17/11/2017
Étude n°8, L’homme selon Romains 7.7-25 (25 11 17)
Étude n°8, L’homme selon Romains 7.7-25 (25 11 17)
«Maintenant nous sommes dégagés de la loi, car nous sommes morts à ce qui nous retenait captifs, de sorte que nous servons sous le régime nouveau de l’Esprit et non plus sous le régime ancien de la lettre » (Rom 7.6)
Observons
Le chapitre poursuit la réflexion en deux grandes parties
- v 1-6 : le croyant est libéré de la loi par sa mort avec Christ
- 1-3 : exemple de la loi matrimoniale
- 4-6 : même principe appliqué dans la vie spirituelle
- v 7-25 : Conflit intérieur entre la loi, le péché, la chair, et l’Esprit
- 7-9 : le péché est révélé et amplifié par la loi
- 10-13 : la loi sainte révèle ma culpabilité et me voue à la mort
- 14-20 : conflit intérieur entre volonté spirituelle et nature charnelle
- 21-25 : La délivrance du péché révélé par la loi est en Jésus-Christ, par l’Esprit.
Tout le passage est construit sur les antithèses, habituelles au style de Paul, entre loi, lettre, péché, nature charnelle, mort d’un côté, et libération, Esprit, vie, volonté spirituelle de l’autre. Au centre de ces antithèses l’affirmation de la sainteté de la loi ou Parole de Dieu (v 12).
Comprenons
Contexte : Libération de la loi ( v 1-6) :
Paul introduit un enseignement un peu différent du précédent qui s’adressait plutôt aux pagano-chrétiens, en se tournant maintenant vers ses frères (v 1 et 4), les judéo-chrétiens connaisseurs de la Loi. Il s’agit ici plus de la loi de Moïse que des lois civiles de Rome, car le droit matrimonial auquel il se réfère dans son exemple n’est pas celui de Rome mais celui de l’Ancien Testament.
Paul a parlé auparavant de l’affranchissement du péché par la grâce (5.20 ; 6.18), il veut aborder maintenant l’affranchissement de la lettre de la loi par l’Esprit (7.6).
Pour faire comprendre cet enseignement, il prend l’exemple concret de la loi de Moïse qui limitait la durée du lien matrimonial à la durée de la vie du mari. La mort de celui-ci libérait la veuve de tout lien avec lui.
De même dit Paul, la mort de Christ à laquelle le croyant s’est identifié dans son baptême, le libère de la condamnation de la loi, de l’obéissance à la lettre de l’Écriture, le délivre de l’emprise du péché sur lui, qui lui faisait porter des « fruits de mort »(v 5), puisque dans sa mort mimée symboliquement par le baptême, la culpabilité lui est spirituellement ôtée. Mort spirituellement avec Christ, et son vieil homme crucifié (6.6), le croyant entre dans un autre « régime » de vie, éclairé et guidé par l’Esprit de Celui qui est ressuscité, et qui le ressuscite avec Lui, pour qu’il porte des fruits pour Dieu (7.4).
« La « lettre», c’est la loi qui commande, interdit, exige, condamne, mais ne donne aucune force au pécheur qui veut lui obéir…Le régime légal nous laisse dans notre état naturel d’impuissance » (Bible Annotée de Neuchâtel). Le légaliste craint la loi et en est l’esclave. Il pense que sa relation avec Dieu dépend de son obéissance fidèle à la loi, et se désespère d’y parvenir.
Au contraire régénérés par l’Esprit de Dieu lorsque nous acceptons la grâce de Christ, nous sommes rendus des êtres spirituels, vivant pour Dieu, selon sa volonté.
Le texte : Le conflit intérieur (v 7-25)
L’argumentation continue pour répondre à une objection nouvelle que nous entendons encore souvent : si la grâce nous libère de la loi, alors la loi est mauvaise, on peut donc ne plus en tenir compte. Beaucoup de chrétiens qui considèrent le mot « Loi » comme désignant tout l’Ancien Testament, ses lois, ses rites et ses enseignements, pensent que tout cela est périmé ; ils reprochent même à la loi d’être à l’origine de tous les problèmes moraux et spirituels de l’homme. Ils ne comprennent pas que Jésus n’est pas venu abolir, mais accomplir les Écritures (Mat 5.17), et qu’il y a unité et harmonie dans toute la révélation de Dieu dans sa Parole.
Paul considère cette attitude de mépris et de méconnaissance des Écritures (à son époque, constituées du seul Ancien Testament) comme impie. Il montre dans des formules très condensées, quel est le rôle de la loi, entendue dans le sens de Parole de Dieu :
Elle reste utile, parce que dans un premier temps elle révèle à l’homme son péché, son état naturel séparé de Dieu, et incapable de faire le bien, donc voué à la mort (v 10-11). Loin d’être mauvaise en soi, la loi-Parole de Dieu est « sainte, juste et bonne » (v12), car elle est l’expression de la volonté de Dieu pour la vie libérée de son enfant (Ex 20.1 ; Ps 19.8-9). Elle exprime les principes de vie du Royaume éternel, que l’Esprit de Dieu inscrit dans le cœur du pécheur repenti (Jér 31.33 ; Héb 8.10), pour lui permettre une obéissance de cœur et non de devoir (Rom 6.17).
Dans les versets 9 à 13, Paul dresse le tableau des rapports de l’homme avec la loi avant sa conversion à Christ. Mais dans les versets 14 à 24, il décrit le conflit intérieur (v 14,18,21) qui continue à déchirer le converti : par la loi il a pris connaissance de sa faiblesse naturelle devant le péché, de son incapacité irréfutable à pratiquer par lui-même le bien selon Dieu, malgré son désir de l’accomplir. Il s’aperçoit qu’il n’y a pas d’autre solution que de crier à Dieu (c’est en cela que la loi est un pédagogue qui mène à Dieu selon Gal 3.24), pour être délivré de la fatalité de ce conflit et pour recevoir avec reconnaissance la grâce divine.
On a beaucoup discuté sur ce passage pour savoir si Paul parlait seulement de la situation de l’homme avant sa conversion, ou s’il étendait aussi ce conflit intérieur après la conversion. La fin du verset 25 : « ainsi donc, par mon intelligence, je suis esclave de la loi de Dieu, tandis que par ma chair, je suis esclave de la loi du péché », semble suggérer par ses verbes au présent, que tant que l’homme est sur terre, il est, même après sa conversion, quotidiennement soumis à deux exigences en lui : celle de sa nature charnelle, esclave involontaire du péché qui règne sur terre, et celle de son être intérieur, guidé par l’Esprit, qui lui donne la volonté… et la force d’accomplir la loi de Dieu. La dualité du vouloir et du faire demeurera jusqu’à la résurrection, où l’homme sera revêtu par la grâce de Dieu de l’incorruptibilité éternelle (1 Cor 15.52-53). Seul un chrétien dans la maturité de sa foi peut se reconnaître comme incapable par lui-même d’obéir à une loi qu’il sait bonne et qu’il aime profondément.
Par l’Esprit, l’homme a la possibilité de vivre ce conflit intérieur dans la confiance en la victoire remportée par Christ en sa faveur et offerte à quiconque s’attache à Lui (Icône 21ès, Anastasis = Victoire de Jésus sur la mort). Christ n’a-t-il pas promis à ses enfants de leur donner la victoire (1 Cor 15.57), et de « les transformer à son image de gloire en gloire, par le Seigneur qui est l’Esprit » (2 Cor 3.18) ?
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quelle place tient la Loi-Parole de Dieu, dans ma vie de foi ? L’obéissance à la loi est-elle à mes yeux une condition, un moyen de mon salut, ou une manifestation de la présence de l’Esprit en moi ?
- V 6 : Qu’est-ce qui distingue concrètement dans la vie du croyant, le « régime ancien de la lettre » et le « régime nouveau de l’Esprit » ? Donnez un ou deux exemples de vie selon ces deux régimes.
- Pourquoi est-il inévitable et même nécessaire qu’existe en nous, malgré notre conversion, un conflit intérieur entre notre volonté de bien faire et notre incapacité naturelle à bien agir ?
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10/11/2017
Étude n°7 : Victoire sur le péché Romains 6.1-14 (18 11 17)
Étude n°7 : Victoire sur le péché Romains 6.1-14 (18 11 17)
« Le péché ne dominera pas sur vous, car vous n’êtes pas sous la loi mais sous la grâce » (Rom 6.14)
Observons
Le contexte
Paul vient de comparer l’œuvre d’Adam et celle de Christ (5.12-21), montrant combien la grâce de Christ a surpassé la faute d’Adam : Christ a introduit dans le monde la justice et la vie éternelle au lieu du péché et de la mort (5.21).
Le ch 6 développe les conséquences sur la vie de l’homme pécheur de cette œuvre de salut de Christ en sa faveur.
Le texte
On distingue deux grandes parties :
A- 1-11 : Affranchissement du péché par l’union avec Christ
a) v 1-5 : par le baptême nous sommes morts au péché pour vivre en nouveauté de vie avec Christ.
b) v 5-7 : Crucifixion en Christ de notre nature pécheresse pour vivre avec Dieu
a') v 8-10 : Nous sommes morts au péché et vivants avec Christ pour Dieu
v 11 : transition : notre regard sur nous-même détermine notre vie
B- 12-23 : Exhortation à une vie libre du péché mais esclave de Dieu
a) v 12-14 : vivre soumis non au péché mais à Dieu
b) 15-19 : libérés du péché et esclaves de la justice (v 18)
a’) v 20-23 : Fruits du péché et fruits de la justice
Tout le chapitre est construit sur l’opposition entre péché et justice, mort et vie, esclavage et liberté, loi et grâce (v 15), salaire du péché et don gratuit de Dieu (23). Trois images dans la première partie rendent compte de la communion avec Christ : le baptême, la plante, la crucifixion. Dans la seconde partie l’image du roi, ou du maître et de l’esclave rend compte du lien qui unit l’homme au péché ou à Dieu. Au centre, le verset 11 sert de transition entre la partie doctrinale et la partie pratique.
Comprenons
(Dessin de Zabou : Dis, maman, explique-moi…le baptême; Ed Vie &Santé)
Affirmer que « là où le péché abonde, la grâce surabonde », pourrait soulever l’objection souvent entendue : « continuons à pécher, à vivre selon nos pulsions égoïstes et orgueilleuses, Dieu qui est très bon, nous pardonnera toujours ! » Paul réfute cet argument fallacieux par l’affirmation que le chrétien, en passant par le baptême, a changé de Maître, de Seigneur. Par le baptême il s’est identifié à la mort et à la résurrection de Christ-Jésus. Il a reconnu que sur la croix, Jésus a fait mourir la nature pécheresse de l’homme, afin de lui donner par la résurrection, la possibilité de vivre une vie nouvelle. « Christ a affronté une mort réelle et physique. La mort du croyant est réelle aussi, mais psychologique et spirituelle, non biologique » (Ph. Augendre, De la peur à la paix et la joie, Essai sur la possession démoniaque et la vie chrétienne, p 129, Ed V&S).
Le symbolisme du baptême par immersion est extrêmement parlant : le plongeon dans l’eau représente l’ensevelissement et la purification de tout ce qui éloigne de Dieu, de tout ce qui, dans notre être, est dominé par le désir d’indépendance de Dieu, par l’égoïsme et l’orgueil, par les aspirations à la gloire, au pouvoir, au profit. Ce qui meurt symboliquement et spirituellement, ce n’est pas la personnalité du baptisé, c’est son vieil homme sans Dieu (Rm 6.6), son naturel non régénéré par l’Esprit.
La sortie de l’eau est une image de la résurrection de Christ qui a vaincu la mort définitivement, et s’est rendu maître de tout ce qui y conduisait. C’est aussi une image de la nouvelle naissance du baptisé, qui uni à Christ, se retrouve libéré de la domination du péché. Christ devient le Seigneur de son être intérieur, pardonné et purifié, et lui permet de marcher (= progresser) dans une vie sanctifiée par sa présence. Le baptisé devient alors un instrument de « justice » ; s’il reste dans la communion de Christ, il reçoit la grâce de vivre pour et par Dieu, en témoin des lois et des bienfaits de son royaume.
L’image de la plante, à peine esquissée au v 5, symbolise l’identification à Christ dans sa mort, nécessaire pour vivre de sa vie, comme la branche (greffon) qui a été greffée à la plante-racine (porte-greffe) va se nourrir de sa sève et vivre de nouveau pour donner du fruit (Rom 11.17-18).
La troisième image, celle du crucifiement du vieil homme, est encore plus parlante de l’œuvre de Christ sur la croix en notre faveur. Le vieil homme représente notre nature pécheresse, notre vie sans Dieu. Christ sur la croix avait endossé cette nature humaine faible et sous l’emprise du péché. Dans sa mort, il l’a mise à mort, pour nous donner par sa résurrection la possibilité d’avoir une nature régénérée par l’Esprit. (Crucifié et Ressuscité, Abbatiale de Goudargues, Gard).
Dans la faiblesse de notre foi, nous oublions trop souvent la promesse de Dieu au moment de l’engagement du baptême, de nous « ressusciter » réellement dès à présent. Accrochés à notre « vieil homme », nous le laissons surnager, manifestant par là notre difficulté à nous livrer au Seigneur ! Rappelons-nous que ce que Dieu promet, il l’accomplit, et que unis au Christ, nous sommes vivants pour Dieu ! Comment le manifesterons-nous dans notre vie personnelle et dans notre vie d’église ?
Au verset 11, le regard porté sur nous-mêmes devient primordial, car il conditionne notre conduite de vie. Si nous ne voulons pas nous regarder comme pardonnés et remplis de la force de vie de l’Esprit, nous ne pourrons jamais bénéficier des transformations qu’Il veut opérer en nous. Nous retomberons sous l’emprise de notre vieil homme sans Dieu.
La marche avec Dieu et pour Dieu réclame une décision de notre volonté, un don de soi à Dieu (v 13), pour qu’Il fasse de nous des « instruments, des armes » de justice, libérés de l’emprise du péché, affranchis de la condamnation de la loi, et dirigés par la grâce de Dieu dans un processus de sainteté, ou consécration, ou sanctification (v 19).
La faiblesse de notre nature charnelle nous livrait à nos penchants d’orgueil et d’égoïsme, à l’idolâtrie, appelée impureté et iniquité (Col 3.5), fruits du péché dont le croyant peut être honteux, et qui ont pour fin la pourriture et la mort.
La force de la résurrection en Christ permet au contraire au croyant soumis volontairement à Dieu, de vivre une vie nouvelle dans l’obéissance de cœur (v 16) et la justice (Col 3.12). Sa vie consacrée au service de Christ, est purifiée et transformée par la grâce de son Esprit pour la vie éternelle (Rom 8.13-14 ; 2 Co 3.18). Même si le péché peut subsister en lui, il ne règne plus en maître, il ne domine plus le croyant parce que celui-ci sert un autre Maître, Celui qui l’a libéré, et qui l’appelle à marcher uni à Lui.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quel regard est-ce que je porte sur moi (v 11) ? Suis-je un pécheur invétéré, toujours esclave de ses faiblesses, un pardonné affranchi de la loi, pouvant vivre à ma guise, un libéré de la domination et de la condamnation du péché, désireux de vivre avec Dieu à tout instant ? Quelles attitudes entraîne chacune de ces visions ?
- Qui domine mes désirs, mes souhaits, ma volonté ? Si Jésus est mon Seigneur, comment cela se manifeste-t-il concrètement dans ma vie (relations, affections, loisirs, usage du temps et de l’argent) ?
- Comment être aujourd’hui une arme de justice (= justesse, droiture, vérité, fidélité) dans la main de Dieu, une bénédiction pour les autres, un appel à une vie nouvelle avec Dieu ?
- L’union au Christ vécue dans le baptême est-elle acquise une fois pour toutes à ce moment-là ? Comment l’entretenir pour qu’elle demeure et transforme nos vies personnelles et notre vie d’église ?
- Quels éléments de mon vieil homme surnagent encore et freinent ma croissance en Christ ?
08:00 Publié dans Romains | Lien permanent | Commentaires (0)