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05/09/2014

Étude n°11 : Le sabbat, Marc 2.23 à 3.6 (13 09 14)

 

 

« Le sabbat a été fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat, de sorte que le Fils de l’Homme est maître même du sabbat » Marc 2.27-28.

Polyptique de Monbéliard 16è, les épis mangés le sabbatépis mangés sabbat.jpg

Observons Marc 2.23 à 3.6

Deux parties distinctes à propos du Sabbat :

A : 2.23-28 : premier conflit à propos du sabbat : les épis arrachés :

a)     23-24 : Les Pharisiens scandalisés

b)     25-26 : Réponse de Jésus : David a enfreint la loi

c)      27-28 : Le Fils de l’homme est maître du sabbat

B : 3.1-6 : second conflit à propos du sabbat : la guérison de l’homme à la main sèche

a)     1-2 : malade dans la synagogue, les pharisiens épient Jésus

b)     3-5 : Question de Jésus sur le sabbat et guérison

c)         6 : Alliance contre Jésus

Questions d’observation :

A- 2.23-28 

- Où se situe la première scène, avec quels personnages ? (2.1)Qu’est-ce que les Pharisiens interdisaient de faire le sabbat ? Pourquoi ? (2.2)

- Quelle est la transgression de David et ses gens ? Au nom de quoi transgressent-ils la loi ? Qu’avaient de « sacré » les pains de proposition ?

- Qu’en conclut Jésus sur le geste de ses disciples ? Que met-il au dessus de la loi du repos de sabbat?

- Pourquoi se déclare-t-il maître du sabbat (v 28) ?

B- 3.1-6 

- Où se situe la seconde scène ? Quels en sont les personnages ?

- Qu’y a-t-il de curieux dans la présence d’un malade dans la synagogue ? Qu’est-ce que cela signifie sur cet homme ? De quoi souffre-t-il ? Quel symbole peut-on y voir ?

- Quelles sont les attitudes et les intentions des Pharisiens (v2)

- Que révèle l’ordre de Jésus au malade sur ses intentions profondes ? v 3

- Pourquoi la question posée aux Pharisiens ne rencontre-t-elle pas de réponse ?

- Quels sentiments agitent Jésus ?  Comment les expliquer ?

- Que rétablit Jésus en guérissant l’homme ? Que veut-il enseigner aux Pharisiens ?

- Observez la progression de l’hostilité contre Jésus dans ces deux passages ? - Quelles sont les forces et les enjeux opposés dans ces récits de guérisons.?

 

Comprenons :

a) Les épis arrachés

La scène champêtre décrit l’attitude naturelle et pleine de liberté des disciples qui sur la route éprouvent de la faim, et se servent dans ce que la nature leur offre. Le silence de Jésus sur ce geste semble sinon une approbation, du moins de l’indulgence envers ceux dont il connaît le besoin.  Il va se servir de cet épisode de leur vie courante pour enseigner le sens réel du sabbat.

Les pharisiens sont scandalisés par ce geste, non pas qu’il soit un vol du bien d’autrui (Dt 23.26), mais parce qu’ils l’assimilaient à un travail, une moisson interdite par la loi mosaïque (Dt 34.21 ; Ex 16.26-28). Jésus et ses disciples leur semblaient non seulement enfreindre la loi, mais surtout se mettre au-dessus de la loi de Moïse. C’est pourquoi Jésus va se référer à l’exemple de  David, futur roi au moment où il se permit d’utiliser les pains consacrés, destinés aux seuls sacrificateurs, pour satisfaire un besoin vital pour lui et sa troupe. En prenant cet exemple, Jésus ne veut pas en faire un cas de jurisprudence, pour justifier un acte répréhensible selon la loi. En déclarant que le sabbat n’a pas d’autre fin que le bien (physique et spirituel) de l’homme, il veut faire comprendre que l’homme n’est pas soumis à une loi cérémonielle, aveugle et inhumaine. De plus Jésus rappelle l’histoire de David parce qu’il est de sa lignée. Ainsi, en tant qu’homme, de lignée royale, et en tant que Fils de Dieu,  il peut se déclarer maître du sabbat.  En se nommant le Fils de l’homme  il fait allusion à Daniel 7.13 : il est l’homme par lequel se fera le jugement, le Messie qui a autorité sur les lois que Dieu a établies pour le bien-être de l’homme. Il n’abolit pas la loi mais l’accomplit parfaitement.

Jésus nous place devant le choix entre l’observation d’un rite cérémoniel qui asservit et la préservation  du bien-être vital de l’homme (Mt 12.7) : « Je veux la miséricorde et non le sacrifice ». Jésus interprète la loi selon l’esprit de cette loi, et non la lettre. Le sabbat est fait pour le bien, le repos, le développement intérieur, la guérison physique et spirituelle de chacun.

Les épis pourraient être aussi le symbole d’une nourriture spirituelle que les disciples n’ont pas reçue dans l’enseignement légaliste et la pratique conventionnelle des pharisiens de la synagogue, et qu’ils trouvent librement dans l’œuvre du Créateur  et dans la présence compatissante de Jésus.

 

b) La guérison de l’homme à la main sèche (Polyptique de Montbéliard, 16è)Guérison homme main sèche.jpg

Cet épisode illustre le même principe que celui des épis : le sabbat est un jour de guérison. Il nous libère de ce qui nous dessèche par manque d’amour ou par culpabilisation, et de ce qui nous empêche d’agir ou simplement de vivre selon le plan de Dieu, libérés de l’emprise du péché. Normalement un malade n’avait pas à pénétrer dans le temple, ou même la synagogue. Sa main sèche ou paralysée, symbolise son incapacité à agir librement, comme tout le peuple soumis à l’autorité sans cœur des Pharisiens, paralysé par une culpabilisation permanente de leur part. L’homme à la main sèche vient chercher du réconfort malgré tout, et ne trouve de la part des pharisiens que le rejet et l’indifférence à ses besoins.  Ils  désirent par-dessus tout  coincer Jésus sur son respect ou non de la loi du Sabbat. Jésus en répondant aux attentes du malade, donne une leçon de miséricorde aux pharisiens endurcis. Il annonce aussi le sens de sa mission, et insiste sur la valeur du sabbat dans cette œuvre de Dieu parmi les hommes.

Sa question toute rhétorique, puisqu’il en connaît la réponse, veut placer les pharisiens devant une évidence incontestable : s’il n’est pas permis de faire le bien le jour du sabbat, négliger le bien qu’on peut faire, ce serait faire le mal, pécher et même tuer, selon le principe que rappellera Jacques (4.17) : « si quelqu’un sait faire le bien et ne le fait pas, il commet un péché ». La loi demandant de sanctifier le sabbat, on ne peut le sanctifier que par un acte de salut, de guérison, de miséricorde envers le malheureux. En même temps, Jésus dénonce subtilement l’hypocrisie des Pharisiens, qui prétendent observer correctement le sabbat, tout en nourrissant ce jour-là des accusations et des projets de meurtre contre Jésus (v 6).

Cette liberté d’action de Jésus est insupportable aux responsables de tous bords, dérangés dans l’exercice de leur pouvoir religieux et politique sur les autres. De simples observateurs hostiles, ils deviennent des comploteurs meurtriers (Mc 12.13). Ils s’allient aux Hérodiens, Juifs favorables à la dynastie régnante des Hérodes, soutenus par les Romains, et occupant sans doute des postes importants.

 

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-          Qu’est-ce qui fait autorité dans ma vie et dans celle de l’Église ? Mes désirs, mes opinions personnelles, les principes, les règlements, la Parole de miséricorde et de liberté ? Comment cela se traduit-il dans mes relations à l’Église, à la maison, et au-dehors ?

 

-          Le sabbat est-il un jour de libération pour moi et pour les autres ? Quel y est mon état d’esprit, quelles pensées m’habitent pendant cette journée ?

 

-          De quoi ai-je besoin d’être libéré ou guéri aujourd’hui ? De quelle libération aussi mon voisin a-t-il besoin de ma part ?

 

- De quel œil est-ce que je regarde le frère ou la sœur qui n’observe pas le sabbat comme moi ou comme l’Église le demande ?  Le considéré-je comme « perdu » ? De quel droit ?

 

22/03/2013

Etude n°13 : Création et Re-création Ap 21.1-8 ; 22.1-5 (30 03 13)


« Nous attendons selon sa promesse de nouveaux cieux et une nouvelle terre où la justice  habitera » 2 Pi 3.13

(Tableau moderne de la Jérusalem céleste)Jérusalem céleste moderne.jpg

 

Observons Ap 21.1-8

Contexte

Les derniers jugements se sont achevés avec la disparition de Satan et de ses disciples, après les mille ans. La sixième séquence du livre, celle des jugements commencés au chapitre 17 se termine sur le tableau du sort réservé aux élus pour l’éternité 21.1-8.

Le texte

Du verset 1 à 5 nous avons une construction en parallélisme concentrique :

A :v 1- Renouveau de l’univers

B : v 2- Descente du ciel de la Nouvelle Jérusalem

C : v 3- Dieu au milieu de son peuple

B’ : v 4- Les premières choses ont disparu

A’ : v 5- Renouvellement de toutes choses

Les versets  6 à 8 marquent la conclusion de la séquence des jugements :

V 6 : Dernière décision du Christ

V 7 : Héritage du vainqueur

V 8 : Seconde mort pour les exclus du royaume

 

Observons Ap 22.1-5

Contexte

La septième séquence du livre (21.9-22.5) décrit la Nouvelle Jérusalem (Illustration : La Jérusalem terrestre et la Jérusalem céleste 15ème siècle)

TexteJérusalem, évolution Miniature 15è.jpg

V 1 Le fleuve d’eau vive

V 2 : l’arbre de vie

V 3-4 : Service de Dieu et de l’Agneau

V 5 : Lumière de Dieu sur ses serviteurs.

 

Comprenons

 

Tandis qu’est fixé le sort éternel des impies, on pourrait se demander ce que sera celui des élus. Le début du chapitre 21 répond à cette question.

Ce passage est inclus dans la section des jugements, car il précise le sort éternel des élus et des impénitents. En effet, notre texte se termine par l’identification de ces impénitents et par la précision de leur sort : la seconde mort (v 8). Pour la 3ème fois cette vérité divine, énoncée auparavant, est certifiée (20. 6, 14).

 

v 1 : Après les mille ans, il y aura « un nouveau ciel et une nouvelle terre... où la mer ne sera plus ». Inutile de s’imaginer ce monde ! Il appartiendra à une toute autre économie, où l’agitation des peuples, symbolisée par la mer (Es 57.20 ; Jér 51.42), n’aura plus lieu d’être.

 

v 2 : Le peuple de Dieu, enlevé au ciel pour la durée des mille ans, descendra vivre sur la terre. Cette ascension et la descente qui suit symbolisent l’établissement d’un peuple spirituel, guidé par l’Esprit de Dieu et non par ses passions charnelles, dans une terre entièrement renouvelée, semblable à ce que projetait le Créateur avec le jardin d’Eden. L’union avec le Christ de ce peuple empli de l'Esprit sera complète, et  c’est à ce moment là que sera consommé le mariage de l’Agneau avec son Epouse, comme le précise le verset 3 : «  Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux ». Le tabernacle, c’était la « tente de la rencontre », la « maison » où désormais Dieu vivra avec les siens, sans aucun obstacle douloureux à la communion (v 4). Là encore évitons de trop matérialiser cette « maison de Dieu ». C’est une image qui insiste sur l’intimité des relations entre le Père et ses enfants, et au sein de la famille de Dieu.

 

v 5 : Dieu lui-même, la voix sortie du trône (v 3) certifie la véracité de cette promesse de nouveauté de vie avec lui. La mention du trône, apparu au début du Jugement (ch 4) confirme que l’on est bien à la fin d’une scène de jugement où le Juge donne sa sentence définitive, dont l’exécution est assurée.

 

v 6 : Enfin retentit le « C’en est fait ! » qui marque la fin de la séquence des derniers jugements, comme le premier « C’en est fait » (16.17) avait marqué la fin de la séquence des coupes. Dieu signe sa révélation en reprenant les termes de Ap 1.8 : «  Je suis l’Alpha et l’Omega[1] » que l’on peut traduire par « le commencement et la fin ». Il renouvelle son appel au lecteur, en insistant sur la gratuité de son offre de l’eau de la vie. Cet appel sera repris une dernière fois dans la conclusion du livre (22.17). Il exprime tout le message d’amour qui se fait entendre de la première à la dernière page de la Bible.  Dieu met tout son amour dans la promesse d’appeler « son fils » celui qui l’entendra et « qui vaincra » (v 7).

Enfin le verset 8 reprend la condamnation des impies exprimée plus généralement en 20.15, pour insister sur la disparition des choses anciennes qui avaient tellement troublé le monde et persécuté les croyants. Ceux-ci peuvent être assurés par cette promesse que le monde sera vraiment purifié de tout mal.

Après ces promesses, la séquence finale aborde une description imagée et symbolique de la Nouvelle Jérusalem. Nous ne pouvons pas ici en détailler les symboles. Nous nous arrêtons simplement à ce qui en fait l’exception et qui est l’espérance du croyant : la présence éternelle du Dieu d’amour et de l’Agneau, symbolisée par  le fleuve d’eau de la vie et l’arbre de vie (22.1-2) parmi les serviteurs de l’Agneau qui  seront dans la lumière du Dieu Éternel (3-5) (Zabou, L’arbre de vie).Zabou arbre de vie.jpg

 

Le lien entre Dieu et son peuple est suggéré dans les images  symboliques du fleuve de l’eau vive sortant du trône et de l’arbre de vie éternellement productif (22.1). Cette image associe les trois personnes de la divinité, Dieu Roi et juge (trône), Dieu Sauveur (l’Agneau), Dieu Esprit (fleuve d’eau vive). Les jugements de Dieu ont apporté la délivrance à ses enfants, qui peuvent maintenant s’abreuver, donc revivre éternellement en sa présence. Le verset 2 renchérit avec la présence de l’arbre de vie arrosé par le fleuve, et abondamment fécond. On se croit revenu au jardin d’Eden ! (Gen 2.9-10).  Dieu veut rétablir son projet des origines. La présence de Dieu, sans obstacle ni dissimulation (v 1 et  5 : limpidité du cristal et lumière), donnera à tous sans interruption une vie harmonieuse, symbolisée par l’eau vive,  et par la nourriture abondante offerte par l’arbre (= le Christ Agneau), riche de fruits[2], exempte de maladies de toute nature (21.4), où domineront la justice (= trône) et l’amour de Dieu (= l’Agneau).

Enfin unis sous la direction bienveillante de Dieu, les élus Le serviront dans une relation harmonieuse avec Lui et entre eux.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

-          Comment réagissons-nous à ces promesses ? Comment transforment-elles notre quotidien, en Église et en famille ?

 

-          Comment commencer à vivre ce renouveau promis ? Quelle est notre participation à leur accomplissement ?

 

-          Comment présenter ce message d’espérance comme une promesse sure, si nous n’en vivons pas les prémices ? De quels aspects de la Nouvelle Jérusalem pouvons-nous déjà être les reflets ?

 

 

 

 

 



[1] Ce sont les noms des première et dernière lettres de l’alphabet grec, utilisé par l’apôtre Jean pour écrire l’Apocalypse à la fin du 1er siècle ap JC.

[2] Voir les fruits de l’Esprit en Gal 5.22

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