festus ! Festus ne pouvait que s’incliner, les motifs invoqués étant suffisamment solides.

L’appel de Paul à l’empereur avec tant d’assurance s’appuie sur la promesse du Seigneur (23.11).  Au milieu de ses tribulations, le Seigneur avait encouragé son serviteur en lui annonçant dans une vision, l’objectif qu’il visait : l’envoyer témoigner à Rome, comme Paul le désirait depuis longtemps (19.21 ; Rm 15.23).

Devant Agrippa

Festus fait comparaître Paul devant le roi juif Agrippa et sa sœur Bérénice, pour qu’ils l’éclairent sur cette affaire essentiellement juive. Devant ce roi juif, Paul rappelle sa foi dans les promesses divines de résurrection, et il raconte la vision qui a bouleversé sa vie.

Hérode Agrippa II, fils de celui dont la mort subite a déjà été racontée (12.20-23), était frère de Drusille et de Bérénice. Celle-ci vivait alors avec lui, parce qu’elle s’était séparée de son mari. Bérénice fut rendue célèbre plus tard comme favorite du général Titus qui s’empara de Jérusalem en 70 avant de devenir empereur de Rome.

Festus, avec une superbe indifférence pour la foi de Paul en Jésus,  présente à Agrippa, le dernier roi juif, la situation de Paul. Elle est embarrassante pour lui romain, parce qu’il ne connaît rien des croyances religieuses juives, et ne sait quel motif invoquer pour son arrestation, dans son rapport à l’empereur. Il demande donc son avis à ce roi juif (25.26). L’aide d’Agrippa, versé aussi bien dans les questions religieuses que dans les questions politiques, lui semblait précieuse.

La défense de Paul

Paul sait que c’est la dernière fois avant son départ pour Rome, qu’il a l’occasion de proclamer l’Evangile devant les autorités de son peuple, dans son pays. Il se justifie des accusations contre lui, en rappelant sa vie et sa foi de Juif pharisien (26. 2-11), la contradiction de ses accusateurs qui partagent la même foi que lui dans la résurrection des morts (v 7-8).

Paul en profite pour faire pénétrer la vérité divine dans les cœurs, en racontant sa conversion et sa vocation, véritables grâces faites à ce persécuteur cruel et acharné qu’il était.

Dans le troisième récit de sa conversion,  nous trouvons deux détails originaux :

- Dieu lui a parlé en araméen, langue juive de l’époque. Paul dit cela parce que lui-même devant cette assemblée mixte, parle en grec, la langue commune du bassin méditerranéen, et il traduit les paroles de la voix divine. Ce détail montre la réalité de l’événement dont Paul n’a rien oublié.

- Les paroles de Jésus : « Il te serait dur de regimber contre les aiguillons », sont une expression grecque et juive, qui s’applique à l’expérience de Paul. Les bœufs sont stimulés à marcher par un aiguillon, une pointe de fer au bout du long bâton de leur bouvier. Si l’animal résiste, le bouvier enfonce l’aiguillon dans la chair et le blesse. Si Paul avait résisté à l’appel du Maître, s’était révolté contre la vérité et sa propre conscience, il aurait fait l’expérience de la souffrance morale et spirituelle qui conduit soit à une soumission forcée, que ne désire pas Dieu, soit à la mort spirituelle, séparation totale de Dieu. On peut en voir une manifestation dans le malaise profond et l’angoisse de ceux qui sont travaillés par leur conscience parce qu’ils ont renié Dieu.

 

Paul devant Agrippa, Bérénice et Festus.jpg

La fin du discours de Paul (26.19-23)

Paul s’adresse directement à la conscience du roi : il invite le roi à suivre son exemple : à ne pas résister à la révélation, à se repentir, à se tourner vers Dieu et à agir en conséquence (v 20), à trouver du secours auprès de Dieu qui lui a permis de vivre jusque-là malgré les embûches des Juifs, et de témoigner des souffrances et de la résurrection de Jésus pour le salut des nations.

Festus dépité de ne rien comprendre à ces vérités spirituelles étrangères à son paganisme, et irrité de ne pas être plus éclairé sur le cas de Paul, attribue à une exaltation d’esprit les paroles pleines d’ardeur de Paul.

Le calme respectueux de la réponse de Paul contredit cette accusation de folie, que Paul sait normale de la part de ceux qui ne croient pas (1 Co 1.23).

Paul en appelle au jugement d’Agrippa qui comme Juif devait connaître les Écritures et l’histoire de Jésus qui ne s’est pas passée « en cachette et dans un coin »(v 26). Puis il cherche à l’obliger à prendre parti par une question directe sur sa foi.

Agrippa répond avec ironie et gêne pour éluder la question. Il semble reconnaître la force de persuasion de Paul, son émotion au récit de l’apôtre, et en même temps manifeste une réaction d’orgueil : lui le roi, il ne peut pas se laisser persuader par un prisonnier, et devenir chrétien !

Paul dans son ardeur pour le salut des autres, formule le vœu émouvant que non seulement le roi mais toute l’assistance lui ressemblent, en dehors de ses chaînes, bien sûr !  Il ne perd ni le sens d’à-propos, ni la conscience du lieu et des circonstances, ni son objectif d’offrir le salut à tous !

Le brusque refus d’Agrippa, qui veut cacher l’impression que lui fait Paul, s’accompagne toutefois de l’avis que Festus attendait de lui : il proclame l’innocence de Paul « qui aurait pu être relâché, s’il n’en avait pas appelé à l’empereur ». (v 32)

Telle fut la conclusion de ce dernier appel au salut lancé par Paul aux autorités de son peuple dans son pays. L’ultime appel aux Juifs aura lieu à Rome, à l’arrivée de l’apôtre dans la cité impériale. (ch 28)

Ces différentes comparutions de Paul devant les autorités religieuses et politiques, montrent comment l’Esprit remplit la promesse de Jésus exprimée dans le verset de Matthieu 10.19-20, pour tous ceux qui se confient en Dieu et témoignent de lui.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • De quoi témoignerais-je devant les autorités si les circonstances le demandaient ? Sur quelle expérience de foi ma vie est-elle fondée ?
  • Comment rester ouvert à l’Esprit dans les difficultés que ma foi peut entraîner de la part des autorités civiles ?
  • De quels fruits de l’Esprit Paul a-t-il fait preuve, et me donne-t-il l’exemple ?

08:00 Publié dans Actes | Lien permanent | Commentaires (0)