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31/10/2025

Étude n°6 L’ennemi intérieur Josué 7 (08 11 25)

Étude n°6 L’ennemi intérieur Josué 7 (08 11 25)

"Lève-toi, sanctifie le peuple et dis : Sanctifiez-vous pour demain ; car ainsi a dit l’Éternel, le Dieu d'Israël ; tu ne pourras pas subsister devant tes ennemis, jusqu'à ce que vous ayez ôté l'anathème du milieu de vous." (7.33) 

OBSERVONS Acan voleur.jpg

Ce chapitre manifeste à propos de la faute d’Acan l’importance de la sanctification du peuple, pour conquérir  et occuper le pays promis.

- Quel est le plan de ce chapitre ?

1-5 : Défaillances d'Israël à Aï

6-9 : Prière de Josué

10-13 : Dévoilement par Dieu de la cause de l’échec devant Aï : présence de « l’interdit » dans le camp.

14-18 : tirage au sort pour désigner le fautif

19-21 : Appel de Josué à Acan pour se repentir et aveu d’Acan

22-29 : élimination du pécheur et de sa famille 

- Comment s'est préparée l'attaque d'Aï, et quelles sont les causes et les conséquences de la défaite ?

7.2     Josué envoie de Jéricho des espions vers Aï : il n'est pas retourné à Guilgal consulter l’Éternel.

7.3      Les espions conseillent une attaque par une troupe restreinte.

7.4-5  Fuite devant Aï et perte de 36 hommes. Consternation et découragement du peuple.

7.6-9  Douleur et doute de Josué

7.9     Souci de Josué pour la gloire de l’Éternel

- Comment est appelée la faute qui pèse sur le peuple ?

7.1 : infidélité

7.11, 15 : péché, transgression de l'alliance, infamie

- En quoi est-ce une transgression de la loi ?

7.11 et 21 : ce péché qui allie la convoitise, le vol, la dissimulation, et le sacrilège puisqu'il s'agit de biens consacrés à l’Éternel, est une transgression directe des 8 et 10è commandements.

- Quelles en sont les conséquences ?

7.12b : l'éloignement de l’Éternel

7.12-13 : la faiblesse du peuple devant l'ennemi

7.11 et 24 : la culpabilité collective du peuple tout entier, et de la famille d'Acan.

- Comment rétablir la situation ?

1- S'humilier devant Dieu (7.6)

2- Prier avec  - persévérance (jusqu'au soir, v 6), et - désintéressement (l'objectif est la gloire de Dieu, v 9c)

3- Se sanctifier (=éliminer la faute désignée par Dieu en la déposant devant Dieu,v 23)

4- Confesser sa faute (glorifier Dieu = reconnaître sa sainteté et la culpabilité de l'homme, v19)

5- Réparer (en rendant les objets volés, v 23)

6- Accepter les conséquences du péché (v 24-26)

7- Agir avec foi dans le pardon accordé, en communion avec Dieu (8.1) 

COMPRENONS 

Lecture historique

Considérons d'abord les causes de la défaite que le texte suggère.

Josué se précipite dans l'élan de la victoire à Jéricho, et envoie des espions vers Aï sans consulter l’Éternel à Guilgal où se trouvait l’arche de l’Alliance. C'est la seule et unique fois où il agit ainsi, puisqu'après chaque bataille les soldats rentreront toujours au camp de Guilgal où ils pouvaient adorer et consulter l’Éternel. Puis, lorsque les espions reviennent, Josué ajoute foi à leurs dires, sans consulter le «chef des armées de l’Éternel » (Jos 5.14), et accepte de n'envoyer que trois mille hommes, au lieu de tous les combattants. Les espions font preuve de présomption en affirmant que deux ou trois mille hommes suffiront pour battre Aï. Ils cachent cette vanité, sous le prétexte d'éviter de la fatigue au peuple (7.3). Comme si la chute de Jéricho leur avait demandé des efforts personnels gigantesques ! Ils oublient qu'ils ne doivent cette victoire qu'à l'intervention divine.

Le peuple aussi, dans l'euphorie de la victoire, oublie de se confier à Dieu, et obéit sans protester à l'ordre de marche sur Aï. La défaite le surprend et l'abat complètement, alors que proportionnellement aux forces engagées, la perte en hommes est minime. Mais la victoire de Jéricho l'avait, croyait-il, rendu invincible.

La prière de Josué traduit les sentiments du peuple : tous se croient abandonnés de Dieu ! Seul Josué, a suffisamment de foi pour se tourner quand même vers le Seigneur. Il s'adresse à lui sur un ton de reproche que l'on retrouve souvent dans la bouche des prophètes, et qui révèle un degré d'intimité dans la relation avec Dieu hors du commun. Il semble douter de l'ordre divin de passer le Jourdain (v7), et son regret rappelle celui du peuple dans le désert, pleurant sur “ les délices ” de l’Égypte qu'il avait quittés. Toutefois, derrière son souci de l'anéantissement d'Israël apparaît le souci de la gloire de Dieu (v 8-9). Ce qui atteint le peuple de Dieu, touche à la renommée et à l'honneur du Seigneur !

C'est à cette pensée que Dieu consent à répondre, en reprochant à Josué son moment de désespoir et en révélant la faute cachée dont tout le peuple est responsable (v 10-12).

Pourquoi cette responsabilité collective de l'interdit ? La faute d'Acan, faite de convoitise, de cupidité, de vol sacrilège, et de dissimulation, a demandé d'abord la complicité de sa famille : pour dérober, puis enterrer dans la tente familiale les objets de valeur, il a fallu l'aide de la famille, pour cacher aux autres cette faute, il a fallu le silence de tous. En fait, cette faute n'est que la traduction concrète du manque de foi en Dieu non seulement d'un individu et de sa famille, mais de tout le peuple qui a suivi sans broncher les dires des espions. Lorsque l'on ne compte plus sur Dieu, et qu'on tient ses ordres pour négligeables, on tombe sous l'emprise de ses sentiments négatifs d'orgueil, d'égoïsme et de convoitise. Le peuple tout entier, comme Acan, a convoité la prise d'Aï par ses propres forces et pour sa gloire personnelle, et sa défaite n'était que le prélude du sort qui attendait Acan. Ni le peuple, ni Acan ne purent jouir de ce qu'ils dérobaient à Dieu pour leur usage personnel.

La démarche de Dieu au sujet de cet interdit est souvent considérée à notre époque comme celle d'un juge sévère et impitoyable. Comment peut-il ordonner la destruction du coupable et de toute sa famille, pour une faute qui n'atteint pas la vie d'autrui ? De plus, une loi (Dt 24.16) ne dit-elle pas que les enfants ne paieront pas les fautes des parents ?

Si la faute n'atteint pas en effet la vie d'autrui, elle atteint l'honneur de Dieu. Dieu veut enseigner à son peuple qu'on ne peut se moquer de lui impunément et que se séparer de lui, même dans les petites choses, a des conséquences mortelles pour l'homme et son entourage. Au moment où le peuple commence une nouvelle vie en Canaan, il lui faut comprendre que sans Dieu, il ne peut rien.

La sentence de mort tombe sur la famille toute entière, d'abord parce que, comme nous l'avons vu, elle partageait la responsabilité de la faute, ensuite parce que le souci pédagogique de Dieu fait de cet événement un exemple frappant pour un peuple qui en est au tout début de sa marche par la foi. On retrouve la même attitude en parallèle à la naissance de l’église avec l’épisode d’Ananias et Saphira. (Actes 5.-11).

Enfin il ne faut pas raisonner humainement et croire que cette mort physique collective implique la mort spirituelle individuelle. Seul Dieu connaît le sort éternel de chacun des membres de la famille d'Acan.

D'autre part, Dieu, en révélant à Josué cette faute qui conduisit à l'interdit, fit un appel à la repentance : toute la mise en scène de la sanctification du peuple, puis de la désignation du coupable par Dieu, sans doute par les pierres de l'urim et du thummim, devait permettre à chacun de rentrer en lui-même, d'examiner où en était sa relation avec Dieu, de comprendre par quoi il s'était éloigné de Dieu, de s'en repentir profondément et de se confesser publiquement, puisque tous étaient sous la condamnation du manque de foi.

La demande de Josué à Acan de “ glorifier Dieu ” nous indique que la repentance et la confession d'une faute sont une glorification de la sainteté et de la miséricorde de Dieu. Se reconnaître pêcheur, c'est reconnaître que seul Dieu est saint, l'avouer publiquement, c'est s'en remettre entièrement à son jugement et à son pardon, et accepter de subir les conséquences de sa faute.

Acan aurait pu devancer la désignation en s'avançant spontanément devant l'Eternel, et en rendant lui-même les objets volés. Son aveu (7.20-21) vient trop tardivement pour que lui soient évitées les conséquences terribles de sa faute. On peut se demander s'il est provoqué par une véritable repentance, ou simplement par la constatation de son échec : acculé devant tous à reconnaître sa culpabilité, il ne manifeste pas de regret ou de désir de réparer, il laisse aux autres le soin de trouver les objets cachés et de les apporter devant Dieu. Avait-il l'espoir qu'on ne les retrouverait pas tous ? Là encore il ne nous appartient pas de préjuger de son salut éternel. Le texte nous apprend seulement que sa mort horrible devait servir d'exemple au peuple sur les conséquences terrestres et spirituelles de la séparation d'avec Dieu (= le péché).

Le châtiment est exécuté par le peuple, qui manifeste par là sa volonté d'écarter ce qui le sépare de Dieu, d'être purifié et sanctifié par et pour l’Éternel. La repentance véritable est suivie d'une conversion et d'une consécration à Dieu. 

Lecture spirituelle

Reprenez point par point la lecture historique et cherchez tous les enseignements spirituels que l'on peut en tirer pour la vie de la foi de l’Église et du croyant.

Le parallèle suivant essaie de donner le remède approprié à chaque défaillance de la foi que suggère le texte :

- la négligence de la prière et les initiatives  sans Dieu  seront guéries par l'écoute, la méditation de la Parole de Dieu et la prière

- la présomption et la vanité seront anéanties par un esprit humble et repentant

- les convoitises disparaîtront dans la sanctification, le désir de la présence de Dieu.

Alors, dans le cœur où le Seigneur tiendra la place centrale, le désengagement dans l'action sera transformé en responsabilité et solidarité dans l'action, la désobéissance laissera la place à la soumission totale à la volonté de Dieu. 

L'histoire d'Acan nous enseigne que le pécheur peut toujours compter sur la grâce de Dieu s'il est conscient de son état et s'en repent sincèrement. Mais le péché devient un “ interdit ” , qui a des répercussions sur la communauté entière, s'il est toléré et sciemment entretenu sous prétexte qu'il est agréable ou facilite la vie. Il ne s'agit pas de porter des jugements et des condamnations sur les autres, mais dans une situation désespérante d'échec ou de léthargie, de s'examiner soi-même, individuellement ou/et collectivement, pour laisser au Saint-Esprit le soin de révéler où est le point de rupture dans la relation avec Dieu. Pour l'un ce sera tel ou tel manquement à la foi, pour l'autre telle ou telle habitude, pour d'autres, différentes seront les transgressions révélées par Dieu. Or le texte nous enseigne que, quel que soit le péché révélé par Dieu au cœur qui cherche la sanctification, c'est la communauté toute entière qui en souffre, et qui doit chercher à s'en affranchir par un véritable et profond retour à Dieu.

Ce retour à Dieu se manifeste toujours concrètement par la réparation des torts causés, l'abandon de ce qui a causé la rupture de la relation avec Dieu, et l'engagement au service de Dieu et de la communauté.

Le combat de la foi subit toujours des échecs lorsqu'on néglige la relation avec Dieu par la prière et l'écoute de la Parole.  

Lecture messianique

On peut voir dans le récit de l'interdit un enseignement prophétique de la situation de l'humanité : par la faute d'un seul, Satan, écouté et suivi par l'humanité toute entière, la rupture est totale avec Dieu et Dieu ne peut plus être avec l'humanité séparée de lui par le péché (Jos 7.12). Incapable de se repentir et de rétablir la relation avec Dieu, l'homme subira la conséquence de sa séparation d'avec le Dieu de la vie, et donc mourra.

Le texte annonce le Messie dans la mesure où la mort d'Acan suffit à renouer la relation avec Dieu. De même Jésus, en devenant péché (2Co 5.21), malédiction (Ga 3.13) pour nous, en subissant le châtiment à notre place (Es 53.5-6), a rétabli pour nous la relation avec Dieu. Acan, représentant à la fois Satan et l'homme pécheur, fut incapable de rendre gloire à Dieu en revenant de tout cœur vers lui ; seul Jésus, le Fils de l'Homme, rendit gloire à Dieu par sa mort volontaire pour que nous puissions vivre avec Dieu. 

Lecture eschatologique

On peut faire un parallèle entre ce récit et la description de ce qui se passera à la fin des temps selon l'Apocalypse et les paroles de Jésus : des épreuves (échec devant Aï) alerteront le peuple des croyants (Mt 24 et Lc 21), et le feront s'interroger sur sa relation avec Dieu, des appels à la repentance seront lancés à tous (voir les trompettes d'Ap 8-9), un tri (révélation de l'interdit) sera fait par Dieu parmi son peuple (voir les sceaux d'Ap 6-7), puis les sentences divines (désignation d'Acan) tomberont et seront exécutées (voir les fléaux d'Ap 15-18), les impies reconnaîtront la justice et la sainteté de Dieu sans pour autant se repentir vraiment, le mal (lapidation  d'Acan et sa famille = extermination de Satan et ses serviteurs) sera éliminé définitivement(Ap 19.11-21 ; 20.7-15). 

Questions pour une application dans la vie chrétienne 

-Comment puis-je aider mon Église à marcher avec Dieu : - en dénonçant ses péchés ? - en rejetant de son sein ses pécheurs ? - en priant pour elle, tout en me considérant extérieur à elle, ou solidaire de sa faiblesse ? - en cherchant moi-même la sanctification de mon cœur dans la repentance et le désir du pardon de Dieu ? - en renouvelant mon alliance avec Dieu et  en m'engageant personnellement dans une obéissance d'amour et d'adoration ?

-Comment puis-je (moi et mon Église) rendre gloire à Dieu de façon à renouer mes liens avec lui, et à jouir de ses bénédictions ?

-Quelle est ma place dans le combat spirituel que mène mon Église contre les forces du mal ?