30/09/2022
Étude n°2 Mort dans un monde pécheur Genèse 3.1-7 (08 10 22)
Étude n°2 Mort dans un monde pécheur Genèse 3.1-7 (08 10 22)
« Par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et ainsi la mort a passé sur tous les hommes, parce que tous ont péché. » Rom 5.12
(Illustration de Zabou : la tentation en Eden)
En complément lien d'une vidéo "Affronter et surmonter les épreuves" sur notre chaîne Youtube "Vivre avec Jésus" : https://youtu.be/Bd278TJNgtQ
Observons Gen 3.1-7
Contexte (2.16-25):
- Quel était l’ordre de Dieu donné aux humains ? (v 16-17)
- Quelle constatation fait ensuite Dieu ? Comment répond-il au problème constaté ? (v 18-20) ? Quelle responsabilité donne-t-il à l’humain ?
- Qui créa-t-il pour répondre au besoin de l’homme ? Comment réagit l’homme ?v 21-24
- Comment s’achève le second récit de la création ? (v 25) Pourquoi la nudité n’était-elle pas honteuse ?
Texte : 3.1-7
Verset 1 :
- Quel nouveau personnage apparaît dans le récit ? Quel qualificatif a-t-il ? Quels sont son origine et son habitat ? Comparez avec l’habitat de l’homme à ce moment-là (Gen 2.15).
- De qui s’approche-t-il de préférence ? Pourquoi ? (voir v 6) Qu’est-ce que cela suggère sur la nature humaine en général ?
- Comparez ses propos avec la parole de Dieu en 2.16 : quelle est la différence ? Quel est le but de cette différence ?
Versets 2-3 :
- Comment la femme rectifie-t-elle l’insinuation du serpent ? Qu’oublie-t-elle en parlant de « l’arbre qui est au milieu du jardin » ? Que rajoute-t-elle à la parole de Dieu ?
Verset 4 :
Quelle est l’affirmation péremptoire du serpent ? Que prétend-il savoir ?
Verset 5 :
- Quelle image de Dieu présente le serpent ? Que promet-il aux humains ? De quels yeux parle-t-il ? Quelles ambitions humaines flatte-t-il ?
Verset 6 :
- Comment l’arbre apparaît-il à la femme ? Comparez avec Jac 1.14 et Jean 2.16.
- De quel discernement s’agit-il pour elle ?
- Quel est le sens du verbe « connaître » dans la Bible ? voir Gen 4.1. Que signifie alors la connaissance du bien et du mal, pour le couple encore en Eden ?
- Que signifie la présence silencieuse de l’homme auprès de la femme ?
Verset 7 :
- Quelles conséquences immédiates sur le couple a la prise du fruit interdit ? Sur quoi leurs yeux s’ouvrent-ils en réalité ? Que représente la prise de conscience de leur nudité : la nudité physique est-elle mauvaise ? (comparez avec 2.25). Pourquoi la cacher ? Comment le couple essaie-t-il de se couvrir ? Qu’est-ce que cela symbolise ? voir Gal 2.16
Comprenons
Contexte (2.16-25): Il est nécessaire de détailler ce qui précède notre texte, pour comprendre ce que les propositions sataniques allaient détruire quand les humains y adhèreraient.
C’est pourquoi nous avons développé assez longuement l’étude de ce contexte.
Construction :
- 16 -17 : les commandements de Dieu à l’homme : Quelles sont les premières paroles de Dieu à l’Homme v 16 ? Puis les secondes ? Que nous apprennent-elles sur Dieu et sur l’homme ?
- 18 : Dieu et la solitude de l’homme
- 19-20 : l’Humain et les animaux
- 21-22 : création de la femme
- 23 : Poème d’amour de l’homme pour sa femme
- 24-25 : Projet divin pour le bonheur du couple.
La vie ou la mort ? (v 16-17).
L’arbre de vie et l’arbre de la connaissance du bien et du mal sont placés au centre du jardin : ils en sont donc les éléments essentiels, selon le processus de pensée hébraïque, qui met au milieu du développement l’argument important.
Dieu se sert des réalités physiques, matérielles, pour faire comprendre des vérités spirituelles. La première parole de Dieu à l’Humain est une permission de manger de tous les arbres sauf un, couplée à un avertissement : désobéir entrainerait la mort.
Que représente ce choix entre les deux arbres ?
On ne doit pas exclure la matérialité de ces deux arbres, mais ils avaient surtout une fonction pédagogique pour l’homme.
Ils peuvent être interprétés comme les symboles de deux façons de vivre :
* L’arbre de vie représente la vie dans la dépendance de Dieu, et sous-entend le développement harmonieux de toutes les capacités spirituelles, intellectuelles, morales et physiques de l’être humain dans la lumière de la présence de Dieu.
* L’arbre de la connaissance du bien et du mal est le symbole inverse d’une vie sans Dieu, dans l’indépendance de sa volonté, et même en opposition à Dieu, puisque l’être humain désire prendre sa place, en devenant comme Dieu (Voir le ch 3).
Ces deux arbres permettaient à l’être humain de prendre conscience de sa liberté de choisir sa vie : soit une vie avec Dieu, dépendante de Lui et éternelle (= arbre de vie), soit une vie d’expériences personnelles sans Dieu, qui conduit à la mort (= arbre de la connaissance du bien et du mal).
Il ne s’agit pas ici de la connaissance intellectuelle, du savoir, de la science. La langue hébraïque a l’habitude de désigner une notion abstraite par son nom en y associant son contraire. Le bien ou bon, c’est la présence de Dieu. L’arbre de vie donnait à l’Homme la possibilité de rester en contact avec Dieu, ce qui est le bien pour l’homme.
L’autre arbre lui faisait connaître le contraire : le mal, c’est-à-dire la privation, l’absence de Dieu. On le voit, la connaissance dont il s’agit, est spirituelle, et ne s’oppose en rien à la science. Dieu ne voulait pas maintenir l’homme dans une ignorance scientifique et intellectuelle, indigne de sa condition d’image de Dieu ! Mais il avertissait l’homme de la conséquence inéluctable d’une désobéissance : s’éloigner de Dieu en passant outre à son désir de vie avec Lui, se solderait par la mort spirituelle, que la mort physique symbolise ou concrétise.
En fixant à l’homme des limites à ses pulsions, Dieu lui montrait un chemin de vie épanouie tout en lui laissant le choix de le suivre ou non. La liberté de choisir sa vie confère à l’être humain sa dignité d’image de Dieu. Il n’est pas une marionnette entre ses mains, ni un animal. Seule créature animale à pouvoir échapper au déterminisme de ses instincts et de ses besoins, l’être humain est responsable de sa vie présente et future (v 16-17).
V 18 : Dieu reconnaît que la solitude physique, ou l’inconscience de la dualité qui l’habite est néfaste à l’être humain. En effet, comme au sein de la divinité, il y a dialogue, différenciation et complémentarité des fonctions et des rôles entre le Père et le Fils, unis par l’Esprit d’Amour, au sein du couple et de la personne humaine individuelle, il est bon qu’existent un dialogue, une différenciation et une complémentarité entre les deux composantes humaines : Homme / Femme, ou Masculin / Féminin, dont l’Esprit d’Amour crée le lien.
Proverbes 27.17 nous donne une piste pour comprendre cette nécessité : chacun par son contact avec l’autre, son vis-à-vis semblable et différent « aiguise la personnalité de l’autre » (comme le fer aiguise le fer), l’affine, l’exhorte et l’aide (Gn 2.18) à grandir et à s’épanouir.
Dans tout ce texte fondateur, il ne s’agit pas dans le projet idéal de Dieu, d’union entre deux êtres de sexes semblables, mais bien de dualité Homme / Femme, qui seule constitue l’être humain à l’image de Dieu. Cela exclut toute récupération contemporaine en faveur du couple homosexuel.
V 19-20 : Pour que l’humain prenne conscience de sa spécificité de créature à l’image de Dieu, il lui faut d’abord reconnaître sa différence avec les autres espèces animées, et accepter sa responsabilité à leur égard. Il peut alors comprendre son besoin de dialogue et de partage entre personnes de nature semblable, sexuellement différenciées et complémentaires, son besoin « d’aide » pour se développer harmonieusement et pour se multiplier selon l’ordre de Dieu (1.28).
V 21-22 : La création de la femme fait l’objet d’un récit spécifique qu’on peut difficilement lire historiquement et chronologiquement par rapport au ch 1. Il demande une recherche approfondie de l’enseignement qu’il véhicule.
Pourquoi nous dire que la femme est créée pendant le sommeil de l’homme, d’une de ses côtes, et amenée par Dieu vers l’homme ? Que signifie aussi que la chair de l’homme est refermée après cette « extraction sous anesthésie » ?
La création de la femme entre dans le projet de Dieu de faire de l’être humain son représentant sur la terre. Ce passage, souvent mal compris, a servi à maintenir la femme dans un rôle subalterne et inférieur sous prétexte que sa création vient en dernier, et que le mot « aide ou auxiliaire » sous-entend infériorité dans nos esprits. Ces arguments fondés sur des préjugés culturels ne tiennent pas après une étude du texte.
En effet, le fait que le récit de la création de la femme vienne en second dans le récit de la Création tient au procédé littéraire du récit hébraïque où on revient toujours sur les détails importants, après avoir rapporté les généralités. La création de la femme au chapitre 2 explicite le texte de 1.27: Il les créa homme et femme.
V 23 : De plus le mot aide, loin d’avoir une connotation péjorative, est employé dans la Bible toujours pour parler de Dieu qui vient en aide à sa créature, ou encore dans un contexte d’alliance entre deux chefs égaux qui unissent leurs forces pour lutter contre un ennemi commun. On ne peut donc tirer de ce mot l’argument de l’infériorité de la femme. Elle est la partenaire égale et de même nature (comme le reconnaît Adam dans un le jeu de mots ich / icha, traduit par compagnon / compagne dans la BFC), Grâce à cette complémentarité, les forces de croissance et d’épanouissement de l’être humain seront multipliées, et les échanges avec son vis-à-vis seront fructueux.
Dieu a créé la femme d’une côte ou à côté de l’homme pour signifier qu’elle n’est ni au-dessus, ni au-dessous de son compagnon, et qu’elle est exactement de la même nature physique que lui, avec les mêmes capacités psychiques et spirituelles, comme le reconnaît immédiatement Adam : "Os de mes os, chair de ma chair". Ensuite (v 20), Adam, en nommant son épouse Eve, reconnaît sa valeur de Vivante, de porteuse de vie et d’espérance, et l’adopte comme sa bien-aimée dont dépend l’avenir de l’humanité pécheresse (v 15).
L’image de Dieu (1.27) ne pouvait être exacte et complète que dans cette dualité masculin /féminin, qu’elle soit extérieure avec le couple, ou intérieure dans la personne individuelle. Cela concerne donc aussi les célibataires, et signifie à chacun, qu’il a à développer harmonieusement en lui les caractéristiques psychologiques et affectives des deux sexes, et non à étouffer celles qui sont attribuées conventionnellement à l’autre sexe.
Pour que l’homme puisse reconnaître et écouter la composante féminine de sa personnalité, Dieu l’a plongé dans le sommeil, suggérant ainsi que c’est dans le repos et le silence de sa masculinité, qu’il pourra être attentif à ce qui reste caché en lui, et qui doit s’exprimer pour lui permettre de vivre dans l’harmonie intérieure et extérieure voulue par Dieu.
Dieu, dont l’être humain est l’image, révèle tout au long de la Bible les aspects masculins et féminins de sa personne. Ainsi Il dirige, organise, agit dans l’univers, mais aussi Il aime et est ému de compassion dans ses entrailles, en hébreu son utérus ! (Par exemple : Jérémie 31.20).
Le fait que la chair d’Adam est refermée après cette opération de différenciation de ses composantes Masculin / Féminin, pourrait indiquer que la conscience de sa dualité intérieure, et de la différence de son vis-à-vis n’est pas une amputation douloureuse de sa personnalité, qui le laisserait infirme et blessé, mais c’est une complétude : Il reste entier et parfait, enrichi par la présence à ses côtés d’un autre qui est de même nature mais différent.
Comme c’est Dieu qui amène la femme vers l’homme, on peut déduire que la conscience de l’autre et de soi n’est véritable et fructueuse aujourd’hui encore que par une intervention de l’Esprit en chacun et dans le couple. Nos cérémonies religieuses de mariage tentent de le suggérer et de le formaliser, mais elles ne remplacent pas l’action divine !
v 24-25 : Projet divin d’union entre l’homme et la femme : Dieu éprouvant un amour privilégié pour la créature à son image et désirant s’unir à elle intimement, l’homme s’attachera par un lien d’amour privilégié à son vis-à-vis, dans une communion de pensée, de projet de vie, de sentiments, de sensations et de plaisir. C’est ainsi que Dieu institua l’union conjugale comme signe et image de son caractère et de sa volonté de bonheur pour l’être humain.
Les versets 24 et 25 sont indissociables, malgré la typographie de certaines Bibles, qui depuis le 4e siècle de notre ère les séparent. On peut considérer ces versets comme l’expression de la volonté de Dieu pour le bonheur du couple humain et l’accomplissement de sa mission.
Psychologiquement et affectivement chacun des partenaires du couple cherche à :
- avoir atteint la maturité psychique qui le rend conscient de sa personnalité et responsable de lui-même (quitter son père et sa mère)
- être capable de se détourner de son égoïsme naturel pour s’attacher à l’autre du sexe opposé et l’aimer, comme Dieu aime (il s’attachera à sa femme)
- avoir un projet de vie cohérent, un objectif à atteindre en commun avec l’autre (devenir un seul être, ou une seule chair).
Cette expression ne s’entend pas seulement de l’union physique du couple qui permet à un être nouveau de naître, mais aussi de l’unité intérieure entre les composantes de la personnalité de chacun, et entre les valeurs de vie des deux partenaires ; cette unité favorise l’élaboration d’une nouvelle vie harmonieuse en couple, et non la vie de deux individualités juxtaposées.
- enfin, être vrai et transparent dans tous les domaines (tous deux étaient nus sans honte)
La nudité sans honte est le symbole d’une sexualité acceptée et vécue avec joie parce qu’elle consacre l’union de deux êtres à l’image de Dieu. Comme le suggère la place de ce verset dans le texte, la sexualité voulue par Dieu est le point d’orgue de l’union conjugale : elle en augmente la durée et en resserre les liens déjà noués sur tous les autres plans, mais ce n’est pas elle qui débute et fonde l’union, comme veulent le faire croire les médias et les coutumes actuelles.
Elle est aussi le symbole de l’acceptation de soi et de l’autre, tels que nous sommes et tels que Dieu nous voit, dont l’expression moderne être bien dans sa peau est une traduction !
Psychologiquement, la nudité sans honte du jardin d’Eden signifiait qu’entre les deux humains, rien ne faisait obstacle à la communication, tout était clair entre eux, ils n’avaient rien à cacher ni à Dieu ni à eux-mêmes.
La tradition juive joue aussi sur l’homophonie de la racine des mots nu et lumière en hébreu. Seule une lettre muette les différencie :
Lumières = אור'מ (prononcer : horim); nus = ערו מים (oroumim)
Dans le jardin d’Eden, le couple était "nu" ou dans la "lumière" de Dieu où rien n’est caché.
Texte :
3.1 : La séduction faisant appel essentiellement aux sens et à la sensibilité, le séducteur va s’attaquer à celui des deux êtres humains où ils sont les plus développés, la femme, par rapport aux facultés de raisonnement logique, et de maîtrise de soi que l’on attribue plutôt à l’homme, étant bien entendu que le couple uni symbolise la nature humaine en général, dans sa dualité interne entre le féminin et le masculin qui habitent tout être humain (Gen 1.27). Évitons de stigmatiser un sexe (ou un genre) en les appelant « faible ou fort » ! Chacun a ses spécificités, complémentaires de l’autre.
Le serpent, animal pris comme médium et symbole de Satan (Ap 12.9), se présente à l’homme comme « lumineux », par le jeu de mots hébreu intraduisible entre le « nu/lumière » du ch 2.25 et le « rusé » du ch 3.1. Cela sera rappelé par Paul en 2 Cor 11.14 : « Satan se déguise en ange de lumière » pour mieux séduire. Avant de séduire, il cherche à semer le doute sur la parole de Dieu dans l’esprit d’Eve, en transformant cette parole sous forme négative, et en ajoutant un adverbe « réellement » qui interroge sur la vérité des propos de Dieu.
V 2-5 : Les ajouts ou transformations de la parole de Dieu apportés par Eve (le fruit, ne pas toucher), montrent combien l’interprétation de la Parole de Dieu dépend de l’esprit auquel on se soumet pour interpréter : cherche-t-on à être guidé et éclairé par Dieu, ou par sa propre intelligence ou par ses sentiments, ses sensations, ou par un esprit de critique ?
Si on n’y cherche pas une relation intime avec Dieu, la lecture et l’étude de la Bible seront vaines, ou influencées par d’autres esprits que l’Esprit Saint. Eve en écoutant le serpent s’est déjà mise sous son influence et le montre tout de suite par son ajout à la parole divine, et par son oubli de l’arbre de vie, comme s’il n’y avait qu’un seul arbre au milieu du jardin, celui de la connaissance du bien et du mal.
Mettre en doute la parole de Dieu ouvre la porte à toutes les convoitises. Celles des yeux et de la chair (1 Jean 2.16) se manifestent dans le désir d’Eve de posséder ce que symbolise pour elle le fruit de l’arbre défendu : l’immortalité et le discernement personnel du bien et du mal, qui sont les privilèges de Dieu (1 Tim 6.16), mais que Dieu leur accordait par le fruit de l’Arbre de Vie ! En écoutant le séducteur, Eve en a oublié ce que Dieu proposait d’infiniment meilleur. Satan a su éveiller en elle l’aspiration à sortir de sa condition dépendante de Dieu, et à conquérir le pouvoir divin de décider ce qui est bien ou mal. Elle qui faisait l’expérience du bien en Eden, convoite de connaître, de faire l’expérience du mal, c’est-à-dire de l’absence de Dieu, de l’indépendance vis-à-vis de Lui.
Or les promesses de Satan se révèlent totalement fallacieuses : leurs yeux s’ouvrent[1] non pas sur le monde spirituel et invisible des dieux (ou de Dieu = Elohim, nom au pluriel), ou des réalités spirituelles, mais sur leur situation terrestre de dénuement total de créatures sans Dieu !
Nous retrouvons quotidiennement les facettes de cet « orgueil de la vie », lorsque sans même nous en rendre compte, et souvent avec les meilleures intentions du monde, nous nous mettons à la place de Dieu. Déterminer qui est sauvé ou pas, décider de la vie de ses proches ou de l’Église selon sa propre volonté, chercher à briller aux yeux des hommes, ou à grimper dans les hiérarchies pour exercer un pouvoir sur les autres, toutes ces attitudes reproduisent le péché de nos premiers parents, et sont malheureusement au cœur de l’éducation terrestre.
Ce péché les écarta de l’arbre de vie qui seul pouvait leur donner l’immortalité, et les conduisit à cacher leur faiblesse, ou nudité spirituelle, devant Dieu et les autres par des moyens de fortune précaires. Ainsi en est-il de nos efforts pour donner le change et faire croire à une capacité personnelle de nous sortir des impasses dans lesquelles nous nous enfonçons par notre insoumission à Dieu ou notre doute sur sa Parole.
Sens des paroles séductrices du serpent (d’après un commentaire du regretté pasteur Marcel Fernandez)
v 4-5 : Les paroles du serpent présentent les 7 dogmes de l’humanisme spirituel qu’a repris la philosophie du Nouvel-Age, et qui s’infiltrent dans la pensée contemporaine. Ils ont comme objectif subtil et masqué de séparer l’homme de Dieu, et de faire de l’homme un rival de Dieu en lui faisant croire à son indépendance, son pouvoir et son intelligence.
1- Vous serez comme des dieux : c’est le refus du statut de créature dépendante de Dieu, et l’aspiration à l’auto-adoration.
2- Vous ne mourrez pas : c’est la croyance en l’immortalité naturelle, que l’on retrouve dans toutes les religions, et qui conduit à la foi en la réincarnation ou à la survie d’une « âme » après la mort.
3- Vos yeux s’ouvriront : dans la Bible cette expression s’emploie pour la prise de connaissance du monde occulte, donc inaccessible au profane, au non-initié. Eve va croire que Dieu la condamne à la naïveté, à avoir les yeux fermés sur ces pouvoirs de l’esprit, sur cette intelligence de l’infini et de l’au-delà.
4- Vous connaîtrez le bien et le mal : chacun sera capable de déterminer ce qui est son bien ou son mal : c’est le relativisme moral, où l’homme n’a de compte à rendre à personne que lui-même.
5- Dieu a-t-il réellement dit ...: le doute est semé sur la révélation divine, qui prend moins d’importance que la communication de l’esprit humain avec les forces surnaturelles.
6- Dieu sait que ...: Dieu est présenté comme un Dieu d’obscurantisme, un Dieu qui veut garder jalousement son savoir, qui interdit à l’homme la connaissance, l’ouverture d’esprit.
7- Un fruit précieux pour ouvrir l’intelligence : la recherche du développement du cerveau par l’énergie cosmique (symbolisée par cet arbre) avec laquelle on entre en contact grâce à la méditation, est l’idée-clé de la philosophie humaniste spirituelle. Elle s’introduit aussi dans l’Église, lorsqu’on ne perçoit pas toute la subtilité des propositions sataniques, dont le but est de séparer de Dieu.
V 6 : La tentation d’Eve reprend les trois convoitises dont parle l’apôtre Jean (1 Jean 2.16) : convoitise des yeux, convoitise de la chair et orgueil de la vie. La tentation d’Adam est un peu différente : présent à côté de sa femme, il n’ouvre pas la bouche pour avertir, contredire ou empêcher sa femme de suivre ses désirs. Il devait choisir entre écouter Dieu et perdre sa femme, ou écouter sa femme, perdre Dieu et se perdre tous les deux. Il préféra la seconde solution, ce qui fait dire que le péché d’Adam avait une connotation sexuelle : il ne voulait pas perdre le plaisir de la communion avec sa femme. Mais en aucun cas, nous ne pouvons prétendre que le péché de nos parents fut l’acte sexuel ! Celui-ci était voulu et béni par Dieu, pour le bonheur de l’être humain et le peuplement de la terre, et même pour symboliser l’union que Dieu voulait vivre avec la créature à son image ! (Gen 2.24)
v 7 : On peut trouver une piste d’interprétation de ce verset, dans le jeu de mots qui existe dans la langue hébraïque entre le mot nu et le mot lumière, comme nous l’avons déjà dit plus haut, (et comme l’a illustré notre regrettée sœur Zabou : la chute en Eden).
Quand on entendait le verset 25 du ch 2, l’hébreu pouvait aussi comprendre ils étaient lumière. Cette lumière leur venait de la présence de Dieu. Et voilà que, après leur désobéissance, ils comprennent qu’ils se sont séparés de la présence de Dieu, ils ont perdu sa lumière et se retrouvent seuls face à eux-mêmes, sans sa protection. Le froid extérieur et la peur intérieure qu’ils en éprouvent se traduisent par la honte de se voir tels qu’ils sont, selon une réaction psychosomatique bien connue.
La nudité dans la Bible devient alors le symbole de l’état de péché du cœur de l’homme, qu’il ne peut cacher devant Dieu. Mais physiquement elle n’a pas de valeur négative, de même que le sexe et la sexualité. Ils ont été voulus par Dieu pour le bonheur, la complémentarité et la procréation des êtres humains. C’est le péché introduit par l’homme, la séparation d’avec Dieu, qui en a fait des tabou, des sujets de honte et de souffrance.
La conscience de la nudité qu’a l’être humain à ce moment est l’expression physique, somatique (sentiment de froid) de sa détresse intérieure, psychique, en s’apercevant qu’il s’est coupé de Dieu, qu’il se retrouve seul, démuni de sa protection, et voué à la mort. Ici, leur honte intérieure de s’être séparés de Dieu, se transfère sur leur nudité : ils ne peuvent plus se regarder eux-mêmes en face, tels qu’ils sont, ils ne s’aiment plus eux-mêmes, et ne peuvent plus aimer l’autre, car chacun renvoie à l’autre l’image d’un être faible et privé de la présence et de l’amour de Dieu.
Les feuilles de figuier qu’ils utilisent pour se couvrir sont le symbole des efforts humains pour cacher l’état de pécheur, et pour mériter son salut. Dieu va en montrer toute la vanité, en offrant lui-même un vêtement de peau. Pour cela, Il est contraint de sacrifier le premier animal innocent. Il enseigne ainsi concrètement le plan du salut de l’homme : Il sacrifiera son propre Fils (Agneau de Dieu) pour que l’homme puisse vivre avec Lui éternellement. C’est le sens symbolique et prophétique des sacrifices bibliques.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Comment se manifeste notre désir humain d’être comme Dieu ?
- Satan dans ses tentations de Jésus a utilisé la Parole de Dieu. Cela peut-il être d’actualité ? Comment discerner ses pièges ?
- Qu’est-ce que je recherche dans la lecture ou la citation de la Parole de Dieu ?
- De quelles « feuilles de figuier » ai-je essayé de cacher mes faiblesses, mon éloignement de Dieu, pour ne pas perdre la face devant les autres, ou me persuader de ma « pureté » ?
- Résumer les principes d’éducation sataniques et comparez-les avec ceux de Dieu : Quels sont ceux que je dois (et que l’Église doit) bannir de l’éducation de mes enfants ?
[1] *Cette expression dans la Bible s’applique toujours aux « voyants », prophètes de Dieu ou devins, qui ont accès au monde invisible (voir 2 Rois 6.16-17).
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23/09/2022
Etude n°1 : Rébellion dans un univers parfait, Es 14.12-15 ; Ez 28.12-19 (01 10 22)
Etude n°1 : Rébellion dans un univers parfait Es 14.12-15 ; Ez 28.12-19 (01 10 22)
(Illustration : Chute de Satan, G. Doré, 19è)
« En ce jour-là on dira : Voici notre Dieu, c’est en Lui que nous avons espéré et c’est Lui qui nous a sauvés. C’est l’Éternel en qui nous avons espéré ; Soyons dans l’allégresse, et réjouissons-nous de son salut ! » Es 25.9
Observons Esaïe 14.12-15
Le contexte v 1-11 : Chant funèbre sur le roi de Babylone :
1-3 : Annonce du rétablissement d’Israël après l’exil à Babylone
4-11 : Annonce de la mort du roi de Babylone, réduit à la pourriture (v 11), pour la joie des opprimés (v 7-8) et sous les sarcasmes du séjour des morts (9-10).
Le texte : 14.12-15 : Chant funèbre sur « l’astre brillant »
12 : Quelle est la situation de ce personnage ?
13 : Que désirait-il ?
14 : Que prétendit-il .?
15 : Quelle en fut la Conséquence ?
16-23 : Le chapitre se poursuit par le tableau de la ruine désastreuse et définitive de « Babylone », ville réelle et ville symbolique.
Comprenons
Dieu soulève dans ce texte prophétique un coin du voile sur la question de l’origine du mal sur la terre. Il est nécessaire pour une compréhension plus claire de ce mystère, de joindre à cette prophétie celles d’Ezéchiel 28, (dont vous pouvez trouver une étude en annexe de cette note), et la prophétie de Jean dans l’Apocalypse (12.3-10).
A- Dans un premier temps, décryptons les personnages de cette prophétie d’Esaïe.
Sous la figure de rois ennemis d’Israël, ceux de Babylone et de Tyr, les deux prophètes de l’Ancien Testament dévoilent la personnalité et le sort de la puissance adversaire de Dieu, qui a manipulé ces rois. Ainsi, dans les deux textes le chant funèbre des deux rois terrestres se poursuit par la prophétie de la chute du « roi » spirituel qu’est Satan.
A quoi reconnaît-on dans notre texte le glissement du roi terrestre au céleste ?
Esaïe nomme le roi de Babylone, « l’oppresseur, le tyran », juste après l’exclamation « Quoi donc » (ou « Comment »), traditionnellement employée pour débuter une lamentation,v4 (Lam 1.1 ; Ez 26.17 ; 2 Sam 1.19, 25, 27). Il décrit l’état d’humiliation et de pourriture de ce roi terrestre dans deux images contrastées : les sarcasmes qui l’accueillent dans un séjour des morts virtuel, et la décomposition physique réelle de son corps dans la terre (v 9-11). Puis Esaïe reprend tout à coup l’exclamation « Quoi donc », pour parler d’un autre personnage de dimension céleste, nommé « astre brillant » (porteur de lumière, Lucifer en latin) dont le roi terrestre serait un « type », une allégorie. Cet être tombe du ciel (Jésus le nommera Satan dans Luc 10.18), où il a un trône parmi les étoiles de Dieu (Ap 1.20 = les anges). Son ambition n’est pas terrestre mais spirituelle : ressembler au Très-Haut. Tous ces détails, comme ceux du texte parallèle d’Ezéchiel 28, nous avertissent qu’il s’agit d’un être qui dépasse nos limites humaines. L’apôtre Jean dans Ap 12.9 apporte un complément à ces tableaux : « Il fut précipité le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre habitée, il fut précipité sur la terre (= Es 14.12) et ses anges furent précipités avec lui. »
Jean encore (Ap 12.7), nous permet de comprendre l’objectif de Satan d’être semblable au Dieu Très-Haut : « Il y eut guerre dans le ciel, Michel et ses anges combattirent le dragon. » On vient de voir que ce dragon est une image qui désigne Satan. Contre qui s’élève-t-il ? Contre Michel dont le nom signifie justement « Qui est semblable à Dieu ? » Ce nom est employé quatre autres fois, toujours dans un contexte de combat dans le monde céleste, dans Daniel 10.13, 21, 12.1, et dans Jude 9. Il désigne un être angélique, chef protecteur et libérateur du peuple de Dieu, vainqueur du diable à propos de Moïse (Ju 9). (Victoire de Micaël sur Satan, G.Doré, 19ème )
Paul nous donne la réponse à la question que pose son nom :
Phi 2.6 : « Jésus-Christ dont la condition était celle de Dieu, n’a pas estimé comme une proie à arracher d’être égal à Dieu », au contraire de notre Astre Brillant qui incitera les hommes à l’adorer sous la forme de la Bête, dont ils chanteront les louanges en disant « Qui est semblable à la Bête ?» (Ap 13.4)!
Col 1.15 : Christ est l’image du Dieu invisible.
Ainsi l’ambition de Satan a été de prendre la place de Christ, sur « la montagne de la Rencontre » (v 13, symbole du sanctuaire divin (le sanctuaire terrestre à son image, fut appelé « Tente de la Rencontre » entre Dieu et son peuple). La prétention de Satan a été de supplanter le Christ dans son œuvre auprès des hommes et de l’empêcher ainsi de sauver l’humanité en la soumettant à sa tyrannie, comme les rois de Babylone et de Tyr l’ont fait pour Israël.
Les trois prophètes annoncent en chœur la conséquence de cette prétention d’usurpation : la chute sur la terre, puis la destruction définitive. Satan n’a plus le pouvoir de séduire les êtres célestes (Ap 12.8), depuis que par le don de sa vie (Ap 12.10) Christ leur a prouvé son amour pour les hommes, et par-là même les mensonges de Lucifer. N’ayant plus accès au monde des anges, Satan se rabat sur les hommes qu’il tente de séduire et tourmente, mais les prophètes ont vu sa disparition définitive, dont les chutes de Babylone et de Tyr sont les symboles (Es 14.15-23 ; Ez 28.19).
Ce mouvement d’ascension jusqu’à Dieu, par orgueil et amour de soi, puis de chute dans la mort éternelle, est exactement à l’opposé du mouvement de Christ (Phi 2.6-8) : en effet, du même point de départ, le ciel et la présence de Dieu, Christ abandonne son égalité avec Dieu, descend vers les hommes, s’incarne et meurt volontairement pour leur donner la vie éternelle, par amour des autres et non de lui-même. Et cet abaissement volontaire est suivi d’une glorification éternelle, dont il ouvre la perspective à ceux qui le suivent.
B- Quels sont les effets pour nous de cette lutte de Satan contre Christ ?
Comme Paul le dit en Rm 5.18, l’être humain en général, l’Adam que je suis au naturel, en écoutant la voix séductrice de Satan : « Vous serez comme des dieux ! » (Gen 3.5), se rend esclave de sa tyrannie et nourrit dans son cœur des désirs égoïstes et orgueilleux de puissance, de domination et de gloire. Il cherche à avoir la vie éternelle par ses propres efforts et ses mérites, selon la parole du Serpent (Gn 3.4) : « Vous ne mourrez pas du tout ! ». Par là, sans en prendre conscience il se sépare de Dieu, du Dieu de la Vie, et il court vers la mort (Rm 5.18a). On peut le comparer au nomade du désert qui néglige l’humble source d’eau à ses pieds, pensant trouver une eau plus abondante plus loin, et qui s’enfonce dans l’aridité mortelle du désert.
La Bonne Nouvelle de Jésus, déjà prophétisée par Esaïe et Ezéchiel, c’est que Christ est la Vie. Pour permettre à l’humain, l’Adam que je suis, d’avoir la vie éternelle, il a donné sa propre vie d’homme innocent, il a pris sur lui notre nature pécheresse et l’a fait disparaître sur la croix dans sa mort (Col 2.14), l’affranchissant ainsi de l’emprise de Satan (Ap 12.10). Alors que Satan nous entraîne avec lui vers la mort, Christ en ressuscitant dans un corps humain régénéré par l’Esprit, nous entraîne avec Lui vers la Vie éternelle (Rm 5.18b).
Ce texte d’Esaïe 14.12-15 nous dévoile à la fois l’origine du mal qui existe hors de nous et en nous (Ja 1.14-15) et sa fin définitive (v 15). Jésus et les prophéties du Nouveau Testament révèlent comment cette fin se réalise en nous et hors de nous. C’est un message d’espérance qui soutient la foi et la marche terrestre de ceux qui s’appuient sur le Christ. La grâce de Dieu leur permet de s’approprier ces promesses et de se tenir debout devant Lui, dans l’assurance que les épreuves actuelles auront une fin définitive au retour de Christ (1 Pi 4.13 ; Ap 20.10, 15).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Comment est-ce que je participe au péché de Satan de vouloir être semblable à Dieu, de chercher à prendre la place de Christ pour avoir la vie éternelle ? Quelles sont mes ambitions profondes, et quels moyens utilisé-je pour les satisfaire ? Quelle espérance à ce sujet me donne cette prophétie d’Esaïe ?
- Ai-je fait mienne la bonne nouvelle du salut par le don de la vie de Jésus ? Qu’est-ce que cela change en moi et dans mon comportement, dans ma relation avec Dieu, avec moi-même et avec les autres ?
- Comment se manifeste concrètement la libération du péché et de la mort que Christ m’offre ?
- De quels vêtements d’orgueil est-ce que je me drape encore ? Comment les abandonner ?
Annexe : Etude du texte d’Ezéchiel 28.11-19
Observons
Le contexte : Au ch 28, le prophète prononce deux oracles sur le roi de Tyr. A cause de son auto-déification, le roi mourra vaincu par des étrangers (v 1-10), envoyés par Dieu pour lui rappeler sa condition de créature humaine. Le second oracle constitue notre texte, et porte le regard au-delà du roi terrestre de Tyr.
Le texte
Trois parties : A- v 12b-14 : Situation privilégiée du « roi de Tyr »
B- v 15-18a : Péché du « roi » et ses premières conséquences
A’- v 18b-19 : Déchéance totale et définitive du « roi ».
A- La situation du « roi » est privilégiée à cause
- des lieux : Eden, jardin de Dieu (13), montagne sainte de Dieu, parmi les pierres ardentes (14,16),
- de la nature du « roi » : créature magnifique (13, 14b, 15), chérubin protecteur (14, 16), rempli de sagesse, de beauté (12), et d’intégrité (15).
- de sa fonction : mettre le sceau à la perfection (12).
B- Son péché, l’injustice trouvée en lui (15), vient de l’importance de son commerce qui l’a rempli de violence (16), de sa beauté qui lui a donné de l’arrogance (17a) et de sa splendeur qui a corrompu sa sagesse (17b). La multitude de ses fautes et sa conduite injuste ont fini par profaner sa sainteté (18a).
Les deux premières conséquences de ce péché sont l’exclusion de la montagne de Dieu et des pierres ardentes, et le rejet sur la terre en spectacle aux rois (16b, 17b).
C- La prophétie prédit au « roi » une autodestruction totale par le feu (18b) et un anéantissement définitif (19).
Comprenons
Le contexte : la première prophétie sur le roi de Tyr introduit la seconde sur le chérubin céleste dont le roi terrestre est le « type » par son auto-déification ; il reproduit le péché de celui qui est devenu l’Adversaire du Seigneur.
Le texte : Le vocabulaire de cette prophétie fait du roi un personnage céleste :
- La sainte montagne de Dieu désigne dans la Bible la sphère spirituelle divine par opposition à la sphère matérielle terrestre. Dans ce domaine spirituel, conventionnellement appelé « ciel », splendeur, éclat, magnificence et gloire sont exprimés par l’abondance des pierres précieuses.
- Les pierres ardentes font allusion aux charbons ardents, au feu de l’autel devant Dieu (Ez 1.13 ; 10.2), pour désigner l’éclat de la sainteté divine et des créatures angéliques qui l’entourent.
- Les chérubins désignent chez Ezéchiel et Jean, les êtres symboliques en contact direct avec Dieu, bases de son trône (Ez 1.5-14,26 ; 10.2, 14-15 ; Ap 4.6-8). Ils seraient des créatures représentant concrètement des qualités que Dieu met en œuvre dans son action de gouvernement et de jugement, symbolisée par le trône.
Le chérubin, garde des sceaux de Dieu, participait à ses décisions. Comment en vint-il à ambitionner de prendre la place de Dieu (Ez 28.2 ; Es 14.13-14 ) ? Le texte suggère qu’au lieu d’accepter sa condition de créature et de serviteur, il s’est enorgueilli de ses responsabilités et de sa beauté (16,17), et s’est révolté contre celui dont il briguait la place, Michel (Ap 12.7), nom qui signifie « Qui est comme Dieu ? ». C’est le nom que porte Christ comme chef des armées angéliques (Dn 10.13,21) en lutte contre l’Adversaire (Ap 12.7) qui prétendit « être comme Dieu » (Es 14.14).
- La défaite annoncée par Ezéchiel (v 16) et reprise par Jean (Ap 12.9) eut lieu lorsque Christ prouva aux anges, par sa vie terrestre, sa mort et sa résurrection, l’amour inconditionnel de Dieu, contesté par Satan. Celui-ci, n’ayant plus le pouvoir de convaincre les anges, fut cantonné à la terre (Ez 28.17) où, depuis lors, il cherche à entraîner les hommes dans sa révolte (2Pi 5.8).
- Au v 18, Ezéchiel révèle la fin de son pouvoir : Satan sera l’auteur de sa propre destruction et entraînera dans la désolation et l’épouvante de l’anéantissement ceux qui l’auront suivi (Ap 20.10).
Les trois prophètes, Esaïe, Ezéchiel, et Jean, sous des formes diverses ont la révélation des dessous de l’histoire de la terre : elle est le théâtre du conflit qui oppose Satan à Dieu, dont la victoire est déjà acquise par Christ, mais doit être reconnue par les hommes, comme elle le fut par les anges (Ap 12. 12).
Le péché de Satan s’est répété depuis Adam et Eve, individuellement et collectivement. Le pouvoir, les capacités, les responsabilités, la beauté, la gloire, la connaissance scientifique ou technique, poussent les hommes à ignorer leurs limites et à se croire supérieurs, voire divins.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- A mon niveau de responsabilité, n’ai-je pas tendance à chercher à me valoriser, à cultiver l’ambition de briguer une place supérieure, hors de mes qualifications ? Comment rendre Christ vainqueur en moi de ces tentations ? (Ph 2.3-11).
- Toute ma vie peut être l’occasion de démontrer aux hommes que Satan est vaincu par Christ ! Pour cela je dois être conscient de ce qui guide mes choix : le service de Christ et du prochain, ou le désir de briller et de dominer ? Ai-je choisi mon camp dans le « grand conflit » (Mt 6.24)?
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