26/10/2018
Etude n°5 Unité dans l’église primitive Actes 4.32 à 5.11 (03 11 18)
Etude n°5 Unité dans l’église primitive Actes 4.32 à 5.11 (03 11 18)
« Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières » Act 2.42
Observons
Le contexte
L’Église en prière après la comparution devant le sanhédrin et la libération de Pierre et Jean, demande à Dieu de manifester la puissance du nom de Jésus-Christ, pour que l’Évangile soit prêché avec assurance. L’Esprit remplit l’Église pour cette mission.
Le texte
Il est composé de deux parties en opposition (Mais, 5.1), l’une décrivant la vie généreuse de l’Église sous l’action de l’Esprit, l’autre le calcul égoïste d’un couple, au mépris de l’action de l’Esprit.
- Charité et union des croyants (4.32-37) :
- v 32 : union spirituelle et matérielle : comment se traduisait cet union d’esprit ?
- v 33-35 : prédication des apôtres rendue efficace par la charité des membres : Que prêchaient les apôtres ? Comment cela se concrétisait-il ? Quel lien existe-t-il entre les dires des apôtres et le témoignage des membres d’église ?
a’) v 36-37 : Quel exemple de générosité empressée montre Barnabas. ?
- En contraste, fraude et mort d’Ananias et Saphira :
- v 1-2 : Quel lien établir entre les deux récits ? En quoi consiste la faute du couple ?
- v 3-10 : Que reproche Pierre au couple ? Avec quel objectif et quel résultat ?
a’) v 11 : crainte de tous.
La répétition des mêmes expressions : vendre et déposer aux pieds des apôtres (4.34, 37 ; 5.1-2) permet de lier ces deux passages encore plus étroitement. On observe entre les versets 4.37 et 5.1-2 une similitude presque parfaite des actes : vendre, apporter, et déposer aux pieds, sauf sur un point placé au centre des versets 1 et 2 : il retint une partie du prix, sa femme le sachant. C'est ce point central qui porte tout l'intérêt du récit et qui va faire l'objet du développement suivant.
Comprenons
A- L’esprit de partage
La prédication de Jésus-Christ Sauveur a immédiatement transformé la gestion de la vie individuelle et collective, en permettant à l’égoïsme individuel de s’effacer au profit du bien de la communauté.
L’Esprit seul crée cette unité dans la diversité des coutumes et des langues, lui seul inspire la charité véritable. Le communisme chrétien qui est décrit ici procède de cet amour pour Christ qui relativise les biens matériels terrestres et pousse le croyant à aimer l’autre en disant : « ce qui est à moi est à toi, je te le donne ». A l’encontre, le communisme humain dit : ce qui est à toi est à moi, donne-moi ce que tu as ».
Pourtant ce partage des biens n’est pas présenté comme un ordre, une condition impérative d’appartenance à l’Église. Les chrétiens restaient libres de conserver leurs biens (5.4) ou de les vendre en en gardant le prix. Il n’y avait pas d’institution de partage, tout reposait sur le don volontaire par amour des autres et sentiment de solidarité, pour que personne ne manque du nécessaire (5.34).
B- Barnabas
Comme exemple individuel de ce don de solidarité et de partage accordé par l’Esprit à l’Eglise, Luc choisit celui de Barnabas. Son nom signifie « fils d’exhortation (11.23), d’encouragement » (9.27) ou même de « prophétie » (13.1).
Ce surnom est sans doute à l’origine de la jalousie qui emplit le cœur d’Ananias. Barnabas était reconnu par les apôtres comme un homme de bien, et il manifesta publiquement sa grande générosité sans aucun calcul égoïste (4.37).
C- Ananias et Saphira par Raphaël (16è) et Poussin (17è)
Pierre, sur qui la grâce repose (4.33), discerne ce qu'il y a dans le cœur d'Ananias, derrière les actes semblables en apparence à ceux de Barnabas.
Au verset 3, on a un parallélisme concentrique : la présence de Satan dans le cœur(a) entraine les actes de retenir de l'argent et de le taire (a’), qui révèlent ce qu'il y a dans le cœur(b) : un mensonge au Saint-Esprit !
En quoi consiste ce mensonge au Saint-Esprit ?
Le Saint-Esprit avait inspiré aux croyants le partage des biens et la générosité. Alors qu’Ananias et Saphira étaient libres de disposer de leurs biens, Satan leur inspire de les utiliser à une double fin : faire croire aux hommes (= mensonge aux hommes,v 4) qu'ils sont aussi généreux et admirables que les autres, et servir leur propre intérêt financier en tirant quand même un certain profit de leur vente.
Satan les pousse à entretenir la confusion : sous couvert de consécration à Dieu comme Barnabas, Ananias cherchait son intérêt. Le mensonge au Saint-Esprit est l'entretien de cette confusion spirituelle entre le service de Dieu et le service de soi-même.
Au verset 5, la mort d'Ananias n'est pas mentionnée comme une punition de Dieu ! C'est la conséquence naturelle de l’état de séparation de l'Esprit de vie, qu'a librement choisi Ananias, en laissant Satan remplir son cœur. La mise en lumière de l’état de péché se traduit concrètement par l'arrêt de son cœur. Ananias est tué par son propre péché, volontaire, non avoué ni regretté, qui l’a séparé du Dieu vivant. Comparer avec 2 Rois 5. 26-27 : péché de Guéhazi, serviteur d’Ezéchiel).
v 8-9 : Le mensonge de Saphira confirme la préméditation du couple. La répétition pour la 3ème fois de l'offense au Saint-Esprit (v 3,4,9) confirme que le problème est bien là : on veut rendre vrai ce qui est faux, on entretient un état de confusion en soi, envers les autres, et envers Dieu, puisqu'on ignore qu'il lit dans les cœurs.
Pierre, comme Dieu le fit pour Adam coupable (Genèse 3.9, 11), interroge Ananias pour lui faire prendre conscience de l’état où il est et le pousser à se tourner vers Dieu et demander pardon. C’est un appel pressant de l’Esprit, que malheureusement Ananias et Saphira rejettent, comme les fils d’Aaron ou Akân. (voir Lév 10. 1-2 et Jos 7.20-25).
Le mensonge contre le Saint-Esprit peut être considéré comme l'entretien de la confusion et l'absence délibérée du discernement de la sainteté et la volonté de Dieu. C'est le péché que Jésus qualifie d'impardonnable, parce que le refus délibéré de Dieu a pour seule conséquence la mort, et ne permet pas de saisir le pardon toujours offert par Dieu. (Matthieu 12.3 1 32).
Ces deux exemples de générosité et de mensonge meurtrier sont uniques dans l’histoire de l’Église primitive, comme ceux des fils d’Aaron et d’Akân. A la naissance de son peuple d’Israël et de l’Église, Dieu manifesta avec puissance ce que le mépris de sa volonté entrainait dans la vie d’un homme : la séparation définitive ‘avec Lui. On peut prendre ce récit comme un enseignement prophétique du sort spirituel et éternel que l’homme choisit en se détournant de Dieu.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
Dieu nous invite par ce récit à être authentiques :
- dans notre relation avec lui, c’est-à-dire à ne pas avoir le cœur partagé entre notre désir de sa présence et celui de la satisfaction de notre égoïsme.
- dans notre relation avec les autres : ne pas chercher à jouer un personnage ou un rôle pour paraître bon et saint, mais être vrai : que paroles, actes et pensées se correspondent.
- dans notre piété : ne pas accomplir les actes religieux (baptême, sainte-cène, dîmes et offrandes, prière, secours) pour être bien vu des autres, mais par sentiment profond d’amour, de confiance en Dieu et de reconnaissance active pour son pardon.
Avec son Esprit, Dieu met à notre disposition tout ce qui nous rendra capables d’être des disciples vrais, qui rendent un bon témoignage de lui par une vie de générosité et d’authenticité.
- Où en suis-je sur ces trois points ?
- Comment les membres de notre église locale peuvent-ils pratiquer l’authenticité en restant charitables les uns vis-à-vis des autres ?
- L’unité de cœur et d’esprit dans mon église va-t-elle au-delà de l’unité des chants dans le culte ? Comment s’exprime-t-elle et se voit-elle ?
08:00 Publié dans Unité en Christ | Lien permanent | Commentaires (0)
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