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04/10/2024

Étude n°2 : Signes de divinité Jean  6.1-15 ; 9. 1-12 (12 10 24) 

Étude n°2 : Signes de divinité Jean  6.1-15 ; 9. 1-12 (12 10 24) 

« Jésus dit : Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra quand même il serait mort ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais ! » Jean 11.25-26 

Observons Jean 6.1-15 (Multiplication des pains, Evangile et peinture, 20 s)Multiplication des pains.jpg

  • Où prêche Jésus et après avoir accompli quels miracles (4.43-5.17) ? Quel message a-t-il voulu enseigner par ces signes  (5.24) ?
  • A quel moment de l’année religieuse accomplit-il le miracle des pains ? (6.4) Qu’introduit cette indication ? Quel sens donne-t-elle au miracle des pains ? (voir la fin du chapitre v 35-58).
  • Pourquoi la foule suivait-elle Jésus ? (6.2)
  • A quoi sert le dialogue entre Jésus et Philippe, puis André ? (6.5-9) A quelle épreuve les soumet-il ?
  • Comment se manifeste la puissance du miracle ?(6.8-13)
  • Quelles furent les réactions de la foule et de Jésus ? (6.14-15)

Comprenons

- Du pain en abondance

Jésus est retourné de Judée en Galilée (4.47), il y a accompli la guérison du fils de l’officier du roi ; au mois de mars suivant lors de la fête de Purim, célébrée en mémoire de la délivrance du peuple grâce à Esther,  il est remonté à Jérusalem ; il y a guéri le paralytique de Béthesda un jour de sabbat (5.1-15), en signe de son pouvoir de libérer du péché et de donner la Vie (5.21-27). Voulant échapper à la colère des Juifs (5.18), il est retourné en Galilée où il fêtera la seule Pâque de son ministère hors de Jérusalem (la suivante sera celle de sa mort).  Jean place ici cette indication pour donner au signe de la multiplication des pains et au discours de Jésus sur le pain de vie le sens spirituel de la dernière Pâque dont Jean ne fait pas le récit, à la différence des autres évangélistes (Mat 26.17-32 ; Marc 14.22-26 ; Luc 22.15-22) : Le pain multiplié et partagé représente le corps de Jésus donné pour la vie des disciples (v 50-53).

-  La mention inattendue de la proximité de la Pâque vient juste après celle de l’entretien particulier qu’il a avec eux sur la montagne (v 3-4) et indiquerait ainsi le sujet de leur conversation. Ce serait l’avant-dernière Pâque qu’il passerait avec eux et il célébrerait cette avant-dernière Pâque d’une manière toute particulière, en révélant que Jésus est le vrai pain de vie (v 33-35) qui nourrira la foule de ceux qui croiront en sa mort et sa résurrection pour leur salut.multiplicationcinq-pains-et-deux-poissons.jpeg

- La question posée à Philippe, alors que Jésus savait ce qu’il allait faire (v 5-6), était destinée à le faire réfléchir, au-delà du sens littéral et matériel des paroles (voir le v 7), à l’appel lancé à mettre sa confiance dans la sagesse et la puissance de son Maître. Jésus va « mettre à l’épreuve » ses deux disciples Philippe et André, très calculateurs et attachés à ce qu’ils voient, pour les faire réfléchir devant l’impossibilité matérielle de nourrir une si grande foule avec si peu de moyens. Ont-ils foi en Lui, en sa puissance divine, ou non ?

Le miracle met en évidence le contraste entre la pauvreté des moyens humains et la puissance divine de Jésus, qui rassasie une foule immense et encore remporte des restes (v 13) !

Les foules poursuivent Jésus à cause de ses guérisons. Mais Jésus semble préoccupé de faire comprendre à son groupe de disciples la portée spirituelle de ses actes et ses paroles. 

La réaction enthousiaste de la foule qui veut sacrer roi ce Jésus en qui elle reconnait le prophète annoncé et attendu comme Messie (v14), fait fuir Jésus dans la montagne. Dans la solitude et la prière il  médita peut-être sur ce qui l’attendait à la Pâque suivante, et sur ce qu’il voulait enseigner d’ici là à ses disciples (6.22-59) : il est le vrai pain de vie (v 48). 

Le sens des miracles

Aveuglés par leur désir de satisfaction immédiate et le côté spectaculaire des miracles, la foule et les disciples ont beaucoup de peine à s’affranchir des préoccupations purement matérielles, pour comprendre le sens caché des miracles. Comme eux nous avons des difficultés à saisir leur symbolisme : Dieu est Esprit, il désire délivrer du péché, de la séparation d’avec lui, de la culpabilité, au lieu de guérir ou nourrir uniquement le corps. Les miracles ne cherchent pas en premier à satisfaire les besoins terrestres, mais à confirmer que Jésus est bien le Messie, Fils de Dieu et Fils de l’Homme, envoyé par Dieu pour le salut et la délivrance des hommes. 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Pourquoi suivons-nous Jésus ? Pour profiter de sa puissance de guérison miraculeuse, ou de pourvoyeur de nos besoins matériels, et croire en Lui ? ou pour renforcer notre foi en sa qualité de Messie sauveur du monde ?
  • Comment saisir le sens spirituel de ses actes et de ses discours ? Qu’est-ce que cela change à ma vie ?

En complément de ce texte nous vous proposons l’étude de Jean 9.1-12

Observons

A- Le contexte

Jésus vient d’échapper à la lapidation par les Juifs de Judée qui l’accusaient d’avoir pris le nom de Dieu en déclarant : « Avant qu’Abraham fût, Je Suis » (YAHVE = JE SUIS).

Les Juifs de Galilée (7.1) puis ceux de Judée (8.59) se sont retranchés dans leur incrédulité. Jésus est obligé de se cacher d’eux pour poursuivre son œuvre de libération et d’enseignement, jusqu'à une troisième et dernière tentative à Jérusalem de se faire comprendre d’eux (12.35-37). Par le miracle de la guérison de l’aveugle-né, Jésus va essayer de faire prendre conscience à ses adversaires de leur véritable situation spirituelle (9. 41). 

B- Le texte (Polyptique de Montbéliard, 16è, tableau 115)Jésus guérit aveugle né.jpg

Il se découpe en trois parties, elles-mêmes subdivisées :

a) v 1-12 : la première rencontre entre Jésus et l’aveugle-né :

- v 1-5 : A qui la faute de cette infirmité ?

- v 6-7 : La guérison

- v 8-12 : les réactions des voisins

b) v 13-34 : l’endurcissement dans l’incrédulité des pharisiens :

- v 13-17 : Est-il de Dieu ou est-il pécheur ?

- v 18-23 : consultation des parents

- v 24-34 : conviction de l’homme guéri

c) v 35-41 : la seconde rencontre entre Jésus et l’aveugle guéri :

- v 35-38 : clairvoyance spirituelle de l’aveugle guéri

- v 39-41 : Aveuglement spirituel des Pharisiens.

Nous n’étudierons en détails que la première partie (a = v 1-12)

Comprenons

1- v 1-5 : La faute à qui ?

La question posée par les disciples à Jésus reflète l’opinion courante d’alors (et encore aujourd’hui ?), que la souffrance personnelle est le châtiment de Dieu pour les péchés personnels de l’infirme (voir les arguments des amis de Job). Cet à-priori leur posait un problème puisque l’aveugle était né ainsi : il n’avait pas pu pécher dès le ventre de sa mère ! Y avait-il transmission du péché des parents sur lui, comme pouvaient le faire penser Exode 20.5, et la réalité des lois de l’hérédité ? Mais cette idée froissait le sentiment de la justice chez les disciples, qui se tournent vers Jésus pour résoudre cette question difficile de l’origine de la souffrance.

V 3 : Jésus ne nie pas les péchés personnels des parents ou de l’aveugle, mais conteste le lien qui est établi entre ces péchés et l’infirmité de l’aveugle-né. Il ne répond pas sur la cause de l’infirmité, mais sur la conséquence ou le parti que la miséricorde de Dieu  tirera de cet état d’infirmité. Dieu sait transformer un mal temporel en un bien éternel. Son œuvre de grâce et de libération va être manifestée en l’aveugle-né : par son infirmité même, il est mis en relation avec Jésus, il est amené à la clairvoyance physique et spirituelle, à la foi et à la vie éternelle (v 38).

Jésus nous enseigne ainsi qu’au lieu de chercher des responsables, et de porter des jugements hâtifs et injustes sur les victimes de la souffrance et du mal qui règnent dans le monde, il nous faut en faire des occasions de manifester l’œuvre d’amour et de grâce de Dieu.

V 4-5 : Le parallélisme entre « pendant qu’il fait jour » et « pendant que je suis dans le monde » permet de comprendre que Jésus parle du jour comme de sa vie terrestre, et définit cette vie comme le temps déterminé où les disciples (= nous) travaillent à faire les œuvres de Dieu. En opposition, la nuit signifie la mort, où rien ne peut se faire. Jésus indique ici sa fin prochaine, mais fait aussi allusion peut-être à ce temps de sommeil de la mort où « les morts ne savent rien du tout » (Ecclésiaste 9.10), et où « il n’y a plus ni œuvre, ni pensée, ni science, ni sagesse » (Ecclésiaste 9.10).

Le contraste entre la nuit et la lumière qu’il est lui-même, suggère qu’il n’a rien à voir avec tout ce qui est ténèbres et aveuglement : la misère de cet homme ne vient pas de Dieu, elle n’est pas un châtiment divin.

Ce contraste entre nuit et lumière illustre aussi la situation spirituelle à laquelle il va remédier : l’aveugle-né plongé dans la nuit physique et spirituelle va trouver en présence de Jésus la lumière de son corps et de son âme, il va passer de la mort à la vie. C’est ce que souhaite Jésus pour tous ceux qui, bien que clairvoyants physiquement, sont aveugles spirituellement (v 40-41).

En quelques mots, Jésus a éclairé les disciples sur l’attitude que doivent avoir les croyants face à la souffrance « injuste » et sur leur devoir de témoigner des œuvres de Dieu durant leur vie terrestre. 

2 : v 6-7 : La guérison

D’habitude Jésus guérit directement par sa parole. Ici il emploie des moyens extérieurs (comme pour le lépreux, Matthieu 8.3, le sourd-muet, Marc 7.33, ou l’aveugle de Bethsaïda, Marc 8.23). Pourquoi ce contact tactile entre l’infirme et lui ? On ne sait, sinon peut-être pour faire prendre conscience à l’infirme de sa compassion personnelle, de la relation intime qu’il désire avec lui, pour lui inspirer confiance en celui qui lui parle et le touche, mais qu’il ne voit pas.

En accentuant la cécité naturelle par une cécité artificielle due à l’emplâtre de boue, Jésus a-t-il voulu symboliser les deux aveuglements dont cet infirme va être libéré : le physique et le spirituel : il ne voit rien, et il ignore tout de l’identité de Jésus, et il est maintenu à cause de son infirmité dans un sentiment de culpabilité sans espoir,guérison aveugle né icone contemporaine.jpg et dans l’exclusion du temple.

À partir de ce texte faire de l’argile une panacée, est abusif et diminue la puissance divine de ce miracle qui a un tout autre objectif que d’indiquer un remède naturel ! (Icône contemporaine : Guérison de l’aveugle-né).

v 7 : Jésus envoie l’aveugle se laver à la piscine de Siloé. Ce bassin récoltait les eaux de la source du Guihon, située à l’est de la colline du temple, hors les murs, grâce à un canal de 540 m creusé dans le roc vers le sud par Ezéchias, pour alimenter l’intérieur de la ville sans risques. Cette source, jaillissant du rocher du temple était devenue avec les prophètes, le symbole de la vie éternelle : Ezéchiel lui attribuait le pouvoir d’assainir et revitaliser même la Mer Morte ! (Ez 47.8-9).

Le nom de Siloé dont Jean prend soin de donner la signification d’« Envoyé », renvoie au nom que Jésus se donne de nombreuses fois dans cet évangile pour caractériser sa mission divine (3.17 ; 5.36 ; 6.29 ; 10.36 ; 17.3,8,21 ; etc...). Jésus envoie l’aveugle trouver la guérison et la vue chez « l’Envoyé », source de la vie éternelle ! En lui demandant ainsi sa participation volontaire à sa guérison, Jésus stimule la foi de l’aveugle, comme Elisée l‘avait fait pour Naaman, envoyé se plonger 7 fois dans le Jourdain (2 Rois 5.10). Il faut éprouver réellement le besoin de guérison, ou le désir de sortir de son aveuglement spirituel ou psychique (confusion de l’esprit), prendre conscience de son incapacité naturelle d’en sortir, et se tourner vers l’Envoyé de Dieu compatissant, pour que Celui-ci puisse agir avec puissance. 

3- v 8-12 : Les réactions : Devant la transformation du mendiant aveugle qu’ils connaissaient, en un homme voyant et en marche, son entourage est rempli d’étonnement et d’interrogation, mais reste incrédule, au point de renvoyer l’homme guéri devant les Pharisiens. Le témoignage simple de l’aveugle guéri ne leur suffit pas pour se déterminer. Ils n’osent pas se prononcer par eux-mêmes sur l’origine de ce miracle, et préfèrent s’en remettre à l’opinion de personnes accréditées pour leur connaissance des Écritures. Celles-ci vont mettre le comble à l’incrédulité et au mépris en le rejetant avec fureur et sécheresse de cœur (v 34).

En un geste très symbolique, Jésus a eu compassion de l’aveugle un jour de sabbat (v 14) : Il montrait ainsi que la façon rigide des Pharisiens d’observer ce jour consacré à la relation avec Dieu en communauté était dans l’aveuglement, car elle ignorait toute compassion pour l’autre, ce que Jésus fit comprendre à une autre occasion où il s’en prit directement aux Pharisiens (Mat 23).

Jésus choisit ce jour pour révéler sa volonté d’une relation à Dieu et aux autres remplie d’amour, en guérissant un aveugle de naissance, symbole de l’humanité aveuglée sur sa condition spirituelle. 

La suite du récit (v 14-41) montre un homme guéri, rempli d’humour, plein de confiance et de certitude d’avoir été aimé par celui qui l’a guéri, face aux critiques hargneuses des religieux, incapables de sortir de leurs règlements et de leur sécheresse de cœur.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • De quel aveuglement suis encore atteint : sur moi-même, sur Jésus, sur les Écritures, sur ma relation à Dieu et aux autres ? Comment être guéri par Christ ?
  • Jésus a eu compassion de moi jusqu’à la mort pour me rendre la vue spirituelle et la vie éternelle. Comment ai-je accueilli sa recommandation d’aller à la Source de « l’Envoyé », symbole de sa Parole transmise dans les Écritures ? Ai-je obéi à cette injonction et ma vie en est-elle changée ? Sinon, pourquoi et par quoi suis-je retenu de lui obéir ?
  • Ma rencontre avec Jésus m’a-t-elle transformé au point que mon entourage s’en étonne et s’interroge sur la cause de mon changement d’attitude et de caractère (v 8-13)?
  • Vis à vis de mon prochain, mon attitude et mes paroles manifestent-elles l’accusation, le jugement, le mépris comme les Pharisiens, ou la compassion, la sollicitude, l’encouragement de Jésus ? Comment puis-je cette semaine suivre l’exemple du Sauveur dans sa rencontre avec l’aveugle de naissance ?

27/09/2024

Étude n°1 Signes montrant le chemin (de la foi), Jean 4.43-54 (05 10 24)

Étude n°1 Signes montrant le chemin (de la foi), Jean 4.43-54 (05 10 24)

"Jésus a fait encore en présence de ses disciples, beaucoup d'autres miracles (= signes) qui ne sont pas écrits dans ce livre ; mais ceci a été écrit afin que vous croyiez que Jésus est le Fils de Dieu et qu'en croyant, vous ayez la vie en son nom" (Jean 20.30-31)

Observonsguerison fils officier royal.jpg

Le contexte

Après le premier miracle de Jésus aux noces de Cana (ch 2), Jésus et ses disciples sont montés à Jérusalem pour la Pâque (2.13). Jésus en a purifié le temple et a accompli plusieurs miracles que Jean ne rapporte pas (2.23), mais qui ont suffisamment impressionné les spectateurs pour que se répande à son sujet une réputation de guérisseur. Sa rencontre avec Nicodème et le témoignage de Jean-Baptiste préparent le peuple à voir en lui plus qu’un guérisseur, le Messie (ch 3). Sur le chemin du retour en Galilée, Jésus se révèle comme tel à une Samaritaine, dont le témoignage permet à son village de le reconnaître comme le Sauveur du monde (4.12).

Le texte

  • v 43-46a : retour en Galilée et à Cana.
  • V 46b-50 : dialogue entre Jésus et l’officier du roi : Foi en quoi ou en qui ?
  • V 51-53 : confirmation de la guérison et foi de toute la famille.
  • V 54 : Conclusion : voilà le second miracle de Cana !

Le verbe « croire » est répété trois fois (v 48, 50, 53). Nous sommes par là invités à porter notre attention au message sur la foi que Jésus veut faire passer. 

Comprenons

A Jérusalem et en Samarie, Jésus a tenté de faire comprendre à ses interlocuteurs que leur attachement aux apparences, au visible ou au miraculeux (2.18) les empêchait de saisir qui il était et quelle était sa mission (3.12, 31-32 ; 4.21-26).

D’un côté son peuple juif ne voit en lui qu’un faiseur de miracles (2.18 ;  4.48), et court après la satisfaction de ses désirs de sensationnel, de spectaculaire et d’extraordinaire. Sa foi n’est qu’une croyance dans le pouvoir miraculeux d’un homme dont on essaie de se servir. D’un autre côté, ses concitoyens de Nazareth, bloqués sur leur connaissance de sa famille (Mt 13.54-57), le rejettent comme prophète et à plus forte raison comme Messie (4.44). Seuls les Samaritains, peuple étranger et méprisé par les Juifs, l’ont reconnu comme Messie sur sa simple parole, sans lui demander de miracle à l’appui (4.41-42). Quant aux Galiléens, témoins à Jérusalem de ses miracles, ils en ont répandu le bruit à leur retour au pays, et ont ainsi préparé leurs compatriotes à recevoir favorablement la venue de Jésus, mais sans doute dans le même état d’esprit reproché aux Juifs, puisque Jésus, en voyant l’officier du roi, décèle en son cœur la même attente : on vient à Jésus pour obtenir l’exaucement d’une prière, qui permettra de croire en lui. Pour l’officier courtisan du roi Hérode , c’était normal d’agir ainsi : il était au service de ce roi parce qu’il obtenait de lui les avantages désirés.

Pourtant face à Jésus, il y avait en cet officier un autre désir que le simple acte miraculeux. L’amour pour son fils mourant est plus fort que tout, puisqu’il le pousse à se tourner vers le simple vagabond-guérisseur que devait apparaître Jésus aux yeux de la cour royale. Il le pousse même à faire une journée de marche à sa rencontre, de Capernaüm à Cana, et à l’aborder publiquement en pleine chaleur de midi.

Par sa remarque générale « Si vous… »(v 48), Jésus interpelle indirectement l’officier sur ce qui est au plus profond de son être : « Est-il prêt à croire en lui sans voir de miracle ? ». La rencontre avec Jésus ne reste jamais superficielle, car Jésus lit dans le cœur (2.25) et appelle chacun à lire aussi la vérité de son cœur, à connaître la réalité de son être intérieur. Nos prières ne sont pas toujours exaucées, parce que nous « demandons dans le but de satisfaire nos passions » (Ja 4.3). Par ce récit, Jésus invite chacun à examiner la motivation authentique et les buts de nos prières. Est-ce pour contenter nos désirs temporels et charnels ? Est-ce pour que l’exaucement nous donne de bonnes raisons de croire en son pouvoir ? Est-ce parce que nous reconnaissons notre dépendance de Dieu pour tout ce qui fait notre vie, et parce que nous avons confiance en ses promesses ? En bref, prions-nous pour obtenir, ou parce que nous avons une relation de confiance avec Dieu ?

Ebranlé au fond de lui-même, l’officier fait un pas de plus sur le chemin de la foi authentique en renouvelant sa demande, mais en la faisant précéder du titre accordé à Jésus : « Seigneur ». Il ne s’adresse plus à un guérisseur presque anonyme dont il espère un miracle, mais à un supérieur dont il attend tout ce qui est essentiel à ses yeux, la vie de son fils, comme il attendait tout de son roi. Jésus peut alors entrer dans une relation directe avec lui (Va, ton fils… ) et lui demander un pas de plus encore, le croire sur parole (v 50), sans voir l’exaucement instantané, ni la venue physique de Jésus chez lui. L’officier, sans doute habitué à l’exécution immédiate des ordres du roi, accorde sa confiance totale à celui qu’il a reconnu comme Seigneur et repart chez lui apaisé. En effet, il ne se hâte pas de rentrer pour constater la guérison, et lorsque ses serviteurs le lendemain la lui annonce, il s’enquiert calmement de l’heure du miracle. Sa foi est déjà totale et la concordance des événements ne fait que la confirmer, et non la créer ! C’est au point que son témoignage entraîne l’adhésion de toute sa maisonnée !guérison fils Officier royal annoncée par serviteurs.jpg

Par ses deux miracles à Cana (eau changée en vin, guérison à distance) Jésus invite son peuple à dépasser le visible ou tangible, à chercher la réalité de l’invisible, celle de son cœur profond, et celle de l’Esprit de vie de Dieu, pour ainsi acquérir une foi authentique et nouer une relation personnelle de confiance totale avec lui, le Sauveur et Seigneur de la vie.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Comment recevons-nous ce récit de miracle ? Comme une histoire merveilleuse dont nous aimerions avec nostalgie (« il n’existe plus de tels miracles aujourd’hui ! ») être les bénéficiaires privilégiés ? Comme un appel à nous interroger sur les motivations et les buts de nos prières,et  sur la source de notre foi ?
  • A qui ressemblons-nous ? Aux Juifs avides de miracles, aux Nazaréens incrédules, aux Galiléens intrigués et intéressés, aux Samaritains croyant sur parole, à l’officier du roi reconnaissant sa fausse route et acceptant de faire totalement confiance à celui qui tient sa vie et celle de son fils entre ses mains ?
  • Quel chemin de foi m’a fait découvrir ce texte ? Où en suis-je réellement dans ma relation avec Christ ? Quel crédit accordé-je à sa Parole ?