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05/10/2018

Etude n°2 Causes de désunion : 1 Rois 12.1-16 Roboam (13 10 18)

Etude n°2 Causes de désunion : 1 Rois 12.1-16 Roboam (13 10 18)

« Le début de la sagesse c’est la crainte de l’Éternel, et la connaissance des saints, c’est l’intelligence ». Proverbes 9.10

(Petit doigt de Roboam fresque murale de la Chambre du Conseil de la mairie de Bâle, par Hans Holbein le Jeune, 16ème siècle)Roboam petit doigt.jpg

Observons

Le contexte

Salomon régna pendant 40 ans à Jérusalem ; il « fut plus grand que tous les rois de la terre par les richesses et par la sagesse » 1 R 10.23. Mais “le cœur de Salomon ne fut pas tout entier à l’Eternel, son Dieu” 1R 11.4, car à l’époque de sa vieillesse les femmes inclinèrent son cœur vers d’autres dieux” « Il bâtit des hauts lieux pour Kémosch et Moloc”. L’Eternel fut irrité contre Salomon et lui annonça que son royaume lui serait enlevé et donné à son serviteur Jéroboam” 1R 11.9,11.

Le prophète Achija annonce de la part de l’Eternel à Jéroboam qu’il régnera sur les dix tribus d’Israël. Salomon l’apprenant cherche à le faire mourir et Jéroboam fuit en Egypte jusqu’à la mort du roi.(1R 11.35, 40).

Le texte

         * 1-20 : le schisme politique :

  • situation sociale (1-5)
  • les conseillers du roi (6-11) : qu’est-ce qui les différencie ? Que conseillent-ils au roi ? Qu’est-ce qui motive le choix du roi ? Que signifie l’injure faite à Salomon ?
  • le refus du roi d’alléger le peuple accomplit la prophétie de Dieu (12-15) : Que veut préserver cette affirmation ?
  • séparation d’Israël de la maison de David (16-20) : Que refusent spirituellement les dissidents ?
  • 21-24 : tentative de Roboam de reconquérir Israël interdite par Dieu : Pourquoi ?                    
  • 25-33 : le schisme religieux. : Que décide Jéroboam ? Dans quel but ?

Au centre  se trouve l’intervention de Dieu

 Comprenons

A) Le schisme politique

A la mort de Salomon, son fils Roboam va à Sichem pour être fait roi par tout Israël, comme pour les trois rois précédents à Hébron et Jérusalem (1S 11.15 ; 2 S 2.4 ; 5.3 ; 1 R 1.39-40). Le choix de Sichem était une provocation de la part de Roboam car Juda et Ephraïm, la plus grande tribu d’Israël, étaient déjà depuis longtemps en rivalité (2 S 18.6-7). Jéroboam l’apprend et vient avec tout Israël pour demander que le futur roi allège la rude servitude et le joug très dur imposé par Salomon car ils payaient de lourds impôts.

Roboam consulte des vieillards et des jeunes gens mais se range à l’avis de ces derniers en accentuant encore plus les charges qui pesaient sur le peuple, pour son propre profit et pour prouver sa puissance. Le roi, grisé par la perspective d’exercer le pouvoir suprême, n ‘écouta pas le peuple à qui il répondit durement. S’il avait suivi le conseil des anciens ministres de Salomon il aurait ôté aux tribus mécontentes le prétexte de leur révolte, et n’en aurait pas porté la responsabilité. Roboam fit preuve d’orgueil, de despotisme et d’irrespect envers son père, dont il méprisa la force (v 10)[1].

Son aveuglement, analogue à celui de Pharaon, fut le moyen par lequel s’accomplit la menace faite à Salomon (11.12). La scission permise par Dieu devait servir à ramener la tribu de Juda à plus d’humilité, après s’être enorgueillie sous le règne glorieux de Salomon (11.39). Elle pouvait aussi préserver Juda de tomber dans l’idolâtrie majoritaire des autres tribus.

Le peuple est déçu et retourne dans ses tentes considérant qu’il n’a plus d’héritage avec la maison de David. Il y a rupture entre le futur roi et le peuple qui le refuse comme souverain, et par là même refuse l’héritage de la promesse divine faite à la lignée de David (2 Samuel 7.12, 16) qui annonçait prophétiquement le Christ. C’est la révolte : les tribus de Juda et de Benjamin formèrent la partie méridionale du royaume de Juda sous la domination de Roboam qui régna  7ans, tandis que les 10 tribus du nord constituèrent un gouvernement à part sous le nom du royaume d’Israël dont Jéroboam fut le roi  pendant 21 ans.

B) L’intervention de Dieu: Roboam tenta de récupérer les 10 tribus, en vain, car Dieu envoya un prophète lui révéler sa volonté : qu’il n’y ait pas de guerre fratricide ! La place de cette intervention divine, centrale dans le chapitre,  peut signifier toute la sollicitude de Dieu pour son peuple et la maison de David : Dieu protégeait son peuple de la guerre civile et de l’idolâtrie. Il ne voulait pas sa destruction, mais son retour à Lui (Ez 33.11). La répétition (3 fois) de la Parole de Dieu, et l’obéissance du peuple et du roi de Juda, montrent que la foi en l’Éternel et la fidélité à l’alliance étaient encore vives dans ce royaume du sud, en opposition à ce qui va se passer dans le royaume du nord. Devenus minoritaires ces deux tribus cherchèrent plus volontiers leur appui en l’Éternel.

C) Le schisme religieux

Quant à Jéroboam, voyant que les 10 tribus se rendaient fréquemment aux services religieux qui continuaient à se dérouler dans le temple de Jérusalem, il craignit que ses sujets fussent gagnés par le roi qui occupait le trône de David. Jéroboam créa alors des centres de cultes avec une représentation symbolique de Dieu sous la forme de veaux d’or, à l’image du dieu Apis, représentant la puissance et la fécondité de l’énergie divine. Les Lévites refusant de servir comme prêtres dans ces nouveaux lieux, Jéroboam créa des sacrificateurs pris parmi le peuple et n’appartenant pas aux fils de Lévi ; il créa des fêtes religieuses en concurrence avec celles de Jérusalem dont il présida lui-même les cérémonies (v32-33). Par son attitude, il défia Dieu qui lui envoya plusieurs avertissements, en vain.

Le schisme religieux pour raison politique, donna à la séparation des deux royaumes un caractère absolument condamnable, et l’idolâtrie instituée par Jéroboam se poursuivit malgré les appels des prophètes, et provoqua la chute du royaume en 722 av JC.

 Questions pour une application dans la vie chrétienne

  1. Où est-ce que je puise les conseils qui dirigeront mes décisions ? .Quels critères me poussent à prendre mes décisions : ce que Dieu me demande ou mes sentiments ou mon goût de l’indépendance et du pouvoir ?
  2. Mon cœur est-il tout entier à Dieu ou partagé comme celui de Roboam ?
  3. Lorsque Dieu me reprend dans sa Parole, est-ce que j‘écoute sa voix ? Suis-je prêt à revenir à Dieu de tout mon cœur et à marcher avec Lui ?
  4. Qu’est-ce qui peut anesthésier ma conscience au point que je ne reconnaisse plus la voix de Dieu et n’entende plus ses appels?
  5. Pour quelles causes naissent les discordes et les schismes dans l’Eglise ? Comment contribuer à les apaiser et à préserver l’unité ?

 

. [1] Les reins seraient symbole de vigueur virile et le doigt de faiblesse. Mais l’expression peut avoir un sens beaucoup plus cru pour vanter la force de Roboam : « Mon petit doigt est plus gros que le « sexe » de mon père ! » Ce qui est une injure suprême d’un fils à son père !

28/09/2018

Etude n°1 Création et chute, Gen 11.1-9 Babel (06 10 18)

 

Etude n°1 Création et chute, Gen 11.1-9 Babel (06 10 18)

 construction tour de Babel.jpg

Observons

Le contexte : Les généalogies des fils de Noé encadrent l’histoire de la tour de Babel, pour expliquer comment leurs clans se séparèrent et remplirent la terre (10.5 ; 11.9). La seconde généalogie de Sem reprend en détails la première pour faire le lien avec Abraham et montrer la continuité de la foi dans une humanité où règne la confusion, la désunion, et la dispersion

Le texte

1-2 : situation initiale d’uniformité et de sédentarité

3-4 : projet humain de monter au ciel

5-7 : Descente de Dieu

8-9 : dispersion finale sur toute la terre

 

Remarquer les mouvements opposés des hommes et de Dieu, la répétition (2x) de « un même langage » opposée à  «confondre le langage »(3x), l’opposition entre l’installation des hommes (2, 4) et leur dissémination par Dieu (8-9).

 

Comprenons

Situé au centre des deux généalogies de Sem, l’ancêtre d’ Abraham, ce texte montre la confusion de l’humanité, au sein de laquelle, après le déluge, une seule lignée continue à adorer le Créateur. C’est la seule pour qui les âges sont mentionnés comme pour les patriarches antédiluviens. On s’aperçoit qu’après le déluge la longévité décroît rapidement, les conditions de vie ayant été bouleversées par le cataclysme du déluge. D’autre part l’événement de la Tour de Babel est daté (Gen 10.25) du temps de Péleg, l’ancêtre d’Abraham, à la 4ème génération après Sem. Une fois encore, vivre dans le respect et l’adoration de l’Éternel, permet de trouver une identité, et une longévité, sinon physique, du moins spirituelle, qui témoigne de la vie que l’on conserve en Dieu seul. 

Le récit de Babel est très souvent considéré comme un jugement négatif de Dieu, pour punir les hommes de leur prétention à l’atteindre. Dieu apparaît ainsi comme inaccessible et jaloux de ses prérogatives. Le texte aurait été écrit pour expliquer la prolifération des langues dont la Pentecôte serait l’antidote. C’est une interprétation qui, pensons-nous, fausse le regard sur Dieu et méconnaît sa volonté de salut pour tous.

1- La situation du récit dans le texte biblique encadré par des généalogies en fait un texte important, selon les lois de composition littéraire hébraïque (parallélisme concentrique ou chiasme) pour comprendre le projet de Dieu pour l’humanité.

2- Une même langue

Cela peut s’entendre au sens propre, mais aussi au sens figuré pour signifier l’union des esprits dans un même projet. Ce n’est pas cette union qui est condamnable, c’est la nature du projet humain ! Le langage n’est que le moyen, l’outil au service de la volonté humaine.  Dieu va frapper cet outil pour empêcher que se réalise un projet concentrationnaire et uniformisant, contraire à sa volonté de salut et de liberté. Le langage deviendra l’outil au service de la volonté de Dieu et de l’homme sous l’action de l’Esprit à la Pentecôte.

3- Le projet humain

Partant de la région où l’on situe généralement l’arrêt de l’arche, sur le mont Ararat, au Nord-Est de la Mésopotamie, tout naturellement les hommes choisissent la voie de circulation la plus facile, les fleuves. Au lieu d’obéir à l’ordre de Dieu (9.7) de se répandre sur toute la terre, ils s’installent tous au même endroit.

Ils pallient l’absence de pierre et de ciment par les moyens du bord, la terre et le goudron. Ils mettent donc toute leur ingéniosité et leur esprit créatif au service de leur projet qui a pour but d’éviter la dispersion ordonnée par Dieu. Ils veulent :

  1. a) construire une ville et une tour,
  2. b) atteindre le ciel,
  3. c) se faire un nom.

Le projet humain apparaît comme une révolte contre la volonté divine et un désir d’indépendance vis-à-vis de Lui, et comme une volonté de s’imposer à tous par la grandeur et la célébrité de l’entreprise. (voir la tentation par le serpent, Gen 3)

4- L’humour de Dieu

Aux deux Allons humains (11.3-4), Dieu répond aussi par un Allons (11.7). Au désir   humain d’ascension et d’escalade du ciel, Dieu répond par une descente et une vision d’ensemble de la situation terrestre (v 5-7). A l’uniformité dans un même langage, il oppose la diversité par des langues diversifiées. Les moyens faisant défaut, le projet humain de construction avorte.

5- Le projet de Dieu

Pourquoi Dieu désirait-il tellement que l’humanité se répande sur la terre ?

Le texte pourrait être une réponse à cette interrogation : lorsque les hommes se rassemblent et se  sédentarisent, ils tombent dans la tentation de l’orgueil, de l’autosatisfaction, du matérialisme qui met la sécurité dans les biens acquis, de l’idolâtrie ou de l’athéisme : on croit pouvoir se passer de Dieu, puisque l’union fait la force. Les exemples historiques de « camp de concentration » ont mis en évidence les outrances tragiques qui résultent de cet esprit d’opposition à Dieu, qui conduit au désespoir.

Dieu intervient contre l’orgueil et le totalitarisme concentrationnaire par la diversification du langage et de la pensée, et la dispersion des hommes sur la terre

En dispersant les hommes, Dieu leur donnait une espérance : il désirait leur apprendre à vivre dans la liberté, en comptant non sur leurs propres forces, mais sur sa présence et son appui. La précarité de la vie nomade, l’isolement les uns des autres devaient leur enseigner l’humilité, la confiance en Dieu, l’entraide mutuelle pour subsister dans des conditions difficiles, et la responsabilité personnelle sans laquelle il n’y a pas de croissance possible. Cette dispersion protégeait aussi les croyants qui vivaient parmi ces peuples, des entreprises totalitaires des incroyants.

Ainsi la descendance de Sem put perpétuer la foi en Dieu et témoigner de son amour jusqu’à l’élection d’Abraham.  C’est l’ultime tentative de Dieu envers l’humanité dans son ensemble, avant de se choisir un peuple comme porteur de son nom et du message du salut.

- Il ne s’agit pas de prendre ce texte comme prétexte de condamnation des villes ou des efforts d’unité entre les hommes ! Ce n’est pas son but. C’est une mise en garde de Dieu contre tout projet qui exclut Dieu et met l’homme sur un piédestal comme objet d’adoration. Comme la Babylone de l’Apocalypse, un tel projet est voué à sa perte. Le texte est aussi un appel à devenir le témoin de ce Dieu d’amour partout où il nous envoie vivre, afin que tous les hommes puissent un jour choisir de répondre à son amour et lui obéir.

 

Questions pour une application  dans la vie chrétienne

- Qu’est-ce qui dans nos projets personnels, ou ceux de nos pays, peut s’opposer à la volonté d’amour et de vie pleinement libre de Dieu ?

- Désirons-nous «nous faire un nom » par nos œuvres, ou porter le nom du Seigneur pour manifester son amour ?

 - Comment serai-je témoin du Dieu d’amour aujourd’hui ?

 - A quel désir répond notre recherche d’unité dans l’Église ? Autour de quoi ou de qui voulons-nous être unis ? Comment respecter la diversité dans cette unité ?