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14/06/2024

Étude n°12 Les événements de la fin du monde Ap 18.1-4 (22 06 24)

Étude n°12 Les événements de la fin du monde Ap 18.1-4 (22 06 24)

« Acquiers la vérité et ne la vends pas, la sagesse, l’instruction et l’intelligence ». Proverbes 23.23chute de Babylone 13è (Ap 18).jpg

(Chute de Babylone .13è siècle)

Observons

Le contexte

- Que décrit le ch 17, appelé le chapitre des explications de la vision donnée à Jean ?

- Quel est le portrait de Babylone v 5,15,18 ?

- Quel est le but de son action v 14 ?

Le texte : 18.1-4

- Qui apparaît (v 1) ? Quel est son message, v 2 ? voir Ap 14.8.

- Comment est décrite Babylone, v2 ? De quelles entités est-elle composée, v3 ?

- D’où vient l’ordre donné au peuple de Dieu ? Que signifie-t-il ? Dans quel but est-il donné ?

Comprenons (larges extraits de « Message d’espérance de l’Apocalypse » d'E.Zuber)

 Le contexte : Après la description au ch 16 des sept fléaux qui touchent sur toute la terre ceux qui ont la « marque de la bête », c’est-à-dire les impies et les idolâtres, tous ceux qui mettent l'Homme à la place de Dieu (voir étude précédente du ch 13), le ch 17 permet  à Jean de comprendre un peu mieux les images de sa vision. Babylone y est décrite comme une femme prostituée = une puissance religieuse et politique, idolâtre et impudique, alliée aux rois de la terre,  qui s’attaque aux saints (v3-6) et à l’Agneau sans succès, vaincue par l’Agneau et ses saints,(v 14). 

Le texte ch 18.1-4

Le chapitre 18 éclaire par  ses détails la dislocation de Babylone que le ch 17 annonçait dans les généralités.

Trois interventions angéliques caractérisent ce chapitre et accompagnent les étapes de la chute de Babylone :

  • Aux v 1-3, le premier ange rappelle la chute morale de Babylone, qui était déjà effective, ou en tout cas prévisible avant que les fléaux ne tombent.
  • Aux v 4-20,  le deuxième ange appelle les élus à sortir de Babylone et annonce les conséquences de sa chute pour tous les hommes, sauf les élus.
  • Aux v 21-24, le troisième ange proclame la disparition physique de Babylone.

Cette construction en parallèles concentriques (ou chiasme), propre à l’écriture et à la pensée hébraïques, veut mettre l’accent sur la partie centrale, où l’on voit la désorganisation générale du monde sous l’effet de la chute de Babylone, tandis que le peuple de Dieu est mis à part et révélé à tous.

Notre pensée occidentale étant linéaire, nous étudierons ce texte, en commençant par le sort du peuple de Dieu.

 La révélation du peuple de Dieu  émaille ce chapitre consacré à la chute de Babylone : elle est suggérée par trois versets éparpillés dans le texte au début du chapitre, au début et à la fin du paragraphe central (18.1, 4, 20).

Le jugement de Babylone s’accompagne d’un évènement extraordinaire : une apparition puissante et glorieuse éclaire la terre (v 1). À ce stade de l’histoire du monde, où les « jeux sont faits », c’est-à-dire où les justes ont déjà été identifiés par les êtres célestes, cet « ange  venu du ciel avec grande autorité sur la terre qu’il illumine de sa gloire»(v 1), ne serait-il pas l’image de la révélation indubitable faite  à tous les habitants de la terre, impies et croyants eux-mêmes, de ceux qui forment le peuple des élus : en les invitant à « sortir du milieu de Babylone » (v 4), Dieu les révèle à tous et leur fait justice (v 20).

L’ordre de sortir de Babylone implique que le peuple de Dieu est encore jusque-là mêlé au monde, dispersé et caché dans la confusion politico-religieuse et économique générale. Nul sur terre ne l’a identifié exactement : seuls les êtres célestes, témoins de l’instruction du jugement le connaissent. Le moment est venu, non pas de choisir Dieu, car dans les cœurs c’est déjà fait, mais d’être reconnu publiquement.

L’ordre divin de séparation du peuple est une mesure de libération hors de l’état d’esprit qui règne dans le monde et des conséquences du péché du monde ambiant que manifestent les fléaux. Cette séparation n'est donc pas physique (inutile de se réfugier dans les montagnes, ou les églises-forteresses) mais spirituelle. Les élus par leur foi, leurs pensées, leur jugement,  et leur comportement, se détachent du monde ambiant plongé dans la confusion (voir par exemple la confusion actuelle sur les genres/sexes, qui nie l’œuvre du Créateur). 

Babylone, qui, rappelons-le, symbolise la confusion au niveau spirituel, ne pourra vaincre les saints, car ils sont protégés par le sceau de l’Esprit, comme le ch 7 l’avait annoncé, et comme le ch 15.8 le suggérait avec l’image du « temple rempli de fumée à cause de la gloire de Dieu et de sa puissance». Ainsi spirituellement mis à part, ils ne sont pas tentés d’entrer dans la confusion d’esprit générale, ils savent qui est leur Maître, « l’Agneau immolé, et ils le suivent partout où il va » (Ap 14). C’est l’espérance qui est donnée à l’Église fidèle au milieu du déchaînement de ces puissances maléfiques.

On pense à l’histoire de la sortie d’Égypte. Tandis que les plaies tombaient sur les Égyptiens, plongés dans les ténèbres, le pays de Gosen où habitaient les Hébreux était épargné, et restait dans la lumière. Ce miracle divin révélait à tous et à Pharaon, la puissance et la miséricorde de Dieu pour son peuple. Il opérait une « séparation libératrice » entre les Hébreux et les impies[1].

Au moment de la chute de Babylone, il en sera sans doute de même. Le peuple de Dieu sera manifesté concrètement aux yeux de toute la terre, grâce à sa fermeté dans la foi et l’amour de Dieu et du prochain. Il pourra se réjouir avec les êtres célestes de la justice éclatante de Dieu qui les délivre enfin de l’oppression de la puissance maléfique de Babylone (v 20). On remarque, comme dans la sortie d’Égypte, que la séparation révélatrice qui remplit de lumière la terre, vient de Dieu : un ange descend du ciel pour l’accomplir (18. 1). Ce messager divin personnifiant le message qu'il porte, ne serait-il pas la Parole de Dieu (= les Écritures), seul fondement de la foi des élus ? En tout cas cette séparation, si elle n’est pas physique, sera spirituelle !

Nous avons là une leçon à méditer sur nos prétentions à identifier le peuple de Dieu, et sur nos tentations de nous séparer physiquement du monde par nos propres efforts, avant l’heure ! Dieu fera en sorte que les circonstances permettent à son peuple de révéler sa foi indéfectible en Lui. Ou bien cet ange glorieux et rempli d’autorité, descendant du ciel, ne serait-il pas une autre image pour désigner le Christ revenant en gloire (ch 19) ?

Le jugement de Babylone (18.2-8) est à étudier en parallèle avec Ésaïe 47, où on retrouve les mêmes images. Comme la Babylone d’Ésaïe se proclamait (47. 7) : « Souveraine à toujours ! Je ne serai jamais veuve.», celle de Jean se dit en son cœur (18. 7) : « Je suis assise en reine, je ne suis pas veuve. Je ne verrai pas le deuil ! ». « En un seul jour cela arrivera ! » prédisent les deux prophètes[2]

L’annonce de ce jugement indique les motifs de la condamnation aux v 2 et 23c : Babylone est « une habitation de démons et d’esprits impurs » : les prodiges séducteurs dont elle s’est servi pour établir son pouvoir sont d’origine satanique et non divins, comme elle pensait le faire croire en tant que puissance religieuse.

 « L’impudicité » (v 3) dont elle a abreuvé les rois et les nations est l’idolâtrie dans laquelle elle les a tous entraînés, et qui les a conduits à la violence et au meurtre contre les saints (v 24).

« La puissance du luxe » (v 3, 7) a fait d’elle une puissance économique et commerciale qui n’enrichissait qu’une partie de la population, « les grands de la terre » (v 23). L’autre partie n’était considérée que comme des objets ou des animaux, corvéables à merci, et monnaie d’échange des exploiteurs (v 13).

« Elle s’est glorifiée, elle a dit en son cœur : Je suis assise en reine, je ne suis point veuve, je ne verrai pas de deuil » (v 7). Par son orgueil, sa vanité égoïste, son manque de cœur, et sa confiance en soi pour son avenir, elle récoltera au double ce qu’elle aura semé autour d’elle (v 6,8).

Tous les signes de paix et de bonheur (v 22-24) qu’elle affichait en façade disparaîtront à la révélation de ce qu’elle était en profondeur : un esprit démoniaque, orgueilleux, séducteur donc trompeur, et persécuteur, incarné dans un ou des pouvoirs humains, par lesquels il domine le monde. .

Là encore, les crises actuelles du monde nous alertent sur ce que peut être la chute de «Babylone ».

Questions pour une application dans la vie chrétienne 

- Qu’est-ce qui en moi est encore dans la confusion et appartient à « Babylone » ?

- Comment sortir de Babylone ? Faut-il se séparer de tout contact avec le monde et vivre en autarcie entre chrétiens ?  

- Comment pouvons-nous, mon église et moi-même nous révéler aux yeux du monde comme «fils de Dieu» ? Rom 8.19

 

[1] Ex 8.19

[2] Es 47.9 et Ap 18.8.

 

07/06/2024

Étude n°11 Le conflit imminent : Ap 13. 11-18 (15 06 24)

Étude n°11 Le conflit imminent : Ap 13. 11-18 (15 06 24)

« Sanctifie les par la vérité, ta parole est la vérité » Jean 17.17Angers adoration de l'image de la bête.jpg

(Tapisserie de l’Apocalypse à Angers : Adoration universelle de l’image de la bête.)

Observons

Le contexte V 1-10 : Quelles sont les caractéristiques de la première bête opposée aux saints (v7) ?

Le texte v 11-18 :

11-14a : description de la seconde bête : d’où vient-elle ? Quelles sont ses caractéristiques ? que fait-elle contre les habitants de la terre ? A quoi les pousse-t-elle ?

14b-15 : l’image de la bête (4 fois) : A qui ressemble cette troisième puissance ? Que fait-elle contre les saints ? Qu’indique le fait qu’elle parle ?

16-17 : Pouvoir universel de l’image de la bête : sur qui s’exerce ce pouvoir ? Que signifie le symbole de la marque de cette puissance et de son  chiffre ?

18 : Avertissement aux sages et intelligents. : Que doivent exercer les saints ?  

Comprenons

L e contexte :

Si le chapitre 12 situait la lutte de Satan contre Christ et ses disciples dans le ciel, c’est-à-dire dans la sphère spirituelle, le chapitre 13 détaille comment sur terre se déroule l’histoire visible et concrète de cette lutte.à la fois spirituelle et concrète.

a) La transmission de la puissance du dragon (v 4) (= Empire romain païen à une bête qui lui ressemble signifie que celle-ci hérite d’une autorité semblable sur une foule de peuples et exerce sur eux le même pouvoir de mort, physique et spirituelle, que Satan. Les noms de blasphèmes qu’elle porte indiquent qu’elle s’attaque à l’autorité et l’identité mêmes de Dieu (v 6).

b) l’histoire de la bête dont la réalisation se poursuit encore aujourd'hui, est remarquablement résumée au v 3, . La blessure à la tête serait l’exil et l’emprisonnement du pape par Napoléon en Avignon, à la fin des 42 mois ou 1260 jours/années (v 5) du pouvoir temporel exercé par l’empire romain chrétien de la papauté médiévale. La guérison de la blessure a commencé à notre époque où les interventions mondiales et politiques du pape se multiplient. Reconnaître l’autorité de la bête en se prosternant devant elle, c’est implicitement se soumettre à l’autorité du dragon-Satan qui l’a suscitée (v 4).

Satan parodie l’histoire et l’autorité du Christ :

v 4 : le cri des adorateurs de la bête « Qui est semblable à la bête ? » est un écho du nom de Michaël que porte Jésus dans sa lutte contre Satan : « Qui est semblable à Dieu ? »

v 3 : la blessure à la tête parodie la mort de Jésus, sa guérison et sa montée en gloire imitent la résurrection et l’ascension de Christ.

a’) L’action de la bête se caractérise par l’orgueil, le blasphème (3 fois), la persécution des saints, et l’universalité du pouvoir. Cette puissance politico-religieuse s’attaque à Dieu et à ses fidèles en usurpant ce qui ne revient qu’à Dieu : son nom (Père, Très Saint Père), son tabernacle (prétention qu’en dehors d’elle il n’y a pas de salut), ceux qui habitent au ciel (Ep 2.6) en les excommuniant comme hérétiques.

La seconde partie du ch 13 enchaîne chronologiquement sur l’apparition d’une seconde bête et d’une image de la première bête.

Le texte : v 11-18

a) identité de la seconde bête

v11a : elle monte de la terre : Bibliquement la terre représente le refuge du peuple de Dieu (12.16) ou le peuple de Dieu lui-même, en opposition à la mer des nations. Pour échapper à la persécution de la papauté, beaucoup de croyants s’enfuirent aux USA où ils pouvaient pratiquer librement leur foi.

v 11b : les cornes restent le symbole du pouvoir politique qui aux USA a reposé longtemps sur deux principes pacifiques (= agneau) : la liberté et la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Mais aujourd’hui l’agneau s’est mis à parler comme un dragon, intervenant à tout moment et partout pour régenter le monde.

b) action de la bête

v 12 : Les USA et l’Église romaine (1ère bête) coexistent après la guérison de la bête. Celle-ci reçoit l’appui logistique et moral de la seconde bête : la puissance politique des USA s’allie au pouvoir religieux de la papauté (et même de certains Évangéliques), pour imposer son autorité au monde entier. Cette prophétie peut-être déjà réalisée,  doit nous inciter à la vigilance de l’observation, mais aussi à la prudence de l’interprétation !

v 13 : le feu du ciel peut représenter littéralement la bombe atomique expérimentée en premier par les USA, et symboliquement parodier l’effusion de l’Esprit par des manifestations charismatiques extatiques, ou hystériques, et des phénomènes surnaturels spirites. Ces séductions en présence de la 1ère bête et peut-être avec sa collaboration plus ou moins officielle, ont pour résultat de susciter une puissance universelle, « image de la bête ».

v 14 : la référence à la bête se fait sur la blessure guérie. L’image ressemble à la bête qui a subsisté grâce à l’alliance entre le politique et le religieux, en jouant sur les deux tableaux. Suscité puis animé par les USA et la papauté, ce pouvoir universel (v 16) imposera ses lois (il parle) à tous, sur les plans politique, religieux (le fait de parler peut renvoyer à une parodie du prophétisme)  et économique, à l’exemple de l’action médiévale de la première bête. Il régentera la pensée (front) ou l’action (main) de ses adorateurs volontaires ou forcés, parodiant l’action de Dieu donnant la Pâque (Ex 13.9) ou sa loi (Dt 6.8-9) comme signes d’appartenance volontaire (front) et d’obéissance (main) à son alliance. La marque de la bête sera le signe non de la libération divine mais de l’aliénation à l’Adversaire.

v 18 : Face à cette image de la bête, les croyants devront avoir la sagesse et l’intelligence indispensables pour discerner un système plus complexe, plus occulte, plus subtil encore que celui de la première bête. Sans entrer dans les interprétations kabbalistes sur la valeur numérique des lettres d’un nom, nous pouvons nous servir du symbolisme des chiffres de la Bible : 6 désigne ce qui est humain (v 18b) en opposition au chiffre 3 de la trinité divine, et au 7 qui indique la plénitude et la perfection divines. Répété trois fois dans le nombre 666, il symboliserait un système humain qui veut se prendre pour le Dieu Trinitaire. Il faut la sagesse divine pour discerner l’esclavage oppressif de l’image de la bête et les subtilités spirituelles de ses dictats, ainsi que les enjeux de ses falsifications subtiles de la Parole de Dieu,

- Cette prophétie concerne les temps modernes depuis le 16ème siècle, et continue à se réaliser sous nos yeux. L’important n’est pas d’étiqueter les uns et les autres, mais d’acquérir sagesse et intelligence pour discerner qui nous servons (Jo 24.15) et pourquoi nous le servons ! 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- La persécution peut prendre toutes les formes de violence, spirituelle, morale, économique, physique, simultanément ou consécutivement partout. Nul n’est à l’abri. Comment s’y préparer sans tomber dans un délire de persécution, dans un sectarisme identitaire, ou dans une recherche maniaque de la pureté ?

-  La compréhension de la prophétie de ces bêtes stimule-t-elle ma peur de l’avenir et ma propre-justice (je n’adore pas la bête), ou augmente-t-elle ma foi en Dieu et ma persévérance dans l’obéissance et l’amour ?

- La prophétie nous a-t-elle été transmise pour que nous passions notre temps à en scruter les réalisations dans l’actualité, ou pour que notre foi et notre persévérance dans la mission de représenter l’amour de Dieu soient encouragées ? Comment cela se traduit-il dans ma vie ? 

ANNEXE

Pour compléter cette étude, voici de larges extraits du livre « Le Message d’espérance de l’Apocalypse » que j’ai publié chez BoD en 2015.

la bête qui monte de la terre (ch 13 v 11-18)

La seconde bête du chapitre 13 monte de la terre. Au ch 12.16, la terre secourut la femme et ouvrit sa bouche, pour engloutir le fleuve du dragon. Nous avons vu que la terre représentait le refuge de l’Eglise persécutée. Au moment de la Réforme, les États-Unis d’Amérique, nouvelle puissance politique surgissant dans le monde, accueillirent tous les protestants d’Europe, et leur offrirent la possibilité de pratiquer leur foi librement. Le portrait de cette puissance nous permet de confirmer cette hypothèse. « Elle avait deux cornes semblables à celle d’un agneau » : les cornes restent le symbole du pouvoir politique. Celui des USA a pour fondement deux principes, apparemment sans violence, comme le symbolise l’agneau : la liberté, et la séparation de l’Église et de l’Etat.

Il est vrai aussi que les USA ont eu longtemps une politique non interventionniste dans le monde (voir le délai d’engagement des USA dans les deux guerres mondiales de 1914 et 1940). Mais cette politique est actuellement oubliée, l’agneau se met à parler comme un dragon, et intervient à tout moment pour régenter le monde, qui d’ailleurs n’attend que cela à cause de la faiblesse de sa désunion (voir la guerre du Golfe, la guerre de Yougoslavie, la loi D’Amato qui veut interdire aux entreprises du monde entier de faire des affaires avec l’Iran et la Lybie, états protecteurs du terrorisme mondial, etc.). Les USA apparaissent actuellement comme la seule super puissance qui puisse prétendre à une autorité mondiale.

Par quoi se caractérise l’action de cette deuxième bête?

Elle exerçait toute l’autorité de la première bête en sa présence (v 12) : Les deux puissances coexistent, après la guérison de la première. Ainsi, la première bête, ou l’Église Romaine dont la blessure a été guérie, reçoit l’appui logistique et moral des USA. Les deux puissances se soutiendraient et se renforceraient l’une l’autre  pour se partager l’admiration et l’adoration des peuples. On peut en effet constater que sur bien des points moraux les évangéliques américains prônent les mêmes valeurs, les mêmes principes de vie que la papauté : sur les questions de l’avortement, du mariage, de la contraception, de la bioéthique, de l’imposition des lois chrétiennes à la société par le biais de partis politiques chrétiens, les deux mouvements chrétiens, catholique et évangélique, se rejoignent, au mépris du respect de la pluralité des cultures et des religions.

Il nous faut rester prudents dans nos interprétations, mais vigilants dans notre observation de l’actualité, qui pourrait réaliser cette prophétie.

Le texte continue à préciser l’action de la deuxième puissance : (v 13) «  Elle opérait de grands prodiges, même jusqu’à faire descendre le feu du ciel sur la terre à la vue des hommes » Est-ce dans une interprétation littérale, la bombe atomique ? Ou dans une lecture symbolique, le feu de l’Esprit, comme peut le faire penser la vogue actuelle pour la « marche par l’Esprit » aux USA où se développent les mouvements charismatiques, pentecôtistes, la Bénédiction de Toronto avec sa recherche d’extases et de transes, les manifestations religieuses spirites, les phénomènes paranormaux, etc... ?

Ces séductions et prodiges, ou signes, se font en présence de la première bête, peut-être avec sa collaboration, pour susciter une image de la bête.

La troisième puissance est une image de la première, et elle est suscitée par la deuxième (Ap 13.14b-18)

Ce n’est pas la bête, mais cela doit lui ressembler. Quels sont les points de ressemblance ? La référence à la bête se fait sur sa blessure guérie. Qu’est-ce qui a permis à la bête blessée de subsister ? Nous avons vu l’effondrement à notre époque des systèmes politiques à prétention universelle comme le nazisme ou le communisme. Mais en jouant sur les deux tableaux, politique et religieux, la première bête est arrivée à survivre. La troisième puissance dont l’éclosion est favorisée par la puissance américaine doit donc, comme la première bête, allier un pouvoir religieux à un pouvoir politique. On s’est longtemps interrogé sur la nature et l’identité de cette « image de la bête », représentée dans l’iconographie apocalyptique du Moyen-Age, comme une statue, sosie de la première bête à 10 cornes et sept têtes, adorée par tous les habitants de la terre.

Aujourd’hui, plusieurs détails de la prophétie nous apparaissent plus compréhensibles. Cette troisième puissance, n’est pas figée comme une statue ; elle est animée, c’est-à-dire qu’elle agit auprès de tous, avec l’aide dans son apparition et son développement, de la deuxième puissance (v 14-15). De plus, elle parle comme la première bête qui blasphémait. Dans le langage biblique, parler c’est prophétiser, parler de la part de Dieu. Or que dit ce « nouveau prophète » ? Il ordonne de mettre à mort tous ceux qui ne l’adorent pas ! C’est pourquoi cette image de la bête n’apparaît plus dans la suite de l’Apocalypse que sous le nom de « faux prophète[1] ». Cette troisième puissance allie donc le politique et le religieux contre ceux qui refusent de l’adorer, contre le peuple fidèle à l’Agneau qui sera décrit au chapitre 14 suivant. En outre au verset 16, on voit qu’elle impose un pouvoir économique sur toute la terre, maîtrisant toutes les transactions financières, imposant sa marque dans les consciences, symbolisées par le front, ou dans les actions de ses sujets, représentées par la main ; de gré ou de force, volontairement ou seulement de façade, ces sujets se plieraient à l’autorité triple de cette troisième puissance, religieuse, politique et économique.

Quelle est cette marque imposée par elle ? L’apôtre Jean insiste par la répétition du mot « chiffre  ou nombre » (v 18), pour  inviter à demander à Dieu la sagesse et l’intelligence pour calculer le chiffre de la bête, chiffre 666, chiffre d’homme !

On sait que très tôt, les Hébreux ont attribué aux chiffres une valeur symbolique très forte. Les chiffres 3 et 7 en particulier, si fréquents dans la Bible, sont employés pour désigner quelque chose de véridique, qui vient de Dieu, lui-même trinitaire. Voyez la répétition des questions de Jésus à Pierre après sa résurrection,  les trois appels de Dieu au jeune Samuel, les trois apôtres choisis par Jésus pour être témoins de sa transfiguration[2]. Quant au chiffre 7, sur lequel est construit tout le livre de l’Apocalypse, il exprime la plénitude, la « complétude », la perfection divine. En opposition le chiffre 6 que nous trouvons dans la marque de la bête, d’un point inférieur au 7 de la perfection, qualifié de chiffre d’homme, marquerait l’imperfection de la créature humaine « de peu inférieure à Dieu »[3], à son image et appelée à lui ressembler, mais qui n’est pas Dieu ! Or la tentation de l’homme comme de Satan n’a-t-elle pas toujours été de devenir dieu et d’être adoré de tous[4] ? C’est pourquoi ce 6, marque de l’humain, est répété trois fois, 666, en copie imparfaite de la Trinité. La volonté de la troisième puissance terrestre est d’être adorée universellement comme Dieu et elle n’accepte aucune contradiction ou opposition à son pouvoir, même sur le plan économique qu’elle finit par dominer[5].

Comment identifier cette puissance totalitaire, coexistant avec les deux autres puissances mondiales, à la fin des temps puisqu’il n’y en pas d’autre de mentionnée après elle ? Qui incarnerait cette volonté de domination de toute la terre sous un joug religieux réclamant l’adoration et parlant en « faux-prophète » et massacrant les réfractaires, un joug politique s’imposant de gré ou de force  dans toutes les catégories sociales, et un joug économique contrôlant toutes les transactions financières et commerciales ?

Notre époque de la fin du 20ème siècle et du début du 21ème vit un bouleversement des événements et des puissances dans le monde. Le système de la papauté retrouve son influence politique et religieuse parmi les états et les peuples, la puissance des États-Unis d’Amérique affirme avec grondements son autorité de première puissance politique mondiale. Ce qu’on sait moins, c’est que pour des raisons économiques,  à cause de ses énormes besoins en énergie pétrolière, cette puissance a favorisé l’émergence sur la scène mondiale des Etats arabes du Moyen-Orient, riches en pétrole. Forts de cette richesse, ces Etats ont imposé leurs prix, puis ils ont infiltré les peuples avec la religion de l’Islam, prêchée par leur « prophète », et qui prétend s’étendre à tous, en persécutant ses opposants, les chrétiens en particulier. L’arme nouvelle du terrorisme permet à l’Islam wahabite intégriste de toucher au cœur le monde occidental qui est considéré par lui comme chrétien dans son ensemble. Ne serait-ce pas la situation symbolisée par les chevaux apparus à la 6ème trompette[6], qui aveuglent et par leurs mensonges tuent physiquement et spirituellement le tiers des hommes[7]?

Face à ces trois superpuissances, que nous décrit le chapitre 13, qui sont ceux « qui pourraient subsister », selon la formule déjà employée à la fin des sceaux[8] ? En parallèle avec le chapitre 7 qui répondait à cette question, le chapitre 14  donne la solution, pour que le lecteur ne désespère pas devant ces puissances totalitaires, et nous présente le tableau des adorateurs de l’Agneau.

 

[1] Ap 16.13 ; 20.10

[2] Jean 21.15-17 ; 1 Samuel 3 ; Luc 9.28.

[3] Psaume 8.6

[4] Genèse 3.5 ; Esaïe 14.13 

[5] Ap 13.16-17.

[6] Ap 9.17-19

[7] Voir p 177-180 dans « Le message d’espérance de l’Apocalypse » de l’auteur.(Ed Bod )

[8] Ap 6.17