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10/02/2023

Étude n°7 Pour le plus petit de ces pauvres  Mat 19.16-22 (18 02 23)

Étude n°7 Pour le plus petit de ces pauvres  Mat 19.16-22 (18 02 23)

"En vérité, en vérité, je vous le dis, dans la mesure où vous aurez fait cela à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’aurez fait !" Mat 25.40Jésus et jeune homme riche H. Hoffman 2.jpg

 

Observons

Le contexte

-Quels épisodes précèdent la rencontre de Jésus avec le jeune homme riche ? A quelles catégories sociales Jésus prête-t-il attention ? Pourquoi ?

Le texte

V 16 : rencontre avec le jeune homme riche (Heinrich Hoffmann, 19ès)

V 17-22 : dialogue de Jésus avec le jeune homme : « Va, vends tout et suis-moi »  

- Quelle est la préoccupation du jeune homme ? Comment approche-t-il Jésus ?

- Comment Jésus répond-il au jeune homme sur le mot « bon » ? Que veut-il faire comprendre à son interlocuteur sur la « bonté » ? A quoi le renvoie-t-il ? (v 17)

- Quels commandements Jésus cite-t-il ? Pourquoi rajoute-t-il : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » et ne cite-t-il pas les 4 premiers commandements du Décalogue ?

- Que prouve l’exclamation du jeune homme sur son état d’âme et sur sa vision de la Loi ?

- Que demande réellement Jésus à ce jeune homme ? Faut-il devenir pauvre pour suivre Jésus?

- Que signifie avoir un trésor dans le ciel ? (Mat 6.19-21). En quoi est-ce différent des richesses terrestres ?

- Quelle est la réaction du jeune homme aux paroles de Jésus ? « s’assombrir = être consterné). Comment a-t-il compris les paroles de Jésus ? (2 Cor 3.16).

Comprenons

Le contexte :

Après la transfiguration, Jésus descend de la Galilée vers le nord de la Judée, par la route à l’est du Jourdain (19.1). Les Pharisiens l’interrogent sur la répudiation de la femme pour le mettre à l’épreuve (v 2), et les disciples veulent écarter les enfants de Jésus, à sa grande indignation. Jésus dans les deux cas prend la défense de ceux (femme et enfant) qui sont le moins considérés dans la civilisation patriarcale de l’époque. Sa rencontre avec le jeune homme riche est dans la même ligne de pensée. C’est l’occasion pour Jésus de se soucier des pauvres, rejetés par les nantis, et les « bien-pensants ».

Le texte

Matthieu et Luc nous disent que celui qui s’approcha de Jésus était un jeune homme (Matthieu 19.20-22), magistrat ou chef de synagogue (Luc 18.18). Il était sincèrement préoccupé de la question la plus importante de la vie humaine : avoir la vie éternelle. Comme les Pharisiens, il pensait l’obtenir par une obéissance scrupuleuse à tous les commandements, mais restait dans le domaine du « faire » (Que dois-je faire ?), et non de la relation avec Dieu « Qui suis-je devant Dieu ?).

Son empressement auprès de Jésus marque toute son inquiétude sur le sujet. Le titre qu’il lui donne «Maître », révèle la vénération qu’il porte à Jésus, considéré comme un homme exemplaire, pour sa bonté, sa justice et sa connaissance de la Parole. En même temps qu’il prend Jésus comme Maître, le jeune homme s’estime capable de faire quelque  chose de bon comme Lui, puisqu’il obéit à tous les commandements. Jésus le reprend pour lui montrer qu’il se fait des idées fausses sur la condition du salut. Il n’est pas question de faire « le bon ou le bien », mais de regarder au seul « bon », Dieu !  En reprenant le jeune homme sur cette expression, il le place devant la question : Penses-tu qu’un homme puisse atteindre la perfection de Dieu par son « faire » ?

Puis Jésus le renvoie à la loi qu’il connaît, pour lui faire prendre conscience de son but : la loi est un pédagogue qui mène à Christ (Galates 3.24). Le jeune homme connaît la loi, mais en demandant quel commandement serait nécessaire pour son salut, il s’attend à un précepte extraordinaire, réclamant un effort spécial de sa part : Jésus va le lui enseigner un peu après, sur un point auquel le jeune homme ne s’attendait pas ! Jésus passe en revue les commandements sociaux de la seconde table de la Loi, peut-être parce que leur observation est plus facile à prouver. Il y rajoute le commandement de l’amour sans lequel tous les autres perdent leur sens.  

On peut avoir toute la connaissance biblique, et faire tous ses efforts pour suivre la lettre de la loi, sans avoir saisi la condition du salut : se reconnaître incapable devant Dieu d’obéir, accepter que Dieu donne gratuitement son pardon et son salut à celui qui les lui demande (Romains 3.24), et agir en toutes choses par amour de Dieuet des autres.  Le jeune homme ne répondait à aucune de ces conditions intérieures. Il se croyait très obéissant, il pensait qu’il fallait mériter son salut par ses actes, il n’avait pas l’amour des autres pour partager ses biens !

Jésus vit que le jeune homme était sincère dans sa démarche et dans la confiance qu’il plaçait en lui. Il s’était sincèrement efforcé d’obéir, mais ne se sentait pas pour autant en paix. Il avait le sentiment qu’il lui manquait encore quelque chose ( Mat 19.20), mais était incapable de passer du littéral, du matériel, du Faire, au spirituel et à l’Être. Par son exigence poussée à l’extrême, Jésus va chercher à lui faire découvrir son être intérieur, ses vraies priorités, ce qui le divise intérieurement. Son cœur reste attaché aux biens matériels. Il a suffi à Jésus de regarder le jeune homme pour déceler en lui sa sincérité et son angoisse existentielle, et dans son amour, il cherche à lui faire entrevoir un trésor supérieur, spirituel, donc impérissable, susceptible de rendre le sacrifice de ses biens moins pénible.

Suivre Jésus, c’est accepter de se laisser emplir de son amour, ce qui rend les autres amours moins importants ; c’est accepter d’être dépouillé par Lui des attaches de son cœur avec le matérialisme ou tout autre addiction, et même avec les affections humaines les plus légitimes. Si on les fait passer avant l’amour pour Dieu, on risque de passer à côté de l’essentiel, la vie éternelle avec Dieu. Les dangers que Jésus nous demande d’éviter  par ce récit,  pourraient être :

1- rester à la lettre des paroles divines et ne pas en chercher aussi le sens spirituel (concernant la relation à Dieu).

2- croire que par son obéissance aux commandements, on acquiert un droit d’entrée dans le royaume éternel.

3- négliger la relation d’amour avec les autres, loi fondamentale du royaume de Dieu.

4- Faire passer son amour pour ses biens (matériels, intellectuels, sociaux) avant l’attention due aux plus petits et aux déshérités de son entourage.

Dans la suite du récit, v 23 à 30, après avoir prononcé une sentence absolue sur la difficulté des riches à entrer dans le Royaume de Dieu (v 23), Jésus adoucit l’explication : ce ne sont pas les richesses en elles-mêmes qui sont des obstacles, (elles étaient considérées d’ailleurs comme des signes de la bénédiction divine, 1 Chr 29.12 ; Ec 5.18), mais c’est la propension du cœur et de l’esprit à mettre sa confiance en elles.

Pour insister sur l’impossibilité humaine d’entrer dans le Royaume spirituel sans abandon de soi à Dieu, Jésus emploie une expression devenue proverbiale, fondée sur le contraste entre l’animal chargé, utilisé dans les caravanes commerciales, et le minuscule passage dans « le trou de l’aiguille ». La difficulté apparaît au premier abord comme une impossibilité totale, mais elle prépare le remède : à Dieu rien n’est impossible (v 26). Il faut un miracle de la grâce pour que le cœur se donne entièrement à l’amour de Dieu et considère ses affections et amours terrestres passagers comme de moindre importance (voir dans Philippiens 3.3-11 l’expérience de Paul).

Si comme on le suppose le « chas de l’aiguille » était le nom donné à la petite porte qui permettait aux piétons d’entrer dans la ville lorsque la grande porte était fermée le soir, le symbolisme de la comparaison devient frappant. Pour pénétrer par cette porte, le chameau chargé était obligé de déposer ses fardeaux, et de s’agenouiller pour passer. Le « riche » chargé de biens matériels ou intellectuels, pour pénétrer dans le Royaume par la porte qu’est Christ, doit se dépouiller de la confiance qu’il place dans ses possessions terrestres, et s’agenouiller devant Christ en reconnaissant sa dépendance totale de lui. Paul en a fait l’expérience à sa conversion Phi 3.4-9).

Zabou chameau agenouillé & caravane.jpg

(Dessin de Zabou dans le livret « Dis, papa, explique-moi...l’argent et la dîme »diffusé par la FFS) 

Les disciples encore très attachés à une conception terrestre et matérialiste du royaume de Dieu, s’étonnent puis s’inquiètent de ce dépouillement nécessaire au salut. D’un autre côté ils se glorifient de leur propre dénuement (27). Jésus ne reprend pas Pierre sur ce point réel, mais les stimule par la promesse de recevoir un trésor inestimable : une place d’honneur dans le royaume de Dieu, au renouvellement de toutes choses, au retour du Fils de l’Homme glorieux, c’est-à-dire lorsque Dieu recréera la terre sans le Mal (Ap 21.1-4).

Puis Jésus reprend la question de l’abandon nécessaire pour le suivre en insistant sur les affections terrestres  tout à fait légitimes par ailleurs, mais dangereuses si elles prennent le pas sur l’amour de Dieu, manifesté par la générosité envers les plus petits et les plus pauvres, en qui Jésus se reconnaît (Mat 25.40).  

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- A quoi ou à qui suis-je attaché sur cette terre ? Qu’est-ce que je crains par-dessus tout de perdre ? Pourquoi cela me semble-t-il si difficile de penser à l’abandonner ? Comment apprendre à m’en détacher pour suivre Jésus ?

- Jésus nous demande-t-il de vivre en ermite dénué de tout, en vagabond ou SDF, hors de la société, mais finalement à sa charge ? Comment obéir à cet ordre de dépouillement sans tomber dans l’excès sectaire ?

- Jusqu’où va mon désir de vie éternelle ? La recherche du Royaume est-elle une priorité de ma vie ? Comment est-ce que je suis Jésus sur ce chemin : comme le chameau bien chargé, lentement et avec de nombreuses haltes, en caravane ou solitaire, ou bien comme le chameau débâté par son Maître, qui s'abreuve au puits (la Parole de Dieu) et dans l’auberge (l’église), pour marcher avec persévérance dans les déserts de la vie, vers l’oasis du Royaume?

 - Quel est le plus petit, ou le plus « mal-considéré » dans mon entourage à qui je puis apporter mon attention et un peu de mon bien ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

03/02/2023

Étude n°6 Un trésor dans le ciel Hébreux 11.23-29 (11 02 23)

Étude n°6 Un trésor dans le ciel Hébreux 11.23-29 (11 02 23)Moïse devant YAhvé Ex 34.jpg

« Nous regardons non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles ; car les choses visibles sont momentanées et les invisibles sont éternelles. » 2 Cor 4.18 (Illustration :Moïse devant Yavhé, Evangile et Peinture)

Observons

Le contexte

Dans le chapitre 11, l’auteur de l’écrit adressé aux Hébreux passe en revue les héros bibliques de la foi, pour illustrer sa définition de la foi (v1) : « La foi est la ferme assurance des choses qu’on espère, la démonstration de celles qu’on ne voit pas ».

Après les hommes de la préhistoire biblique (Gn 1 à 11), l’auteur cite les patriarches et arrive à Moïse. A travers tous ces personnages, l’auteur insiste sur la différence entre la croyance par la vue, comme Thomas en sera le représentant (Jean 20.25), et la foi dans l’invisible de Dieu (Jean 20.29).

 

Le texte

En sept versets, les événements essentiels de la vie de Moïse sont évoqués pour démontrer que la foi du croyant le sépare des idées et des actes des incroyants.

V 23 : La foi des parents de Moïse  a permis sa survie

V 24-26 : la foi de Moïse a guidé ses choix de vie

V 27 : la foi l’a affermi pour faire sortir son peuple d’Egypte

V 28 : la foi lui a fait célébrer la première Pâque

V 29 : la foi lui a fait conduire le peuple à travers la Mer Rouge. 

Considérons les oppositions entre ce qui est du domaine de la foi et du domaine du  monde :

Foi                                                                            Monde

L’enfant beau est caché……………………….  malgré l’édit du roi

Sans crainte

Refus…………………………………………….   de la filiation royale

Souffrances du peuple………………………… plutôt que jouissance du péché

Opprobre de Christ plus riche………………   que les trésors d’Égypte

Regard tourné plus loin, vers la récompense  

Vision de l’invisible pour quitter l’Égypte

Sans crainte…………………………………….   de la fureur du roi

Fermeté

Célébration de la Pâque, aspersion du sang... pour éviter l’extermination des premiers nés

Traversée de la mer à pied sec………………    engloutissement des Égyptiens dans la mer

Au centre de ce passage consacré à la foi de Moïse, on trouve la mention de

l’opprobre de Christ, qui est donc le fondement de la vie de foi de Moïse.

 

Comprenons

Ce passage résume la vie du grand prophète et législateur qui  a libéré le peuple d’Israël du joug égyptien ; l’auteur veut y démontrer comment la foi guide les choix du croyant et le place en contradiction avec les incroyants.

Si la foi est l’assurance de ce qu’on espère, et la démonstration de l’invisible, les parents de Moïse en firent preuve dans les conditions difficiles de la naissance de leur fils.

La beauté de leur bébé fut pour eux le signe de la bénédiction spéciale de Dieu sur lui. A travers cette beauté physique, ils pressentirent la beauté et la bonté (Tov, en hébreu = beau et bon, bien) du désir de Dieu de libérer son peuple par cet enfant. Faisant confiance à la Parole de Dieu qui avait promis par la bouche de Jacob (Gn 48.21), puis de Joseph (Gn 50.24-25) de les faire sortir d’Égypte et de les mener dans le pays promis, ils espérèrent que leur enfant réaliserait cette prophétie, et bannirent toute crainte d’enfreindre l’édit de mort promulgué par le pharaon (Ex 1.22). Ils regardaient au-delà du visible, confiants en Dieu pour la survie de leur bébé.

Moïse, sauvé des eaux par la princesse, aurait pu s’assimiler aux Égyptiens, briguer les honneurs et le pouvoir, et jouir des richesses de sa position royale. Mais sa mère naturelle l’avait nourri de son lait et de ses enseignements sur son origine et sur les espoirs que l’on plaçait en lui pour réaliser les promesses divines.Si la foi de ses parents leur avait permis de surmonter leurs craintes, la foi de Moïse lui permit de se détourner des richesses matérielles et des connaissances philosophiques et religieuses égyptiennes (Ac 7.22), qu’il considéra comme éphémères et conduisant à s’éloigner de Dieu (= péché).

En contraste avec la jouissance temporaire qui lui était offerte, sa foi en l’invisible de l’éternité (v 27), en la promesse de récompense (26) d’une « cité céleste et meilleure » (16), lui fait discerner dans les souffrances du peuple de Dieu, la préfiguration des souffrances et de l’opprobre de Christ (25-26). L’auteur de l’épître aux Hébreux affirme que Moïse vit à l’avance Celui qui naîtrait de son peuple pour en être le Grand Libérateur spirituel (Dt 18.15, 18). Sa confiance dans la vérité de la Parole de Dieu lui donne ce regard prophétique sur le Christ dont il va lui-même préfigurer la mission :

  • en symbolisant par l’agneau de la première Pâque, son sacrifice sur la croix, qui sauvera le croyant de la mort,
  • en conduisant le peuple hors de l’esclavage de l’Égypte, comme Christ libérera le croyant de l’esclavage du péché,
  • en menant son peuple à pied sec à travers la mer, comme Christ purifiera le croyant dans les eaux du baptême, (1 Co 10.2), pour le mener en sécurité vers son royaume, au milieu des flots agités de ce monde.

L’opposition entre la sécurité de cette traversée pour le peuple de Dieu et l’échec tragique de la tentative des Égyptiens de passer dans la mer par leurs propres forces (v 29), met en lumière l’assurance que donne la foi à ceux qui reconnaissent Dieu comme leur Sauveur, et qui s’appuient sur lui (= terre sèche) pour traverser l’adversité de ce monde violent, mensonger et prétentieux. 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Comment voir « l’invisible de Dieu » en toutes circonstances sans paraître «un doux illuminé »?
  • Partant du principe que « mon regard détermine mon comportement », quel est mon regard sur les événements, dont je ne suis pas responsable directement : critique, désabusé, lucide, craintif, confiant dans la bonté de l’homme, ou de Dieu, pour améliorer la situation, révolté et accusateur, engagé ou attentiste, curieux d’en saisir le sens caché, soupirant après l’intervention définitive de Dieu ? Comment ce regard influence-t-il mon comportement face aux difficultés de la vie, face à l’opposition ou à la moquerie des autres, croyants ou incroyants ?
  • Que représente dans ma vie l’opprobre de Christ (l’humiliation de la croix) ? Comment cette représentation change-t-elle ma façon d’aborder les problèmes de ma vie, ou de l’Église, et mes relations avec les autres, au travail, en famille, à l’église ?
  • Comment concilier l’attente patiente et confiante du royaume invisible et éternel, et l’engagement concret dans les responsabilités terrestres ?
  • Comment rendre cette assurance de l’invisible et cette espérance en Christ fructueuses pour moi et pour mon entourage ?