17/10/2025
Étude n°4 le conflit derrière tous les autres, Josué 5.13-6.27 (25 10 25)
Étude n°4 le conflit derrière tous les autres, Josué 5.13-6.27 (25 10 25)
Exode 14.13-14 : « Soyez sans crainte ; restez en place et voyez comment l’Éternel va vous sauver aujourd’hui…l’Éternel combattra pour vous, et vous gardez le silence ».
Verset : 6.20 : « On sonna de la trompette, dès que le peuple l’entendit, il poussa un formidable cri de guerre et les murailles s’écroulèrent ».
Le texte étant assez long et fourni, nous ne verrons cette semaine que son aspect historique et les leçons qu’on peut en tirer. La semaine prochaine nous le reprendrons pour en étudier les enseignements spirituels et messianiques.
Informations
La conquête du pays commence. Elle durera environ sept ans, et comprendra trois grands événements : la prise de Jéricho et d'Aï, la victoire sur les rois du midi (ch 10), la victoire sur les rois du nord (ch 11).
Nous n’avons gardé de ces trois grands événements que la partie de la prise de Jéricho, comme exemple de la confiance que le Seigneur demandait à son peuple. En outre, la prise de Jéricho peut être considérée comme un « type » de la victoire spirituelle de la foi contre les puissances démoniaques, telle qu’Apocalypse 12.7-9 le révèlera plus tard.
Les autres récits manifestent combien la conquête du pays se fit cahin-caha, par la grâce de Dieu (victoire d’Aï, révélation de la loi au Mont Ebal, victoires sur les rois du Midi et du Nord), malgré les faiblesses du peuple (Infidélité d’Acan, du peuple et de Josué à Aï, erreur de jugement de Josué avec les Gabaonites).
Observons
1 - Plan du texte :
a) 5.13 - 6.5 Vision accordée à Josué et plan de bataille dressé par l’Éternel
b) 6.6-14 Marche silencieuse au son des trompettes
c) 6.15-21 La chute de Jéricho
d) 6.22.25 Le salut de Rahab
e) 6.26-27 Malédiction sur Jéricho
2 - Identité du personnage de la vision
Comment se fait-il reconnaître ?
- C'est un homme qui a une épée nue à la main,
- Il n'est ni Israélite ni Cananéen,
- Il se dit Chef des armées de l'Éternel,
- Il accepte l'adoration de Josué et le titre de “ Mon Seigneur ”
- Il révèle sa Sainteté (terre où il se trouve est sainte, v 5.15) : Il utilise le même geste qui avait été demandé à Moïse au buisson ardent (Ex 3.5)
- Il est nommé enfin “ L'Éternel ” (6.2)
C'est bien l'Ange de l’Éternel, ou la manifestation de Dieu aux hommes, celui qui sera le Christ du Nouveau Testament, qui apparaît à Josué, au début de la conquête.
3 - Stratégie ordonnée par Dieu
- Faire le tour de la ville une fois par jour
- En silence mais au son de sept trompettes
- Faire sept tours le septième jour toujours en silence
- Rompre le silence par un cri de victoire
- Contempler l'écroulement de la muraille
- Après l'écroulement des murs, monter dans la ville droit devant.
La participation humaine à cette victoire de Dieu réside dans la foi et l'obéissance.
4 - Ordre de marche
- En tête de la colonne, les hommes équipés (v 7)
- puis les 7 sacrificateurs aux 7 trompettes (v 4)
- l'arche portée par les sacrificateurs (v 8, 12)
- l'arrière garde constituée de tout le peuple (v 9, 13)
5 - Camp de base durant la conquête
Chaque soir, les soldats rentraient à Guilgal, où se trouvaient le Tabernacle avec l'arche et les 12 pierres tirées du Jourdain. Au Tabernacle, Josué pouvait consulter l’Éternel avant de prendre une décision.
6 - Sort dévolu à Jéricho
v 17 elle est dévouée par interdit à l’Éternel : c'est à dire que toute vie doit y être exterminée, et tout objet précieux doit être consacré au Trésor du Tabernacle. Rien ne doit revenir aux hommes, aucun butin ni en hommes, ni en troupeaux, ni en objets.
v 24 : elle est incendiée, pour être purifiée de sa souillure
v 26 : elle doit rester ville ouverte, sans fortifications ni portes, comme le signifie l'expression « rebâtir la ville ». Ce n'est pas une interdiction d'y demeurer, mais d'en faire une forteresse.
7 - Conséquences d'une éventuelle désobéissance
6.18 : mettre tout Israël en interdit et semer le trouble dans le camp. De l'attitude de chacun dépend le sort de la communauté toute entière.
8 - Salut de Rahab
v 22-25 : Toute sa famille, ceux qui s'étaient réfugiés sous son toit, furent épargnés. Placés temporairement hors du camp, comme étrangers impurs (Nb 5.3), ils furent intégrés au peuple après la circoncision des hommes et la purification des femmes. (Gn 34.15 ; Nb 19). Rahab épousa Salmon et devint mère de Booz. Elle est citée parmi les cinq femmes de la généalogie de Jésus (Mt 1.5)
COMPRENONS
1- la vision : Avant toute bataille un général étudie le terrain et la stratégie à suivre. Josué considère la ville (5.13a) et s'aperçoit de sa fermeture hermétique (6.1). A sa perplexité devant l'obstacle pour entrer dans la ville et de là dans tout le pays, le Seigneur répond en se faisant connaître comme le « chef des armées de l’Éternel ». Cette expression ne désigne pas l'armée d'Israël, mais une armée supérieure, celle des êtres célestes, celle des anges. Ainsi, Dieu fait comprendre à Josué qu'il envoie tous ses anges combattre pour son peuple, sous sa propre direction. N'étant ni un Israélite, ni un Cananéen, ce chef n'est pas manipulable, il est indépendant, Josué ne peut que lui obéir, dans le respect de son autorité et de sa sainteté.
Josué reconnaît dans cet être céleste, celui qui a parlé à Moïse dans le buisson ardent, l’Éternel lui-même, qui se présente avec l'aspect et les attributs adaptés à la situation et à l'état d'esprit de Josué. Ôter ses souliers en sa présence est symbole de son humilité et de sa soumission totale à son autorité sainte par abandon de ses droits à celui à qui on remet sa chaussure, abandon de ses propres sécurités et de ses prétentions (2 S 15.30 ; Es 20.2-6 ; Ruth 4.7-8) .
Cette vision est destinée
- à sonder la soumission et l'humilité de Josué : il doit accepter que le vrai chef de cette conquête ne soit pas lui, mais Dieu à qui il suffit d'obéir.
- à fortifier la foi de Josué : Dieu en personne est présent et dirige tout. Il n'y a rien à craindre.
2- La stratégie :
Dieu en révèle d'abord l'essentiel, les détails sont ensuite précisés, au fur et à mesure de l'action. C'est humainement fou ! La ville sera prise par des armes incongrues : le silence, les trompettes, l'arche, la marche autour de la ville, un cri de triomphe avant l'écroulement !
Chacun a un rôle à jouer et une responsabilité qui engage toute la communauté. L'obéissance ou la désobéissance de chacun aura des conséquences sur tout le peuple (6.18).
Dans la ville assiégée ne seront épargnés que ceux et ce qui appartiennent à l’Éternel, Rahab et sa famille, qui ont manifesté leur foi, les métaux précieux qui serviront de prémices du butin offerts à Dieu.
3- Les armes :
a) Les trompettes : d’après Nb 10 les trompettes servaient à
- appeler en assemblée devant le Tabernacle (v 3,7) par une sonnerie sans éclat (v 7)
- ordonner le départ du camp par une sonnerie avec éclat (v 5-6)
- marcher au combat avec une sonnerie éclatante (v 9)
- manifester à Dieu sa joie (v 10)
- se rappeler au bon souvenir de Dieu (v 10)!
En outre dans Ps 98.6 et 9, et dans Lev 25.9, les trompettes éclatantes sont associées au Jour des Expiations, jour du jugement de Dieu sur son peuple, et sur les nations. Remarquez dans le psaume combien le son des trompettes est lié aux chants et aux cris de joie : le jugement de Dieu est un événement heureux, car il manifeste le salut de Dieu (v 2), sa bonté et sa fidélité envers son peuple (v 3), sa justice et son équité envers les nations (v 2b, 9b).
Ici, devant Jéricho, les trompettes devaient sonner avec éclat pour :
- exprimer la foi du peuple en la puissance salvatrice de Dieu
- avertir les Cananéens de leur jugement imminent
- appeler Rahab et les siens à demeurer dans leur demeure, à l'abri du cordon rouge, symbole du sang de Jésus qui assure le salut.(rappel du sang de l'agneau répandu sur le linteau des portes à la 1ème plaies avant la sortie d’Égypte).
b) L'arche : elle avance au milieu du cortège. Dieu manifeste ainsi qu'il est au milieu de son peuple à qui il demande simplement de le suivre.
c) Le silence : toute discussion pourrait distraire ou semer le doute. Tous doivent être unis dans l'action obéissante (la marche), la méditation et la prière (le silence), et la confiance totale en Dieu.
d) Le tour de la ville : le chiffre 7 répété marque la perfection, l'achèvement, la plénitude. Dieu demande ces tours de la ville pour :
-inciter son peuple à faire le tour du problème ; en être bien conscient sous tous ses aspects, s'apercevoir que par ses propres forces, il ne peut rien faire.
- faire appel à sa foi : chaque jour il fallait se tourner vers Dieu pour recommencer une marche apparemment vaine et ridicule !
- éprouver l'obéissance et la persévérance du peuple. Ce n'est qu'en comptant sur Dieu qu'ils purent obéir et persévérer.
-avertir les Cananéens, comme Noé avertit pendant 120 ans les hommes antédiluviens, en construisant un bateau sur la terre ferme (Hb 11.7).
- prévenir Rahab de se tenir prête avec les siens.
e) Le cri de victoire : Ils doivent le pousser avant de voir la muraille s'écrouler. C'est l'expression la plus forte de la foi des Hébreux en la Parole de Dieu qui leur dit “ Je vous ai livré la ville ” (v 16). Ils croient qu'ils ont déjà ce que Dieu leur a promis !(Marc 11.24 ; Mat 21.22 ; Jean 14.13)
f) L'ordre de marche : Les hommes d'élite à l'avant, sont sans doute les trois tribus trans-jordaniennes, qui remplissent leur engagement. Fortes de ce qu'elles ont déjà reçu, elles entraînent les autres et leur montre le chemin et l'exemple, tout en préparant la voie pour les sacrificateurs aux trompettes et pour l'arche. Ces hommes du front sont pour tous un encouragement puissant et une exhortation vivante.
Ces armes sont dérisoires, humainement parlant, par rapport à la puissance des défenses de Jéricho, et des armes de guerre des Cananéens. Les mêmes procédés seront utilisés pour David contre Goliath ! Le miracle sera dans la concordance (=la syncronicité) entre l'utilisation de ces armes de la foi et le tremblement de terre probable qui abattit les murs de Jéricho.
4 - L'interdit : Il faut remarquer que l'interdit est d'abord une consécration à l’Éternel (6.17a). Or la seule façon de réserver à l’Éternel quelque chose d'impur, c'est de la détruire, car la sainteté de Dieu ne cohabite pas avec le péché. La première ville cananéenne est offerte à Dieu pour plusieurs raisons :
- C'est Dieu qui a remporté la victoire par sa seule puissance.
- Les prémices de tout ce que récolte Israël sont offertes à Dieu, du premier né du foyer et des troupeaux, jusqu'aux fruits de la terre, en passant donc par le butin de guerre.
- L'ignominie des Cananéens a atteint son comble. Leur temps de grâce est terminé. Il n'existe, parmi eux, plus aucune vie qui puisse être désolidarisée du péché, car il n'y a plus de repentance ; or le péché doit être détruit. Ce sera pour les autres Cananéens un signe et un avertissement sur ce qui les attend s'ils ne se repentent pas.
Pédagogiquement par cet interdit, Dieu veut enseigner son peuple
- sur son droit de propriétaire du pays : il est le Seigneur, premier servi. Tout ce qui se trouve dans le pays lui appartient, c'est lui qui en décide le sort.
- sur le devoir absolu d'éviter ce qui peut conduire à l'idolâtrie. Pactiser avec les Cananéens serait courir le risque de tomber sous le même jugement qu'eux. L'interdit a valeur d'exemple, d'avertissement pour le peuple hébreu aussi (v18).
- sur les limites de la patience de Dieu : elle a duré plus de 1800 ans, depuis la malédiction de Noé sur Canaan (Gn 9.25). Dieu envoya à ces peuples des témoins, Melchisédek, Abraham, pour les appeler à la repentance ; le sort de Sodome et Gomorrhe les a avertis, les récits des miracles de la Mer Rouge, du désert et du Jourdain ont pu les interpeller, mais leur iniquité les rendit sourds et aveugles, et Dieu ne supporte plus qu'elle dure plus longtemps et risque de corrompre son peuple.
- sur l'incompatibilité de sa sainteté, de son amour, de sa justice avec le mal : Dieu ne peut ni approuver, ni encourager, ni supporter éternellement le mal. Il ne peut laisser le croyant qui a confiance en lui, éternellement bafoué et persécuté. Sa justice réclame de le réhabiliter, et son amour de le sauver, comme il le fit avec Rahab. Et cela implique la destruction de l'auteur du mal!
- sur son utilisation des hommes pour témoigner de son amour et aussi de sa justice. Les Hébreux fidèles seront le bras de Dieu contre les Cananéens impies, comme plus tard les Assyriens et les Babyloniens seront les instruments de la justice de Dieu envers les Hébreux infidèles.(Attention ici de ne pas faire de ce texte un prétexte pour justifier les massacres commis actuellement en 2025, à Gaza et en Palestine)
5 - Les Cananéens
Le texte ne nous dit rien sur les sentiments et les actes des Cananéens : ils se sont tellement éloignés de Dieu par leurs mœurs sociales et religieuses dépravées (Dt 18.9-14), qu'ils sont déjà considérés comme “ morts ”(Mt 8.22). “ Et leur amour, leur haine, et leur envie ont déjà péri. Ils n'auront plus jamais aucune part à tout ce qui se fait sous le soleil ” (Ecc 9.6). “ Il n'y a ni oeuvre, ni pensée, ni science, ni sagesse, dans le séjour des morts... ”(Ecc 9.10). La miséricorde de Dieu ne peut plus agir en leur faveur, sauf pour ceux qui se sont placés sous sa protection, dans la maison de Rahab.
Le problème est envisagé ici collectivement. On ne doit pas exclure que, dans cette collectivité, la grâce de Dieu agisse individuellement, pour le salut éternel des nouveau-nés par exemple, ou de ceux qui dans leur cœur se sont vraiment repentis à la dernière heure (voir le brigand sur la croix, ou la parabole des ouvriers de la dernière heure (Lc 23.43 ; Mt 20.15). Seul Dieu sait ce qui se passe dans les cœurs !
La ville entourée de hautes et épaisses murailles paraissait imprenable et les habitants réfugiés à l'intérieur pouvaient soutenir un long siège : au moment de l'attaque, les récoltes venaient d'être rentrées et le bétail avait été mis à l'abri des envahisseurs. L'archéologie a retrouvé des jarres remplies de grains, datant du 15è siècle av JC, et entourées de traces d'incendie et de tremblement de terre, confirmant les données du texte biblique.
Les Cananéens connaissaient l'art du bronze puis du fer, inconnu des Hébreux nomades. Cet art fit leur supériorité guerrière pendant de longs siècles, du temps des Juges et des Rois. Pour travailler les métaux, les Phéniciens allaient s'approvisionner jusqu'en Espagne. On explique ainsi que le prophète Jonas ait trouvé si facilement un bateau pour s'enfuir à Tarsis, au sud de l'Espagne.
Les métaux nombreux et précieux trouvés à Jéricho furent réservés pour le Trésor de l’Éternel, comme prémices du butin. Dans les autres villes, les soldats purent prendre leur part de butin. La ville fut incendiée selon la coutume antique qui voulait ainsi faire disparaître toutes traces du peuple vaincu. Josué empêchait les Cananéens de s'installer à nouveau près des gués du Jourdain et ainsi entraver la circulation, et il empêchait les Hébreux de s'arrêter dès le début de la conquête, dans les délices et les tentations de possession et de confort, après 40 ans d'errance.
6 - La malédiction
Elle n'atteint pas celui qui habitera à nouveau dans la ville, mais celui qui rebâtira des fortifications et des portes. La ville doit rester ouverte à tous, et ne pas présenter d'obstacle à la réalisation du plan de Dieu. Cette malédiction tombera sur Hiel de Béthel, qui, du temps du roi impie Achab, rebâtira les murailles et les portes, au prix de ses fils premier et dernier nés (1R 16.34).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Devant une difficulté de relation avec un proche ou un frère dans la foi, comment est-ce que je réagis : en m'enfermant dans ma forteresse ? En entourant mon vis-à-vis d'attentions, d'amour, d'appels au pardon, de prière ? En attaquant de front par des reproches ou des jugements, au risque de me heurter à un mur ? En faisant preuve d’humilité dans le ton et l’attitude ?
- Dans les problèmes à résoudre, en quoi ou en qui est-ce que je place ma confiance : en mes propres forces, en celle de mon entourage, parents, amis, pasteur, etc..., en Dieu ? A quelle attitude cela me conduit ?
- Comment puis-je participer à la mission confiée à mon Église de "conquérir" spirituellement des “ places-fortes ” ?
08:00 Publié dans Josué 4/25 | Lien permanent | Commentaires (0)