01/11/2024
Étude n°6 Jean 6.47-59 Autres témoignages sur Jésus (09 11 24)
Étude n°6 Jean 6.47-59 Autres témoignages sur Jésus (09 11 24)
« Moi je suis le pain vivant descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain il vivra éternellement. Le pain que je donnerai c’est ma chair pour la vie du monde. » Jean 6.51
Observons
Le contexte
- A la suite de quel événement Jean rapporte-t-il ces enseignements de Jésus (6.1-15) ?
- Comment Jésus a-t-il introduit le sens de son discours v 27, 29 ?
- Comment ses auditeurs Juifs l’ont-ils compris (v 28, 30-31)? Sur quel sens s’arrêtent-ils (41-42) ?
- Comment Jésus cherche-t-il à leur faire dépasser ce sens (v 32-36) ? Qu’affirme-t-il être et vouloir faire (v 35-40) ?
Le texte
- Par quelle affirmation résume-t-il solennellement ce qu’il veut faire comprendre, v 47 ?
- En examinant les répétitions de noms et de verbes, déterminez le champ sémantique ( = à quel vocabulaire appartient le passage ?).
- V 48-51a : Quels sont les divers qualificatifs du pain dont parle Jésus ? A quoi ce pain est-il opposé ? Pourquoi ? De quelles morts et de quelles vies s’agit-il ?
- V 51b : quelle précision donne Jésus sur ce pain ? Quels sont les temps et les modes des verbes dans ce verset 51 ? Que peut-on en déduire ?
- V 51-56 : Combien de fois le mot « chair » apparaît-il ? Comment les Juifs le comprennent-ils, v 52, 60) ? Quel sens lui donne Jésus en ajoutant le « sang » ? (4 fois v 63)
- V 55-56 : Quel lien y a-t-il entre nourriture, boisson, et vie ? entre manger, boire, et demeurer en Jésus ?
- V 57 : Devant l’incompréhension de ses auditeurs comment Jésus précise-t-il sa métaphore ?
- Qu’évoquent pour nous les expressions « manger sa chair et boire son sang ? (Luc 22.19-20 ; Mat 26.26-28)
Comprenons
Avant toute interprétation des textes de l’évangile de Jean, il est bon de se rappeler que Jean ne raconte pas une biographie de Jésus, ni chronologiquement ni littéralement. Il choisit dans les actes et les propos de Jésus ce qui peut amener le lecteur à comprendre la personne divine de Jésus et les objectifs spirituels de sa mission. Jean écrivit son évangile (20.31) « afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom. » Dans cette démarche apologétique, après les rencontres de Jésus avec Nicodème, le Juif docteur de la loi , et avec la Samaritaine, la femme étrangère de « mauvaise vie », Jean poursuit avec le récit de la multiplication des pains. Il montre ainsi que Jésus est venu pour apporter la vie éternelle à tous, juif ou non juif, homme ou femme, infirme ou enfant, avec une grande générosité (6.12-13) et avec amour. Il demande seulement qu’en retour, on croit qu’il est le Messie, l’envoyé du Père (5.36, 39-40).
Inlassablement Jésus va reprendre ce thème de la nourriture et du pain, dans des formules qui ont fait choc, car elles étaient comprises littéralement par ses auditeurs juifs !
Ainsi, il reprend à son compte le nom de Dieu « YHWH » : « Je suis », en se désignant comme le pain de vie (4 fois 35,41,48,51) : Ce pain est pour toute la terre habitée (symbolisée par le chiffre 4). Jésus associe ainsi la divinité à l’humanité qu’il nourrit et appelle à vivre éternellement.
Il ose se comparer aussi à la manne, nourriture physique donnée par Dieu aux Hébreux dans le désert et véritable « type » prophétique de ce qu’Il est lui-même, le vrai pain de vie venu du ciel. Ce n’est pas une réalité physique mais symbolique et spirituelle ! Dieu n’entretient pas seulement la vie terrestre et matérielle de son peuple, il accorde la vie éternelle et la résurrection à « celui qui voit le Fils et croit en lui. » (v 40, 47).
Manger de ce pain spirituel n’empêche pas l’homme de mourir physiquement sur cette terre, mais lui donne dès à présent (le verbe est au présent au v 47), d’être en communion intime avec Jésus et le Père (v 56-57) qui est vivant. Le croyant commence donc dans cette communion, sa vie éternelle, qui sera dans sa perfection lorsque Jésus le ressuscitera au dernier jour (v 40).
Pour interpeller plus fortement ses auditeurs, Jésus précise que non seulement il est le « pain de vie descendu du ciel», mais que ce pain sera (v 51b, au futur !) sa « chair et son sang donnés pour la vie du monde » ! Jésus avec ce futur, anticipe sur sa mort dans son humanité sur la croix. Par son incarnation, il a pris sur lui notre condition humaine et son péché pour les anéantir dans sa mort (Rom 6.6). Par sa résurrection il fait participer à sa nature divine celui qui accepte ce don, qui "le mange", l’assimile, c'est-à-dire l’intègre à sa vie spirituelle et se laisse transformer par cette nourriture (physiquement comme spirituellement, on devient ce que l’on mange !). Le couronnement de cette nouvelle vie en Christ, dans une nature soumise à l’Esprit, c’est la résurrection et la vie éternelle dans la communion de l’amour de Dieu. Durant la vie terrestre, « manger le pain de vie », c’est vivre de la vie de Christ ressuscité, qui demeure en soi, c’est le laisser dominer ses pensées, ses affections, sa volonté, sa conduite (Jean 15.4 ; 17.23 ; 1 Jean 3.24 ; 4.16)
Cette mention de la chair et du sang de Christ qu’il faut manger et boire, au-delà du sens spirituel qu’on lui donne, peut faire allusion pour Jean à l’institution de la Cène, qu’il ne rapporte pas comme les autres évangélistes. Jean n’a pas voulu répéter cet acte, institué comme rite de commémoration par l’Église, pour justement lui ôter tout caractère ritualiste et formaliste. Ce n’est pas la cène ou l’eucharistie, le « sacrement », qui sauve, c’est la foi du croyant dans son sens spirituel : la vie de Jésus donnée pour le pardon, le salut, la vie éternelle de celui qui croit. Il n’y a pas de pouvoir « magique » dans les espèces physiques, pas plus que dans la chair et le sang physiques de Jésus, comme ses auditeurs Juifs scandalisés l’ont compris. Les espèces restent des éléments matériels dans lesquels, par l’Esprit (v 63, Jean 4.24), on discerne le don merveilleux de la vie de Christ pour « le salut du monde ».
Questions pour une application dans la vie chrétienne
-De quoi est-ce que je nourris ma vie spirituelle ? La Parole de Dieu est-elle le plat de résistance de cette nourriture ?
- A quoi peut-on discerner quelle est notre nourriture spirituelle ?
- En quoi l’Église me nourrit-elle ? Quels fruits puis-je constater dans ma vie et celle de ma communauté ?
- Comment l’assurance de la résurrection transforme-t-elle notre conduite et notre pensée ?
- De quoi suis-je sauvé par Jésus ?
08:02 Publié dans Thèmes de l'Evangile de Jean 4/24 | Lien permanent | Commentaires (0)
25/10/2024
Étude n°5 Jean 4.27-43 Témoignage des Samaritains (02 11 24)
Étude n°5 Jean 4.27-43 Témoignage des Samaritains (02 11 24)
« Ils disaient à la femme : Ce n’est plus à cause de tes dires que nous croyons ; car nous l’avons entendu nous-mêmes, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde »Jean 4.42
Observons
Le contexte
Dans son dialogue avec la Samaritaine (v 1-26), comment Jésus se révèle-t-il progressivement ? Qu’a appris la Samaritaine sur Jésus ?
Le texte
V 27 : Quels furent les obstacles à la communication rencontrés par les disciples ?
V 28-29 : Le témoignage de la Samaritaine :
Quels sentiments dénotent :
* le fait de laisser sa cruche
* la parole : Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait !
*la question : Ne serait-ce pas le Christ ?
V 30 : De quoi a-t-elle témoigné ? Quel effet a eu son témoignage dans son village ?
V 31-38 : Les disciples et Jésus :
*Que signifie la parole de Jésus : Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre ?
*Quel lien établir entre la métaphore de la moisson et l’histoire des Samaritains ?
*Comment comprendre : D’autres ont travaillé, et c’est dans leur travail que vous êtes entrés ?
V 39-42 Les Samaritains :
* Quelle est l’évolution de la foi des Samaritains ? A quoi l’attribuent-ils ? Qui reconnaissent-ils en Jésus ?
* Qu’est-ce qui a rendu efficace le témoignage de la Samaritaine ?
Comprenons avec des extraits d’une prédication que j’ai faite sur ce texte (en 2004 !):
Le contexte :
« Elle avait soif, si soif qu’en plein midi, à l’heure la plus chaude, elle se rendait au puits de Jacob. Cette soif physique n’était que la manifestation extérieure d’une soif intense d’amour, qu’elle avait cru étancher en collectionnant maris et compagnons. Elle ne pensait pas ce jour-là qu’elle rencontrerait celui qui allait l’abreuver totalement et changer sa vie. Pourtant au puits de Jacob, à la source d’eau matérielle, elle a trouvé la source de la Vie qui a comblé toutes ses attentes. Jésus de passage dans la région s’est arrêté, lui a adressé la parole, à elle une femme étrangère, méprisée de tous ; il lui a montré sa parfaite connaissance de son cœur et de sa vie ; et sans la condamner il lui a même révélé qu’il était plus qu’un prophète, celui qu’elle attendait et recherchait inconsciemment, le Messie. Il lui manifestait par là toute l’estime et la valeur qu’il lui accordait ».
Le texte :
La Samaritaine devant l’intrusion des disciples, mais aussi toute à la joie de sa découverte de Jésus, abandonne sa cruche pour se rendre à la ville. Son enthousiasme lui permet de quitter sans peine les anciens moyens qu’elle avait d’étancher sa soif physique, affective et spirituelle. Elle ose affronter le regard de ceux qu’elle fuyait en se rendant au puits à l’heure où il était désert. Elle cherche maintenant à partager son expérience.
Comment le fait-elle ? Elle raconte comment cet homme Jésus est entré dans sa vie la plus intime, par sa prescience qui l’assimile, pour elle, à un prophète (v 19). Au lieu d’imposer sa conviction qu’il est le Messie comme il le lui a révélé, elle invite ses concitoyens à venir le voir, par une question interpellante : Ne serait-ce pas le Messie ?
A ses disciples plongés dans leurs préoccupations matérielles, Jésus va essayer de faire comprendre ce qui le motive. Jésus ne se contente pas de la vie physique, animale. Son objectif de vie est du domaine spirituel, de l’éternité : accomplir la volonté de son Père qui l’a envoyé. Cette œuvre de Dieu, Jésus la précisera plus tard (17.3) : « la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. Je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donné à faire. »
La métaphore agricole de la moisson va distinguer l’œuvre de Jésus de celle des disciples. A ce moment précis de la venue vers lui des Samaritains, Jésus fait comprendre que ces Samaritains sont en train de devenir la moisson, fruit des semailles que la Samaritaine, lui-même et évidemment l’Esprit Saint ont faites. Les disciples sont appelés à la récolter sans y avoir travaillé auparavant ! Eux ne se doutent encore de rien, et Jésus les prépare à l’événement qui arrive.
Que leur demande-t-il ? Ils représentent la communauté juive, puis chrétienne qui va accueillir en son sein les non-juifs, les Samaritains en premier. Jésus les invite à recevoir sans réserve ceux que l’Esprit a préparés à entrer dans leur communauté. Les disciples ne le comprendront qu’après la Pentecôte, et leur silence dans la suite du récit montre tout le chemin qu’ils ont encore à parcourir.
v 39-42 : les Samaritains :
La conclusion du récit de leur rencontre avec Jésus nous invite à examiner l’évolution de la foi des Samaritains. Le témoignage de la Samaritaine les a incités à venir voir Jésus, avec intérêt et foi en un prophète nouveau, tel qu’elle l’avait dépeint. Puis le contact prolongé pendant deux jours, chose extraordinaire pour eux qui étaient considérés comme des ennemis et soigneusement évités par les Juifs, leur a permis de le rencontrer personnellement et de le reconnaître comme le Sauveur du monde, avant même les Juifs, et les disciples proches de Jésus !
Qu’est-ce qui a rendu efficace le témoignage de la Samaritaine ?
-La femme a écouté son cœur pour aller vers les autres, en abandonnant ses anciennes orientations de vie.
-Elle a su dire simplement ce qu’elle venait de vivre avec Jésus,
-elle n’a pas imposé ses convictions,
-elle s’est effacée pour que les Samaritains rencontrent Jésus personnellement.
En bref, elle a fait part de son expérience et a éveillé l’intérêt de ses concitoyens, pour les conduire à Jésus, qui seul les a pleinement convaincus, dans le cœur à cœur avec eux. De même, nous pouvons aussi témoigner par des paroles pour décrire qui est Jésus, inviter à le contempler à l’œuvre dans notre vie, mais seuls ceux qui auront goûté à son amour, expérimenté une relation personnelle avec lui, pourront vivre comme la Samaritaine, libérés de leur culpabilité et de leurs quêtes erronées, rayonnants de joie au service de leur Maître. Individuellement comme la Samaritaine, et collectivement comme les disciples, ou les Samaritains, nous sommes invités à devenir les messagers du Sauveur ! »
Questions pour une application dans la vie chrétienne
A propos des disciples v 27 ; v 35-36
- Qu’est-ce qui nous freine dans notre témoignage ? Quels tabous, quels préjugés nous empêchent d’aller vers les autres ? Quelles sont nos réticences souvent dissimulées sous le prétexte de la timidité, du respect des opinions de l’autre, de la tolérance, ou de la mauvaise compréhension de la volonté de Dieu ?
- Qu’est-ce qui dans notre attitude, soit méfiante, soit trop réservée, soit intempestive, risque d’interrompre la rencontre de quelqu’un avec Jésus-Christ ?
-Sommes-nous en église de ces disciples réticents, qui se sentent bousculés et dérangés par ceux qui ne sont pas comme eux ? Ou bien sommes- nous ouverts et accueillants pour ceux que l’Esprit conduit vers Christ et vers nous ? Pouvons-nous nous engager de tout notre cœur et répondre à l’appel du Maître ?
A propos du témoignage de la Samaritaine :
- De quoi témoignons-nous aux autres ?
-Qu’est-ce qui nous pousse à témoigner de notre foi ? Le désir de « gagner des âmes » à l’adventisme, l’espoir que les autres trouveront aussi une réponse à leurs interrogations auprès de Jésus, l’enthousiasme d’une rencontre personnelle valorisante et apaisante que l’on aimerait partager avec d’autres ? Comme cette femme, savons-nous inviter à rencontrer, plutôt qu’imposer notre conviction ?
A propos des Samaritains
-Quel témoignage nous a conduits à la foi en Jésus-Christ Sauveur ?
- Qui voyons-nous en Jésus ? Comment l’image que nous en avons influe-t-elle sur notre comportement ?
08:01 Publié dans Thèmes de l'Evangile de Jean 4/24 | Lien permanent | Commentaires (1)