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09/06/2023

Étude n°12 Le sceau de Dieu Ap 7.2-3 ; 14.1 et 12 (17 06 23)

Étude n°12 Le sceau de Dieu Ap 7.2-3 ; 14.1 et 12 (17 06 23)

« Ne touchez pas à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, jusqu’’à ce que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu ! »Ap 7.3

Observonsange au sceau de Dieu, Zabou.jpg

Ap 7.1-3 et 14.1

  • Où se situe dans le livre ce chapitre 7 ? A quelle question répond-il ? (6.17b)
  • A quels personnages sont opposés ceux qui reçoivent le sceau de Dieu ?
  • Quels parallélismes peut-on établir avec Ap 14.1 : personnages, situation, place du sceau ? Qui sont scellés ?
  • Que peut-être ce sceau ? Par qui est-il posé ? voir Eph 4.30 ; 2 Cor 1.22
  • Quels effets a ce sceau sur ceux qui le portent ? Ap 12.17 ; 14.12.

Comprenons

 Contexte

La vision des 144000 apparaît à Jean pour répondre à la question posée au 6ème sceau : « Qui pourra subsister ? », au milieu de l’angoisse des hommes devant la perspective du jugement divin (6.16-17). On retrouve le même tableau au ch 14, en opposition aux humains marqués du nom de la bête (13.16-18), peu avant que le Seigneur ne revienne révéler au monde et exécuter ses jugements (14.14-20).

Texte

Ap 14.1 : « Voici, l’Agneau se tenait sur la montagne de Sion et avec lui 144 000 personnes »  Bien que présentés sur la montagne de Sion avec l’Agneau, ces personnes sont sur la terre. En effet, leur mention vient juste après la description du trio infernal, les deux bêtes et l’image de la bête, et après le message de se prosterner devant cette image. En opposition sont montrés ceux qui ont la sagesse et l’intelligence (13.18) de rester fidèles à Dieu et de proclamer à la dernière génération les trois messages divins. De plus, le retour de Jésus pour les noces de l'Agneau, n'est décrit qu'au ch19. Le texte parallèle de Ap 7.1-3 nous  montre les 144000 scellés par l’ange qui porte le sceau de Dieu,  debout devant le trône et devant l’Agneau (v 9,15), c’est-à-dire en activité, à leur poste de service, subsistant malgré les signes avertisseurs du jugement de Dieu qui angoissent le monde, au sixième sceau (6.12-17). Leur position devant Dieu est spirituelle, et leur permet de remplir leur mission sur la terre.

Au ch 7 ces élus sont opposés aux impies frappés de terreur (6.15-16), comme au ch 14 ils sont opposés à ceux qui ont la marque de la bête (13.16-18).sceau de l'Esprit.jpg

Le sceau de Dieu, qui porte son nom et celui de l’Agneau, est posé sur le front (= spirituellement, dans l’être intérieur) des 144000 par l’ange de Dieu qui le porte (7.2) et non par les hommes ! Il est posé pour leur permettre de subsister pendant les grandes tribulations et angoisses du monde, provoquées par la tyrannie de la bête et de son image (ch 13), et par les avertissements des 7 trompettes qui appellent au repentir. Ce sceau les protège des fléaux spirituels qui s’abattent sur les impies à partir de la 5ème trompette (9.4), et ce sceau les mettra à part lors de l’exécution des sentences sur les impies (16.2). Le sceau de Dieu permet aussi à ces rachetés d’annoncer avec force et vérité les derniers messages de Dieu au monde (14.6-13). La comparaison avec les textes d’Éphésiens 4.30 et 2Co 1.22 suggère que ce sceau est une effusion spéciale du Saint-Esprit (Joël 3.1-5), qui protège, fortifie et qualifie les derniers messagers de Dieu.

Qui est scellé ? Ceux qui ont lavé leur robe = ceux qui ont cru à la valeur du sacrifice de Jésus, à la justification par la foi, et qui l’ont blanchie dans le sang de l’Agneau (7.14)= qui ont laissé le Saint Esprit faire en eux son œuvre de purification et de sanctification.

Le sceau étant apposé sur le front, partie visible de la personne, la foi en Jésus et la sanctification de ces messagers se remarquent :

a) au fait qu’ils « servent le Seigneur et le suivent partout où il va» (7.15 ; 14.4) : dans le temple = en action dans son Église sur la terre, et devant le trône = en esprit, dans son ministère céleste d’intercession et de tri parmi son peuple (3è sceau Ap 6.5-6), dont ils ont le discernement spirituel (Ep 2.6).

b) à leur consécration à Dieu seul (virginité), sans idolâtrie (autres femmes) selon Ap 14.4,

c) à la parole de vérité qu’ils proclament (14.5)

d) à leur obéissance aux commandements de Dieu (12.17 et 14.12).

Par ce sceau de son Esprit, Dieu marque qu’il n’abandonne pas ses disciples fidèles dans les situations très difficiles qu’ils ont à traverser dans la fin des temps, juste avant le retour du Sauveur.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Quel réconfort ces textes m’apportent-ils dans les situations difficiles de ma vie ?
  • Comment est-ce que je manifeste ma foi en Jésus-Christ ?
  • Sur quelles « idoles » est-ce que je m’appuie encore ? Comment y renoncer ?
  • Suis-je conscient que Dieu me scelle de son Esprit pour me fortifier et m’envoyer annoncer sa Parole ?

 

 

02/06/2023

Étude N°11 la marque de la bête 1, Ap 13.15-17 (10 06 23)

Étude N°11 la marque de la bête 1, Ap 13.15-17 (10 06 23) Tapisserie d'Angers, Adoration de l'image de la bêteAngers adoration de l'image de la bête.jpg

« C’est ici la sagesse. Que celui qui a de l’intelligence calcule le chiffre de la bête. Car c’est un chiffre d’homme et son chiffre est 666. » Ap 13.18.

Cette étude de la fin du ch 13 nous invite à considérer sous l’image de la Bête la dernière des puissances terrestres auxquelles est confronté le peuple de Dieu, constitué des 144000 du chapitre 14. Nous avons déjà vu dans les semaines précédentes, l’image symbolique de Babylone qui s’oppose au peuple de Dieu de la fin des temps. En quoi ces deux images se complètent-elles ?

Observons

 Contexte (13.1-13)

  • Quelles sont les deux premières bêtes décrites dans ce chapitre ?
  • Quelles sont leurs caractéristiques respectives qui permettent de les identifier historiquement ?

Texte (13.14-18)

  • Quand et comment apparaît la troisième entité du chapitre ? Qui en favorise l’apparition ?
  • Relever les caractéristiques de cette puissance qui en font une « image de la 1ère bête ».
  • Que signifie qu’elle est animée et qu’elle parle ?v 15
  • Quels sont ses objectifs politiques, économiques et religieux ? v 15-17
  • Où se situe sa marque ? Qu’est le chiffre de son nom ? v17-18
  • Que symbolise-t-il ? à quoi s’oppose cette marque ? voir 14.1

Comprenons 

Contexte

Le chapitre 13 au milieu de la vision centrale de l’Apocalypse résume succinctement la situation terrestre au moment des appels que Dieu lance au monde par les 144 mille, pour qu'il se repente avant le retour de Christ. Ce chapitre explicite les efforts du Dragon Satan contre la femme et le reste fidèle de son peuple (12.17). Satan utilise les puissants de ce monde pour déstabiliser les croyants et les séparer de Dieu (1 Pierre 5.8) 

La première bête : dans la Bible, une bête est toujours la représentation d’une puissance ennemie de l’homme créé à l’image de Dieu. Par ses caractéristiques de violence contre les enfants de Dieu, d’orgueil, d’arrogance blasphématoire,  de désir  d’être semblable à Dieu (v 4) et d’avoir l’adoration des peuples, on l’a identifiée à la puissance papale qui a dominé l’Europe du Moyen-Age jusqu’à la fin du 18ème siècle où il a perdu son pouvoir politique pendant un temps. Par une sorte de résurrection, et à la grande admiration de la terre entière, cette puissance a retrouvé une partie de son pouvoir politique, tout en continuant à persécuter  les fidèles du Seigneur (v 3 et 7-8).

La seconde partie du ch 13 enchaîne chronologiquement sur l’apparition d’une deuxième bête, dont les caractéristiques permettent aussi de lui donner un sens symbolique. 

a) identité de la deuxième bête

v11a : elle monte de la terre : Bibliquement la terre représente le refuge du peuple de Dieu (12.16) ou le peuple de Dieu lui-même, en opposition à la mer des nations. Pour échapper à la persécution de la papauté, beaucoup de croyants s’enfuirent aux USA (entre autres pays) où ils pouvaient pratiquer librement leur foi.

v 11b : les cornes restent le symbole du pouvoir politique qui aux USA a reposé longtemps sur deux principes pacifiques (= agneau) : la liberté et la séparation de l’Église et de l’État. Mais aujourd’hui l’agneau s’est mis à parler comme un dragon, intervenant à tout moment et partout pour régenter le monde. 

b) action de la 2ème bête

v 12 : Les USA et l’Église romaine (1ère bête) coexistent après la guérison de la 1ère bête. Celle-ci reçoit l’appui logistique et moral de la 2ème bête : la puissance politique des USA s’allie au pouvoir religieux de la papauté pour imposer leur autorité au monde entier.

 v 13 : le feu du ciel peut représenter littéralement la bombe atomique expérimentée en premier par les USA, et symboliquement parodier l’effusion de l’Esprit par des manifestations charismatiques extatiques, ou hystériques, et des phénomènes supra-naturels spirites. Ces séductions en présence de la 1ère bête et sans doute avec sa collaboration plus ou moins officielle, favorisent l’émergence d’une 3ème puissance universelle, « image de la bête », apparue après la guérison de la première bête, au 20èmesiècle. .                                                v 14 : la référence à la première bête se fait sur la blessure guérie. L’image ressemblera à la bête qui a subsisté grâce à l’alliance entre le politique et le religieux, en jouant sur les deux tableaux. La troisième puissance dont l’émergence est favorisée par la puissance américaine doit donc, comme la première bête, allier un pouvoir religieux à un pouvoir politique. On s’est longtemps interrogé sur la nature et l’identité de cette « image de la bête », représentée dans l’iconographie apocalyptique du Moyen-Age, comme une statue, sosie de la première bête à 10 cornes et sept têtes, adorée par tous les habitants de la terre.

Texte v 15-17

 Or aujourd’hui, plusieurs détails de la prophétie nous apparaissent plus compréhensibles. Cette troisième puissance, n’est pas figée comme une statue ; elle est animée, c’est-à-dire qu’elle agit auprès de tous, avec l’aide, dans son apparition et son développement, de la deuxième puissance (v 14-15). De plus, elle parle comme la première bête qui blasphémait. Dans le langage biblique, parler c’est prophétiser, parler de la part de Dieu. Or que dit ce « nouveau prophète » ? Il ordonne de mettre à mort tous ceux qui ne l’adorent pas ! C’est pourquoi cette image de la bête n’apparaît plus dans la suite de l’Apocalypse que sous le nom de « faux prophète[1] ». Cette troisième puissance allie donc le politique et le religieux contre ceux qui refusent de l’adorer, contre le peuple fidèle à l’Agneau qui sera décrit au chapitre 14 suivant.  Elle ordonne de tuer ceux qui ne l’adoreraient pas, elle impose sa volonté d’adoration de gré, le front étant le siège de la volonté et de la pensée, ou de force, la main symbolisant l’action sans adhésion du cœur. En outre au verset 16 du ch 13, on voit qu’elle impose un pouvoir économique sur toute la terre, maîtrisant toutes les transactions financières ; ses sujets se plieraient à l’autorité triple de cette troisième puissance.

Comment identifier cette puissance totalitaire, coexistant avec les deux autres puissances mondiales, à la fin des temps puisqu’il n’y en pas d’autre de mentionnée après elle ? Qui incarnerait cette volonté de domination de toute la terre sous un joug religieux réclamant la soumission à un dieu sanguinaire, parlant en « faux-prophète » et massacrant les réfractaires, un joug politique s’imposant de gré ou de force  dans toutes les catégories sociales, et un joug économique contrôlant toutes les transactions financières et commerciales ?

 Notre époque[2] du début du 21ème siècle, vit un bouleversement des événements et des puissances dans le monde. Le système de la papauté retrouve son influence politique et religieuse parmi les états et les peuples, la puissance des États-Unis d’Amérique affirme avec grondements son autorité de première puissance politique et économique mondiale. Ce qu’on sait moins, c’est que pour des raisons économiques,  à cause de ses énormes besoins en énergie pétrolière, cette puissance a favorisé l’émergence sur la scène mondiale des États arabes du Moyen-Orient, riches en pétrole. Forts de cette richesse, ces États ont imposé leurs prix, puis ils ont infiltré les peuples avec la religion de l’Islam, prêchée par son « prophète », et qui prétend s’étendre à tous, en persécutant ses opposants, les chrétiens en particulier. L’arme nouvelle du terrorisme permet à l’Islam wahabite intégriste de toucher au cœur le monde occidental qui est considéré par lui comme chrétien dans son ensemble. Ne serait-ce pas la situation symbolisée par les chevaux apparus à la 6ème trompette[3], qui par leurs mensonges aveuglent et tuent physiquement le tiers des hommes[4] ? 

v 18 : Face à cette image de la bête, les croyants devront avoir la sagesse et l’intelligence indispensables pour discerner un système plus complexe, plus occulte, plus puissant encore que celui de la première bête. Sans entrer dans les interprétations kabbalistes sur la valeur numérique des lettres d’un nom, nous pouvons nous servir du symbolisme des chiffres de la Bible : 6 désigne ce qui est humain (v 18b) en opposition au chiffre 3 de la trinité divine, et au 7 qui indique la plénitude et la perfection divines. Répété trois fois dans le nombre 666, ce chiffre 6 symboliserait un système humain, donc imparfait, qui veut se prendre pour le Dieu Trinitaire, Père, Fils et Saint Esprit. Il faut la sagesse divine pour discerner la montée de  l’esclavage oppressif de l’image de la bête et lui résister spirituellement en gardant les commandements de Dieu et le témoignage de Jésus (12.17).

Ces prophéties concernent les temps modernes depuis le 16ème siècle, et continuent à se réaliser sous nos yeux. L’important n’est pas d’étiqueter les uns et les autres, mais d’acquérir sagesse et intelligence pour discerner qui nous servons (Jos 24.15) et pourquoi nous le servons ! Si nous croyons être dans les temps de la fin de l’Histoire, l’actualité mondiale peut permettre aux croyants en Christ éclairés par le Saint-Esprit de discerner ce pouvoir politico-économico-religieux aux prétentions totalitaires et universelles qui sévit dans le monde pour imposer son adoration idolâtre. Les disciples de l’Agneau n’en sont pas dupes, car ils portent sur leur front (= siège de la pensée et de la volonté) le nom du Père et de l’Agneau, leur Sauveur (14.1).

Cette confusion dans laquelle vit le monde de Babylone ne se manifeste pas seulement au point de vue religieux (passage du sabbat au dimanche, et état des morts) mais au point de vue moral (on appelle bien ce qui est mal et vice-versa, on ne « distingue pas sa droite de sa gauche » comme Dieu le déclare à Jonas 4.11), de même dans le domaine économico-politique, où chacun cherche son profit et le pouvoir sur les autres.

L’Apocalypse veut mettre en garde les « saints » non pas contre la politique qui est l’ art de diriger la Ville, nécessaire pour une vie harmonieuse, paisible et juste des citoyens, mais contre les manipulations de ceux qui usent de leur pouvoir pour imposer à la terre l’idolâtrie de l’Homme à la place de l’adoration de Dieu.  

 Questions pour une application dans la vie chrétienne

- La compréhension de ces bêtes prophétiques alliées de Satan stimule-t-elle ma peur de l’avenir et ma propre-justice (= je n’adore pas les puissances humaines), ou augmente-t’ elle ma foi en Dieu et ma persévérance dans l’obéissance et l’amour ?

- La persécution peut prendre toutes les formes de violence, spirituelle, morale, économique, physique, simultanément ou successivement partout. Nul n’est à l’abri. Comment s’y préparer sans tomber dans un délire de persécution, dans un sectarisme identitaire, ou dans une recherche maniaque de la pureté ?

 - Par quels signes  ma vie  manifeste-t-elle mon appartenance à un Dieu libérateur ?

Notes

[1] Ap 16.13 ; 20.10

[2] Nous présentons ici une interprétation indépendante de la lecture traditionnelle de l’Église Adventiste.

[3] Ap 9.17-19

[4] Voir p 177-180 dans « Le message d’espérance de l’Apocalypse » de l’auteur. (Ed Bod )