15/03/2013
Etude n°12 : Création et Evangile, Gen 3.21-24 (23 03 13)
« Comme tous meurent en Adam, tous revivront en Christ » 1 Cor 15.22
( Arbre de vie, Mosaïque de Monreale, Sicile)
Observons
3.21 : Dieu revêt l’homme pour vivre hors du jardin
3.22 : Dieu empêche l’homme pêcheur de manger de l’arbre de vie éternelle
3.23 : Dieu confie à l’homme la culture du sol hors du jardin
3.24 : Dieu laisse subsister un chemin vers l’arbre de vie hors du jardin.
Comprenons
Contrairement à la plupart des interprètes de ce texte qui y voient des punitions de Dieu sur les hommes pécheurs, nous pouvons y découvrir tout l’amour d’un Dieu Père qui prend soin de ses enfants et qui leur offre les moyens de vivre sur une terre devenue hostile, et de retrouver le chemin de la vie éternelle.
Gen 3.21-22 : Promesses de vie
L’homme pécheur va devoir vivre hors de la chaleureuse présence de Dieu, dans un monde hostile et mortel. Dieu se soucie alors de son bien-être physique, en lui offrant la protection d’une peau de bête, qui l’abritera contre les différences de température.
De plus, revêtu par Dieu d’une autre peau, symbole du Christ (Gal 3.27), l’homme, psychiquement libéré de sa vieille nature coupable, va pouvoir développer une personnalité et des relations avec les autres, fondées non plus sur des rapports de force, sur le mensonge et la dissimulation, mais sur la vérité, la droiture et la miséricorde[1].
Enfin, par ce geste prophétique du sacrifice d’un animal innocent à la place de l’homme coupable, Dieu lui révèle son plan de salut : le sacrifice de son Fils permettra au pécheur qui se l’approprie de vivre éternellement (Jean 3.36).
Par contre, laisser au pécheur un libre accès à l’arbre de vie, symbole de la vie éternelle (22), c’est rendre éternel, dans un cycle infernal, son état d’indépendance de Dieu, de confusion entre le bien et le mal, et de souffrances. Qui souhaiterait la vie éternelle si elle restait telle que nous la connaissons ? Dieu donne aux hommes un avenir avec la perspective de la fin du mal : ils ne vivront pas éternellement pécheurs, mais la mort leur sera une image concrète qu’un jour le mal aussi mourra (Ap 21.4).
L’homme pécheur est devenu semblable à Dieu selon la promesse du serpent (Gen 3.5), uniquement dans son pouvoir de juger du bien et du mal sans autre référence que soi-même. On sait de nos jours à quelle confusion mentale, morale et spirituelle ce pouvoir a mené l’humanité ! Par ce constat, Dieu montre non pas une jalousie exclusive de ses prérogatives, mais la tristesse de voir sa créature privilégiée déformer son image, et s’enfermer dans l’illusion orgueilleuse de l’indépendance de jugement. Pour que cette situation ne dure pas éternellement, Dieu met des limites à la liberté d’accès de l’arbre de vie, symbole de la vie éternelle avec Lui.
En annonçant qu’une vie éternelle dans le mal est impossible, Dieu donne à l’homme l’espoir de la fin de cette situation de péché, et du rétablissement futur de toutes choses selon sa volonté (Ac 3.21 ; Ap 21.3-5), espérance qui soutient le croyant au milieu des épreuves du monde, aujourd’hui encore plus que jamais !
Gen 3.23-24 : Une expulsion salutaire (Chagall, Adam et Eve chassé d’Eden)
Ne nous y trompons pas, Dieu « renvoie » et « chasse » l’homme du jardin d’Eden, non pour le punir et se venger, mais pour lui permettre une autre vie, l’ancienne n’étant plus adéquate. De même, la mère expulse son enfant de ses entrailles à la naissance, pour qu’il continue à vivre dans un autre environnement, l’ancien n’étant plus adapté. L’existence dans le jardin d’Eden ne convenant plus à l’homme pécheur, il est vital pour lui de changer de mode de vie.
Etre chassé du jardin où l’arbre de vie subsiste n’est pas une punition, mais une étape nouvelle de leur existence, pour leur permettre de croître dans des conditions de vie différentes, incompatibles avec celle de l’Eden à cause de l’introduction du péché. L’homme devra non seulement cultiver la terre, mais encore le terrain de sa personnalité, pour grandir jusqu’à la “stature parfaite de Christ (Ep 4.13), pour rendre l’image de Dieu qu’il est de plus en plus ressemblante au modèle, avec l’aide de l’Esprit ! (2 Cor 3.18)
Dieu ne livre pas l’homme à lui-même dans ce monde nouveau et hostile. Il lui confie une mission qui va l’occuper sur tous les plans. Il sera responsable de l’entretien de son environnement physique et social, « sol d’où il a été tiré », et de la croissance de sa personne, de son jardin intérieur, psychiquement et spirituellement. Cette tâche lui permettra de ne pas s’appesantir sur des regrets stériles, mais de rendre fécond son passage sur terre, aidé aussi par la dernière révélation du Seigneur : Dieu n’interdit pas définitivement l’accès à l’arbre de vie en le supprimant ! Au contraire, il en conserve (met à demeure, garde) le chemin, symbole de Christ (Jean 14.6). Ce chemin n’est pas dans l’ombre, il est largement éclairé de la flamme de l’Esprit Saint (Act 2.3-4), qui brille dans l’épée flamboyante de la Parole de Dieu (Héb 4.12).
Les chérubins, symboles des qualités que Dieu met en œuvre dans son jugement des hommes[2], sont le passage obligé du pécheur en marche vers la vie éternelle. Ils lui signifient, quand il entre en présence de Dieu, toute la puissance, la miséricorde, le discernement et la volonté de libération de son Sauveur, qui a tout préparé dès l’origine pour le salut de la seule créature qui soit à son image (Gen 1.27). Tout l’Evangile du salut en Jésus, est contenu dans ces quelques versets !
Louanges à toi, Seigneur, de ne pas nous avoir abandonnés au triste sort que nous avons choisi, mais de tout entreprendre pour que nous retrouvions en ton Fils Jésus-Christ, le chemin de la Vie avec toi pour l’éternité !
Quelle plus belle espérance Dieu pouvait-il donner que celle de la vie éternelle offerte en Christ à celui qui, pécheur repentant, veut marcher sur son chemin selon les directives de sa Parole ?
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quelles perspectives nouvelles sur Dieu et sur ma vie terrestre m’ouvre ce texte lu non comme une liste de punitions, mais comme des actes de bonté de Dieu ?
- Comment ce texte me permet-il de comprendre l’œuvre de réparation accomplie par Christ sur la croix ? Comment manifester concrètement cette nouvelle perception, dans ma vie quotidienne, et dans ma relation avec Dieu ?
- De quelles tentatives d’être "semblables à Dieu quant au jugement du bien et du mal " pouvons-nous nous repentir ?
- Comment retrouver le chemin de l’arbre de Vie ?
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08/03/2013
Etude n°11 : Sabbat, cadeau de l’Eden, Hébreux 4.1-11 et Gen 2.1-3 (16 03 13)
« Le Fils de l’homme est maître du sabbat » Mat 12.8
Observons Hébreux 4.1-11
Le contexte : Au ch 3, l’auteur demande que les croyants n’imitent pas l’incrédulité des Israélites, qui les priva d’entrer dans le repos de Dieu que représentait l’entrée en Canaan après la sortie d’Egypte.
Le texte
Les répétitions « entrer dans le repos » (8x), « se reposer » ou le « repos » (5x), et les oppositions entre la foi qui permet d’entrer dans le repos (v 3,9,11) et l’incrédulité qui l’empêche (v 2, 5, 6), donnent le thème du passage.
La notion du temps est sous-jacente en permanence :
le passé avec le repos de la création au 7ème jour (v 3b-4) et le repos de l’entrée en Canaan (v 2,6,8) ;
le présent : est-ce trop tard pour entrer dans le repos de Dieu ? (v 1), puis la promesse pour « aujourd’hui » qui est un temps pour le repos de la foi et la communion avec Dieu (v 10-11) ;
le futur avec l’allusion au « sabatissime = super- repos de sabbat » de l’éternité avec Dieu (v 9).
La construction du texte est faite sur deux parallélismes concentriques :
1- v 1-7 : a) v 1-2 : la promesse de jouir du repos subsiste, malgré l’incrédulité des hommes du passé.
b) v 3a : Par la foi, on entre dans le repos de Dieu,
c) v 3b : l’incrédulité empêche le repos,
d) v 3c-4 : le repos est offert depuis la Création,
c’) v 5 : l’incrédulité empêche le repos,
b’) v 6 : la foi permet d’entrer dans le repos
a’) v 7 : la promesse est à saisir aujourd’hui.
2- v 8-11 : a) v 8 : l’entrée en Canaan, image imparfaite du repos de Dieu
b) v 9-10 : un super-repos est promis au peuple de Dieu = communion éternelle avec lui.
a’) v 11 : invitation à entrer dans ce vrai repos-là dès aujourd’hui.
Les deux parallélismes mettent en valeur au centre, le repos du sabbat, et le repos de la communion éternelle avec Dieu.
Comprenons
Le contexte
Après avoir démontré la ressemblance de Christ avec Moïse serviteur fidèle et conducteur du peuple, mais aussi sa supériorité comme Fils de Dieu, l’auteur a invité les disciples de Jésus à ne pas suivre l’exemple d’incrédulité des Israélites qui les mena à la mort dans le désert au lieu d’entrer dans le repos de Canaan.
Le texte
Ce n’est pas parce que cette entrée dans le repos ne s’est pas réalisée pour les Israélites, qu’est périmée la promesse du repos du salut dont elle était le « type ».
En effet,
1- le sabbat depuis la Création offre la même promesse. En se reposant le 7ème jour, alors qu’il n’avait pas besoin de repos physique, en bénissant et sanctifiant ce jour, et en l’offrant à l’homme comme première journée de sa vie, Dieu l’invitait à partager avec Lui sa joie, sa paix, sa satisfaction devant Son œuvre en faveur de l’homme, à communier ensemble dans un dialogue face-à-face et plein d’amour.
Mais l’incrédulité de l’homme n’a pas permis de jouir pleinement de ce repos.
2- L’entrée en Canaan sous la conduite de Josué n’a pas réalisé non plus, à cause de l’incrédulité du peuple, cette entrée dans le repos de Dieu qu’elle voulait symboliser.
3- Dieu, aujourd’hui, fait encore entendre son appel à entrer dans le repos spirituel, la réconciliation avec lui, par la foi en Jésus-Christ qui permet de trouver la communion avec Dieu, d’entrer dans le repos promis de la vie éternelle (v 9-10).
Ainsi l’auteur fait du sabbat de la Création et de l’entrée en Canaan des symboles du repos et de la communion avec Dieu que la foi en Jésus-Christ procure dès à présent au croyant ; ce sont des images prophétiques, des « types » du repos de la vie éternelle que Dieu veut faire partager à son peuple, si à son exemple, il arrête ses propres œuvres, pour entrer dans la contemplation des œuvres de Dieu (v 10).
On peut comprendre cette invitation comme un appel à contempler et accepter l’œuvre du salut par grâce offert par Christ, au lieu de s’accrocher à ses propres œuvres pour gagner son salut !
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Le sabbat est-il pour moi et les miens un avant-goût du repos éternel dans la communion avec Dieu ? Comment puis-je en faire mes délices (Es 58.10) ? Comment le vivre pour en faire un signe de la re-création de toutes choses, promise par Dieu à la venue de Christ ?
-
Quelle est ma conception du repos en général ? Comment est-ce que je remplis les moments de cessation de mes activités professionnelles ou familiales ? Est-ce que j’en fais des moments privilégiés de rencontre avec Dieu, avec les autres, des moments de divertissement, de détente totale, de culture intellectuelle ou physique, des occasions d’étourdissement, etc. ?
-
Comment vivre le sabbat en harmonie avec l’enseignement biblique ?
- La foi en Jésus-Christ m’a-t-elle donné la paix et la joie ? Sinon, quel obstacle m’empêche d’en jouir ?
-
La perspective du retour de Christ qui donnera à tous les croyants le vrai repos me pousse-t-elle à répondre avec empressement à l’appel de Dieu d’entrer dès aujourd’hui dans la communion avec lui ?
Pour l'étude du texte de Gen 2.1-3, se reporter à la note 3 de ce trimestre :
"La création achevée"
08:00 Publié dans Origines | Lien permanent | Commentaires (0)