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10/10/2025

Étude n°3 Souvenirs de la grâce, Josué 3 et 4 (18 10 25)

Étude n°3 Souvenirs de la grâce, Josué 3 et 4 (18 10 25)

« L’Éternel votre Dieu a mis à sec devant vous le cours du Jourdain jusqu’à ce que vous ayez passé, comme l’Éternel votre Dieu l’avait fait à la mer des Joncs…afin que tous les peuples de la terre connaissent que la main de l’Éternel est une main puissante, et que vous ayez toujours la crainte de l’Éternel »Jos 4.23-24 Josué traversée du Jourdain.jpg

OBSERVONS 

Le texte est long, mais a comme thème central le passage du Jourdain. On distingue plusieurs étapes dans ce récit, dont il serait bon d'abord de discerner les répétitions de mots et d'idées. En effet, la Bible s'exprime très volontiers par la répétition, pour faciliter la mémorisation de ce qu'il est important de retenir ou de comprendre. Ici vous remarquerez les expressions : Passer (21 fois = 3 fois 7, en sachant que 3 est le chiffre de la divinité, et 7 celui de la plénitude, de la perfection !), l'arche (9 fois au ch 3 (= 3x3), et 7 fois au ch 4), dans le Jourdain (3 fois au ch 3), à sec ou de pied ferme, etc...

Plan du texte

1- 3.1-13       Les préparatifs du passage

2- 3.14-4.14  Le passage

3- 4.15-24     La sortie du fleuve 

Chacune de ces parties peut elle-même se décomposer en paragraphes, ce que nous ferons pour comprendre le détail du texte, mais il est nécessaire d'avoir une vue d'ensemble du récit pour en saisir l'unité et la portée.

Si l'on considère les chapitres 3 et 4, on s'aperçoit de l'importance donnée à la partie centrale (3.14 à 4.14) de la traversée du Jourdain (12 fois le mot “ passer ”).  

COMPRENONS

Nous reprendrons en  détail, chacune des parties du récit, selon les lectures historique, spirituelle, messianique et eschatologique. 

Lecture historique

1 - Les préparatifs : 3.1-13

v 1-2 : Les trois jours d'arrêt au bord oriental du Jourdain correspondent aux trois jours que mirent les espions à revenir de Jéricho (2.22), et qui retardèrent la traversée. Depuis l'ordre de Josué en 1.11 se sont écoulés 3 jours de préparatifs à Sittim, 1 jour de marche vers le Jourdain (3.1), 3 jours d'attente au bord du Jourdain (3.2). Le peuple nomade voit arriver la fin de son errance et devra changer d'économie ; il devra d'abord devenir guerrier, puis sédentaire. Un tel changement ne peut s'opérer qu'après une préparation spirituelle et morale soignée.

v 3-6 : C'est pourquoi Josué recommande au peuple plusieurs démarches :

a) Regarder vers l'arche (v 3) : elle était habituellement derrière le voile du Tabernacle, cachée aux regards du peuple. Lors des déplacements, elle était enveloppée du voile et de deux couvertures, l'une en peaux de dauphins, l'autre en drap bleu (Nb 4.5-6), car il n'était pas permis au peuple de voir l'or de l'arche ou de la toucher sans mourir, puisqu'elle représentait la présence de Dieu lui-même (Nb 4.19-20 et Jos 3.10).

b) Partir, c'est à dire quitter ce que l'on connaît pour aller vers l'aventure et le risque (v 15b). Cela demande un acte de foi.

c) Se mettre en marche en suivant l'arche (v 3-4). La distance de 2000 coudées (= un peu plus d'1km) permettait à tous de la voir et marquait la sainteté de l'arche, trône de Dieu. De même au Sinaï, le peuple ne put approcher la montagne de la révélation de la loi, au-delà d'une certaine distance (Ex 19.12,24).

v 6 : Pour la première fois, l'arche marchait devant le peuple, alors que dans le désert elle était portée au centre de la colonne en marche. Cette fois, elle montrait le chemin à suivre (v 4).      Il n'était pas possible d'être simple spectateur de l'œuvre de Dieu, il fallait être acteur et se mettre en marche derrière le guide.

d) Se sanctifier : avant les moments importants de rencontre avec Dieu, il est nécessaire de se préparer, physiquement par des ablutions, psychiquement par une séparation de tout ce qui peut distraire l'attention due à ce moment important, et spirituellement par une recherche de la communion avec Dieu. Ici, la sanctification n'est pas explicitée, mais on en a certaines modalités dans Nombres 19.10-11, 14-15. Avant d'entrer dans le pays le peuple tout entier doit être conscient du moment solennel où l'intervention de Dieu va transformer son mode d'existence.

v 7-13  L’Éternel explique à Josué :

a) les raisons de son intervention puissante : faire comprendre au peuple

- que Josué est bien leur chef successeur de Moïse, et que son autorité lui vient bien de Dieu.       

- que l’Éternel est bien au milieu d'eux (v 10)

- qu'il a la puissance de chasser les populations cananéennes (7 peuples = la totalité de la population).

b) Ce qui va se passer :

- l'arche entrera dans le Jourdain

- dès que les pieds des sacrificateurs seront mouillés, l'eau s'arrêtera de couler.

- douze hommes sont prévus pour un acte qui n'est pas expliqué.

Dieu, en révélant son plan, demande l'adhésion de la foi du peuple. Humainement ce plan était hors de raison : comment un fleuve en crue pouvait-il être franchi ? C'est pour cela que les Cananéens ne s'inquiétaient pas de l'approche des Hébreux. Comment ce fleuve pouvait-il arrêter de couler, sans aucun signe précurseur de tarissement ? Les sacrificateurs devaient entrer dans l'eau avant de voir le miracle s'accomplir. Au contraire du miracle de la Mer Rouge, où seul le bâton de Moïse fut mouillé, ici chacun devait être impliqué et actif.

2 - le passage du fleuve  (3.14 à 4.14)

a) 14-17 Le passage de l'arche : les détails climatiques et géographiques insistent sur la démarche de foi exigée par Dieu. Un fleuve en crue est un véritable obstacle pour pénétrer dans le pays. Le flot fut vraiment arrêté seulement quand les pieds des sacrificateurs portant l'arche furent mouillés, et les eaux furent coupées à une distance de 25km en amont de Jéricho, largement de quoi laisser passer le peuple et les troupeaux à sec dans le lit du fleuve. Par deux fois dans l'histoire, en 1266 ap JC et en 1927, un tremblement de terre avec glissement de terrain interrompit, pendant dix à vingt heures, l'écoulement du Jourdain à l'endroit le plus resserré de son cours, vers le Tell ed Damiyeh, qui est assimilé à la ville d'Adam (v 16). Dieu a la puissance de provoquer les circonstances destinées à accomplir son plan et renforcer la foi de son peuple. Le miracle, ici, tient plus à la simultanéité des faits qu'à une rupture merveilleuse des lois physiques.

De plus, il fallut attendre que l'arche se soit engagée dans l'eau pour voir le miracle s'accomplir. Une fois de plus, les responsables religieux du peuple ne restent pas contemplatifs des merveilles de Dieu et dans l'attente passive de ses interventions, ils s'engagent et prennent des risques pour que le reste du peuple puisse passer en toute sécurité, à sec.

b) 4.1-9 : les pierres du Jourdain : L'arche s'arrête au centre du lit du fleuve, et là, Josué fait élever un autel de 12 pierres, représentatif des douze tribus. Cet autel fut ensuite recouvert par l'eau et disparut aux regards du peuple. Pour que tous se souviennent de l'événement, 12 autres pierres prises au centre du fleuve, à l'emplacement de l'arrêt de l'arche, sont enlevées et portées au lieu où le peuple campera et reviendra après chaque combat, à Guilgal. Elles serviront à fortifier la foi de chacun, au souvenir de cette intervention spectaculaire de Dieu en faveur de son peuple (4.6-7).

c) 4.10-14 : le passage du peuple : le peuple passe à sec, mais en se hâtant (10b). Il a conscience de l'urgence et de la brièveté du temps. Même les trois tribus déjà dotées de territoire doivent traverser en tête du peuple. Obéissant aux ordres de Moïse et Josué dont l'autorité est confirmée, elles marquent leur solidarité avec les autres tribus, et leur dévouement en se mettant au front.

3 - La sortie du fleuve (4.15-24)

Les sacrificateurs et l'arche, entrés les premiers, sortent les derniers. Aussitôt le fleuve retrouve son lit. A partir de cet événement, la vénération de l'arche va tourner à la superstition, du temps des Juges. La possession de l'arche sera considérée comme l'assurance de la présence et de la protection de Dieu. Le symbole matériel sera sacralisé au point de perdre son sens spirituel.

Un autel est édifié à Guilgal, peut-être avec les douze pierres du Jourdain, devant le Josué les douze pierres du Jourdain.jpgTabernacle. Guilgal signifiant « cercle » ou « roulement », on pense aussi que les douze pierres ont pu être roulées et dressées en cercle comme monument commémoratif du passage des douze tribus. Là les Hébreux retourneront après chaque combat. La seule fois où ils n'y revinrent pas, fut après la chute de Jéricho, où le peuple partit attaquer Aï, sans consulter l’Éternel. Ce fut une défaite ! L'autel ou le monument devait donc rappeler au peuple l'intervention divine qui leur avait permis de traverser à sec, et aux autres peuples la puissance du Dieu d'Israël sur tout l'Univers et ses éléments (4.24 et 5.1).

Lecture spirituelle

Le récit de la traversée du Jourdain est le symbole du cheminement spirituel de celui qui devient disciple de Jésus-Christ :

-Il faut d'abord voir, regarder le Christ, apprendre qui il est et ce qu'il a fait,

-puis il faut croire en sa puissance et en ses promesses de salut,

-il faut se lever, s'engager et marcher à sa suite, c'est à dire descendre avec lui dans le fond du fleuve, et par le baptême  s'identifier à sa mort et son ensevelissement (Rom 6.4). Comme les douze pierres représentant les douze tribus furent laissées au fond du fleuve et furent recouvertes, de même dans le baptême, le croyant abandonne sa nature pécheresse, son vieil homme rebelle à Dieu, incapable de communion avec lui et d'amour, que Jésus a fait mourir dans sa chair sur la croix.

De l'emplacement où se trouvait l'arche dans le fleuve, ont été sorties douze pierres dressées ensuite en autel ou en monument à Guilgal. Ces douze pierres représentent l'homme nouveau, le croyant ressuscité qui sort des eaux du baptême, revêtu de Jésus-Christ et habité de son Esprit, qui va servir jour après jour son Seigneur, en rendant témoignage de sa puissance de salut et de son amour, comme le fit l'autel de Guilgal. 

Lecture messianique

Le type du Messie est ici essentiellement l'arche : 3.10 “A ceci  vous reconnaîtrez que le Dieu vivant est au milieu de vous...voici l'arche de l'alliance du Seigneur de toute la terre va passer devant vous dans le Jourdain ”. Or le Messie est appelé “ Emmanuel, Dieu avec nous ”. Il est le guide qui marche devant son peuple, il entrera lui aussi dans le Jourdain devant et avant son peuple de disciples, au moment de son baptême. Comme l'or de l'arche était couvert du voile pour être présenté au peuple, le Messie glorieux a caché sa divinité en prenant le voile de sa chair (Héb 10.20) pour descendre au niveau des hommes (Ph 2.7).Josué symbole de la traversée du jourdain.jpg

L'arche marcha devant le peuple pour passer le Jourdain, de même Jésus, comme un berger (Jn 10.4), marcha devant son peuple pour le faire entrer dans son royaume éternel.

Comme l'arche entra dans les eaux du Jourdain, symbole de séparation et de mort, Jésus entra dans les eaux de la mort à la croix. Comme l'arche écarta ces eaux séparatrices, Jésus écarta la condamnation du péché qui séparait l'homme de Dieu, afin que son peuple puisse avoir accès au royaume de la vie.

Comme les eaux refluèrent dès l'entrée de l'arche dans le fleuve, Satan fut vaincu et le voile du temple se déchira à l'instant où Jésus pénétra dans la mort. L'accès à Dieu était ouvert à tous.

L'arche s'arrête au fond du lit de la rivière comme Jésus sur la croix atteignit le fond de l'angoisse et de la souffrance d'être “ fait péché pour nous ” et d'être ainsi séparé de Dieu. C'est là qu'il s'arrêta pour nous sauver.

Quiconque se fiait à l'arche pouvait passer sans encombre, de même quiconque croit au Fils est délivré de la condamnation et passe de la mort à la vie (Jn 5.24).

Enfin, l'arche, sortie du fleuve, prend la tête du peuple qui est passé en Canaan, comme Jésus, ressuscité, prend la tête de ceux qui s'en remettent à lui pour guider leur nouvelle vie. 

Lecture eschatologique

Lorsque Jésus reviendra, ceux qui l'auront suivi comme leur arche partout où il va (Ap 14.4), qui auront lavé leurs robes et les auront blanchies dans le sang de l'Agneau (Ap 7.14), c'est à dire qui seront passés par la mort et la résurrection au baptême (=passage du Jourdain), pourront entrer dans la Terre promise de son Royaume

Au terme de cette étude qui n'est pas exhaustive, je vous invite à dresser un tableau récapitulatif de tous les éléments du récit avec leurs différents sens spirituel, messianique et eschatologique, et de noter en face de chacun d'eux les questions qui vous viennent à l'esprit pour leur application dans votre vie personnelle ou d’Église. 

Questions pour une application dans la vie chrétienne 

- Devant les obstacles, les faiblesses, les soucis et les peines qui encombrent ma vie et me séparent de Dieu, à qui est-ce que je regarde ? Est-ce que je regarde leur débordement avec abattement et désolation, ou bien mes regards se portent-ils vers le Seigneur qui peut me soutenir pour passer à travers ?

- La croix est-elle vraiment pour moi le signe de la mort de ma nature humaine égoïste et orgueilleuse, comme les 12 pierres laissées au fond du Jourdain ? Suis-je resté spirituellement dans le Jourdain, sans forces et abattu par ma culpabilité, ou bien suis-je sorti, en homme nouveau, comme les 12 pierres de Guilgal, pour servir le Seigneur par mon témoignage ? 

- De quelle intervention de Dieu dans ma vie puis-je témoigner ? De quoi l’Église doit-elle témoigner?

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