04/08/2017
Etude n°7 : Le chemin de la foi, Gal 3.21-25 (12 08 17)
Etude n°7 : Le chemin de la foi, Gal 3.21-25 (12 08 17)
(Montée d’Abraham et Isaac au mont Morija)
« L’Écriture a tout enfermé sous le péché, afin que la promesse soit donnée par la foi en Jésus-Christ à ceux qui croient ». Gal 3.22
Observons
Le contexte
Pour montrer l’infériorité de la loi sur la foi pour l’obtention du salut, Paul a opposé la loi donnée à Moïse par des anges à la promesse du salut faite à Abraham directement par Dieu. Maintenant il va se placer du point de vue de Jésus-Christ pour décrire les rôles respectifs de la loi et de la foi dans l’histoire du salut.
Le texte
V 21 La loi n’est pas opposée à la promesse du salut, mais elle ne procure pas la vie
V 22-23 : l’Écriture a révélé le péché et enfermé les hommes sous la garde de la loi, jusqu’à la révélation de la promesse en Jésus-Christ pour ceux qui croient.
V 24-25 : la loi a été un conducteur nécessaire mais temporaire, un pédagogue, jusqu’à la venue de Christ qui justifie celui qui a foi en lui.
Comprenons
V 21 : Selon le procédé de la question rhétorique, cher à Paul, l’apôtre poursuit sa démonstration de l’infériorité de la loi par rapport à la foi, en atténuant l’opposition qu’il vient de faire entre elles. Seuls les légalistes peuvent croire que l’obéissance à la loi leur méritera la vie éternelle, mais par là ils nient l’unité de Dieu. Car ils en font un Dieu qui se contredirait et donnerait deux voies de salut : l’obéissance à la loi pour les uns, la foi en sa grâce pour les autres. C’est absurde et contraire à la révélation d’un Dieu Un.
V 22 : Le mot « Écriture » ici est pour ainsi dire synonyme d’Ancien Testament dans son ensemble, ou de la Loi en particulier. Tout l’Ancien Testament révèle en effet que l’homme est pécheur, transgresseur de la volonté de Dieu exprimée dans les Dix Paroles.
En même temps il révèle que Dieu vient au secours de ce pécheur et qu’il promet le salut à celui qui veut bien l’écouter et croire que la promesse se réalise en Jésus-Christ. La loi « enferme » (exprimé deux fois) le pécheur dans sa condition en lui révélant son impossibilité naturelle à lui obéir. Paul emploie les images de la prison, du gardien, du surveillant, pour faire comprendre que l’homme reste dans sa condition naturelle de pécheur sans pouvoir en sortir par lui-même quels que soient ses efforts de justice, jusqu’à ce qu’il ait la révélation du salut par la foi en la grâce de Jésus-Christ.
Si Paul se place au plan de l’Histoire, son argument est aussi valable sur le plan de l’histoire personnelle de la croissance dans la foi. Chacun de nous commence comme les enfants par l’obéissance à la loi pour faire plaisir à Dieu Père ; puis en grandissant dans la connaissance et la foi, il s’aperçoit de son indignité et se tourne vers Dieu Sauveur pour y trouver le pardon et recevoir la justice accordée par amour gratuitement (v 24). La loi est comparée à un pédagogue, un précepteur, mais attention de ne pas prendre ce mot dans le sens moderne d’enseignant, d’éducateur. Le pédagogue antique n’éduquait pas, ne formait pas l’enfant en vue de sa maturité. (Le pédagogue romain, situé derrière l’enfant, assiste à la leçon du maître, en portant le sac de l’élève, bas relief)
C’était un esclave chargé de conduire l’enfant à l’école où des maîtres lui dispensaient le savoir et l’éduquaient à la vie civile. Le rôle du pédagogue était limité et temporaire jusqu’à la majorité de l’élève. De même selon notre texte, la loi n’éduque pas le pécheur, elle l’accompagne, l’escorte et le conduit jusqu’à ce qu’il saisisse par la foi la grâce de Jésus-Christ. Elle n’est pas un éducateur moral et psychologique qui initierait peu à peu à la spiritualité de la foi. Seul Dieu est ce formateur, par son Esprit, qui fait croître dans la foi sa créature ouverte à recevoir sa grâce. Il utilise la loi pour révéler à l’homme son besoin d’un sauveur ; la fonction de « conducteur » de la loi disparaît quand Christ est reconnu comme le Sauveur et vient habiter dans le cœur (v 25). De même que l’enfant n’était plus soumis à son pédagogue, une fois entré dans l’école du maître (4.2), de même le pécheur n’est plus soumis à la férule de la loi, une fois que son cœur est à l’écoute du Maître divin, et accepte par la foi le salut qu’Il lui offre gratuitement.
Paul n’envisage pas ici le rôle de la loi après la conversion du pécheur. Il s’attache uniquement à son rôle dans l’histoire du salut jusqu’à Jésus-Christ, pour en démontrer l’infériorité par rapport à la justification par la foi en Jésus-Christ. Le chapitre 11 de l’écrit aux Hébreux apporte la précision que certains des hommes de l’Ancien Testament avaient saisi cette vérité spirituelle bien avant sa réalisation historique en Jésus-Christ.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Où en suis-je dans mon chemin de foi ? Encore enfant soumis à la loi, comme un prisonnier soumis à son gardien, obéissant pour gagner la faveur ou l’amour du Maître ? Adolescent, cherchant dans l’indépendance vis-à-vis de la loi une liberté illusoire ? Adulte, reconnaissant grâce à la loi mon incapacité à être juste et saint, et acceptant le pardon et le salut gratuits offerts par Jésus-Christ ?
- Par quelles attitudes et quels actes se révèle chacune de ces trois étapes du chemin de foi ?
- Quel rôle joue la loi lorsque Christ habite dans mon cœur ?
08:00 Publié dans Galates 2017 | Lien permanent | Commentaires (0)
28/07/2017
Étude n°6 : Priorité de la promesse, Galates 3.15-20 (05 07 17)
Étude n°6 : Priorité de la promesse, Galates 3.15-20 (05 07 17)
« Si l’héritage venait de la loi, il ne viendrait plus de la promesse. Or c’est par la promesse que Dieu a accordé la grâce à Abraham. » Gal 3.18
(Chagall : Moïse face à l’Ange de l’Éternel)
Observons
Le contexte : Paul vient de prouver la vérité de la justification par la foi par deux arguments : l’expérience vécue par les Galates, et la réalisation en Christ de la promesse faite à Abraham.
Le texte
Dans notre passage, Paul s’attache à démontrer la place respective de la loi et de la promesse dans le plan du salut.
V 15 : comparaison avec le droit juridique au sujet du testament qui est inaliénable.
V 16 : les promesses faites à Abraham et à sa descendance ne sont pas abolies
V 17 : données par Dieu avant la loi, elles ne peuvent être annulées par la loi.
V 18 : l’héritage promis par grâce ne dépend pas de la loi.
V 19 : la loi est temporaire pour révéler la transgression ; elle a été transmise par une médiation angélique et un intermédiaire humain.
V 20 la médiation suppose deux parties, donc reste inférieure par rapport à Dieu qui est Un.
On constate que dans les trois premiers versets de ce passage, Paul argumente à partir de l’antériorité historique de la promesse de grâce par rapport à la loi ; dans les trois versets suivants, il affirme l’indépendance de la promesse par rapport à la loi, à cause de l’unité et l’unicité de Dieu qui a fait la promesse.
Comprenons
Pour que l’importance de la doctrine de la justification par la foi soit bien perçue par ses lecteurs, Paul se met à leur portée en développant un exemple de la vie sociale : celui du testament en bonne et due forme, que nul ne peut contester. Le testateur promet un héritage qui ne peut être ni annulé ni transformé de par la volonté de l’héritier. Ainsi l’héritage du salut par grâce promis par Dieu est-il supérieur à celui qu’obtiendrait l’héritier par son obéissance à la loi.
Dans l’histoire du salut, l’héritage promis à Abraham, est d’abord le pays de Canaan (Gen 12.7), puis une descendance nombreuse (Gen 15.4), et enfin une alliance (Gen 17.2,7). Les mérites ou les œuvres d’Abraham n’ont rien à voir avec ces promesses de la grâce de Dieu. Celles-ci sont des bénédictions gratuites dues à la seule volonté d’amour de Dieu. À travers les termes très concrets de ces promesses, nous pouvons distinguer les bénédictions spirituelles que Dieu réserve à tous ceux qui à la suite d’Abraham croient en sa Parole. Le pays de Canaan représente le royaume éternel de Dieu, la descendance c’est d’abord Christ lui-même (Gal 3.16), puis les rachetés de Christ qui forment son corps, l’alliance, c’est celle que le sang de l’Agneau a scellée pour le pardon de nos fautes (Mat 26. 28 ; Héb 8.10).
Paul avance ensuite un autre argument : l’antériorité historique du don de la promesse lui confère une supériorité sur la loi. Celle-ci n’a aucun pouvoir pour annuler les promesses antécédentes, et ne peut y être ajoutée comme condition supplémentaire à la réalisation de la promesse. Grâce et loi sont complètement indépendantes l’une de l’autre pour l’obtention du salut (v 15,17).
La loi a été nécessaire pour faire prendre conscience à l’homme de ses transgressions (v 19a ; Rom 3.20), et lui faire désirer ardemment la réalisation des promesses divines de la venue du Christ, véritable descendance annoncée à Abraham (v 16, 19b). La loi révélée à Moïse n’était pas contraire à la promesse mais devait préparer le peuple à en recevoir la réalisation. Elle exprime en effet la volonté de Dieu pour l’homme libéré de l’esclavage du péché (Ex 20.1). Face à cette volonté sainte de Dieu, l’homme se rend compte de son incapacité à y obéir, et aspire à la venue du Messie qui seul pourra l’accomplir pour lui et en lui.
Enfin la loi est pour Paul secondaire par rapport à la promesse du salut, non plus à cause de sa postériorité dans le temps, mais à cause de sa promulgation imparfaite. Au lieu d’avoir été donnée à l’homme directement par Dieu, qui est Unique et Un (= sans partage, entier) comme fut donnée la promesse à Abraham, la loi selon la pensée des Juifs contemporains de Paul a été révélée au peuple à Moïse, par l’intermédiaire d’un ange, puisqu’on ne peut voir Dieu directement. Cette conception n’est pas vraiment biblique et serait née tardivement dans la théologie juive à cause de la traduction grecque des Septante de Deutéronome 33.2 : « Il est sorti du milieu des myriades saintes » compris comme « myriades de saints anges ». Les apôtres ont adopté cette version. Ainsi Etienne dit avant de mourir : « Vous avez reçu la loi sur l’ordre des anges » (Ac 7.53). De même l’auteur de l’écrit aux Hébreux parle de la parole « annoncée par des anges » (Héb 2.2a), car pour la Bible, le Dieu Saint ne peut se communiquer directement aux hommes sans qu’ils meurent (Ex 33.20). « Personne n’a jamais vu Dieu, si ce n’est le Fils Qui vient du Père » affirme Jean dans son prologue (Jn 1.18). Mu par cette crainte, le peuple lui-même demanda la médiation de Moïse (Ex 20.18-19 ; Dt 5.5), à qui Dieu se présentait sous la forme de l’Ange de l’Éternel, nom donné au Fils avant son incarnation (Ex 3.2). Cette double médiation (L'Ange et Moïse) entre Dieu et le peuple est une preuve pour Paul que la loi ne peut réconcilier l’homme avec Dieu. Moïse avec la loi a constitué une médiation temporaire et limitée, car il était lui-même pécheur. Mais il annonçait le réalisateur parfait de la promesse et de la loi, Christ (Mt 5.17). En contraste, la promesse du salut offert par la grâce de Dieu prend un caractère universel et éternel du fait qu’elle vient directement d’un Dieu Saint, qui ne peut faillir ni se contredire dans son amour (=Il est Un). Il ne peut pas, après avoir promis un salut gratuit à saisir par la foi, exiger l’obéissance à la loi pour l’obtenir ! Ce serait se renier lui-même, donc ne plus être Un !
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- En quoi puis-je me dire descendant d’Abraham ?
- Comment m’arrive-t-il d’annuler la gratuité des promesses divines ?
- Quelle place tient la loi dans ma vie de foi ?
- Quels intermédiaires ai-je tendance à prendre pour communiquer avec Dieu ? Comment les éviter, ou les relativiser ?
08:00 Publié dans Galates 2017 | Lien permanent | Commentaires (0)