11/07/2025
Étude n°3 Un démarrage difficile Exode 6.2-9 (19 07 25)
Étude n°3 Un démarrage difficile Exode 6.2-9 (19 07 25)
« Je vous prendrai pour que vous soyez mon peuple, je serai votre Dieu, et vous reconnaîtrez que c’est moi qui vous affranchis des travaux pénibles des Égyptiens. » Ex 6.7
Observons
Le contexte (ch 5)
Comment a réagi Pharaon à la demande de Moïse de laisser sortir les Hébreux pour qu’ils aillent adorer l’Éternel ?
Comment Moïse a-t-il accueilli cette persécution (5.20-23) ?
Qu’a répondu l’Éternel pour le réconforter ? (6.1)
Le texte
C’est Dieu qui parle à la première personne, et qui est le sujet de tous les verbes.
A) 2-3 : Dieu se présente
B) 4-5 : Dieu se souvient de l’alliance qui promettait de donner le pays de Canaan
C) 6-7 : a- Moi, l’Eternel, je vous affranchirai, délivrerai, rachèterai…
b- Je vous prendrai pour mon peuple
c- Je serai votre Dieu
b’- Vous reconnaîtrez que
a’- Moi, l’Eternel je vous affranchirai…
B’) 8 : Je vous ferai entrer dans le pays promis
A’) 9 : Le peuple incrédule refuse d’écouter Moïse.
Au centre du texte le désir de Dieu d’être adoré par son peuple comme son seul libérateur.
Comprenons
Le contexte : Moïse qui au buisson ardent a eu la révélation de la Personne et du plan de Dieu, est revenu en Égypte pour accomplir sa mission. Il a demandé au Pharaon de laisser sortir les Hébreux (5.1), mais Pharaon après avoir défié l’Éternel (5.2) a augmenté les peines des Hébreux. Moïse reproche à l’Éternel de l’avoir envoyé pour rien si ce n’est pour alourdir le sort de son peuple. Dieu lui répond en l’encourageant : sa main puissante libèrera le peuple !
Le texte (Moïse en dialogue avec Dieu (Évangile et peinture 20è)
Dieu encourage Moïse à poursuivre sa mission sans répondre directement à sa plainte. L’accroissement des souffrances du peuple devait sans doute préparer le peuple à se détacher plus facilement de l’Égypte, et à lui faire mieux reconnaître l’action de salut de son Dieu. Ce peut être aussi le signe de la lutte cosmique de Satan l'Adversaire et Dieu.
Dieu (Elohim) est le sujet général (Je) de tout le passage. Il oppose sa qualité de « Puissant » (Shaddaï) par laquelle il s’est révélé aux patriarches, à la révélation de son essence même telle que l’exprime le tétragramme imprononçable YHVH, tiré de la racine du verbe HaVaH = Etre, qui ne s’emploie pas dans la Bible comme auxiliaire verbal mais seulement pour nommer Dieu. Par respect pour Dieu les Juifs en voyant le tétragramme, le remplacent par le mot Adonaï = Mon Seigneur. Comme ni les voyelles, ni les temps n’existent en hébreu, le tétragramme peut être compris comme « Il est, il était, il sera », d’où la traduction de l’Éternel qui rend le mieux l’intemporalité du toujours « Vivant », mais aussi son existence en tant que « Personne », et non simplement « Énergie Divine»
Dieu est « apparu » aux patriarches : il a fait « voir » d’une manière sensible sa puissance, mais il n’a pas été « reconnu » dans son essence même (3). Cette essence ne peut être discernée par les sens mais par l’intelligence de l’Esprit. C’est cette connaissance supérieure que Dieu veut communiquer à son peuple comme l’objet de sa foi (7 : vous reconnaîtrez que c’est moi l’Éternel), et la base de son histoire : parce que Dieu est le Vivant, il se souvient de son alliance (4-5) et il intervient personnellement pour délivrer son peuple et remplir ses promesses.
L’alliance établie avec les pères comportait la promesse du pays de Canaan (4). Pour être fidèle à cette promesse et la réaliser pour la descendance des patriarches (8), Dieu met tout en œuvre pour affranchir, délivrer, racheter ces esclaves de l’Égypte afin d’en faire un peuple qui porte son nom et l’adore (6-7). L’engagement de l’Éternel est une œuvre de libération et de rassemblement d’un peuple (cela se fera au Sinaï avec le don de la loi), à qui il demande en retour de l’adorer comme seul Dieu dans une relation personnelle d’amour et de reconnaissance (7) Alors seulement ils pourront recevoir le pays promis (8).
Mais l’angoisse (« le souffle court » traduit par « l’impatience ») et le désespoir du peuple opprimé l’empêchèrent d’entendre les promesses de Dieu.
Ce texte inspire quatre remarques :
- Dieu prend l’initiative de se révéler non seulement comme une Force, mais comme une Personne : il demande une relation vivante, en vis-à-vis avec son peuple, basée sur la confiance envers quelqu’un qui agit, se souvient, entend avec compassion et désire délivrer les opprimés.
- Dieu demande en retour une adoration d‘amour et de reconnaissance et non une obéissance (dont le texte ne parle pas !) servile : s’il délivre d’une oppression, ce n’est pas pour imposer une autre servitude !
- A travers ces paroles circonstanciées, Dieu annonce son projet éternel : délivrer sa créature de l’esclavage du péché et de la mort, et lui donner le pays promis de la vie éternelle en sa présence. Cette alliance se réalisera d’abord humblement avec le don du Christ incarné et mort sur la croix, puis glorieusement à sa résurrection et à son retour à la fin des temps.
- La souffrance peut aveugler, mais si Dieu laisse le fidèle en le fond, c’est pour rendre d’autant plus éclatante et lumineuse son intervention salvatrice.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Le nom de Dieu révélant un aspect de sa personnalité, par quel nom est-ce que je m’adresse à lui ? Qu’est-ce que cela signifie sur ma compréhension de sa personne et sur ma relation avec lui ? Comment cela influence-t-il mon adoration et mon comportement ?
- Le mot « jugement »(6) est associé ici à la délivrance de l’esclavage. Est-ce ainsi que nous le comprenons en église ou personnellement quand nous parlons du jugement de Dieu ?
- Comme les Hébreux opprimés, sommes-nous rendus sourds et aveugles aux promesses de délivrance que Dieu n’a cessé de proclamer dans sa Parole ? A l’heure de l’angoisse ou de l’incertitude de l’avenir, que faisons-nous de l’alliance qu’il a signée avec nous lors de notre baptême ?
08:00 Publié dans Exode 3/25 | Lien permanent | Commentaires (0)