02/11/2018
Etude n°6 Image d’unité 1 Corinthiens 12.12-27 (10 11 18)
Etude n°6 Image d’unité 1 Corinthiens 12.12-27 (10 11 18)
Comme le corps est un tout en ayant plusieurs membres, et comme tous les membres du corps malgré leur nombre ne sont qu’un seul corps, ainsi en est-il du Christ. » 1 Cor 12.12
Observons
L e contexte
A une église divisée sur la question des dons spirituels, Paul rappelle que tout dans l’église dépend de l’Esprit qui « distribue ses dons à chacun en particulier comme il veut » (v 11). Après la métaphore du corps pour préciser ce qu’est la communauté de l’Église (ch 12.12-27), Paul en donnera le fondement, l’amour-agapê (ch 13)
Le texte
3 parties :
v 12-14 : l’Église, corps du Christ dont l’Esprit unit les membres : Qu’est-ce qui nous unit dans un même corps ? Quel en est le signe ?
v 15-20 : Nécessité de la diversité des membres du corps : Quels sentiments président à la désunion ? Qui a voulu la différence entre les membres du corps ? Dans quel but ?
v 21-27 : Interdépendance et Solidarité entre les membres du corps : Quelle est l’utilité des membres les plus « faibles » ?
Comprenons
1ère partie : V 12-14 : L’Église, corps du Christ
Les caractéristiques d’un corps relevées par Paul dans cette 1ère partie sont la multiplicité des membres et l’unité du corps (v 12a). Curieusement, Paul compare le corps à Christ, et non à l’Église (12b) ! Cela montre l’identification totale de l’Église à Christ qui en est la tête.
Comme Paul vient d’insister (v 11) sur l’action unificatrice de l’Esprit dans la communauté, il reprend dans la métaphore du corps le rôle de l’Esprit sous l’image de l’eau qui lave dans le baptême puis abreuve tous les membres du corps, quelles que soient leurs conditions ethniques ou sociales. La recherche d’unité de l’Eglise ne se fait pas autour de dogmes, de doctrines, de rites, de personnes ou de coutumes ecclésiales, mais grâce à la présence de l’Esprit Saint qui anime chaque membre de la communauté et le lie à Christ par la foi. C’est Dieu qui agit pour constituer et unir son corps, dont les membres sont de toutes origines.
2ème partie : V 15-20 : Nécessité de la diversité
La diversité des dons et des fonctions est une nécessité vitale pour le corps humain.
Si elle n’existait pas, on aboutirait à une monstruosité invivable, car l’uniformité empêche le fonctionnement et le développement harmonieux du corps.
De même, Dieu a voulu la diversité des membres dans l’unité, pour le bon fonctionnement du corps. Là encore, c’est une décision de Dieu pour son Église.
Jésus en a donné l’exemple dans le choix de ses apôtres, issus de milieux sociaux, politiques, religieux différents, dotés de caractères et de dons très divers. Tous l’ont suivi dans leur diversité, unis par l’amour qu’ils recevaient de leur Maître et qu’ils lui portaient. Cette union dans l’amour de Jésus leur a permis d’être ensemble pour recevoir son Esprit (Actes 2) et pour témoigner de l’Evangile autour d’eux, chacun dans sa langue (Ac 2.8-11). L’objectif de la diversité dans l’unité est de donner à l’Eglise la possibilité de porter l’Evangile à tous, et de toucher tous les cœurs par un témoignage d’amour inconditionnel, qui tranche dans les habitudes du monde.
Vouloir une Eglise uniforme, par souci d’unité, c’est méconnaître la volonté divine (v 18) qui respecte les personnalités, ne s’impose jamais et a choisi de s’adresser différemment à chacun (Hé 1.1).
Quel est le sens biblique symbolique des organes du corps cités dans le texte ?
Pied = Es 52.7 ; Rm 10.15 ; Ep 6.15 : le don d’évangélisation.
Main = Hb 12-12-13 : l’action au service de Dieu, le don de gouvernement, d’organisation.
Oreille = Es 50.4 : le don d’écoute de la Parole ou des autres.
Œil = Gn 3.5, 7 : le don de discernement des esprits, du monde spirituel, des choses de Dieu (1 Co 2.10-16)
A partir de ces sens symboliques, appliquons la métaphore à la vie de l’église :
Que serait une église ne possédant qu’un de ces dons, ou pas du tout, ou tous ?
3ème partie : V 21-27 : Interdépendance et solidarité
Pour conserver l’unité du corps, la diversité exige solidarité et complémentarité entre les membres. Chacun a sa place, indispensable à l’harmonie et au bon fonctionnement du corps tout entier. Nul ne peut se prévaloir de son rôle indispensable de « responsable » pour se mettre en vue, pour s’imposer à l’autre ou le mépriser, et de même nul ne peut, par une fausse humilité, se dissimuler, s’effacer, se dispenser d’agir, ou se croire lésé par l’autre et le jalouser (22-24). Dans le corps de Christ qu’est l’Eglise il n’y a pas de place pour la rivalité ou la prétention au pouvoir et à l’honneur, ou le mépris des humbles tâches. Si à cause de ces déviances de comportement et de sentiments, quelqu’un souffre dans l’Eglise, c’est tout le corps, toute la communauté qui se trouve en état de souffrance.
Pour le bien de toute la communauté, chacun a reçu de Dieu un rôle à tenir, une fonction à exercer, à sa mesure et selon sa capacité (voir la parabole des talents, Mat 25.15), dans le souci des autres. Lire Ph 2.2-4. Qu’est-ce qui compte le plus pour chaque chrétien : être un membre attaché à Christ individuellement pour vivre sa foi comme il le désire, ou participer collectivement à la vie et à la croissance du corps de Christ ?
Ne peut-on appliquer ces principes à l’ensemble du corps de Christ constitué des différentes dénominations chrétiennes ? Les sept lettres aux Eglises de l’Apocalypse n’appellent-elles pas Eglise Thyatire au même titre que Philadelphie ou Laodicée ? Chacune de ces Eglises n’a-t-elle pas son rôle et son temps dans l’annonce de l’Evangile à tous
Questions pour une actualisation dans la vie chrétienne
Première partie :
- Faire partie du corps de Christ, être chrétien, est-ce appartenir à une dénomination, à l’Église universelle, à Christ ? Comment ma réponse à cette question influence-t-elle mon regard sur les autres chrétiens ?
- Comment sont accueillies et vécues les différences sociales, ethniques, culturelles dans mon église ? Quelle est l’action sensible de l’Esprit, à ce niveau ? Comment puis-je y contribuer personnellement ?
Seconde partie :
- Mon église reconnaît-elle et respecte-t-elle la diversité des dons spirituels et des talents ?
- Que puis-je faire ou être personnellement pour que le corps de mon église croisse harmonieusement ?
- Comment mes dons spécifiques servent-ils ma communauté ?
Troisième partie
- Quand et Comment ai-je cherché à me faire-valoir, à revendiquer une responsabilité honorifique, à exercer un pouvoir sur mes frères et sœurs, à critiquer les dirigeants ou les autres membres ? Comment éviter de faire souffrir toute ma communauté par de telles attitudes ?
- Comment vais-je chercher à me mettre au service de la communauté dans l’amour fraternel, l’humilité, la solidarité et la complémentarité des dons ?
- Ai-je le souci du bien-être du corps tout entier, ou de moi-même comme membre ? Comment vais-je manifester ma solidarité dans la joie et la peine de mes frères et sœurs ?
08:00 Publié dans Unité en Christ | Lien permanent | Commentaires (0)
26/10/2018
Etude n°5 Unité dans l’église primitive Actes 4.32 à 5.11 (03 11 18)
Etude n°5 Unité dans l’église primitive Actes 4.32 à 5.11 (03 11 18)
« Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières » Act 2.42
Observons
Le contexte
L’Église en prière après la comparution devant le sanhédrin et la libération de Pierre et Jean, demande à Dieu de manifester la puissance du nom de Jésus-Christ, pour que l’Évangile soit prêché avec assurance. L’Esprit remplit l’Église pour cette mission.
Le texte
Il est composé de deux parties en opposition (Mais, 5.1), l’une décrivant la vie généreuse de l’Église sous l’action de l’Esprit, l’autre le calcul égoïste d’un couple, au mépris de l’action de l’Esprit.
- Charité et union des croyants (4.32-37) :
- v 32 : union spirituelle et matérielle : comment se traduisait cet union d’esprit ?
- v 33-35 : prédication des apôtres rendue efficace par la charité des membres : Que prêchaient les apôtres ? Comment cela se concrétisait-il ? Quel lien existe-t-il entre les dires des apôtres et le témoignage des membres d’église ?
a’) v 36-37 : Quel exemple de générosité empressée montre Barnabas. ?
- En contraste, fraude et mort d’Ananias et Saphira :
- v 1-2 : Quel lien établir entre les deux récits ? En quoi consiste la faute du couple ?
- v 3-10 : Que reproche Pierre au couple ? Avec quel objectif et quel résultat ?
a’) v 11 : crainte de tous.
La répétition des mêmes expressions : vendre et déposer aux pieds des apôtres (4.34, 37 ; 5.1-2) permet de lier ces deux passages encore plus étroitement. On observe entre les versets 4.37 et 5.1-2 une similitude presque parfaite des actes : vendre, apporter, et déposer aux pieds, sauf sur un point placé au centre des versets 1 et 2 : il retint une partie du prix, sa femme le sachant. C'est ce point central qui porte tout l'intérêt du récit et qui va faire l'objet du développement suivant.
Comprenons
A- L’esprit de partage
La prédication de Jésus-Christ Sauveur a immédiatement transformé la gestion de la vie individuelle et collective, en permettant à l’égoïsme individuel de s’effacer au profit du bien de la communauté.
L’Esprit seul crée cette unité dans la diversité des coutumes et des langues, lui seul inspire la charité véritable. Le communisme chrétien qui est décrit ici procède de cet amour pour Christ qui relativise les biens matériels terrestres et pousse le croyant à aimer l’autre en disant : « ce qui est à moi est à toi, je te le donne ». A l’encontre, le communisme humain dit : ce qui est à toi est à moi, donne-moi ce que tu as ».
Pourtant ce partage des biens n’est pas présenté comme un ordre, une condition impérative d’appartenance à l’Église. Les chrétiens restaient libres de conserver leurs biens (5.4) ou de les vendre en en gardant le prix. Il n’y avait pas d’institution de partage, tout reposait sur le don volontaire par amour des autres et sentiment de solidarité, pour que personne ne manque du nécessaire (5.34).
B- Barnabas
Comme exemple individuel de ce don de solidarité et de partage accordé par l’Esprit à l’Eglise, Luc choisit celui de Barnabas. Son nom signifie « fils d’exhortation (11.23), d’encouragement » (9.27) ou même de « prophétie » (13.1).
Ce surnom est sans doute à l’origine de la jalousie qui emplit le cœur d’Ananias. Barnabas était reconnu par les apôtres comme un homme de bien, et il manifesta publiquement sa grande générosité sans aucun calcul égoïste (4.37).
C- Ananias et Saphira par Raphaël (16è) et Poussin (17è)
Pierre, sur qui la grâce repose (4.33), discerne ce qu'il y a dans le cœur d'Ananias, derrière les actes semblables en apparence à ceux de Barnabas.
Au verset 3, on a un parallélisme concentrique : la présence de Satan dans le cœur(a) entraine les actes de retenir de l'argent et de le taire (a’), qui révèlent ce qu'il y a dans le cœur(b) : un mensonge au Saint-Esprit !
En quoi consiste ce mensonge au Saint-Esprit ?
Le Saint-Esprit avait inspiré aux croyants le partage des biens et la générosité. Alors qu’Ananias et Saphira étaient libres de disposer de leurs biens, Satan leur inspire de les utiliser à une double fin : faire croire aux hommes (= mensonge aux hommes,v 4) qu'ils sont aussi généreux et admirables que les autres, et servir leur propre intérêt financier en tirant quand même un certain profit de leur vente.
Satan les pousse à entretenir la confusion : sous couvert de consécration à Dieu comme Barnabas, Ananias cherchait son intérêt. Le mensonge au Saint-Esprit est l'entretien de cette confusion spirituelle entre le service de Dieu et le service de soi-même.
Au verset 5, la mort d'Ananias n'est pas mentionnée comme une punition de Dieu ! C'est la conséquence naturelle de l’état de séparation de l'Esprit de vie, qu'a librement choisi Ananias, en laissant Satan remplir son cœur. La mise en lumière de l’état de péché se traduit concrètement par l'arrêt de son cœur. Ananias est tué par son propre péché, volontaire, non avoué ni regretté, qui l’a séparé du Dieu vivant. Comparer avec 2 Rois 5. 26-27 : péché de Guéhazi, serviteur d’Ezéchiel).
v 8-9 : Le mensonge de Saphira confirme la préméditation du couple. La répétition pour la 3ème fois de l'offense au Saint-Esprit (v 3,4,9) confirme que le problème est bien là : on veut rendre vrai ce qui est faux, on entretient un état de confusion en soi, envers les autres, et envers Dieu, puisqu'on ignore qu'il lit dans les cœurs.
Pierre, comme Dieu le fit pour Adam coupable (Genèse 3.9, 11), interroge Ananias pour lui faire prendre conscience de l’état où il est et le pousser à se tourner vers Dieu et demander pardon. C’est un appel pressant de l’Esprit, que malheureusement Ananias et Saphira rejettent, comme les fils d’Aaron ou Akân. (voir Lév 10. 1-2 et Jos 7.20-25).
Le mensonge contre le Saint-Esprit peut être considéré comme l'entretien de la confusion et l'absence délibérée du discernement de la sainteté et la volonté de Dieu. C'est le péché que Jésus qualifie d'impardonnable, parce que le refus délibéré de Dieu a pour seule conséquence la mort, et ne permet pas de saisir le pardon toujours offert par Dieu. (Matthieu 12.3 1 32).
Ces deux exemples de générosité et de mensonge meurtrier sont uniques dans l’histoire de l’Église primitive, comme ceux des fils d’Aaron et d’Akân. A la naissance de son peuple d’Israël et de l’Église, Dieu manifesta avec puissance ce que le mépris de sa volonté entrainait dans la vie d’un homme : la séparation définitive ‘avec Lui. On peut prendre ce récit comme un enseignement prophétique du sort spirituel et éternel que l’homme choisit en se détournant de Dieu.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
Dieu nous invite par ce récit à être authentiques :
- dans notre relation avec lui, c’est-à-dire à ne pas avoir le cœur partagé entre notre désir de sa présence et celui de la satisfaction de notre égoïsme.
- dans notre relation avec les autres : ne pas chercher à jouer un personnage ou un rôle pour paraître bon et saint, mais être vrai : que paroles, actes et pensées se correspondent.
- dans notre piété : ne pas accomplir les actes religieux (baptême, sainte-cène, dîmes et offrandes, prière, secours) pour être bien vu des autres, mais par sentiment profond d’amour, de confiance en Dieu et de reconnaissance active pour son pardon.
Avec son Esprit, Dieu met à notre disposition tout ce qui nous rendra capables d’être des disciples vrais, qui rendent un bon témoignage de lui par une vie de générosité et d’authenticité.
- Où en suis-je sur ces trois points ?
- Comment les membres de notre église locale peuvent-ils pratiquer l’authenticité en restant charitables les uns vis-à-vis des autres ?
- L’unité de cœur et d’esprit dans mon église va-t-elle au-delà de l’unité des chants dans le culte ? Comment s’exprime-t-elle et se voit-elle ?
08:00 Publié dans Unité en Christ | Lien permanent | Commentaires (0)