03/11/2017
Étude n° 6 : Adam et Jésus : Romains 5.12-21 (11 11 17)
Étude n° 6 : Adam et Jésus : Romains 5.12-21 (11 11 17)
« « Rétablis au moyen de la justification par la foi dans une relation normale avec Dieu par Christ » (BAN = Bible Annotée de Neuchâtel), nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ ; c’est à lui que nous devons d’avoir eu accès par la foi à cette grâce dans laquelle nous demeurons fermes et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu » (5.1-2)
Observons
Le contexte
Dans le chapitre précédent, Paul a démontré combien l’exemple d’Abraham confirmait la justification du pécheur par la foi et non par ses mérites.
Le texte ch 5
Composition du contexte :
1-5 : Triple fruit de la justification par la foi : la paix, la grâce, l’espérance de la gloire
6-11 : L’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ nous garantit le salut
- a) 6-8 : la mort de Christ pour des impies prouve l’amour de Dieu
- 9 : le sacrifice de Christ nous assure justification et salut
a’) 10-11 : notre réconciliation avec Dieu nous assure le salut.
12-21 : Parallèles entre Adam et Christ (Michel Ange : la chute d’Adam et Eve)
a) 12-14 : La mort et le péché règnent sur l’homme depuis Adam
b) 15-17 : l’œuvre de Christ est plus puissante que celle d’Adam
c) 18-19 : par Christ la justification est proposée à tous
d) 20-21 : là où le péché a abondé, la grâce a surabondé.
Mots-clés et répétitions
- dans les versets 12-21 : péché (9x), faute (6x), transgression, désobéissance, en opposition à la grâce, au don gratuit, don qui vient de la grâce (8x), mort et condamnation, opposés à vie et justice, justification
Comprenons
Contexte (v 10-11) : Autrefois ennemis par nature, car rebelles à Dieu, nous sommes maintenant amis de Dieu, réconciliés, rétablis dans une relation de paix et d’amour avec Lui. Plus rien ne l’empêche de laisser libre cours à sa miséricorde envers nous, sans porter atteinte à sa sainteté. Le pécheur qui par la repentance accepte sa délivrance du péché comme une grâce offerte par Jésus, et non comme une récompense de sa propre « perfection », est pénétré d’amour et de reconnaissance pour Dieu. Il est transformé par la vie de Christ en lui, à son image, de façon à participer à sa gloire.
La répétition de « nous nous glorifions en Dieu par Jésus-Christ » (v 2,3,11) marque une gradation : de la justification par grâce pour le passé, on passe à l’assurance de la présence de l’amour de Dieu en soi pour le présent, et à l’espérance du salut futur. De la réconciliation obtenue à la conversion on passe à la réalité actuelle de l’œuvre de Dieu en soi, en vue de la gloire future. Porter dans le cœur dès maintenant la paix, la confiance et la joie, preuves de notre réconciliation avec Dieu grâce à Jésus-Christ, c’est ce que produit en nous l’amour de Dieu par la communion du Saint-Esprit. Paul appelle cela « se glorifier en Dieu par Jésus-Christ ». Nous avons une double preuve de l’amour de Dieu pour nous, une preuve historique : Jésus est mort pour nous pécheurs (v 8), et une preuve subjective : Il nous a donné son Esprit qui nous emplit de son amour.
v 12-21 : Jusqu’ici, Paul a montré les suites désastreuses du péché (ch 1 à 3.20), puis les conséquences réparatrices de la justification par la foi (3.21 à 5.11). Maintenant il va remonter à l’origine de ces deux mouvements de mort et de vie, dans une comparaison entre Adam et Christ. Il commence cette comparaison au v 12, l’interrompt par une parenthèse sur l’introduction de la mort dans le monde, et la reprend à partir du v 18.
Adam par sa désobéissance a entraîné toute l’humanité dans le péché (= la séparation avec Dieu) et la mort physique et éternelle. Pour l’Écriture l’humanité est une grande famille, dont les membres sont solidaires les uns des autres. En Adam la nature humaine a été blessée par sa séparation d’avec Dieu, et corrompue par le principe du mal qu’elle a laissé pénétrer en elle, elle subit la conséquence de cette corruption, c’est-à-dire la mort physique qui avertit de la mort spirituelle et éternelle qu’encourt l’homme s’il n’accepte pas d’être guéri et délivré du péché par Christ.
La fin du v 12 pose problème, à cause du sens de la conjonction. Paul emploie non un « parce que », mais un relatif « sur quoi », pour établir que du fait de l’introduction par Adam du principe du mal dans le monde, tous les hommes sont touchés par lui. Paul dans ce texte ne veut pas parler de la responsabilité individuelle devant Dieu, mais de l’origine de la mort qu’il fait remonter à Adam (v 14-16) comparée à l’origine de la vie qui est Christ.
Dans sa parenthèse, Paul sépare l’histoire de l’humanité en trois périodes : d’Adam à Moïse, même si les hommes ne le savaient pas, puisqu’il n’y avait pas de loi pour le leur révéler, ils péchaient. Avec Moïse et la promulgation de la loi, ils ont compris la raison de leur mort. Mais avec Christ la grâce et la libération du péché leur sont offertes (v14-17). « Adam est la figure de celui qui devait venir » peut s’entendre de deux manières : Adam représente l’humanité qui devait le suivre, et il préfigure Celui qui contrebalancerait son acte de désobéissance par son obéissance parfaite, Christ.
Christ par son obéissance offre gratuitement à tous la possibilité d’être considérés comme justes par Dieu et de recevoir la vie éternelle (v 15, 18-19). Le don de la grâce surpasse la fatalité du péché (v 20). Par Christ l’homme peut en être libéré, pour vivre une vie de justice et d’amour (v 17,21). (Sculpture de Notre Dame de Paris : Christ arrache le pécheur des griffes de Satan).
Il nous faut prêter attention ici à la différence qui existe entre le sort mortel et inévitable que subit l’humanité, sans qu’elle le veuille expressément, à la suite d’Adam, et le don gratuit de la vie et de la justice que reçoivent (v 17), par une démarche consciente et volontaire, ceux qui croient en Jésus-Christ. Si la condamnation est universelle par héritage « charnel », le salut ne l’est pas. La grâce est bien offerte à tous (v 18c), mais tous ne l’accueillent pas, ne la saisissent pas, ne se laissent pas transformer par elle.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Ai-je l’assurance d’être libéré de l’héritage spirituel d’Adam, et désormais être héritier de la Vie par Jésus-Christ ? À quoi cela se voit-il ?
- Avons-nous l’assurance du pardon de Dieu ? Si oui, comment cela se manifeste-t-il dans la vie quotidienne ? Si non, qu’est-ce qui nous inquiète encore, ou nous empêche de recevoir la grâce de Dieu ?
- Comment l’espérance du salut futur et déjà présent, transforme-t-elle dès aujourd’hui ma relation à Dieu et aux autres ?
- Puis-je m’engager à pardonner cette semaine à quelqu’un que je ne trouve pas particulièrement « aimable », et faire abonder sur lui la grâce que j’ai moi-même reçue de Dieu ?
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27/10/2017
Étude n°5 : La foi d’Abraham, Rom 4.1-17 (03 11 17)
Étude n°5 : La foi d’Abraham, Rom 4.1-17 (03 11 17)
« Annulons-nous ainsi la loi par la foi ? Certes non ! Au contraire, nous confirmons la loi » (Rom 3.31)
Observons
L’argumentation se compose de trois parties :
v 1-8 : Abraham fut considéré comme juste par Dieu par sa seule foi
v 9-15 : Justifié par la foi avant sa circoncision, Abraham est « père de tous les croyants »
v 16-17 : la justication par la foi est une grâce (v 16) accordée à celui qui croit à l’exemple d’Abraham.
L’argumentation s’appuie sur de nombreuses oppositions entre :
- Œuvres et foi, orgueil des œuvres et humilité de la foi, salaire dû et grâce (1-5)
- Circoncision et incirconcision
- Obéissance à la loi et foi (14-16)
Pour conclure l’argumentation (v 23-25), Paul fait le parallèle entre la foi d’Abraham et celle des chrétiens.
Comprenons
Le chapitre 3 se terminait sur la question : la Loi (ou les Écritures), serait-elle annulée par cette conception de la justification par la foi seule ? Paul va répondre dans notre chapitre à cette objection, qu’on pourrait reformuler ainsi : « N’y a-t-il pas eu un temps, celui de Moïse avec la loi, ou celui d’Abraham avec sa fidélité à Dieu, où la justice s’obtenait par l’obéissance ? Penser que la foi seule permet d’être considéré comme juste serait-il en contradiction avec ce que Dieu a révélé dans l’Ancien Testament ? »
Dans sa réponse, Paul va se démarquer de la conception juive de la foi. Pour les Juifs, la foi se confondait avec la fidélité dans l’obéissance à Dieu. Attachés à ce qui se voit, les Juifs considéraient que les œuvres d’obéissance étaient la preuve de la foi. Mais une telle conception fait de la foi une « bonne œuvre » dont peut se glorifier le croyant pour réclamer son dû : « puisque je suis fidèle, j’ai droit au salut ! ».
Par l’exemple d’Abraham, et même de David, Paul bouscule cette pensée, et démontre que la foi d’Abraham était indépendante de ses « mérites », de ce qu’il était, un incirconcis, ou un homme vieux et stérile, et de ce qu’il faisait, actes de fidélité ou mensonges. Sa foi venait du cœur, elle était une confiance absolue, une espérance contre toute espérance humaine, une assurance totale en la réalisation des promesses de Dieu les plus incroyables et humainement insensées : devenir « père de nations » alors que son couple était âgé, être pardonné gratuitement, comme David en fit plus tard l’expérience (2 Samuel 11-12), et bénéficier de la puissance de résurrection de Dieu (Gen 22.8 ; Héb 11.19). Ainsi la justice, le pardon qu’il obtint de Dieu étaient-ils des grâces et non des récompenses ou un salaire dû à sa bonne conduite et à son obéissance à la loi. (Illustration : mosaïque de Monréale, Sicile, sacrifice d'Isaac)
Si Abraham encore incirconcis, fut considéré comme juste à cause de cette foi en la réalisation sûre des promesses divines malgré toutes les apparences contraires, la même foi permet d’être considérés comme justes par Dieu (v 23-25) à tous ceux, Juifs et non-Juifs, qui croient à la puissance de la mort et de la résurrection de Jésus en leur faveur. Ainsi, c’est le même Dieu qui les justifie tous, selon sa grâce, et non selon leurs mérites.
La foi n’est pas la fidélité à la loi de Dieu, elle serait alors une « œuvre méritoire » dont on pourrait se vanter. Elle est pour Paul un don de Dieu, une grâce accordée à celui qui ouvre son cœur à l’Esprit (Rm 10.17) et accepte humblement de dépendre entièrement de l’amour de Dieu pour sa vie terrestre et éternelle.
Cette démarche du cœur, semblable à celle d’Abraham, donne à Dieu la possibilité d’agir, de fortifier celui qui croit, et d’être glorifié par les fruits que sa foi permettra à l’Esprit de produire dans sa vie (v 20).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Où en suis-je dans ma démarche de foi ? Quelle place y tient l’obéissance à la loi ?
- En qui ai-je confiance pour être pardonné et sauvé ? En mes actes d’obéissance, en mon appartenance au « Reste », en ma fonction dans l’Église, en ma connaissance biblique, en mon expérience spirituelle, en la puissance de l’amour inconditionnel de Dieu, en l’œuvre de salut de Jésus-Christ pour moi, dans les promesses de salut gratuit de Dieu ?
- Comment ma foi glorifie-t-elle Dieu ?
- Que signifie concrètement pour moi d’être considéré comme juste par Dieu ? À quoi cela m’engage-t-il vis-à-vis de Dieu, de moi-même et des autres ?
08:00 Publié dans Romains | Lien permanent | Commentaires (0)