24/02/2023
Étude n°9 Se méfier de la cupidité, Actes 4.32 à 5.11 (04 03 23)
Étude n°9 Se méfier de la cupidité, Actes 4.32 à 5.11 (04 03 23)
« Gardez-vous attentivement de toute cupidité ; car même dans l’abondance, la vie d’un homme ne dépend pas de ce qu’il possède.» Luc 12.15
Observons
Le contexte
L’Église en prière après la comparution devant le sanhédrin et la libération de Pierre et Jean, demande à Dieu de manifester la puissance du nom de Jésus-Christ, pour que l’Évangile soit prêché avec assurance. L’Esprit remplit l’Église pour cette mission.
Le texte
Il est composé de deux parties en opposition (Mais, 5.1), l’une décrivant la vie généreuse de l’Église sous l’action de l’Esprit, l’autre le calcul égoïste d’un couple, au mépris de l’action de l’Esprit.
a) Charité et union des croyants (4.32-37) :
v 32 : union spirituelle et matérielle
v 33-35 : prédication des apôtres rendue efficace par la charité, la générosité et la solidarité des membres
v 36-37 Exemple de générosité empressée de Barnabas.
a’) En contraste, fraude par cupidité, et mort d’Ananias et Saphira :
v 1-2 : la faute du couple est de retenir une part de la vente en mentant
v 3-10 : reproches de Pierre et mort du couple
v 11 : crainte de tous.
La répétition des mêmes expressions : vendre et déposer aux pieds des apôtres (4.34, 37 ; 5.1-2) permet de lier ces deux passages encore plus étroitement. On observe entre les versets 4.37 et 5.1-2 une similitude presque parfaite des actes : vendre, apporter, et déposer aux pieds, sauf sur un point placé au centre des versets 1 et 2 : il retint une partie du prix, sa femme le sachant. C'est ce point central qui porte tout l'intérêt du récit et qui va faire l'objet du développement suivant.
Comprenons
A- L’esprit de partage
La prédication de Jésus-Christ Sauveur a immédiatement transformé la gestion de la vie individuelle et collective, en permettant à l’égoïsme individuel de s’effacer au profit du bien de la communauté.
L’Esprit seul crée cette unité dans la diversité des coutumes et des langues, lui seul inspire la charité véritable. Le communisme chrétien qui est décrit ici procède de cet amour pour Christ qui relativise les biens matériels terrestres et pousse le croyant à aimer l’autre en disant : « ce qui est à moi est à toi, je te le donne ». A l’encontre, le communisme humain dit : «ce qui est à toi est à moi, donne-moi ce que tu as, ou même, je te prends ce que tu as ! ».
Pourtant ce partage des biens n’est pas présenté comme un ordre, une condition impérative d’appartenance à l’Église. Les chrétiens restaient libres de conserver leurs biens (5.4) ou de les vendre en en gardant le prix. Il n’y avait pas d’institution de partage, tout reposait sur le don volontaire par amour des autres et par sentiment de solidarité, pour que personne ne manque du nécessaire (4.34).
B- Barnabas
Comme exemple individuel de ce don de solidarité et de partage accordé par l’Esprit à l’Église, Luc choisit celui de Barnabas. Son nom signifie « fils d’exhortation (11.23), d’encouragement » (9.27) ou même de « prophétie » (13.1).
Ce surnom est sans doute à l’origine de la jalousie qui emplit le cœur d’Ananias. Barnabas était reconnu par les apôtres comme un homme de bien, et il manifesta publiquement sa grande générosité spontanée (4.37).
C- Ananias et Saphira
Pierre, sur qui la grâce repose (4.33), discerne ce qu'il y a dans le cœur d'Ananias, derrière les actes semblables en apparence à ceux de Barnabas.
Au verset 3, on a un parallélisme concentrique : (a) la présence de Satan dans le cœur entraine (a’) les actes de retenir de l'argent et de le taire, ce qui révèle (b) ce qu'il y a dans le cœur, un mensonge au Saint-Esprit !
En quoi consiste ce mensonge au Saint-Esprit ?
Le Saint-Esprit avait inspiré aux croyants le partage des biens et la générosité. Alors qu’Ananias et Saphira étaient libres de disposer de leurs biens (v 4), Satan leur inspire de les utiliser à une double fin : faire croire aux hommes (= mensonge aux hommes,) qu'ils sont aussi généreux et admirables que les autres, et servir leur propre intérêt financier en tirant quand même un certain profit de leur vente.Satan les pousse à entretenir la confusion : sous couvert de consécration à Dieu comme Barnabas, Ananias cherchait son intérêt. Le mensonge au Saint-Esprit est l'entretien de cette confusion spirituelle entre le service de Dieu et le service de soi-même.
Au verset 5, la mort d'Ananias n'est pas mentionnée comme une punition de Dieu ! C'est la conséquence naturelle de l’état de séparation d’avec l'Esprit de vie, qu'a librement choisi Ananias, en laissant Satan remplir son cœur. La mise en lumière de l’état de péché se traduit concrètement par l'arrêt de son cœur. Ananias est tué par son propre péché qui l’a séparé du Dieu vivant. Comparer avec 2 Rois 5. 26-27, l’histoire de Guéhazi, serviteur d’Elisée.
v 8-9 : Le mensonge de Saphira confirme la préméditation du couple. La répétition pour la 3ème fois de l'offense au Saint-Esprit (v 3, 4, 9) prouve que le problème est bien là : on veut rendre vrai ce qui est faux, on entretient un état de confusion en soi, envers les autres, et envers Dieu, puisqu'on ignore qu'il lit dans les cœurs.
Pierre, comme Dieu le fit pour Adam coupable (Genèse 3.9, 11), interroge Ananias pour lui faire prendre conscience de l’état où il est et le pousser à se tourner vers Dieu et demander pardon. C’est un appel pressant de l’Esprit, que malheureusement Ananias et Saphira rejettent. (voir Lév 10. 1-2 et Jos 7.20-25).
Le mensonge contre le Saint-Esprit peut être considéré comme l'entretien de la confusion et l'absence délibérée du discernement de qui est Dieu. C'est le péché que Jésus qualifie d'impardonnable, parce que le refus réitéré de Dieu a pour seule conséquence la mort, et ne permet pas de saisir le pardon toujours offert par Dieu. (Matthieu 12.3 1 32).
Dieu nous invite par ce récit à être authentiques
- dans notre relation avec lui, c’est-à-dire à ne pas avoir le cœur partagé entre notre désir de sa présence et celui de la satisfaction de notre égoïsme et de notre cupidité.
- dans notre relation avec les autres : ne pas chercher à jouer un personnage ou un rôle pour paraître « bon et saint », mais être vrai : que paroles, actes et pensées se correspondent.
- dans notre piété : ne pas accomplir les actes religieux (baptême, sainte-cène, dîmes et offrandes, prière, secours) pour être bien vu des autres, mais par sentiment profond d’amour, de confiance en Dieu et de reconnaissance active pour son pardon.
Avec son Esprit, Dieu met à notre disposition tout ce qui nous rendra capables (1 Cor 10.13) d’être des disciples vrais, qui rendent un bon témoignage de lui par une vie de générosité et d’authenticité.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quelle relation à Dieu ma vie religieuse révèle-t-elle ? Dans quel état d’esprit vais-je au culte, ou bien rendé-je ma dîme, donné-je des offrandes ?
- Quelles sont mes motivations profondes quand j’aide les autres, ou quand j’accepte une responsabilité dans l’Église ?
- Comment cultiver l’authenticité et la générosité dans la vie communautaire de mon église?
- Quel est mon rapport à l’argent dans ma vie quotidienne ?
Pour sourire, dessins du recueil « Crise de Foi »
08:00 Publié dans Intendants pour le Maître | Lien permanent | Commentaires (0)
17/02/2023
Étude n°8 Plans pour réussir, Prov 3.1-12 (25 02 23)
Étude n°8 Plans pour réussir, Prov 3.1-12 (25 02 23)
« Tout ce que vous faites, faites-le de toute votre âme, comme pour le Seigneur et non pour les hommes, sachant que vous recevrez du Seigneur l’héritage en récompense. Servez Christ le Seigneur ! » Col 3.23-24
(Icone : la Sagesse personnifiée protégeant le monde)
Observons
Le contexte :
- Qui parle depuis le début du livre ? Qui l’auteur fait-il parler dans son livre ? A qui s’adresse-t-il ? ch 1.1-9
- Quel est le principe fondamental de la sagesse israélite ? (1.7)
- Contre qui l’auteur met-il en garde son fils dans le 1er discours (1.10-19)
- Qui fait-il parler dans son deuxième discours (1.20-33) ? Quelles promesses sont annoncées v 23, 33 ?
- Dans le troisième discours (ch 2) que permet d’obtenir la recherche de la sagesse, (v 5-6) Quelles qualités demande cette recherche (v 8-9) ? De quoi libère-t-elle, (v 12-19) ? Quelle promesse la soutient, (v 20-21) ?
Le texte :
- Comment sont construits les six couples de versets de ce passage, (3.1-12) ? Classez en deux colonnes les exhortations et les promesses correspondantes ?
- Quels sont les engagements respectifs de l’homme et de Dieu ?
- Que peut-on en conclure sur la nature de la relation entre Dieu et l’homme qui l’écoute ?
Comprenons
Le contexte
Le livre des Proverbes fait partie des écrits sapientiaux de la Bible (Job, Ecclésiaste, quelques Psaumes et peut-être le Cantique des cantiques) qui ont pour but d’enseigner l’homme à être sage et bon. Il est attribué au roi Salomon, en rapport aux récits de 1 Rois 3-10 qui le présentent comme le roi qui a reçu de Dieu la sagesse suprême en réponse à sa prière (1 Rois 3.11-12). Les chapitres 1 à 9 du livre des Proverbes exhortent le « fils » de Salomon, c’est-à-dire tout lecteur du livre, à écouter l’enseignement du « père » (Salomon, le Sage, l’Éternel Dieu ?), pour acquérir la sagesse qui le rendra heureux (3.2).
Toute cette première partie du livre est un hymne à la Sagesse, personnifiée dans les ch 1.20-33 et ch 8, allégorie sous laquelle on peut discerner l’Éternel lui-même ou son image accessible à l’homme, Jésus-Christ. Contrairement à la sagesse grecque qui reste du domaine intellectuel des idées, la sagesse israélite est du domaine spirituel de la relation entre l’homme et Dieu, et de ses conséquences pratiques dans la vie : « le commencement de la sagesse, (ou connaissance intime de Dieu) est la crainte, le respect, de l’Éternel »(1.7). La « connaissance » dans la Bible est le lien d’amour qui unit deux époux, ainsi la connaissance de Dieu repose-t-elle sur le lien d’amour qu’il établit avec l’homme qui le recherche sincèrement en s’écartant de toutes les séductions des pécheurs (1.10-19). A ceux qui écoutent l’appel de la Sagesse, assimilée à l’Éternel, Dieu promet l’onction de son Esprit (2.23) et un bonheur paisible et sécurisé (v 33). La recherche de la sagesse, appelée intelligence ou raison, donnée par Dieu permettra à l’homme de vivre dans la droiture, la justice, l’équité, la sécurité (2.7-11) et d’être délivré des voies du mal (2.10-22).
Le texte
On observe dans notre passage (ch 3.1-12), six couples de deux versets, qui mettent en rapport une exhortation (dans le premier verset) avec une promesse (dans le second verset). Cette alternance répétée six fois permet de dresser un plan de vie réussie pour celui qui écoute l’instruction donnée.
On distingue donc :
|
Exhortations |
Promesses |
1 |
V 1-2 : Ne pas oublier l’enseignement |
Longue vie heureuse et paisible |
2 |
V 3-4 : Écrire loyauté et vérité dans son cœur (= amour agapè et fidélité) |
Don de la grâce et du bon sens de la part de Dieu |
3 |
V 5-6 : Aie confiance en l’Éternel en toutes tes voies |
Il aplanira tes sentiers |
4 |
V 7-8 : Pas de présomption mais crains l’Éternel, et écarte-toi du mal |
Santé pour le corps (= l’être entier) |
5 |
V 9-10 : Honore Dieu par tes biens et tes dîmes |
Abondance matérielle |
6 |
V 11-12 : Ne méprise ni ne crains l’éducation de l’Éternel (par l’affliction) |
Il réprimande son fils comme un père qui aime son enfant |
Toutes les exhortations invitent à faire totalement confiance en l’Éternel dans tous les domaines de la vie : spirituellement avoir de l’amour pour Dieu et marcher fidèlement selon ses instructions (1 à 3), moralement se garder de l’orgueil et du mal pour suivre Dieu (4), matériellement honorer Dieu en premier dans la gestion de ses biens (5), et voir dans les épreuves un moyen que Dieu utilise pour réprimander, corriger, remettre dans la voie droite son enfant égaré qu’il aime comme un père.
Les promesses qui s’en suivent insistent sur les dons de Dieu pour que l’homme vive heureux, en bonne santé et dans l’abondance, en conséquence de l’obéissance aux exhortations. Cette obéissance n’a pas pour but d’acquérir le bonheur, mais elle le produit car elle place le croyant dans la communion avec un Dieu qui se révèle un père aimant jusque dans les épreuves. Celles-ci sont considérées dans ce texte comme des « réprimandes ou corrections » paternelles pour ramener son enfant dans la voie juste. L’Ancien testament (Deut 8.5 ; Job 5.17 ; Ps 66.10 ; 94.12) les considère comme émanant de Dieu mais le Nouveau Testament, s’il reprend parfois le mode de langage et de pensée de l’Ancien (dans Ap 3.19), affirme qu’elles ne viennent pas de Dieu (Jacques 1.13) « Que personne lorsqu’il est tenté (c’est le même mot que éprouvé) ne dise : c’est Dieu qui m’éprouve, car Dieu ne peut être tenté par le mal et ne tente lui-même personne ». Ce que le mal de notre monde ou de notre condition humaine pécheresse nous fait subir, Dieu le fait tourner en bien pour ses enfants fidèles qu’Il accompagne et protège (Rom 8.28 ; 1 Cor 10.13). Quand un père réprimande son fils ce n’est pas pour lui faire du mal, mais pour le remettre dans une voie où il sera plus heureux. Ce nom de Père donné à Dieu, si fréquent dans la bouche de Jésus, est bien présent dans l’Ancien Testament (Deut 32.6 ; Ps 68.6 ; 89.27 ; Es 9.5 ; 22.21 ; 63.16 ; 64.7 ; Jér 3.19 ; 31.9 ; Mal 1.6 ; 2.10). L’homme qui considère Dieu comme un père aimant ne peut en réponse à son amour que lui manifester son amour filial par une confiance absolue dans tous les domaines de sa vie, jusque dans la gestion de ses biens matériels.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quelle(s) exhortation(s) de ce texte me concerne(nt) personnellement ? Comment puis-je y obéir ?
- Ai-je pu voir les effets de la confiance que je mets en Dieu dans ma vie sociale, familiale, matérielle ?
- Si ma santé physique n’est pas excellente ou si ma vie matérielle est difficile, en quoi cela modifie-t-il mon regard sur Dieu ? Comment faire mienne les promesses divines ?
08:00 Publié dans Intendants pour le Maître | Lien permanent | Commentaires (0)