16/03/2018
Étude n°12 Habitudes du gestionnaire, Luc 12.35-48 (24 03 18)
Étude n°12 Habitudes du gestionnaire, Luc 12.35-48 (24 03 18)
« Comment le jeune homme rendra-t-il pur son sentier ? En observant la Parole ! Je te cherche de tout mon cœur, ne me laisse pas dévier de tes commandements ! Je serre ta parole dans mon cœur pour ne pas pécher contre toi. » Ps 119.9-11
Observons
Le contexte :
- Quelle recommandation Jésus a-t-il faite à ses disciples ? Pourquoi ? (12.32 et 34)
- De quel trésor s’agit-il ?
Le texte 12.35-48 : (Polyptyque de Montbéliard 16ès : serviteurs fidèles, Luc 12.37)
- Quel lien établir entre ces exhortations à la vigilance et le passage précédent ?
V 35-38 : A qui s’adresse cette première parabole ?
- Que signifie « ceindre ses reins » (1 Pie 1.13 ; Eph 6.14) ? et « allumer sa lampe » (Mat 25.1-13 ; 5.14-16) ?
- Qui est le maître dans cette parabole ? A quoi les serviteurs sont-ils appelés ? Quelle promesse leur est faite, hors de toute coutume humaine, Luc 17.7-9 ?
- Quand Jésus a-t-il déjà réalisé cette promesse ? (Jn 13.4 ; Mat 20.28a)
- Que représentaient la 2ème et la 3ème veille ? Pourquoi sont-elles choisies par Jésus ?
V 39-40 : deuxième parabole
- Qui est le maître ici ? et le voleur ? Quel effet est produit sur le lecteur-auditeur par la comparaison entre le voleur et le Fils de l’homme ? Sur quoi veut-elle insister ? (1 The 5.2 ; 2 Pie3.10a ; Ap 3.3) et à quoi invite-t-elle les disciples ?
- Que signifie être prêt d’après ces deux paraboles ?
V 41-44 : troisième parabole : l’économe fidèle
- A laquelle des deux paraboles précédentes Pierre fait-il allusion ? Quelle pensée sous-jacente peut-il avoir ? (Mat 19.28 ; Luc 22.30)
- Comment Jésus répond-il à Pierre ? Qui représente l’économe ?
- Quelle est sa mission ? Quel sens spirituel a-t-elle ?
- Quelles qualités lui sont demandées ? Quelle sera sa récompense ?
V 45-48 : quatrième parabole : l’économe infidèle
- En quoi consiste son infidélité v 45 et 47 ? Que lui est-il reproché au v 47 ? Comparer avec le v 40. Quel en sera le salaire ? v 46
- Quelles différences établit Jésus entre les deux catégories de mauvais gestionnaires (Mat 25.41-46 ; Rom 2.14-15)? Que cherche-t-il à faire comprendre par la différence de leurs sorts ?
- Comment Jésus redresse-t-il l’ambition cachée de Pierre ? v 48b
Comprenons
Le contexte : Précédemment, Jésus a invité ses disciples à ne pas s’inquiéter des besoins de leur vie matérielle, car Dieu qui les connaît y pourvoira. Le but de leur vie est de rechercher et recevoir un trésor bien plus grand et pérenne, que leur donnera Dieu, la vie éternelle dans son Royaume spirituel v 33, lorsque Jésus reviendra. Ils peuvent s’attacher à ce trésor inépuisable, car personne ne viendra le leur dérober.
Le texte :
Sans transition apparente, Jésus exhorte ses disciples à la vigilance. Il sait en effet que l’attente du retour promis peut assoupir et lasser celui qui attend l’accomplissement de la promesse. Par quatre petites paraboles, il va illustrer ses exhortations. L’attente ne peut être passive, elle demande de se « ceindre les reins » expression qui équivaut à notre « relever ses manches » : le serviteur pour remplir son service auprès du maître efficacement, sans être gêné par sa tunique dans ses déplacements, devait en relever les pans dans sa ceinture. Celle-ci était suffisamment large pour envelopper les reins, la partie fragile de son corps, et ainsi la protéger des efforts douloureux de son service. Ainsi le serviteur de Jésus est appelé à protéger la partie fragile de son être spirituel (les reins représentaient le siège des émotions et des sentiments profonds) par la ceinture de la vérité (Eph 6.14), afin de ne pas se laisser détourner dans son attente par les fausses doctrines, les inquiétudes, les fausses rumeurs de retour, les persécutions (Luc 12) ou même le confort et la richesse (12.14-21).
L’attente sera active si les « lampes sont allumées ». On pense évidemment à la parabole de Mat 5.14-16 : Que votre lumière brille devant les hommes » ; ou à la parabole des dix vierges de Mat 25.1-13, où seules les cinq jeunes filles tenant des lampes allumées peuvent entrer dans la salle de noces. La lumière de l’amour de Christ que l’Esprit a allumé dans le cœur du croyant lui permet d’éclairer le chemin de sa vie et celui de son entourage. L’attente du Royaume est transformée ainsi en activité bienveillante et en vision d’espérance pour tous grâce au croyant.
Dans la première parabole, la veille impatiente du serviteur pour être prêt à ouvrir la porte à son maître (v 36 = Jésus à son retour) n’est pas fébrile mais fidèle et prévoyante, car ne connaissant pas l’heure exacte de la venue du maître, il veut se tenir prêt à l’accueillir à tout instant (v40).
Que signifie être prêt ? Selon la 2ème parabole, c’est un état d’esprit qui évite d’être surpris par un éventuel voleur. Dans cette parabole le maître change d’identité, ce n’est plus le Seigneur, mais c’est l’homme ordinaire qui défend l’entrée inopinée des malveillants dans sa maison. Autrement dit, le disciple qui est appelé à veiller à ne pas se laisser tromper ni assoupir dans sa foi : on retrouve les deux images du v 35 ! Jésus en se comparant avec hardiesse à un voleur surprend ses auditeurs par l’incongruité de l’image, mais insiste non sur le personnage lui-même, mais sur son arrivée impromptue et surprenante, car à un moment inattendu.
Comment est-il possible d’être prêt à accueillir Jésus revenant en gloire ? Jésus le suggère à contrario aux v 47-48 : « celui qui aura connu la volonté de son maître et qui n’aura pas agi selon cette volonté ». Être prêt, c’est donc s’enquérir de la volonté de Dieu par la lecture approfondie des Écritures, et lui obéir ; en résumé, c’est reconnaître que « la volonté de Dieu est que tous les hommes arrivent à la repentance et soient sauvés » (1 Tim 2.4 et 2 Pi 3.9), et y contribuer en répandant son amour autour de soi.
Pour mieux interpeller les disciples, Jésus leur promet ce qui était impensable pour eux : être servis par leur maître ! C’est le monde à l’envers, comme Jésus par son incarnation et par sa volonté de servir au lieu d’être servi voulait leur faire pressentir et qu’il leur démontrera un peu plus tard en leur lavant les pieds à la veille de sa mort (Mat 20.28 ; Jean 13.4-5) ! Cet honneur immense qui leur est annoncé semble avoir chatouillé l’ambition de Pierre, qui aimerait bien réserver ce privilège aux Douze seulement, comme le laisse supposer sa question à Jésus (v 42).
La 3ème parabole que Jésus lui donne en réponse, distingue bien l’intendant fidèle des serviteurs qu’il doit gérer. Jésus lui fait comprendre indirectement que les deux premières paraboles concernent tous les disciples serviteurs de Jésus, et que celle de l’intendant s’adresse aux Douze qu’il a établis pour gérer et guider les fidèles. Leur responsabilité est encore plus grande, car ce sont eux qui ont la charge de donner leur « ration de blé au temps convenable aux gens de service du maître » ! Ils sont donc invités à ne pas se relâcher dans leur tâche de répandre la Parole, car leur vie et celle des gens de la maison de Dieu en dépendent ainsi que leur bonheur présent et futur. (Trois béatitudes : « Heureux… » émaillent ces trois paraboles, (v 37, 38, 43).
La 4ème parabole évoque la situation inverse du serviteur infidèle et imprévoyant, qui perd ses raisons d’attendre, et se laisse aller à ses passions charnelles (violence, et dérèglement de vie), oubliant sa mission et ses responsabilités. L’arrivée du maître le surprendra sur le fait, et le classera parmi les infidèles. Jésus semble distinguer parmi eux deux catégories : ceux qui ont connu la volonté de Dieu sans y obéir, et ceux qui n’ont pas connu cette volonté et ont mal agi, ne se préparant pas eux-mêmes à la rencontre avec leur Dieu, et n’y préparant pas les autres ! Finalement ils auront le même sort, douloureux pour eux proportionnellement à leur niveau de responsabilité, comme beaucoup d’autres paraboles le laissent entendre. Le « châtiment » suprême, c’est-à-dire la conséquence inévitable de leur choix de vie, c’est « la ruine éternelle », la mort éternelle, loin de la face de Dieu (2 The 1.9). N’ayant de leur vivant pas voulu tenir compte de la volonté du Maître, comment pourraient-ils supporter sa présence après leur mort terrestre ?
En conclusion (v 48b) Jésus fait prendre conscience à ses disciples et à ses apôtres de leurs responsabilités respectives de gestionnaires de la vie qu’Il donne à chacun : se tenir prêts pour l’accueillir en préparant les autres à faire de même ! Chacun aura à rendre compte de ce qu’il aura fait de sa vie et de sa mission !
Il fait comprendre à Pierre que ce n’est pas l’honneur d’être servi par Jésus qui compte, mais la fidélité dans son service auprès des autres, jusqu’à son retour !
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Comment « être prêt » et préparer les autres au retour de Jésus ? Quelle est ma responsabilité personnelle et celle de mon Église dans cette œuvre ?
- Comment faire de la Parole de Dieu une « ceinture de vérité » sans tomber dans l’intransigeance et le repli sur soi (=l’intégrisme) ?
- Comment puis-je contribuer à faire briller autour de moi la lumière de Dieu que je porte ?
- Le service de Dieu auprès des autres m’est-il une charge pesante ou une joie épanouissante ? Pourquoi ?
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09/03/2018
Étude n° 11 : Vivre selon ses moyens, Mat 6,24-34 (17 03 18)
Étude n° 11 : Vivre selon ses moyens, Mat 6,24-34 (17 03 18)
« Mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Christ Jésus » Phi 4.19
Observons Mat 6.24-34
Le contexte
Nous sommes dans le discours de Jésus où il expose les principes de son Royaume.
Le texte : v 24-34
V 24 : introduction : incompatibilité entre le service de Dieu et celui de Mamon.
V 25- 32 : quatre sujets de confiance en Dieu : nourriture, vêtement, valeur personnelle, durée de la vie (26-27), par comparaison de l’homme aux oiseaux et aux lys.
V 33-34 : un seul souci : la recherche du royaume !
Comprenons
Le contexte
Le discours sur la montagne (ch 5-7) commence par indiquer les dispositions de cœur de ceux auxquels appartient le Royaume (Béatitudes), puis il publie la charte de ce Royaume, en marquant ses rapports avec les lois de l’Ancienne Alliance, que Jésus est venu accomplir parfaitement, et non abolir.
La Nouvelle Alliance implique l’intériorisation des lois divines, et une autre relation avec Dieu fondée sur la confiance en lui (Ch 6), qui permettra la mise en pratique de sa Parole.
Le texte
Le service de Dieu ne peut se partager avec le souci du matérialisme, symbolisé par Mamon, divinité de l’argent (v 24). La comparaison avec les oiseaux et les lys entre dans le style de l’enseignement de Jésus par paraboles, sur l’état d’esprit nécessaire pour vivre dans son Royaume. Elle est l’illustration de ce que Jésus vient de dire sur l’incompatibilité qui existe entre le service de Dieu et l’amour des richesses. La recherche inquiète de notre subsistance et la possession des richesses terrestres nous empêchent d’être tout entiers à notre seul Maître légitime, le Seigneur. Son service demande une confiance absolue, à l’exemple des oiseaux. Être en souci, c’est, étymologiquement, être divisé, partagé. Les inquiétudes pour sa vie physique pour son confort, sa santé et sa durée, dispersent la pensée, la tirent en sens contraire ; elles sont l’effet d’un cœur partagé entre le ciel (= le spirituel) et la terre (= le matériel).
Le remède, c’est la confiance en Dieu pour plusieurs motifs :
1- La vie ou principe de vie, concrétisé par le corps (= bibliquement parlant, l’être tout entier), est plus que ce qui l’entretient ou la protège extérieurement (nourriture et vêtement). Celui qui a donné le plus (= la vie) ne peut-il pas donner le moins, la subsistance ?
2- Dieu prend soin de tous les animaux de la nature. L’homme vaut plus que les animaux, parce qu’il est à l’image de Dieu, un être doué de la faculté de penser, décider, raisonner, et surtout entrer en relation d’amour avec un Dieu Père et avec ses semblables. L’homme ne peut-il donc pas mettre sa confiance en lui (v 26) ? C’est en substance la réponse de Dieu aux cris de Job (Job 38-42) !
3- Les inquiétudes sont inutiles, impuissantes à ajouter un temps de plus à sa vie dont Dieu connaît la durée, et qui est l’objet des soucis de l’homme (v 27). La foi ou confiance en Dieu permet de jouir de la vie éternelle dès cette terre et d’en révéler la beauté et le parfum, à l’image des lys (v 28-30). La comparaison avec l’herbe des champs insiste sur la fragilité de la vie. Quelle que soit sa durée, l’homme peut et doit faire de sa vie un témoignage de l’amour et de la gloire de Dieu, en plaçant sa confiance en Lui.
4- v 32 : Dieu est un Père qui connaît nos besoins et y pourvoit parce que nous sommes non seulement ses créatures mais aussi ses enfants avec lesquels il est uni par des liens d’amour, et qui sont appelés à l’honorer par leur vie et leur gestion des biens qu’Il leur dispense généreusement (Dt 28.12-14).
Au v 33 nous est donné le moyen de fortifier la confiance en Dieu : la recherche de sa présence est la priorité de notre vie, car c’est lui seul qui la rendra droite et juste (1 The 5.23-24) et qui dispensera les bienfaits matériels nécessaires à ceux qui se réclament de lui, afin qu’ils puissent témoigner parmi les incroyants de leur appartenance à un Père aimant, qui pourvoit et soutient.
5- Chaque jour a son lot de peines et de difficultés. Il est inutile d’y ajouter le souci du lendemain, la prévision d’un mal à venir. C’est un conseil plein de compassion de la part de Jésus qui connaît notre propension à augmenter par l’imagination le poids de nos soucis ! C’est aussi un appel à profiter du moment présent pour en faire une occasion de glorifier Dieu, comme les oiseaux par leur chant, et les lys par leur beauté et leur parfum, au lieu de l’écraser sous le poids des souvenirs du passé ou des soucis de l’avenir. De toute façon, Dieu saura, le moment de l’épreuve venu, nous envoyer le moyen d’en sortir (1 Cor 10.13)[1].
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Qu’est-ce qui m’inquiète le plus, et me sépare de Dieu ? Puis-je aujourd’hui le présenter au Seigneur et lui faire confiance pour me montrer une solution ou simplement me donner la patience ?
- Mon attitude vis-à-vis de ma vie matérielle témoigne-t-elle de ma confiance en Dieu ? Comment vivre en me contentant de ce que Dieu m’accorde ? (Héb 13.5)
- Essayons de préciser ce que signifie concrètement pour nous aujourd’hui : rechercher le royaume de Dieu. Faut-il vivre dans l’insouciance totale des contingences matérielles, sans aucune prévision, ni projet d’avenir ? Comment concilier la recherche du royaume avec les contraintes de notre vie terrestre ?
- Comment faire de chaque instant une occasion de « répandre la bonne odeur de Christ » (2 Cor 2.14-16), ou d’amener notre entourage à se réjouir des bienfaits de Dieu ?
[1] Les deux références en italique renvoient aux textes choisis par l’Union Franco-Belge (AET= A l’Étude du Texte) pour cette étude.
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