26/09/2025
Étude n°1 Josué 1 La recette du succès (04 10 25)
Étude n°1 Josué 1 La recette du succès (04 10 25)
« Fortifie-toi et aie bon courage, en observant et en mettant en pratique toute la loi que Moïse, mon serviteur, t’a prescrite : ne t’en détourne ni à droite ni à gauche, afin de réussir partout où tu iras ! » Jos 1.7
Observons le chapitre 1 :
a) Quels sont les acteurs ?
v 1-9 L’Éternel prend l'initiative du dialogue. Josué reçoit ses ordres et ses promesses
v 10-11 Les aides de camp reçoivent les ordres de Josué
v 12-18 Les trois tribus transjordaniennes reçoivent de Josué un appel à la solidarité, et y répondent favorablement.
b) Déterminer les acteurs nous permet déjà de saisir le plan du texte en trois parties
1- les encouragements et les promesses de Dieu
2- Josué prend Dieu au mot
3- Solidarité et encouragements des trois tribus transjordaniennes.
La composition globale du texte révèle sa dimension pédagogique et spirituelle. Que le chef prenne les promesses de Dieu au mot porte des fruits immédiats sur l'attitude des hommes qui le suivent.
A) Première partie : dialogue avec Dieu : Promesses et exhortations de Dieu
v 1-2 : Ordre de départ
v 3 : don du pays
v 4 : délimitations du pays
v 5 : Promesse de victoire et de présence
v 6 : 1ère exhortation à la foi en l'accomplissement de la mission
v7-8 : 2ème exhortation à l'obéissance et la méditation
v 9 : 3ème exhortation au courage et à la confiance en la présence de Dieu
B) deuxième partie : Josué prend Dieu au mot
v 10-11 : - Ordre de partir et de se préparer pour le troisième jour (voir v 2 : Lève-toi)
- le Jourdain sera passé (comme Moïse v 5)
- le pays est un don de Dieu (voir v 3 et 6)
C) Troisième partie : dialogue avec les trois tribus
v 13 : rappel du don de Dieu
v 14-15a : appel à la solidarité
v 15b : rappel du don de Dieu
v 16-18a : Promesses d'obéissance et de soutien de la part des trois tribus
v 18b : encouragements.
- Trois encouragements divins et un encouragement humain en écho.
A) Les 1 et 3ème encouragements de Dieu ne s'accompagnent que d'une promesse. Le 2ème au centre, s'accompagne d'une exhortation à l'obéissance et la méditation, suivie d'une promesse de réussite répétée trois fois (réussir, succès, réussir).
B) Chacune des promesses de Dieu est reprise par Josué pour les aides de camp
C) l'appel à la solidarité est encadré par deux rappels des dons de Dieu aux trois tribus.
- l'engagement d'obéir s'accompagne de l'encouragement au chef.
Comprenons
Lecture historique
Le peuple à la mort de Moïse se trouve à l'Est du Jourdain et de Jéricho, au Nord de la Mer Morte, dans la région de Sittim. Quatre obstacles s'opposent à son entrée en Canaan :
- le fleuve est en crue à cette époque de la moisson (3.15)
- la population cananéenne du pays est violente et puissante, dans des villes fortifiées et armées.
- la topographie du pays montagneux est totalement inconnue des Hébreux
- les dimensions du territoire semblent très vastes, donc la conquête risque d'être longue.
Josué, promu chef de ce peuple, peut être inquiet et douter du succès de sa mission. L’Éternel intervient alors pour encourager son serviteur avant l'action.
Aux obstacles qui se présentaient aux yeux de Josué et du peuple, Dieu oppose ses promesses :
- Le Jourdain sera passé car Dieu sera avec Josué comme il a été avec Moïse. Josué comprend que ce que Dieu a fait avec Moïse à la Mer Rouge, il peut le refaire maintenant. Il s'appuie sur cette promesse au point d'affirmer avec assurance : dans trois jours vous passerez !
- La population cananéenne ne tiendra pas devant Josué (v 5), qui réussira dans ses entreprises (v 8). L’Éternel a déjà vaincu d'avance ces peuples ennemis comme il l'avait dit à Moïse (Dt 31.5 et 7.1-2a : l’Éternel vous les livrera). A ce sujet, les ordres d'interdits donnés par Dieu sont expliqués en Nombres 33.52 : ce qui devait être détruit par le peuple, ce n'était pas la population qui devait être seulement chassée du territoire, mais c'étaient les objets du culte idolâtre. Le peuple entrainé par sa propre violence ira beaucoup plus loin que les ordres de Dieu, et Dieu sera “obligé” d'accepter les actes de son peuple et de le laisser aller jusqu'au bout, l'utilisant comme son bras justicier, pour lui faire comprendre expérimentalement les conséquences funestes de l'idolâtrie.(Voir l'introduction générale, Les guerres de conquête.)
- La méconnaissance du pays est balayée par la promesse (v 3) que tout lieu foulé par le pied sera donné au peuple par Dieu. Le peuple n'a pas à craindre, mais à marcher avec audace dans ce pays inconnu. Seuls ses craintes et ses abandons délimiteront le territoire conquis. C'est en effet ce qui arriva, car jamais Israël n'atteignit les limites indiquées par Dieu : du sud du Neguev au Liban, et de la Méditerranée à l'Euphrate.
- Les dimensions du pays pouvaient paraître immenses à un Josué âgé d'environ 80 ans, à l'entrée du pays. Il pouvait penser qu'il ne verrait pas de son vivant la fin de la conquête. Dieu le rassure (v 6), c'est bien lui qui mettra le peuple en possession du pays. La conquête ne sera pas trop longue.
Les promesses de réussite s'accompagnent d'exhortations qui en constituent autant de conditions. Dieu assure du succès, si l'homme entre dans son plan. S'écarter de son projet et négliger ses recommandations, c'est courir à l'échec.
Josué trouvera du courage (v 7-8) :
- s'il obéit à la loi de Moïse. La loi c'est la Thora, c'est la voie de Dieu proposée à l'homme, comme le suggère l'emploi de l'image “ ne t'en détourne ni à droite ni à gauche ”. Il ne s'agit pas ici de légalisme, mais de marche dans le chemin tracé par Dieu et révélé à Moïse dans les dix Paroles et les autres écrits du prophète.
- s'il persévère dans la communion avec Dieu. Comment rester dans cette voie de Dieu ? Le verset 8 répond :
par la lecture des Écritures. “ De ta bouche ” fait allusion à la lecture à mi-voix, psalmodiée dans le culte des Orientaux.
par la méditation persévérante “ nuit et jour ”. Lire ne suffit pas, il faut réfléchir au sens et à la portée pratique des textes lus. Méditer n'est pas seulement étudier et mémoriser. Pour simplifier, étudier correspond à la partie Observons de notre étude, méditer allie les parties Comprenons et Appliquons. Pour que la Parole de Dieu fortifie le courage de Josué, il faut qu'il en médite le sens dans une communion constante avec le Seigneur, et ensuite qu'il la vive concrètement.
- s'il a confiance (v 9). Dieu répète la promesse de sa présence (v 5,9) et demande à Josué de croire, en s'appuyant sur l'expérience de cette présence auprès de Moïse, que Josué a pu constater pendant 40 ans au désert. Si le peuple sorti d’Égypte n'a pu entrer en Canaan, c'est à cause de son incrédulité (Héb 3.19). Il ne croyait pas à la présence puissante, permanente et miséricordieuse de Dieu. C'est pourquoi Dieu insiste tant pour que Josué renouvelle l'acte de foi en Dieu qu'il avait eu avec Caleb, seul contre tous, 40 ans auparavant.
L'obéissance et la méditation restent vaines et creuses si elles ne sont pas accompagnées d'une adhésion à Dieu, d'une confiance totale dans sa parole.
Josué ne tergiverse pas, et donne aussitôt ses ordres qui reprennent une à une les promesses de Dieu, sans douter de leur réalisation :
-Vous passerez le Jourdain - Vous allez conquérir le pays - Dieu vous en donne la possession
Josué fait aussi preuve de prévoyance et d'attention aux besoins du peuple : le peuple tout entier devant lever le camp, avec hommes, femmes, enfants, vieillards, troupeaux, il est nécessaire de donner un délai de trois jours pour tout préparer et s'approvisionner. La manne est encore recueillie, mais depuis que le peuple est entré dans des régions cultivées, elle est accompagnée d'autres vivres. La manne durera jusqu'au lendemain de la première Pâque célébrée sous les murs de Jéricho (5.12).
Les trois tribus transjordaniennes avaient déjà reçu leur territoire à l'Est du Jourdain, sur leur demande à Moïse, car “ le pays était un lieu propre pour leurs troupeaux (Nb 32). En contrepartie de cette installation précoce, ils avaient promis à Moïse d'engager leurs hommes vaillants au côté des autres tribus pendant toute la durée de la conquête de Canaan.
Josué se tourne vers eux pour leur rappeler leur promesse et leur demander de l'honorer, en étant devant leurs frères. Leur solidarité est totale : le privilège d'être déjà installés ne les dispense pas d'être placés en première ligne et d'aider les moins privilégiés. Ils auraient pu refuser, mais alors, selon Nb 32.23, ils se seraient séparés de Dieu et en auraient subi les conséquences. Ils font donc allégeance d'obéissance à Josué, comme ils l'avaient fait à Moïse, et prient pour lui afin que Dieu bénisse sa mission et lui donne force et courage.
La confirmation humaine de l'exhortation de Dieu “ Fortifie-toi et prends courage ” conclut ce dialogue et dut être pour Josué un signe de la présence de Dieu qui inspirait à ces hommes le même message qu'il avait reçu personnellement.
Lecture spirituelle
Lorsque l'Esprit confie une mission à l’Église, ou qu'il pousse un homme ou une femme à se lever, “ à passer le Jourdain ” par le baptême, à s'engager dans le combat terrestre de la foi, il leur donne toujours des encouragements et des promesses, accompagnées d'exhortations à la foi, à la méditation de sa Parole et à l'obéissance. C'est le dernier message de Jésus à ses disciples à l'Ascension “ Allez, faites des disciples, baptisez-les et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Voici je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde. ” (Mt 28.19-20).
Le Seigneur demande d'avoir foi en sa victoire acquise d'avance à la croix sur les puissances ennemies spirituelles, contre lesquelles nous avons à lutter. Nous rappeler la victoire de notre Chef doit nous permettre de remporter la victoire sur les tentations ou dans les épreuves, puisqu'il nous a promis d'être avec nous tous les jours.
Le Seigneur nous demande aussi de méditer sa Parole, pas seulement la lire toute entière, mais encore en percevoir le sens spirituel et la portée pratique dans notre vie quotidienne.
Enfin il exige une obéissance à sa Parole qui ne soit pas du légalisme, c'est à dire attachée à la forme, à la lettre, mais qui suive les instructions divines pour marcher dans ses voies. Or Jésus est le chemin du salut, comme la Thora, la loi ou les instructions de Dieu ont été le chemin qui menait à Christ. Rester dans ce chemin, ne s'en détourner ni à droite ni à gauche, c'est demeurer en Christ (Jn 14.23 ; 15.7,10). Réussir dans ses entreprises, c'est d'abord porter du fruit, c'est aussi remplir sa mission de porte-parole de Dieu dans le monde pour le salut du plus grand nombre.
Cela n'est possible à l’Église et au croyant que si la méditation de la Parole persévérante et profonde éclaire et nourrit la foi, la confiance en Dieu. Une église, un croyant qui néglige l'étude et la méditation de la parole, s'étiole, se décourage et s'éloigne de Dieu. Mais le texte enseigne que la foi et la méditation qui ne s'accompagnent pas aussi de l'action obéissante, ne servent à rien. On peut être des biblistes émérites, connaître sa Bible par cœur, l'avoir lue plusieurs fois en entier, si cela reste au niveau de la pensée, de l'intellect ou de l'émotion, on manque le but : on se prive des bénédictions que Dieu désire accorder à celui qui l'aime de tout son cœur, de toute sa pensée et de toute sa force (=sa volonté et son action). Josué a vu s'accomplir immédiatement la promesse de Dieu, dans l'élan de solidarité et l'encouragement des trois tribus, parce qu'il a pris au mot ces promesses de Dieu et est passé à l'action aussitôt.
Le texte nous apprend aussi comment distinguer si la voix intérieure que l'on entend vient bien de Dieu. Par trois fois, Dieu s'adresse à Josué, en lui disant le même message. Dieu dans la Bible, se répète toujours deux ou trois fois, pour bien faire comprendre son message. Puis il en donne une confirmation extérieure, dans les circonstances ou les paroles d'un tiers. Ici ce sont les Transjordaniens qui confirment l'exhortation divine, et leur solidarité appuie la mission reçue par Josué. Ainsi, Dieu s'adresse au croyant dans sa méditation quotidienne, et le croyant attentif saura distinguer, dans les circonstances et les échanges avec les autres, la voix et le message de Dieu. Dans l’Église, l'Esprit ne s'adresse pas à un membre isolé sans qu'il y ait confirmation d'une façon ou d'une autre de son message dans la communauté. Nul ne peut prétendre avoir été inspiré pour le bien de la communauté, dans l'intimité de sa chambre, si les circonstances (ici, l'engagement des Transjordaniens), ou les propos de la communauté ne viennent confirmer la révélation divine individuelle. Si dans l'AT, l'Esprit s'adressait à des individus prophètes face à un peuple souvent hostile, depuis la Pentecôte l'Esprit est donné à tous dans la communauté des fidèles, et confirme par ce moyen les inspirations individuelles.
Le Saint-Esprit n'inspire pas la division ni la critique, mais l'union et l'encouragement au service de Dieu, de toute la communauté des fidèles.
Lecture messianique
Comme Josué avant de commencer sa mission, Jésus, au début de son ministère, reçut la confirmation de Dieu d'être accompagné et fortifié par lui tous les jours (Mt 3.17 ; 4.11). Jésus apprit ainsi qu'il était “ celui qui mettrait le peuple en possession de son héritage ” et que la réussite de sa mission de salut dépendait de sa relation intime avec son Père, dans la foi, la méditation de la Parole, et l'obéissance, comme le prouvent ses réponses aux tentations dans le désert.
De même Jésus demande à ses aides de camp, les responsables de l’Église, de préparer le peuple à la conquête de la Vie éternelle, en lui fournissant des aliments à sa foi, en l'exhortant à la méditation et à l'obéissance à la Parole de Dieu.
Enfin Jésus demande aux disciples assurés de leur salut, affermis dans la foi et l'expérience avec Dieu, de marcher devant ceux qui hésitent, ont besoin de secours et d'affermissement, non pas pour les dominer, mais pour les encourager, les protéger, les soutenir, les entrainer dans leur marche de la foi. Jésus reste le chef de l’Église qui pénètrera toute entière et en même temps dans son royaume éternel.
Lecture eschatologique
Au moment où Jésus se prépare à nous donner le repos de son Royaume éternel, il nous invite à nous fortifier par le souvenir de ses interventions passées et à prendre courage en persévérant dans la foi, la méditation et l'obéissance. Il nous appelle aussi à nous engager plus ardemment, nous, croyants qui avons reçu déjà notre part d'héritage par le Saint-Esprit dans nos cœurs, et qui sommes spirituellement peut-être plus avancés que d'autres. Parce que nous avons reçu plus de révélations, notre devoir est de veiller sur les plus faibles dans la foi et la connaissance de Dieu, et de travailler à leur affermissement et leur croissance spirituelle, car nous n'entrerons pas sans eux ni avant eux, dans la pleine jouissance du royaume. Nous n'avons pas non plus le droit de nous détourner et de nous isoler des croyants en Christ des autres dénominations, sous prétexte qu'ils ne sont pas au même point que nous dans la connaissance de la volonté de Dieu. Nous devons au contraire être pour eux des moteurs, des entraineurs en première ligne, sur le chemin de Christ, à l'avant-garde de son peuple, pour le préparer comme Jean-Baptiste, à sa venue très proche.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Lorsque je suis tenté(e), ou découragé(e), vers qui ou quoi est-ce que je me tourne pour retrouver du courage ?
- La pensée que Jésus a vaincu, à la croix et à la résurrection, les ennemis spirituels contre lesquels je dois lutter, est-elle pour moi un stimulant de ma foi ? Quels sont les obstacles à ma victoire sur ce qui me sépare de Dieu ?
- Puis-je prendre la décision de méditer fidèlement la Parole de Dieu, et la mettre en pratique chaque jour de cette semaine ?
- Quels encouragements et exhortations Dieu m'a-t-il donnés cette semaine? Qu'en ai-je fait ?
- Quelle(s) promesse(s) de Dieu ai-je retenue(s) et ai-je prise(s) au mot ? Quelles expériences en ont découlé ?
- Quelle est mon attitude vis-à-vis de la communauté où je vis : suis-je “ au front ” du service, ou bien à l'arrière -garde ? Pourquoi ?
- Demandons au Seigneur de nous inspirer de son Esprit de service et d'amour pour être les porteurs de son message de salut et de vie éternelle.
08:00 Publié dans Josué 4/25 | Lien permanent | Commentaires (0)
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