05/01/2024
Étude n°2 Apprendre à Prier, Psaume 22 (13 01 24)
Étude n°2 Apprendre à Prier, Psaume 22 (13 01 24)
« Seigneur, enseigne-nous à prier comme Jean l’a enseigné à ses disciples » Luc 11.1
Observons
- Relever tout au long de ce psaume, les détails prophétiques de la Passion et de la résurrection de Christ, repris dans les évangiles Mat 27-28 ; Marc 15-16 ; Luc 23-24 ; Jean 19-20 .
- Structure du Psaume en trois parties :
1-v 2-12 : Cri d’angoisse
2- v 13-22a : situation désespérée du psalmiste
3- 22b-32 : Louange pour la délivrance et espérance en Dieu.
- V 2-12 A quels temps sont les verbes de ce passage ? Quelle est la situation de David ? Quelles impressions le désespèrent ?
- V 13-22a : Quel parallélisme met au centre l’état de l’affligé ? Quel est sa prière ? Quelles actions de Dieu rappelle-t-il dans ces deux parties ?
- V 22a-32 : Comment s’opère le passage de la détresse à la louange ? Pourquoi n’est-ce pas détaillé ? A quels temps sont les verbes ? A quoi s’engage le psalmiste ? Pourquoi peut-on voir dans les v 28-32 une prophétie eschatologique ?
Comprenons
Il n’y a pas parmi les psaumes de texte plus prophétique de la Passion et de la Résurrection de Jésus, comme la comparaison avec les Évangiles le démontre ! Ce texte va bien au-delà de ce que David, persécuté par Saül, a pu vivre et éprouver car les délivrances que Dieu lui a accordées n’ont jamais eu d’effets universels comme la fin du psaume le prophétise. David, Oint de l’Éternel devient ici un « type » du Christ. Rempli de l’Esprit il se tourne dans sa détresse vers son Dieu. Il en implore la délivrance malgré le silence de Dieu. Ce silence dans la souffrance au bord de la mort est ressenti comme un abandon incompréhensible, de la part d’un Dieu qui répondait autrefois aux cris de son peuple. Mais le psalmiste garde la foi malgré tout, car Dieu reste « son » Dieu. Son cri n’est pas une révolte ni un rejet, il est simplement l’expression de son impression d’abandon, de son angoisse face à la mort. De même lorsque Jésus sur la croix pousse ce cri de détresse, il s’en remet à Dieu tout en exprimant l’angoisse que tout homme peut éprouver devant la mort physique ; pour lui elle est encore plus profonde car il sait qu’ayant accepté de porter le péché de l’Humanité, il va au-devant de sa conséquence : la mort éternelle ! Mais en appelant « Mon Dieu, Mon Dieu » il manifeste sa soumission et sa confiance en Celui dont il accomplit la volonté de sauver l’Humain, et qui l’a accompagné depuis sa naissance (v 10-11).
David fait alterner son cri de souffrance (v 2-3 ; 7-9 ; 15-22) avec le rappel à Dieu de ses actions de délivrance (4-6 ; 10-11) et ses appels à l’aide (12 ; 20-22). Au paroxysme de sa plainte, il prend soudain conscience qu’il a été déjà exaucé « Tu m’as entendu ! » Jésus ainsi recommandera de prier en croyant à l’exaucement avant de le voir se réaliser (Marc 11.24 : « Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l’avez reçu et cela vous sera accordé »). Il en fera l’expérience lui-même devant le tombeau de Lazare (Jean 11.41-42). Le texte prophétique si détaillé auparavant, se tait sur le moyen de la délivrance, comme dans les évangiles est passée sous silence la résurrection même de Jésus. Cela reste le privilège de Dieu, incompréhensible à la raison humaine tellement cela la dépasse. Il n’y a pas de mots humains ni de témoins pour décrire ce passage de la mort à la vie ! Comme les scientifiques ne peuvent expliquer comment la vie est née de la matière inerte !
La délivrance de l’affligé a pour conséquence une proclamation de la puissance de Dieu «parmi les frères », comme Jésus le demandera à Marie de Magdala (Jean 20.17-18 ; Marc 16.10), puis dans le peuple d’Israël (Ps 22.24, 26). Ensuite le témoignage de cette délivrance de la mort se fera (les verbes sont au futur) à ceux qui cherchent humblement l’Éternel (v27) jusqu’aux extrémités de la terre (v28) et atteindra même les puissants et les mortels qui descendent dans la poussière (v 30). Qu’ils soient croyants ou pas, dans les générations futures, ils entendront parler de la puissance glorieuse du Dieu de la Vie qui rend justice à l’opprimé. On a ici de la part de David le pressentiment de l’universalité du salut offert à tous et de la réhabilitation du persécuté, annoncé par Jésus et les apôtres comme dernier acte divin dans le plan du salut.
Que nous enseigne ce psaume pour notre vie de prière ?
- Quels que soient notre situation et nos impressions d’abandon, nous pouvons crier à Dieu comme Job, comme David, comme Jésus, car Il écoute l’affligé. On ne peut se fier à nos impressions !
- Malgré son silence, Dieu est fidèle à ses promesses (Mat 28.20), et agira en son temps, pour notre bien matériel, psychique ou spirituel (Rom 8.28).
- Autant la détresse a été profonde, autant la délivrance ou l’exaucement provoquera louange et gloire au Seigneur, que ce soit sur terre ou dans le Royaume des cieux.
- L’action de Dieu dans notre vie nous pousse à en témoigner largement autour de nous, pour « hâter le jour de son avènement » (2 Pierre3.12).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- De quelles délivrances puis-je rendre grâces à Dieu et témoigner autour de moi ?
- Comment ne pas me laisser submerger par la souffrance et mes impressions d’abandon ou ma peur devant la mort ?
- Quelle est l’espérance qui soutient ma vie ?
08:00 Publié dans Psaumes 2024 | Lien permanent | Commentaires (0)
29/12/2023
Étude n°1 Comment lire les Psaumes, Psaume 25 (06 01 24)
Étude n°1 Comment lire les Psaumes, Psaume 25 (06 01 24)
« C’est là ce que je vous disais quand j’étais encore avec vous ; il fallait que s’accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes, et dans les psaumes ! » Luc 24.44-45
Observons
Ce psaume en hébreu suit l’ordre alphabétique : chaque verset commence par une lettre de l’alphabet hébreu, ce qui n’est pas sensible dans une traduction. Les versets de ce psaume se groupent en trois strophes : 1-7 ; 8-15 ; 16-21 avec une conclusion générale au v 22.
Première strophe (1-7)
V 1 : A qui s’adresse David, le psalmiste ? Quel ton cela donne-t-il à la strophe ?
V 2-3 : Quel sentiment exprime David ? Que demande-t-il ? (voir les répétitions). D’où viendrait la honte ? Quelle opposition contient le v 3 ?
V 4-5 : Quelle est la seconde demande de David ? Qu’est-ce qui justifie cette demande ? Quel caractère de David prouve-t-elle ?
V 6-7 : Relever le parallélisme dans ces versets mettant en valeur au centre une opposition.
En quoi consiste la bonté de Dieu ?
Deuxième strophe (8-15)
- Comment qualifier cette partie centrale du psaume ?(voir la différence de l’emploi du mot « L’Éternel » entre cette strophe et les deux autres.
V 8 : Sur quoi rebondit le psalmiste pour passer de la 1ère à la 2ème strophe ? En quoi consiste là encore la bonté de l’Éternel ?
V 8-9 : Envers qui s’exerce-t-elle (voir les répétitions) ?
V 10-12 : par quels mots l’idée de marche avec Dieu est-elle suggérée ? Qui sont les humbles ? (voir jusqu’au v 14)
V 13-14 : sur quelles promesses s’appuie l’espérance du psalmiste ? A quoi répond au v 14 « la pensée secrète de Dieu » ? Qu’implique-t-elle comme relation avec Dieu ?
V 15 : Comment se marque la confiance du psalmiste ?
Troisième strophe : 6-22)
- En quoi cette strophe est-elle parallèle à la première ?
V 16-18a : Dans quel état émotionnel se trouve David ? (relever tous les mots qui l’expriment)
V 18b-19 : A cause de quoi est-il si troublé ?
V 20 : Quelle est la double prière de David ?
V 21 : Sur quelles qualités de Dieu s’appuie-t-il pour trouver sécurité et espérance ? (voir Ps 89 .15 ; 97.2).
V 22 : Quelle est la prière collective qui conclut le psaume ?
- Qu’est-ce qui dans ce psaume peut être lu comme prophétique et messianique, selon le texte d’introduction de notre étude, en Luc 24 ?
Comprenons
Il semblerait que David ait composé ce psaume dans un moment de détresse devant les persécutions que lui faisait subir le roi Saül. L’avenir lui paraissait sombre et il se tournait vers Dieu (v1) pour savoir comment agir.
Première strophe
V 2-3 : Sa prière dans la première strophe marque sa confiance et son espérance en son Dieu. Il l’implore pour ne pas « perdre la face » (répétition 3 fois du mot « honte ») devant ses ennemis. Ceux-ci en effet, s’ils voyaient que Dieu ne le soutient pas, se moqueraient de lui et de Dieu lui-même. David est plein d’assurance que Dieu renverse les situations en plongeant les traitres ennemis dans le déshonneur alors que les fidèles à Dieu sont exaucés.
V 4-5 : Avec humilité David implore Dieu de lui montrer comment agir, quel chemin suivre pour rester dans la vérité, la voie droite selon la volonté de Dieu. Il reconnaît en Lui la seule voie de salut, la seule source de vie.
V6-7 : la répétition de « Souviens-toi » au début du v 6 et à la fin du v 7 met en parallèles la bienveillance et les compassions de Dieu, qui s’expriment dans le pardon des péchés de jeunesse que demande David au début du v 7 et au centre du parallélisme.
La première strophe se termine sur cette prière de pardon et sur l’assurance de la bonté de Dieu envers lui.
Deuxième strophe v 8-15 : Fortifié dans sa foi, David passe de la prière à la méditation (il parle de l’Éternel à la 3ème personne et non à la 2ème comme dans les deux autres strophes). Il ne s’adresse plus à Dieu, mais aux auditeurs, pour leur enseigner les vérités qui le réconfortent. Placée au centre du psaume, entre deux prières, cette strophe met en valeur les vertus divines importantes aux yeux de David. La bonté de Dieu fait le lien entre les deux strophes, ainsi que le chemin (4 fois v 8, 9, 10, 12) qu’Il peut indiquer aux humbles pécheurs (3 fois v 8, 9, 10) qui craignent (ou respectent) l’Éternel (v 12, 14) en gardant son alliance (v 10, 14). Au verset 11, David de nouveau s’adresse à Dieu, comme en une sorte de parenthèse, pour rappeler que le pardon qu’il a sollicité est un effet de sa grâce et de sa fidélité et non de ses propres mérites. « A cause de son nom » : pour que son nom soit glorifié, et qu’il soir reconnu comme un Dieu d’amour, Dieu se doit de pardonner, même si la faute est grave.
V 12-14 : la crainte respectueuse de l’Éternel permet à l’homme d’être guidé dans ses choix de vie, d’avoir la paix et le bonheur, et de connaître la « pensée secrète de l’Éternel » : le terme hébreu est l’équivalent de « l’échange intime, cœur à cœur » qui peut exister entre deux amis. D’ailleurs dans ce verset 14, l’expression est mise en parallèle avec « connaître son alliance » !
V 15 : ce verset termine la deuxième strophe sur l’affirmation de foi de David : c’est l’Éternel qui le délivrera du « filet » du malheur !
Troisième strophe (v 16-22)
L’évocation du filet qui le paralyse mais dont Dieu peut le délivrer, replonge David dans la difficulté de sa situation, et le fait de nouveau adresser sa plainte à son Sauveur. Seul, malheureux, angoissé (2 fois), misérable et dans la peine, il réclame l’attention de Dieu (v 16), la délivrance de ses angoisses (v 17), sa grâce et son pardon (v 16 et 18). Il semble établir un lien de cause à effet entre ses fautes et la haine de ses ennemis, comme souvent dans l’Ancien Testament, les péchés ont comme sanction ou « punition » divine l’attaque d’ennemis. Pour en être délivré physiquement, il faut être pardonné spirituellement par Dieu. Certaines guérisons opérées par Jésus suivent ce processus : Jésus pardonne au paralytique que ses amis ont amené vers lui, avant de le guérir (Matthieu 9.2-6 ; Marc 2.1-12 ; Luc 5.20-25).
V 20-21 : Le psalmiste élève une dernière fois sa prière en se confiant avec espérance dans l’intégrité et la droiture de Dieu qui le protège. Dans sa fidélité infaillible, Dieu ne peut pas ignorer sa requête et plonger le suppliant dans la confusion et la honte devant ses ennemis triomphants. C’est le même thème qu’au verset 2 au début du psaume.
V 22 : Dans la conclusion du psaume, David étend la prière pour sa personne à la prière pour tout Israël, en s’identifiant à tout son peuple.
Comme nous y sommes invités ce trimestre, nous pouvons trouver dans ce psaume de David des correspondances avec les prières que Jésus a pu adresser à son Père tout le long de sa vie, à Getsémané, et sur la croix. Pendant sa retraite au désert, il a pu prier comme David «Éternel fais-moi connaître tes chemins, fais-moi cheminer dans la vérité » (v 4-5). Il a pu dire comme David « Mes yeux sont toujours tournés vers l’Éternel, c’est lui qui fait sortir mes pieds du filet » en espérant ressusciter. Il a certainement crié son angoisse à Getsémané dans des termes semblables aux versets 16-17, et au v19 en voyant du haut de la croix ses ennemis l’entourer de leur haine. S’identifiant à son peuple et à l’humanité tout entière dont il portait les péchés, il a pu demander à Dieu de les pardonner au nom de son amour (v 11, 18) et de les en délivrer, pour que son œuvre n’ait pas été vaine et mensongère aux yeux des hommes ennemis, prêts à le couvrir de honte et d’opprobre (v 20).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quand et comment ai-je pu expérimenter la bienveillance et la fidélité de l’amour de Dieu à mon égard, ou à l’égard de mon église ?
- Comment se marque mon humilité devant Dieu ? et devant les hommes ?
- Sur quoi m’appuyè-je dans mes choix de vie ? Ma raison, mes désirs, la révélation par l’Esprit, la bonté de Dieu et sa fidélité à me conduire pour mon bien ?
- Qu’est-ce qui me soutient dans les épreuves et les difficultés ?
08:00 Publié dans Psaumes 2024 | Lien permanent | Commentaires (0)