24/10/2025
Étude n°5 Dieu combat pour nous Josué 5.13-6.27 (01 11 25)
Étude n°5 Dieu combat pour nous Josué 5.13-6.27 (01 11 25)
« Josué prit en même temps tous ces rois et leur pays, car l’Éternel, le Dieu d’Israël, combattait pour Israël ». Josué 10.42
Nous reprenons le texte de la prise de Jéricho, dont nous avons eu une première lecture la semaine dernière, pour essayer d’en découvrir les enseignements spirituels et messianiques, utiles pour aujourd’hui.
Le texte est riche en enseignements spirituels pour le croyant et l’Église.
1 - La vision du vrai Maître du combat de la foi est nécessaire pour éviter soit l'orgueil dans la victoire, soit le découragement dans la faiblesse. L’Église ne peut rien décider d'elle-même. C'est de Dieu qu'elle tient ses objectifs et ses moyens de les atteindre. Elle ne doit pas se confier dans ses éventuels talents, ni désespérer de ses faiblesses, elle ne peut qu'avoir une attitude d'écoute et de soumission à Dieu, en s'appropriant les mots de Josué “ Qu'est-ce que mon Seigneur dit à son serviteur ”. Ce qui lui est demandé, c'est l'adoration et la confiance, car c'est Dieu qui agit.
2 - La stratégie divine n'est pas celle des hommes. Dieu utilise ce qui est méprisé, faible, pour manifester sa puissance. L’Église et le croyant devraient se souvenir, dans leurs plans d'évangélisation, par exemple, des mots de Paul (2Co 12.9 et 10) : “ Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse...Quand je suis faible, c'est alors que je suis fort ”. Au lieu de faire étalage de nos propres forces, en nombre, en œuvres, en connaissances bibliques ou théologiques, en art oratoire, nous sommes appelés seulement, par le Seigneur, à témoigner par notre esprit de prière, par notre fidélité à sa Parole, par notre confiance dans ses promesses et notre espérance en lui, car “ la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes ”.(1Co 1.24)
Dieu ne révèle de son plan que ce qui est nécessaire dans l'instant. Il demande à chacun de lui faire confiance. Au fur et à mesure de l'action et de l'engagement, la révélation augmente, la foi s'affermit, l'obéissance persévère, et la victoire est assurée. D'expérience en expérience avec Dieu, la relation avec lui s'approfondit et se solidifie.
Dieu accomplit son plan avec la collaboration de chacun et de tous ensemble. C'est le peuple tout entier qui est à la fois participant et spectateur de la victoire de Dieu. Dans l’Église, tous sont solidaires et responsables de l'unité d'esprit et d'action pour l'accomplissement de l'œuvre de Dieu. De l'obéissance, de la persévérance, de la prière de chacun dépend le sort de toute la communauté !
3 - Les armes ne sont pas matérielles mais spirituelles. Nous luttons contre les puissances des ténèbres et non contre les hommes (Ep 6.12). Les armes de Josué complètent ou expliquent celles de Paul (Ep 6.13-18) : le recueillement ou l'écoute de Dieu (= le silence) ; l'obéissance à Jésus (= la marche derrière l'arche) ; le témoignage (= les trompettes) ; la foi (le cri de victoire anticipateur) ; l'engagement (= les hommes équipés devant).
4 - Par son témoignage, l’Église porte aussi une odeur de vie ou ...de mort à ceux qui l'entourent. (2Co 2.16). Que cela nous fasse plaisir ou non, il faut reconnaître que nous sommes les instruments de Dieu pour porter le message du salut et, indirectement, de la condamnation pour ceux qui le refusent. En cela, l’Église, comme le peuple hébreu, est, sans le vouloir, le bras de la justice de Dieu et scelle le sort éternel de ceux auprès de qui elle témoigne et avertit (Mt 16.19) sans se donner le droit de condamner, car Dieu seul connaît les cœurs. Que cela ne nous conduise pas à l'inquisition, mais à une humble soumission au Dieu d'amour qui veut sauver le plus grand nombre possible !
L'interdit, depuis Jésus et aujourd'hui, est spirituel : il est demandé au croyant de rejeter ce qui peut l'induire à s'éloigner de Dieu, à composer avec le mal, à discuter les ordres de la Parole de Dieu. Le texte invite à ne pas considérer l'or, l'argent, les biens précieux, comme mauvais en soi (ils ne sont pas voués à la destruction à Jéricho), mais comme destinés au service de Dieu avant tout.
5 - Compter sur les moyens humains de protection est vain, et l'endurcissement aux appels de Dieu ne conduit qu'à la mort. Toutefois même parmi les plus dépravés, il se trouve des gens qui aspirent à un changement de vie et peuvent répondre aux appels de Dieu. Comme pour Rahab et les siens, tenus temporairement hors du camp, un temps de mise en ordre de leur vie, d'enseignement de leurs responsabilités et des instructions de Dieu, est nécessaire aux nouveaux convertis, avant d'être intégrés par le baptême au peuple des croyants.
6 - Ce que Dieu a détruit dans la vie et le cœur de chacun ne doit pas être reconstruit par l'homme. C'est à rapprocher de “ l'opprobre de l’Égypte ” : on ne doit pas revenir à l'idolâtrie, que la foi en Dieu a détruite, sinon on retombe sous la condamnation du péché, et son espérance de vie éternelle (le premier et le dernier né) est détruite à jamais. Sa condition est pire qu'avant (Mt 12.45 ; 2Pi 2.20).
Lecture messianique
La victoire de Dieu sur Jéricho préfigure la victoire de Jésus sur les puissances sataniques. Par son obéissance à Dieu, sa foi totale en sa Parole, sa dépendance fidèle au Saint-Esprit, sa persévérance (= les 7 tours de ville), et sa ténacité pour cerner l'adversaire et ne prêter le flanc à aucune de ses attaques, par le moyen, le plus méprisé et apparemment sans pouvoir, de la croix,(= procession silencieuse, trompettes et arche), Jésus a vaincu irrémédiablement l'adversaire, tout en sauvant ceux qui mettent leur confiance en lui, comme Rahab et le peuple hébreu.
Lecture eschatologique
Tout le récit est un type de ce que l'Apocalypse décrit pour la fin des temps et le retour de Jésus. On peut lire la séquence des trompettes d'Ap 8-9 et 11.15-19, à la lumière du récit de la prise de Jéricho. On y retrouve les mêmes éléments :
-7 anges (= 7 sacrificateurs) qui sonnent
-7 trompettes
-les deux aspects du jugement : libération et condamnation (Ap 11.18)
-la prière des saints (= le silence des Hébreux) (Ap 8.3-4)
-l'endurcissement des hommes (Ap 9.20-21)
-la protection de Dieu sur son peuple ayant reçu le sceau (Ap 9.4) (= le cordon rouge à la fenêtre et l'arche au milieu, au cœur du peuple)
-la foi des croyants qui anticipent l'évènement de la prise de possession du Royaume (Ap 11.15-17)
-les hommes d'élite ou les prophètes en avant (Ap 11.15b) : Ces hommes qui ont reçu déjà une part de l'héritage, qui montent au front, et préparent le chemin au Christ (l'arche) ne seraient-ils pas ces prophètes des temps de la fin, qui ont reçu la pluie de l'arrière-saison et qui en proclamant le message du retour de Jésus avertissent les nations et encouragent le reste des croyants ? Ne seraient-ils pas ces 144000 croyants, scellés du Saint-Esprit, trouvés spirituellement irrépréhensibles parce qu'au milieu de l'idolâtrie mondiale, ils adorent le Dieu Créateur et Rédempteur (Ap 14.1-7), qui seront transmués et s'uniront à tous les croyants ressuscités qui ont suivi le Christ, pour assister à la victoire définitive du Seigneur sur Satan et ses puissances (Ap 14.5; 1Th 4.17 ; Ap 20.7-10)?
Le récit de la prise de Jéricho enseigne au peuple de Dieu ce qui lui permettra de voir le retour en gloire du Seigneur et sa victoire définitive : c'est la persévérance dans l'obéissance aux commandements de Dieu et dans la foi de Jésus (Ap 14.12). Obéir, c'est suivre l'arche, c'est à dire l'Agneau partout où il va (Ap 14.4), dans la confiance, l'assurance du salut, l'engagement fidèle et le témoignage direct de la Parole d'amour et d'avertissement de Dieu (= les trompettes).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quel témoignage est-ce que mon Église (ou moi-même) porte : un message de salut ou de condamnation ? Une attitude de confiance et de joie ou d'incertitude et d'angoisse ? Un esprit de communion ou d'individualisme dans l'action ? Une atmosphère de recueillement et de prière ou de vains bavardages ?
- Ai-je conscience de ma solidarité et de ma responsabilité personnelle dans l'état et l'action de mon Église ? Comment puis-je concrètement les améliorer ?
-Dans les difficultés que je rencontre, comment fortifier ma confiance en Dieu qui dirige toutes choses ?
Annexe
Interprétations spirituelles et prophétiques du texte de la prise de Jéricho Josué 5.13-6.5
Le titre du passage « Dieu combat pour nous », tiré de Ex 14.25 et Josué 10.14, peut prêter à confusion lorsqu’on le prend à la lettre : soit Dieu est à nos côtés et justifie les guerres armées que nous avons à subir ou à mener (voir le célèbre et funeste « Gott mit uns »de la Grande Guerre de 14-18), soit il sert d’excuse à l’attentisme et au fatalisme pour ne pas s’engager. Or le récit de la prise de Jéricho par Josué va à l’encontre de ces deux interprétations, lorsqu’on en cherche le sens spirituel et prophétique.
La vision du Chef des armées apparaissant à Josué avant le combat, l’épée nue à la main et lui ordonnant d’ôter ses souliers car il est sur une terre sainte (en référence au Buisson ardent vu par Moïse avant la sortie d’Egypte) invite Josué à considérer que derrière le combat réel contre Jéricho, il y a un autre combat mené par l’Eternel et ses armées angéliques contre les forces du mal symbolisées par Jéricho et les Cananéens ! Josué est appelé à quitter ses certitudes et ses sécurités humaines (= les sandales) qui font obstacle au contact direct avec la terre devenue sainte par la présence de Dieu ; il est invité à adorer puis à obéir en confiance dans Celui qui vient donner ses directives.
Les directives de Dieu impliquent l’action, l’engagement des hommes qui vont contribuer à faire éclater la « gloire et la puissance » de Dieu, aux yeux des Cananéens. Ce que Dieu demande à son peuple ce n’est pas de s’armer pour conquérir la ville par ses propres forces ! Celles –ci sont ridiculement faibles face à un ennemi puissamment armé et protégé dans sa forteresse. Dieu choisit les choses faibles du monde pour confondre les « sages » ou « fortes » (1 Corinthiens 1.27). Par son obéissance, sa solidarité, sa confiance en Dieu et son assurance d’être conduit, protégé et exaucé par Dieu (voir le cri de victoire avant la chute des murs !), le peuple hébreu permet à Dieu d’intervenir, par un tremblement de terre (?) en tant que Maître de la nature, et de manifester ainsi à la fois sa protection sur son peuple et son jugement sur les Cananéens rebelles, arrivés au comble de l’iniquité après 1800 ans d’appels vains à se repentir (Genèse 15.16).
Les armes du peuple ne sont pas des armes guerrières concrètes, mais spirituelles comme l’apôtre Paul les définira en Éphésiens 6.10-18 car le combat contre le mal n’est pas physique mais spirituel (Éphésiens 6.12 : nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang…, mais contre les esprits du mal dans les lieux célestes !). Christ nous donne un exemple de ce combat contre Satan qu’il mena toute sa vie depuis la tentation jusqu’à la croix, sans utiliser la violence physique, mais se servant de sa connaissance des Écritures pour discerner les pièges de l’Adversaire (symbole des tours autour de Jéricho), se confiant entièrement pour toutes choses en son Père, persévérant dans la prière et la dépendance à l’Éternel, il a remporté la victoire et sauvé ceux qui croient en Lui et au salut apporté par la croix (symbolisée par le cordon rouge à la fenêtre de Rahab.
Enfin, une comparaison entre ce récit et l’Apocalypse nous amène à comprendre notre place et notre rôle dans ces temps de la fin où le combat spirituel fait rage et s’exprime dans les multiples guerres qui nous affligent. Le tableau de comparaison suivant est un essai pour résumer les enseignements prophétiques du récit de Josué.
Ainsi « toute écriture y compris l’Ancien Testament) est inspirée de Dieu pour enseigner, convaincre, redresser et éduquer dans la justice afin que l’homme de Dieu soit adapté et préparé à toute œuvre bonne » (2 Tim 3.16). Et « Tout ce qui a été écrit d’avance l’a été pour notre instruction afin que par la patience et la consolation que donnent les Écritures nous possédions l’espérance. » (Romains 15.4)
« Cela leur est arrivé à titre d’exemple et fut écrit pour nous avertir, nous pour qui la fin des siècles est arrivée. »1 Corinthiens 10.11
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Josué |
Parallélisme |
Apocalypse |
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5.13-25 6.10 |
Préparation au combat : 7 sacrificateurs = 7 anges 7 trompettes silence dans la marche = Prières des saints |
8.2-6 8.3 |
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6.17
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Double jugement, destruction et salut |
9.17, 20-21 ; 11.18 |
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6.22-23 |
Protection de Dieu sur Rahab // les scellés |
7.3-4 |
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2.18 ; 6.8-9 |
Présence de Dieu (cordon rouge= Croix, et arche au milieu) |
11.11,19 ;7.7 |
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6.20 |
Cri anticipant la victoire // cris des trois anges avant retour de Jésus |
14.6-12 ; 11.15-17 |
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6.9, 13 |
Avant-garde en armes // prophètes et 144000 |
11.15b ; 14.1-5 |
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6.21,24 |
Chute et destruction de Jéricho//destruction définitive du mal |
20.10, 14 |
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6.26 |
Impossibilité de reconstruire les murs de la forteresse//plus de mort ni souffrances, Jéricho ville ouverte// Nlle Jérusalem portes ouvertes |
21.4 21.25 |
08:00 Publié dans Josué 4/25 | Lien permanent | Commentaires (0)















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