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04/05/2018

Étude n°6 Le changement de la loi : Daniel 7.19-27 (12 05 18)

Étude n°6 Le changement de la loi : Daniel 7.19-27 (12 05 18)

« Il prononcera des paroles arrogantes contre le Très-Haut, il opprimera les saints du Très-Haut, il espèrera changer les temps et la loi, et les saints seront livrés entre ses mains pendant un temps, des temps et la moitié d’un temps. » Dan 7.25bête romain et petite corne.jpg

 

Observons

Pour comprendre le symbolisme de la fin de cette vision du ch 7 nous sommes obligés de la joindre au chapitre 8 qui en donne une explication par l’intermédiaire de l’ange Gabriel (8.16).

Quel est le contexte de l’apparition de la petite corne ?

7.7-8 ; 19-20 : au milieu des dix cornes de la bête terrible et cruelle qui a succédé au léopard à 4 têtes, et après la chute de trois des dix cornes.

8.8-9 : selon le texte hébreu : « (du côté) de l’un  des 4 vents des cieux» d’où s’étaient élevées les quatre cornes du bouc, après la chute de sa grande corne. La petite corne s’étend ensuite au sud, à l’est, et dans le plus beau des pays.

Quelles sont les caractéristiques de la petite corne ?

7.8,11 : a des yeux et une bouche arrogante pour parler

7.20,24 : de plus grande apparence, différente des premiers royaumespetite corne.jpg

8.9 : corne très petite, qui s’agrandit

8.23,25 : roi riche, rusé, impudent, artificieux, arrogant et persécuteur.

Quelles sont les activités de la petite corne ?

7.21 : fait la guerre aux saints et remporte la victoire

7.25 : parle contre le Très-Haut, espère changer les temps et la loi, opprime le peuple des saints livrés pendant trois ans et demi.

8.10, 11,12, 24-25 : s’élève jusqu’à l’armée des cieux, le Chef des chefs, lui retire le sacrifice perpétuel, rejette le lieu de son sanctuaire, jette la vérité par terre, persécute les saints.

La durée de son existence :

7.11 : parle encore de façon arrogante, alors que le jugement a commencé (v 9-10)

7.26 : est dépouillée de sa domination à la fin du jugement.

8.26 : est brisée sans l’effet d’aucune main, dans les temps éloignés, mis en rapport avec les 2300 soirs et matins.

Les mêmes expressions sont employées dans les deux chapitres pour désigner une même entité : la petite corne.

Comprenons

Les deux visions prophétiques des ch 7 et 8 sont parallèles au rêve de la statue du ch 2, qui avait reçu une explication historique et politique jusqu’à la fin des temps. La succession des animaux fantastiques et des cornes, symboles des puissances de ce monde, répond à la préoccupation de Daniel, soucieux de la reconstruction du temple de Jérusalem. L’introduction des détails supplémentaires sur la petite corne (yeux et bouche arrogante), et sur les deux animaux du ch 8 (bélier et bouc, animaux sacrifiés au jour des Expiations), donne en outre à ces visions une dimension spirituelle. Dieu veut attirer l’attention de Daniel sur les événements spirituels concernant la réalisation de son plan du salut. De plus le langage prophétique est essentiellement symbolique et ne peut pas être pris tantôt littéralement (ex. les dates), tantôt symboliquement (les animaux ou les cornes). Une lecture rigoureuse interdit ce mélange qui aboutit à « tordre les Ecritures »(2Pi 3.16).

La corne désigne dans la Bible une puissance politique. La petite corne apparaît parmi d’autres, elle naît de l’empire (animal terrible, 7.7) qui a succédé à la Grèce (Javan 8.21) d’Alexandre le Grand (la grande corne brisée), après sa division en 4 royaumes. Le ch 8 ne mentionne qu’indirectement l’animal terrible du ch 7 : la mention des 4 vents (8.9) d’où sort la petite corne, suggère leur origine commune (7.2-3). Historiquement on sait qu’après l’empire grec divisé entre les généraux d’Alexandre (léopard à 4 têtes 7.6), a émergé la puissance romaine, d’abord faible (conquête de la Macédoine en 168 av JC, puis de plus en plus étendue en Grèce, Syrie, Judée (le plus beau des pays), et Egypte, transformées en provinces romaines en 63 et 30 av JC (8.9).

            Gabriel indique clairement que la vision est pour le temps de la fin (8.17), que la corne agit encore (7.9-11) au temps du jugement (7.9-10,13), et qu’elle est brisée à la fin du jugement (7.11, 26 ; 8.25c), sans le secours d’aucune main (// 2.34). Nous pouvons en conclure que les durées indiquées ne sont pas littérales (= trois ans et demi réels), mais symboliques, et recouvrent la longue période de l’histoire humaine jusqu’au jugement préliminaire au retour de Christ. Ces temps sont si éloignés (2300 années, 8.14,26) que Daniel en reste stupéfait, malade, et incapable de comprendre le sens de la vision.

Le prolongement du 4ème animal épouvantable et anonyme dans la petite corne, indique que celle-ci prend tous les caractères de la puissance (« bête » terrible et dévorante) qui périt au moment de son émergence (7.11), mais y ajoute ses spécificités qui la rendent différente des autres.

Ce qui la distingue, c’est sa portée spirituelle. Les yeux et la bouche qui parle (v 20) désignent symboliquement des caractères spécifiquement humains : le discernement et la faculté d’édicter des lois, en contraste avec l’apparence et la gueule des animaux, symboles des puissances politiques sans Dieu. Chez Daniel, l’humain représente la faculté spirituelle que seul l’homme possède (voir l’expérience de Nébucadnetsar, ch 4 et 7.4). La puissance politique de la petite corne se révèle être aussi un pouvoir spirituel, dont l’action est dirigée contre Dieu (Chef des chefs) et son peuple saint (7.25 ; 8.10-11, l’armée des cieux = qui fait partie du monde spirituel de Dieu). Son objectif est non seulement de détruire les saints, mais de falsifier l’œuvre de salut de Dieu.

Changer les temps et la loi, c’est se mettre à la place de Dieu qui en a seul le droit etChrist intercesseur de l'homme pécheur Ntre Dame Paris.jpg le pouvoir (2.21). Retirer à Christ, le chef de l’armée (Jos 5.14, Dn 10.13,21) le sacrifice perpétuel, c’est usurper son rôle de Grand Sacrificateur (Hé 7.26), c à d. sa fonction d’intercesseur et d’intermédiaire entre l’Accusateur Satan et l’homme pécheur (Job 1.9-11 ; Zac 3.1-5), que Christ remplit depuis son ascension auprès du Père, pour le pardon de ses enfants (Hé 9.11-14), comme le symbolisaient les sacrifices quotidiens du temple (et comme l’a représenté un sculpteur de Notre Dame de Paris) . 

Ainsi la petite corne jette la vérité par terre, méprise la Parole de Vérité (Emeth mot hébreu = Loi, Parole de Dieu, vérité), et choisit, comme Adam et Eve, de suivre sa propre volonté. En se séparant de Dieu, elle devient persécutrice de ceux qui lui sont consacrés (saints). C’est pourquoi le jugement sert à leur rendre justice (7.22) et à les délivrer de leur oppresseur (8.25b).

Cette lecture spirituelle de la petite corne et de son action jusqu’à la fin des temps, ne nous permet pas de l’identifier à une puissance politique idolâtre, guerrière et éphémère, comme certains chrétiens l’ont fait en pensant à la profanation matérielle du temple juif par Antiochus IV Epiphane au 2ème siècle av JC. Les dates données par Dieu lui-même dans un texte prophétique ne peuvent pas être lues littéralement (même ainsi, elles ne correspondent pas aux faits historiques) ; pour respecter la cohérence du texte symbolique, les dates aussi doivent être lues symboliquement ; ainsi elles dépassent largement l’époque d’avant la venue du Messie, où ce roi a profané un temple matériel dans lequel la présence de Dieu ne se manifestait plus par la Shékina au-dessus d’une arche disparue.

Nous ne trouvons dans l’histoire du monde qu’une puissance née de l’empire romain païen (4ème animal de Daniel 7.19) et le prolongeant jusqu’à la fin des temps avec les caractéristiques politiques et spirituelles décrites dans la vision : c’est le système de la papauté, établi à Rome après la chute des derniers empereurs Barbares ariens (538 ap JC) : ce système papal s’est institué lui-même comme moyen de salut en falsifiant la Parole de Dieu : sacrifice de la messe, répété quotidiennement à la place du sacrifice unique de Jésus (Héb 9.26, 1Pie 3.18), indulgences et sacrements au lieu de la grâce divine (Rom 3.24) pour obtenir le salut, intercession des saints et de la Vierge (1 Tim 2.5), dimanche au lieu du sabbat (Ex 20.10), etc.). Selon cette prophétie, ce système politico-religieux doit durer jusqu’au retour de Christ (Dan 8.25 ; Ap 13.14).

Questions pour une application dans la vie chrétienne

Il est relativement facile d’interpréter la vision de la petite corne en montrant du doigt le pouvoir papal. On se sent ainsi du bon côté, du côté des « saints » ! Mais si nous voulons intérioriser, personnaliser cette vision, posons-nous cette question :

  • Quelle place je laisse, dans ma personnalité et mon caractère, aux caractéristiques de la petite corne : le goût du pouvoir, la volonté d’agir selon mes vues, les compromis ou les mensonges pour écarter la vérité de la Parole de Dieu, l’incrédulité ou le doute sur le pardon de Dieu offert par Jésus-Christ mort et ressuscité, la recherche d’autres moyens de salut que la foi en Christ ?

En tout cela je peux ressembler à la petite corne !

Il ne me reste plus qu’à le confesser, et à me tourner vers mon Avocat qui est fidèle et juste pour me pardonner et me purifier de toute injustice (1 Jn 1.9 ; 2.1).

Croire que le système papal est désigné sous la petite corne, ne nous autorise pas à jeter cette conviction à la tête des catholiques et même du pape. Si l’explication de cette vision à celui qui en recherche sincèrement le sens pour comprendre la révélation de Dieu, est présentée avec tact et humilité, dans l’état d’esprit décrit plus haut, elle ne pourra qu’interpeller et conduire à prendre position sur le choix de vie fondamental :

  • Qui suivre, un système humain périssable, ou le Seigneur ressuscité qui donne la vie éternelle ?

27/04/2018

Étude n°5: Christ dans le sanctuaire « céleste », Hébreux 9.8-14 (05 05 18)

Étude n°5: Christ dans le sanctuaire « céleste », Hébreux 9.8-14 (05 05 18)

« Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » 1 Cor 3.16

« En Christ, vous êtes édifiés ensemble pour être une habitation de Dieu en Esprit » Eph 2.21 ; « Nous sommes sa maison… » Héb 3.6 coeur de bougies.jpg

 Pour plus de détails sur le sanctuaire céleste, consulter le livre d'Evelyne Zuber "J'habiterai au milieu de vous" publié chez BoD : www.bod.fr (voir la Bibliographie dans la colonne de gauche de la page du blog.)

Observons 

Le contexte

a) les versets 1-7 constitue la première partie du développement de notre étude. C’est la brève description du sanctuaire terrestre (1-5) et des rites quotidiens et annuels (6-7).

Le texte :

b) v 8-10 : Révélation du Saint-Esprit de l’insuffisance des symboles du 1er sanctuaire, pour acquérir la maturité (perfection) spirituelle.

a’) v 11-12 : Christ réalise les symboles du rite des Expiations dans le sanctuaire spirituel (non construit de main « d’homme » ), pour notre salut éternel.

c) v 13-14 : but de l’œuvre de Christ dans le sanctuaire « spirituel » : par son sacrifice il acquiert pour nous la rédemption éternelle.

Le Mais du v 11 introduit une série d’oppositions entre

  • le 1er tabernacle (v 1) et le tabernacle plus grand et plus parfait (11)
  • les prêtres humains (6-7) et Christ (11)
  • le rite annuel des Expiations (v 7) et l’œuvre unique de Christ (12)
  • l’effet temporaire du 1er sanctuaire (9-10, 13) et le résultat éternel de l’œuvre de Christ (12,14).

Au centre, l’œuvre de l’Esprit est de révéler la valeur symbolique et la caducité du 1er sanctuaire.

Comprenons

A) Sont synonymes dans le texte :

  • premier tabernacle, ordonnances charnelles, figure ou parabole.
  • Biens à venir (11), rédemption éternelle (12) salut (v 28)
  • Saint des Saints, tabernacle plus grand et plus parfait, non construit (= non fabriqué par la main, le mot « d’homme » n’est pas dans le texte), pas de cette création (= non matériel), sanctuaire (12)
  • Temps présent, temps de réforme.

 B) Vocabulaire: Qu’est-ce qu’un sanctuaire ? un lieu de rencontre entre Dieu et l’homme, lieu matériel dans le désert avec la tente (= tabernacle) de la Rencontre, lieu symbolique avec l’incarnation de Dieu en Jésus, lieu spirituel du cœur humain habité par l’Esprit (1 Co 6.19), ou de l’Église, maison de Dieu (Ep 2.21-22 ; 1 Tim 3.15).

Le Saint des saints est le nom donné au lieu Très Saint du sanctuaire terrestre, où se trouvait l’arche contenant la loi, qui symbolisait le trône de Dieu, donc sa présence et son action de roi et de juge.

 C) v 8-10: Un voile séparait le Lieu Saint du Lieu Très Saint dans le sanctuaire terrestre, et symbolisait l’impossibilité pour l’homme pécheur d’entrer en présence de la sainteté de Dieu. Le grand sacrificateur le franchissait une seule fois dans l’année au jour des Expiations, dûment enveloppé de parfums et portant le sang des victimes expiatoires, pour se présenter lui et son peuple devant le jugement de Dieu. Grâce au sang pur du bouc pour l’Éternel, répandu sur le couvercle de l’arche, donc placé entre la condamnation de la loi et le péché de l’homme, Dieu pouvait lui pardonner et le considérer comme juste (expiation = couverture et effacement du péché). Cette cérémonie annuelle symbolisait le jugement (= la libération du péché, ou réhabilitation définitive du peuple de Dieu au temps du jugement qui précède le retour du Christ (symbolisé par la sortie du grand sacrificateur, après les Expiations). Entre temps toute l’année, le sang des sacrifices était porté devant le voile. Notre texte nous dit que ces ordonnances charnelles, terrestres étaient le symbole de la réalité spirituelle de l’impossibilité à l’homme pécheur de se présenter devant Dieu sans protection, sans intermédiaire : Nul ne peut voir ou approcher Dieu sans mourir. Le Saint-Esprit qui seul permet de saisir les réalités spirituelles (1 Co 2. 13-14) fait comprendre par le voile déchiré au moment de la mort de Christ, que maintenant, dans le temps présent, l’accès à Dieu est possible en tout temps, car Christ par son sacrificvitrail transformateur.jpge a couvert les péchés des hommes, il les a fait mourir dans son corps d’homme, et les a effacés (= il a fait l’expiation). Les hommes en se réclamant de ce sacrifice, sont considérés comme justes par Dieu à travers Christ, comme au travers d’un vitrail (qui projette ses couleurs sur ce qui se trouve devant).

 D) v 11-14 : L’œuvre de Christ est d’être le grand prêtre pour notre rédemption éternelle : il officie spirituellement pour notre salut (v 28) (= notre vie éternelle dans la présence de Dieu) dans le sanctuaire de notre cœur ou de l’Église. Pour cela

  • il pénètre dans (entre dans, traverse = par référence à l’action du grand sacrificateur le jour des Expiations) un sanctuaire plus grand et plus parfait, qui n’est pas de cette création, non-fabriqué, donc immatériel, ou du monde spirituel. Le verset 24, parallèle aux v 11-12, nous le définit comme « le ciel même ». Jésus s’y trouve dans la présence même de Dieu qu’il voit face à face ! Actes 17.24 nous dit que Dieu n’habite pas des temples fabriqués. Le ciel ou le sanctuaire « céleste » sont donc des expressions pour signifier simplement le lieu spirituel de la présence du Dieu Éternel. Or depuis son ascension et la Pentecôte, il habite et officie par son Esprit parmi nous, les croyants, collectivement dans l’Église, sanctuaire où on l’adore, et individuellement dans le cœur de celui qui est ouvert à sa présence (1 Cor 3.16 ; 6.19 ; 2 Cor 6.16)
  • Il se présente devant Dieu comme victime expiatoire pour purifier nos consciences (14) = il présente sa « vie selon l’Esprit » et sa mort d’homme innocent en intermédiaire entre l’homme pécheur et la sainteté de Dieu. A l’image d’un vitrail qui donne ses couleurs à celui qui se place dans sa lumière,Christ permet à l’homme d’être considéré par Dieu comme purifié et juste devant lui.
  • Il rétablit ainsi la relation entre Dieu et le croyant qui peut alors le servir (14) en esprit et en vérité (Jean 4.24).

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • La sainte cène est le rite qui se rapproche le plus des rites du sanctuaire terrestre. Est-ce que j’y vois le rappel des faits historiques de la mort de Jésus, le symbole de son œuvre en moi par l’Esprit (nourriture et vie), l’annonce du repas de noces = de la communion intime et éternelle avec lui ? Qu’est-ce que chacune de ces conceptions change dans ma façon de vivre la sainte cène, et la foi ?
  • L’étude du symbolisme du sanctuaire terrestre me donne-t-elle plus claire conscience de ce que Jésus fait pour moi chaque jour dans le sanctuaire spirituel de mon cœur ou de l’Église ? Que m’enseigne-t-elle sur l’œuvre de Christ à la fin des temps ? (jugement préliminaire, retour de Christ, exécution du bouc émissaire, rassemblement des élus dans la Jérusalem céleste)
  • Le fait d’avoir accès librement à la présence de Dieu me pousse-t-il à le servir et l’adorer avec joie ?