02/12/2022
Étude n° 11 Déceptions finales Mat 7.15-27 (10 12 22)
Étude n° 11 Déceptions finales Mat 7.15-27 (10 12 22)
« Satan lui-même se déguise en ange de lumière, il n’est donc pas étrange que ses serviteurs se déguisent en serviteurs de justice. Leur fin sera selon leurs œuvres. » 2 Cor 11.14-15
Observons
Le contexte :
- A quel moment du discours de Jésus sur la montagne se situe notre passage ?
- Comment Jésus résume-t-il son enseignement, v12 ?
- Quelles voies oppose-t-il pour avoir la Vie, v 13-14 ?
Le texte (v 15-27) Se structure en trois parties :
A – v 15-20 : Discerner l’erreur :
- Qu’est-ce qu’un faux prophète : à quoi Jésus le compare-t-il ? Que signifient ces images (v 15) ?
- Comment percer à jour ces faux prophètes, v 16 ? Quelle image emploie Jésus ?
- Qu’est-ce qu’un bon arbre et un bon fruit, un mauvais arbre et un mauvais fruit v 17-18 ? voir 1 Jean 4.1-6 ; Marc 13.22 ; 1 Tim 6.3-5 ; 2 Tim 4.3-4 ; 2 Pie 2.1-3 ; Gal 1.8)
- Quel sort attend le faux prophète, v 19 ?
B- 21-23 : Avertissement clair
- Qu’est-ce qui distingue le faux du vrai prophète, v 21-22 ? P Jésus ourquoi le faux sera-t-il ignoré et rejeté par Jésus, v 23 ?
C- Parabole des deux maisons v 24-27
- Qui est l’homme prudent ou sensé, v 24 ? Quel est le roc sur lequel il s’appuie ? Quel est le résultat de sa prévoyance, v25 ?
- En opposition, qu’est-ce qui fait l’inintelligence de l’homme insensé v 26 ? Avec quel résultat, v 27 ?
Que nous enseignent toutes ces images sur la vie chrétienne personnelle et collective ?
Comprenons
Le contexte : Pour conclure son « Sermon sur la montagne »(ch 5-7), Jésus résume les règles de comportement du croyant par la règle d’or : « Faire aux autres ce qu’on aimerait qu’ils fassent pour soi »(v 12). Puis il reconnaît la difficulté du chemin de vie qu’il propose : avant de s’y engager, il faut passer par une porte si étroite qu’on ne peut la franchir qu’individuellement, par un choix personnel. Cette porte sera définie dans Jean 10.7 et 9, comme le Christ lui-même, « porte des brebis ». C’est à dire qu’on ne peut s’engager sur le chemin de la vie éternelle que si on se reconnaît pécheur, pardonné par Dieu grâce au sacrifice de Jésus sur la croix. Ce chemin n’est pas celui de la facilité, large et très fréquenté mais qui mène à la perdition (v 13). Il demande l’abandon de son Ego, et une totale confiance en son Sauveur qui permet la maîtrise de ses pulsions égoïstes et orgueilleuses, ce dont la majorité qui vit sans Dieu, est incapable.
Le texte :
L’absence de liaison entre les versets 13-14 et le v 15 où Jésus met en garde contre les faux prophètes, n'est qu’apparente, car pour marcher en sécurité sur le chemin de vie et de vérité il faut être sur ses gardes et savoir distinguer les séductions des enseignements erronés. Un prophète est un porte-parole de Dieu. Certains abusent de cette fonction pour induire leurs auditeurs dans des voies qui les détournent du vrai Dieu. Ils ont l’apparence de « brebis » c’est-à-dire que leur douceur et leur obéissance formelle les font passer pour de bons disciples. Mais Jésus détecte le fond de leur cœur rempli des épines et des chardons que sont l’orgueil, le désir de pouvoir, la convoitise et l’appât du gain, qui en font des « loups ravisseurs » v 15.
A son époque Jésus visait en premier les docteurs de la loi et les Pharisiens qui se heurtèrent à son enseignement, mais il pensait aussi à l’avenir (Mat 24.11, 24) comme les apôtres plusieurs années après dénonceront leur hypocrisie pernicieuse (1Tim 1.7 ; 4.1-2 ; 6.3-5 ; 2 Tim 4.34 ; 2 Pie 2.1-3).
Le problème qui se pose avec acuité, c’est celui du discernement entre le vrai et le faux prophète. Ici Jésus n’indique qu’un moyen : regarder les fruits qui découlent de leurs enseignements et de leurs comportements, comme on discerne un bon arbre d’un mauvais à leurs fruits. Bien qu’il prenne un exemple dans la nature, le discernement de la vérité spirituelle n’est pas naturel à l’homme (1 Cor 2.14) mais il vient de la présence de l’Esprit Saint et de la fréquentation des Écritures, véritable nourriture solide qui conduit chacun à la maturité spirituelle (Héb 5.14). Le bon arbre, ou le vrai porte-parole de Dieu se distingue par la lumière intérieure qui l’habite, lumière faite d’authenticité, d’amour pour Dieu et pour les autres, de paix et de confiance en Christ, véritables fruits de l’Esprit (Gal 5.22), qui se traduisent dans son comportement par la sainteté, la justice et la bienveillance (Mat 5.17-48).
L’avertissement de Jésus contre les faux prophètes est clair (v 21-23) : pour avoir le salut, ils ne pourront pas se prévaloir de leur apparence de piété (v 21) ni de leur pouvoir spectaculaire de faire des miracles (v 22), ni de leur invocation superficielle du nom de Jésus (répété 3 fois au v 22). Tout cela reste vain, car leur cœur n’est pas transformé, ni habité par l’Esprit de Jésus. Leur avenir est tout tracé, non par Dieu mais par eux-mêmes : le rejet et la perdition (v 13, 19, 21). On peut être très savant dans les Écritures, avoir de grandes responsabilités dans l’Église, être considéré et admiré parmi les hommes, si dans son cœur on n’a pas accepté (= l’iniquité) la grâce et la présence de Jésus pour obéir à sa volonté d’amour de Dieu et des autres, on risque de se retrouver comme les vierges folles exclues du Royaume (Mat 25.11-12)
Cet avertissement n’est pas là pour effrayer et pousser vers Jésus par peur, mais il cherche à faire prendre conscience au croyant de sa responsabilité dans ses choix de vie : il reste le seul maître de son avenir éternel.
La parabole des deux maisons vient illustrer cet enseignement de façon concrète : le croyant superficiel construit sa vie sur du sable (= des illusions instables, de faux enseignements, des idolâtries), qui s’écroulent au jour de l’épreuve ou du retour de Jésus qui bouleverse son monde artificiel. Mais le croyant qui s’appuie sur le roc de la Parole de Dieu, qui fait confiance à Christ en toutes circonstances, peut rester debout dans les orages de sa vie, et au retour de Jésus qui comblera son espérance.
La foule resta très étonnée de l’enseignement de Jésus, non seulement parce qu’il était nouveau et clair, mais aussi parce qu’il dénotait une autorité divine, une assurance calme et personnelle, à la différence des scribes de l’époque qui se contentaient de répéter la pensée de leurs prédécesseurs sur telle ou telle parole de l’Ancien Testament et faisaient ainsi assaut de connaissances bibliques devant leur auditoire, pour en capter l’admiration.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Sur quel chemin ai-je engagé ma vie ? Ai-je accepté de passer par la porte étroite de Jésus ? Comment cela se marque-t-il dans mon comportement ?
- Quels fruits porte la vie de mon Église ? Comment puis-je contribuer à les rendre meilleurs ?
- Sur quoi ai-je bâti ma vie ? Quel sens lui ai-je donné ?
- Ai-je eu des déceptions à la suite de mon comportement ? Comment en faire une occasion de grandir en connaissance de moi, et de la volonté de Dieu pour moi ?
08:00 Publié dans Vie éternelle | Lien permanent | Commentaires (0)
25/11/2022
Etude n°10, Les feux de l’Enfer ? Marc 9.33-51 (03 12 22)
Étude n°10, Les feux de l’Enfer ? Marc 9.33-51 (03 12 22)
« Examinez toutes choses et retenez ce qui est bon ! » 1 Thes 5.21
L’étude de cette semaine est une occasion de rechercher dans les Écritures ce qui nous est révélé au sujet de « l’enfer ». Ce mot n’existe dans la bible que sous la forme des « lieux inférieurs » qui en est l’origine. Ces lieux inférieurs désignent simplement le « séjour des morts », en terre, où vont tous les morts, bons ou mauvais. Dans le sens actuel de « l’enfer », qui nous vient des Romains, et qui est un lieu de souffrance et de tourments, où se retrouvent les morts impies et mauvais, la Bible emploie l’image de la « géhenne », vallée de l’Hinnon, à l’ouest de la Cité de David de Jérusalem, qui servait à la ville de dépotoir pour brûler les déchets. D’où les images de feu éternel et de destruction totale. Il ne faut pas prendre ces images au sens premier, car spirituellement elles ne désignent pas un lieu réel. Elles servent à faire comprendre à des esprits attachés au concret, ce qui attend ceux qui n’acceptent pas Dieu durant leur vie terrestre, une destruction complète et irrémédiable, loin du Royaume de Dieu.
Observons ce que Jésus enseigne dans le texte de Marc 9.33-51
Le Contexte : Après la Transfiguration et la guérison d’un démoniaque, qu’a révélé Jésus à ses disciples ? 9.31. Comment ses disciples ont-ils réagi ?
Le texte :
- Premier enseignement : V 33-37 : De quoi, en contraste, discutaient les disciples ? Quelle était leur état d’esprit ? A quoi les appelle Jésus ? Qui prend-il en exemple pour cela ?
-Deuxième enseignement v 37-41 : Sur quelle expression répétée 4 fois dans ce passage, se fait l’interruption de Jean ? Que signifie-t-elle ? Quelle leçon Jésus tire-t-il de cette digression ? Comment se relie-t-elle à la précédente ?
-Troisième enseignement v 42-48 : Comment Jésus revient-il au sujet abordé auparavant avec ses disciples (v33-37) ?
-V 42 : Que signifie « être une occasion de chute » ? « entrer dans la vie » (comparer avec le v 47 ?
-Quelles sont les trois occasions de chute mentionnées ? Quelles solutions préconise Jésus ? Que signifient-elles pour les disciples ?
-Quel refrain revient trois fois (v 44, 46,48)? Quelle contradiction contient-il ? Quel sens lui donner ?
-Conclusion v 49-51 : Quel mot est répété ? Dans quel sens Jésus l’emploie-t-il ? Comment ces trois versets se rattachent-ils à la discussion qui animait les disciples ?
Comprenons
Contexte : Jésus vient de révéler sa gloire et sa puissance de guérison, mais pour que ses disciples n’en tirent pas orgueil ni vanité, il leur annonce qu’il doit mourir de la main des hommes, tout en leur promettant qu’il ressuscitera. C’est la troisième fois qu’il en parle (8.31 ; 9.9 ; 9.31). Mais les disciples ne comprennent pas ce que cela signifie et continuent à exprimer leur ambition de grandeur tout à fait terrestre.
Texte : v33-37 : Jésus profite de cette discussion de savoir qui est le plus grand, pour leur donner une première leçon : La grandeur à laquelle ils doivent aspirer n’est pas celle du pouvoir et de la gloire, mais celle de l’humilité et du service ! Avec tendresse il leur présente un enfant auquel il s’identifie lui-même : accueillir cet enfant, c’est accueillir Jésus et le Père même. Il faut savoir que dans la société patriarcale de son époque, l’enfant était précieux car il représentait l’avenir de la famille, mais socialement il n’était pas considéré comme une personne à qui l’on devait porter attention. Jésus le leur donne en exemple d’humilité, pour contredire leur ambition.
V 38-41 : Deuxième enseignement : En répétant 4 fois l’expression « en mon nom », Jésus se place au centre des relations humaines abordées dans ce passage. L’accueil de l’enfant se fait parce qu’on est en relation avec Jésus, qu’on reconnaît en lui un enfant aimé de Dieu, digne de respect et d’attention. Sur ce mot Jean interrompt Jésus pour lui faire part d’un épisode dont il se souvient : un homme accomplissait des miracles au nom de Jésus, sans être du « clan » des disciples ! Aux yeux des disciples, c’était une usurpation d’un pouvoir qu’ils réservaient à Jésus et à leur groupe. Mais Jésus leur demande la tolérance : agir au nom de Jésus, c’est manifester un début de foi en Lui, qu’il ne faut surtout pas contrarier par des interdictions qui risqueraient de l’étouffer. On ne peut s’arroger le droit de juger du degré de foi de l’autre, au nom de son appartenance ou pas à notre communauté !
Jésus donne un dernier exemple de la valeur de son nom : la générosité toute simple envers ceux qui sont disciples de Christ, manifeste le respect et la bienveillance du donateur envers Christ et ses disciples et trouvera sa récompense dans la bénédiction du Seigneur.(voir Mat 25.40 et 45)
V 42-48 : retour au thème précédent mettant en scène un petit enfant : Sur l’idée de récompense, Jésus enchaîne la réflexion que le petit enfant avait amorcée : de par sa jeunesse, son innocence (il ne connaît pas encore grand-chose de la vie), sa confiance en Dieu et en son père, l’enfant ne doit pas être « scandalisé », choqué, bouleversé au point de perdre sa foi (= tomber ou se perdre spirituellement). L’enfant peut ici être l’image du néophyte dont la foi reste fragile parce qu’elle manque de connaissance et d’expérience des réalités spirituelles. Paul rappellera aux frères (Rom 14.13) d’user de leur jugement pour ne pas mettre de pierre d’achoppement ou d’occasion de chute devant leur frère plus faible. Nous sommes responsables les uns des autres pour grandir ensemble dans l’amour fraternel au service de notre Père. Les occasions de chute choisies par Jésus et les solutions préconisées sont dans le style excessif oriental pour frapper les esprits ! Main, pied, œil symbolisent l’action, la démarche et le jugement (= œil critique) humains mus par des sentiments malfaisants, orgueilleux et sans amour, qui peuvent choquer les autres et les entrainer à s’écarter de Dieu. Prendre à la lettre la solution de les couper, ou les détruire physiquement serait un non-sens, que malheureusement la « charia » a cru devoir appliquer. Comment comprendre la leçon de Jésus ? Si nous la relions à ce qui a provoqué l’entretien avec ses disciples : leur volonté d’être les plus grands, ne peut-on pas voir dans cet enseignement une demande de renoncement à soi-même, à son Ego, demande exprimée aussi dans la formule « se charger de sa croix et suivre Jésus »(Mat 16.24), démarche si peu naturelle et douloureuse qu’elle est comparée à une opération chirurgicale radicale !
Mais Jésus en fait la démarche essentielle pour avoir la Vie, pour entrer dans son Royaume (v 43, 45, 47), démarche symbolisée par le baptême où le croyant abandonne, fait mourir dans les eaux son ancienne vie soumise à son Ego, et ressort des eaux en nouveauté de vie soumise à l’Esprit Saint.
Pour insister sur les conséquences du refus de renoncer à soi, Jésus répète l’image de la géhenne, du feu qui ne s’éteint pas et du ver qui ne meurt pas, faisant fi de l’incohérence de ces deux dernières images : si le feu ne s’éteint pas, le ver qui ronge les cadavres y est sûrement brûlé et meurt ! Ces images prises à la lettre ont malheureusement abouti à l’idée d’un enfer de feu et de souffrances sans fin pour les impies après leur mort, que beaucoup de chrétiens ont adoptée !
Comment comprendre cette image dans ce texte ? Comme nous l’avons dit en introduction, la géhenne était le centre d’incinération des ordures de Jérusalem. Le feu y brûlait les déchets qu’on y jetait sans cesse (= éternellement) et les transformait en fumées et en cendres. Ils disparaissaient entièrement et définitivement. Mais comme des déchets ne cessaient pas d’y être jetés, le feu ne s’éteignait pas ! Même idée pour le ver qui ne meurt pas, tant qu’il y a des cadavres, les vers ne cessent de les ronger. Macabres images, dignes de créer la terreur dans les esprits, pour les empêcher de mal agir ! Images que les « religieux » utilisent depuis des siècles pour maintenir les autres sous leur pouvoir. Il semble curieux et même impensable que ce soit l’intention de Jésus. A la vie du Royaume qu’il propose de commencer dès cette terre à ceux qui croient en lui et renoncent à leur Ego, Jésus oppose une vie sur cette terre où brûlent le feu des passions et de la violence (opposée à la paix du v 51) et les tourments incessants d’une conscience détournée de Dieu, impure, et idolâtre de soi, une vie promise à la destruction irrémédiable, définitive.(2 Thes 1.9)
V 49-51 : Pour conclure son enseignement, Jésus utilise une autre image, celle du sel : non dans son sens d’élément conservateur, mais dans le sens d’élément purificateur (v 49) ou plein de saveur (v 50-51a)
Comme les sacrifices et les offrandes du temple étaient purifiés par le sel pour éviter leur corruption, et comme le feu purifie la ville en éliminant ses déchets, chaque homme sera purifié par le feu de l'Esprit Saint, grâce à son renoncement à son Ego en faveur de Christ. C'est l'Esprit qui lui donnera de la saveur auprès des autres (v 50 ; Mat 5.13), et lui permettra de vivre en paix avec eux (v 51b).
Dans tout ce passage, par des images fortes et extrêmes, Jésus cherche à conduire l’esprit de ses disciples sur le chemin de son Royaume où n’existent pas les rivalités de rang, l’orgueil et le mépris des plus petits, mais où règnent respect, bienveillance et amour des autres, ce qui permet une vie dans la paix et la simplicité de cœur, en communion avec le Seigneur. Nous n’y voyons pas d’enseignement à proprement parler sur les « feux de l’Enfer » éternel après la mort !
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quelles sont les ambitions qui m’habitent ? Auxquelles suis-je appelé à renoncer ? Pourquoi est-ce si difficile ?
- Comment distinguer entre vraie et fausse humilité ?
- En quoi ce texte me libère-t-il de la peur de l’enfer après la mort ?
- Comment éviter d’être une occasion de chute pour les autres ? voir 1 Jean 2.10.
- Comment rester « sel de la terre » et garder sa saveur ?
08:00 Publié dans Vie éternelle | Lien permanent | Commentaires (0)