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18/11/2022

Étude n°9 Passages « controversés » Luc 16.19-31 : Le riche et Lazare (26 11 22)

Étude n°9 Passages « controversés » Luc 16.19-31 : Le riche et Lazare (26 11 22)

(Polyptique de Montbéliard 16è)Lazare et riche Polyptique Montbéliard 16è.jpg

« Vous sondez les Écritures parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle : ce sont elles qui rendent témoignage de moi »Jean 5.39 

Observons

Le contexte :

Après les grandes paraboles du chapitre 15 montrant l’amour de Dieu pour ses enfants perdus et retrouvés, le chapitre 16 de Luc concerne l’usage des biens de ce monde par ceux qui se disent disciples. Deux paraboles « l’économe infidèle »(1-8) et « le mauvais riche »(19-31) encadrent les sévères reproches de Jésus aux Pharisiens, hypocrites, propres justes et amis de l’argent, qui se moquaient de lui et de son enseignement sur les richesses (9-18).

Le texte : 19-31

Une première partie du conte (19-22) trace la vie et la mort en opposition, du riche et du pauvre Lazare.

Suit un dialogue fictif entre le riche dans le séjour des morts et Abraham au paradis :

23-24 : tourment du riche et première supplique

25-26 : réponse d’Abraham : son sort est juste, et en changer est impossible

27-29 : Seconde requête du riche repoussée par Abraham : le témoignage de Lazare serait inutile, Moïse et les prophètes suffisent

30-31 : Insistance du riche contestée par Abraham : même un ressuscité ne convaincrait pas les frères de changer, s’ils n’écoutent pas les Écritures.

Contrairement aux histoires hébraïques, la pointe de cette fable ne se trouve pas au centre, mais l’enseignement qu’elle veut donner se situe à la fin dans les deux dernières réponses d’Abraham.

Comprenons

Pour une fois Jésus n’utilise pas un exemple de la vie courante pour composer son enseignement. Il se sert ici d’un conte, d’une légende égyptienne ou chaldéenne, connue à son époque (et attestée par un document du 1er siècle ap.JC), qui véhicule bien des idées adoptées par les Juifs mais absolument contraires à l’enseignement des Écritures que les Pharisiens prétendaient connaître et observer (Jean 5.39).

Cette fable (récit imaginaire qui a un but pédagogique) a donné lieu à bien des interprétations sur le monde invisible après la mort. Pourtant l’examen du contexte où il a été raconté, et de l’enseignement général de la Bible sur l’après-mort, permet de saisir l’intention que Jésus avait en utilisant cette histoire populaire de son époque.

v 14 : Jésus s’adressait à des Pharisiens « qui aimaient l’argent » et se moquaient de ses enseignements à ce sujet (v 9-13). Jésus vient en effet d’affirmer qu’on ne peut servir deux maîtres à la fois, Dieu et Mamon (= l’argent en grec). Servir est à prendre dans son sens fort d’être soumis ou esclave. Les Pharisiens prétendaient suivre la loi de Dieu et se réclamaient de cette obéissance pour entrer dans le Royaume de Dieu. Ils croyaient aussi que Jésus abolissait les Écritures par son enseignement (v 16-18).

C’est pourquoi Jésus va utiliser un conte pour démontrer à ces spécialistes de la Loi, les erreurs de leur attitude et de leur accusation, tout en balayant par l’ironie les fausses idées philosophiques sur l’état des morts, qui s’étaient répandues dans l’opinion au point de passer pour vraies.

Ce thème de l’état des morts étant tout à fait secondaire par rapport à l’objectif de la fable, et ne servant que de support pour mettre cet objectif en relief, nous n’insisterons pas dessus. Ne prenons surtout pas ce conte à la lettre, pour décrire le monde après la mort !

Sachons seulement que la Bible affirme l’inconscience totale des morts, donc l’impossibilité de communiquer entre eux et avec les vivants (Ecclésiaste 9.5-6,10). L’idée sous-jacente à ce conte est la croyance en l’immortalité naturelle d’une partie de l’être humain, appelée âme ou esprit, qui continuerait une existence désincarnée après le décès. Cette idée est héritée de Platon, philosophe grec du début du 4ème siècle avant JC, qui croyait à la séparation, après le décès, entre le corps mortel et une âme immortelle. Cette idée a été adoptée par les Juifs puis par les chrétiens, au mépris de l’enseignement biblique. Jésus en montre avec ironie l’incohérence : si on n’a pas de corps, comment avoir chaud, soif, et tirer la langue ? Et il dénonce la crédulité des Pharisiens qui ajoutaient foi à ces idées alors qu’ils prétendaient être les spécialistes de la Bible. (Enluminure de François Maistre 15è)Lazare et riche enluminure François Maistre 15è.jpg

Jésus se sert de ce conte, non pour authentifier la vérité d’une vie immédiatement après la mort, mais pour présenter de façon vivante et pressante, l’idée principale exprimée au v 30 : pour entrer dans le Royaume, il n’y a pas d’autre clé que d’écouter (= comprendre, obéir et pratiquer) pendant sa vie les enseignements de la Parole. Or ces enseignements demandent avant tout d’aimer Dieu de tout son être, et son prochain comme soi-même, à l’exemple de Christ, plein de compassion et en communion avec son Père, et non de passer sa vie dans la jouissance des biens de ce monde, et le mépris des autres, comme le riche du conte.

Le riche reste anonyme en signe de sa confiance dans ses biens périssables et de son insouciance de Dieu. Lazare est le diminutif du nom Eléazar = Dieu est secours.

Lazare porte un nom symbolique de la confiance qu’il met en Dieu et de sa dépendance vis-à-vis de Lui. C’est la première fois que Jésus donne un nom à un personnage de parabole. Il nous faut donc le comprendre comme symbolique.

Jésus renvoie les Pharisiens aux seules clés réelles et efficaces pour entrer dans son Royaume : les Ecritures qui parlent de Lui (Jean 5.39-40), en qui ils doivent placer leur confiance, plus que dans des richesses périssables, ou dans leur propre justice, ou même dans un événement extraordinaire comme la résurrection d’un mort. Les Ecritures seules peuvent amener l’homme à reconnaître son état de pécheur, séparé de Dieu, et à désirer changer de vie en se tournant vers son Sauveur.

Ce ne sont ni les œuvres  bonnes des hommes, ni leurs biens matériels, ni leurs connaissances bibliques, qui permettent d’entrer dans le Royaume de Dieu, mais la confiance totale en Dieu, le renoncement à son attachement aux choses terrestres passagères, et l’obéissance fidèle dans la compassion active pour les autres, comme Jésus en a été le modèle durant sa vie terrestre. 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Quelle est ma position vis-à-vis des biens matériels et de l’argent ? Sont-ils mauvais en eux-mêmes ? Sont-ils une bénédiction ou une tentation perverse ? Me conduisent-ils à la jalousie, l’envie, l’orgueil, le mépris de l’autre, ou restent-ils à mes yeux un moyen de subvenir à mes besoins et d’agrémenter ma vie et celle des autres ?
  • Quelle place tient l’argent dans mes préoccupations et dans celles de mon église ? Comment concilier la nécessité de gérer ses biens avec sagesse et la recherche du Royaume en priorité (Mt 6.33) ?
  • Quelle place tient la compassion pour les autres dans ma vie et dans celle de mon église ? Comment se manifeste concrètement cette compassion ?
  • Comment suivre l’enseignement des Écritures et de Jésus en particulier, dans nos relations les uns avec les autres, dans une société où le culte de Mamon guide tous les comportements sociaux et personnels ?
  • Quels sont mes modèles de vie ? Comment faire de Jésus le modèle de mes pensées et de mes comportements, en famille, dans l’église et dans la société ?
  • Sur quoi je me fonde pour interpréter un texte biblique difficile : sur l’opinion courante ? Sur ma première lecture du texte ? sur l’interprétation de spécialistes théologiens ? Sur ma recherche dans la Bible de textes parallèles, ou traitant du même sujet ?

 

Annexe 1 Luc 23.42-43 : Promesse au bon larron 

Observons

Que dénote la prière  du bon larron sur son état intérieur ? v 42

  • Pour comprendre ce verset (43) ôtez les ponctuations (qui n’existent pas en grec). Quelle situation est signifiée par « aujourd’hui » ? A quel verbe au présent est-il joint ? Quelle promesse au futur suit l’affirmation au présent ? A quelle prière du brigand répond-elle ?
  • Qu’est-ce que le Paradis ? Jésus y est-il entré ce jour-là ? voir Jean 20.17.
  • Qu’a vu Jésus dans ce malfaiteur ?

 

Comprenons

Devant tant de patience, d’humilité et d’amour de Jésus, qui malgré la souffrance extrême qu’il éprouve  pense à prier pour ses ennemis et à leur pardonner, le second brigand fait un retour sur lui-même, et reproche à son compagnon de ne même pas craindre le jugement de Dieu après celui des hommes qu’il subit en toute justice !(v 40-41). Comment ose-t-il injurier celui qui à côté de lui est innocent ? Le « bon » larron avoue par là sa culpabilité et reconnaît le juste châtiment de sa vie passée. Se tournant alors vers Jésus avec humilité il lui présente une requête étonnante : comme si Jésus n’était pas en train de mourir, il lui demande de se souvenir de lui lors de sa venue dans son règne ! Cette formulation implique la foi dans l’amour de Jésus qui peut garder souvenir d’un homme pécheur, et la foi dans son retour à la vie  et dans sa royauté future. Véritablement le brigand a été illuminé par l’Esprit Saint (1 Cor 12.3).

Jésus rompt alors le silence et prononce une promesse extraordinaire qui confirme sa divinité. Il la fait précéder de sa formule habituelle « en vérité je te le dis » destinée à affirmer avec force que ce qui va suivre est vrai et se réalisera sûrement. En y ajoutant l’adverbe de temps « aujourd’hui » Jésus éveille l’attention sur le contraste entre le présent catastrophique qu’ils sont en train de vivre (mort ignominieuse sur une croix), et la situation promise pour le jour futur où Jésus entrera dans son règne, comme l’a demandé le brigand ! Non seulement Jésus se souviendra de lui pour le ressusciter, mais il l’associera à lui pour l’éternité. Le paradis en effet est le nom donné par les grecs appelés les Septante qui traduisirent la bible de l’hébreu en grec au 2ème siècle avant JC, au mot « jardin » du ch 2.8 de la Genèse (= pardes en hébreu qui a donné paradis et parc). Paul reprend le mot pour désigner le domaine spirituel de Dieu où il a été transporté en esprit (2 Cor 12.4). Et dans l’Apocalypse (2.7), le Seigneur promet au vainqueur de lui donner à manger de l’arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu. Depuis, le mot « paradis » a pris le sens de « séjour éternel des rachetés en présence de Dieu ». Jésus crucifié ne pouvait promettre au brigand d’être le jour- même après sa mort dans le séjour de Dieu qu’il n’a rejoint qu’après son passage de 3 jours dans la tombe, qu'après sa résurrection puis son ascension 40 jours après ! (Jean 20.17). Les traducteurs imprégnés de l’idée platonicienne de la montée au ciel immédiate après la mort d’une âme immortelle libérée du corps mortel, ont placé les virgules de façon à donner ce sens à la promesse de Jésus, sans tenir compte de la conception biblique holistique de l’homme qui est un tout et disparaît entièrement dans la mort (corps, psychisme =âme, et esprit), Dieu seul ayant le pouvoir de lui redonner la vie.

Comme à ses bourreaux, Jésus a offert aux deux brigands un pardon inconditionnel, ne tenant pas compte de leur vie passée ; mais sa promesse de présence dans le paradis avec lui ne s’est adressée qu’à celui dont il a perçu l’humilité, la repentance, le désir d‘une autre vie avec lui, la foi en son pardon miséricordieux et l’espoir de son règne glorieux. 

Comme on le voit, ces deux textes de l’Évangile de Luc, détachés de leur contexte et de l’enseignement de la Bible, servent à alimenter les conceptions fausses de l’après-mort, thème qui préoccupe tous les hommes au point de leur faire croire comme vrai ce qu’ils veulent entendre, même si c’est contraire aux Écritures.

Annexe 2 : 1 Pierre 3.18-20 : La prédication de Christ aux esprits en prison

Christ est mort sur la croix pour nous délivrer de la condamnation du péché et nous amener à Dieu. L’Esprit de Dieu lui a redonné la vie, une vie éternelle qu’il possédait avant son incarnation (v 18). C’est par ce même Esprit que Christ a annoncé aux antédiluviens grâce à la prédication de Noé, la possibilité d’être sauvés. De même dans la même épitre, Pierre parle clairement de l’action de l’Esprit par les prophètes (1.10-11). Paul aussi affirme (1 Cor 10.4) que Christ était le rocher spirituel qui abreuvait le peuple dans le désert. « Les esprits en prison » dans le vocabulaire biblique ne sont que des hommes, pas des fantômes désincarnés. Les antédiluviens au point de vue spirituel, étaient captifs du péché et de l’incrédulité (Gen 6.5) et n’ont pas voulu entendre les appels de Christ (Luc 4.18-19), transmis par Noé. Encore dans la tombe, ils attendent leur jugement dans l’avenir, en fonction de la décision qu’ils auront prise après avoir entendu la prédication de Noé.

Le texte de Pierre ne dit pas autre chose : rien sur la situation de Jésus entre sa mort et sa résurrection. Ni Lazare ni Christ n’ont parlé  de ce temps intermédiaire dont ils ne pouvaient se souvenir puisque dans la mort il n’y pas de conscience (Ecclésiaste 9.10). On ne peut utiliser ce texte de Pierre pour soutenir une fausse doctrine d'après-mort consciente !

 

11/11/2022

Étude n°8 : L’espérance du Nouveau Testament, Jean 6.47-59 (19 11 22)

Étude n°8 : L’espérance du Nouveau Testament, Jean 6.47-59 (19 11 22) 

"Voici ce témoignage : Dieu nous a donné la vie éternelle et cette vie est en son Fils. Celui qui a le Fils a la vie. Celui qui n’a pas le Fils de Dieu, n’a pas la vie." 1 Jean 5.11-12

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Le contexte

- A la suite de quel événement Jean rapporte-t-il ces enseignements de Jésus (6.1-15) ?

- Comment Jésus a-t-il introduit le sens de son discours v 27, 29 ?

- Comment ses auditeurs Juifs l’ont-ils compris  (v 28, 30-31)? Sur quel sens s’arrêtent-ils (41-42) ?

- Comment Jésus cherche-t-il à leur faire dépasser ce sens (v 32-36) ? Qu’affirme-t-il être et vouloir faire (v 35-40) ?

Le texte

  • Par quelle affirmation résume-t-il solennellement ce qu’il veut faire comprendre, v 47 ?
  • En examinant les répétitions de noms et de verbes, déterminez le champ sémantique (= à quel vocabulaire appartient le passage ?).
  • V 48-51a : Quels sont les divers qualificatifs du pain dont parle Jésus ? A quoi ce pain est-il opposé ? Pourquoi ? De quelles morts et de quelles vies s’agit-il ?
  • V 51b : quelle précision donne Jésus sur ce pain ? Quels sont les temps et les modes des verbes dans ce verset 51 ? Que peut-on en déduire ?
  • V 51-56 : Combien de fois le mot « chair » apparaît-il ? Comment les Juifs le comprennent-ils, v 52, 60) ? Quel sens lui donne Jésus en ajoutant le « sang » ? (4 fois v 63)
  • V 55-56 : Quel lien y a-t-il entre  nourriture, boisson, et vie ? entre manger, boire, et demeurer en Jésus ?
  • V 57 : Devant l’incompréhension de ses auditeurs comment Jésus précise-t-il sa métaphore ?
  • Qu’évoquent pour nous les expressions « manger sa chair et boire son sang ? (Luc 22.19-20 ; Mat 26.26-28)

Comprenons

Avant toute interprétation des textes de l’évangile de Jean, il est bon de se rappeler que Jean ne raconte pas une biographie de Jésus, ni chronologiquement ni littéralement. Il choisit dans les actes et les propos de Jésus ce qui peut amener le lecteur à comprendre sa personne divine et les objectifs spirituels de sa mission. Jean écrivit  son évangile (20.31) « afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom ». Dans cette démarche apologétique, il fait suivre les rencontres de Jésus avec Nicodème, le docteur de la loi Juif, et de la Samaritaine, la femme étrangère de « mauvaise vie », du récit de la multiplication des pains. Il montre ainsi que Jésus est venu pour apporter la vie éternelle à tous, juif ou non juif, homme ou femme, infirme ou enfant, avec une grande générosité (6.12-13) et avec amour. Il demande seulement qu’en retour, on croit qu’il est le Messie, l’envoyé du Père (5.36, 39-40).

Inlassablement Jésus va reprendre ce thème de la nourriture et du pain, dans des formules qui ont fait choc, car elles étaient comprises littéralement par ses auditeurs juifs !

Ainsi, il reprend à son compte le nom de Dieu « YHWH » le « Je suis », en se désignant comme le pain de vie (4 fois 35,41,48,51) : Ce pain est pour toute la terre habitée (symbolisée par le chiffre 4). Jésus associe ainsi la divinité à l’humanité qu’il nourrit et appelle à vivre éternellement.

Il ose se comparer aussi à la manne, nourriture physique donnée par Dieu aux Hébreux dans le désert et véritable « type » prophétique de ce qu’Il est lui-même, le vrai pain de vie venu du ciel. Ce n’est pas une réalité physique mais symbolique et spirituelle ! Dieu n’entretient pas seulement la vie terrestre et matérielle de son peuple, il accorde la vie éternelle et la résurrection à « celui qui voit le Fils et croit en lui. » (v 40, 47).

Manger de ce pain spirituel n’empêche pas l’homme de mourir physiquement sur cette terre, mais lui donne dès à présent (le verbe est au présent au v 47), d’être en communion intime avec Jésus et le Père (v 56-57) qui est vivant. Le croyant commence donc sa vie éternelle dans cette communion, qui sera dans sa perfection lorsque Jésus le ressuscitera au dernier jour (v 40). C’est l’espérance chrétienne ! 

Pour interpeller plus fortement ses auditeurs, Jésus précise que non seulement il est le « pain de vie descendu du ciel», mais que ce pain sera (v 51b, au futur !) sa « chair et son sang donnés pour la vie du monde » ! Jésus avec ce futur, anticipe sur la mort de son humanité sur la croix. Par son incarnation, il a pris sur lui notre condition humaine et son péché pour les anéantir dans sa mort (Rom 6.6). Par sa résurrection il fait participer à sa nature divine celui qui accepte ce don, qui « le mange », l’assimile, c'est-à-dire l’intègre à sa vie spirituelle et se laisse transformer par cette nourriture (physiquement comme spirituellement, on devient ce que l’on mange !). Le couronnement de cette nouvelle vie en Christ, dans une nature soumise à l’Esprit, c’est la résurrection et la vie éternelle dans la communion de l’amour de Dieu. Durant la vie terrestre, « manger le pain de vie », c’est vivre de la vie de Christ ressuscité, qui demeure en soi, c’est le laisser dominer ses pensées, ses affections, sa volonté, sa conduite (Jean 15.4 ; 17.23 ; 1 Jean 3.24 ; 4.16)

Cette mention de la chair et du sang de Christ qu’il faut manger et boire, au-delà du sens spirituel qu’on lui donne, peut faire allusion pour Jean à l’institution de la Cène, qu’il ne rapporte pas comme les autres évangélistes. Jean n’a pas voulu répéter cet acte, institué comme rite de commémoration par l’Église, pour justement lui ôter tout caractère ritualiste et formaliste. Ce n’est pas la cène ou l’eucharistie, le « sacrement » qui sauve, c’est la foi du croyant dans son sens spirituel : la vie de Jésus donnée pour le pardon, le salut, la vie éternelle de celui qui croit. Il n’y a pas de pouvoir « magique » dans les espèces physiques, pas plus que dans la chair et le sang physiques de Jésus, comme ses auditeurs Juifs scandalisés l’ont compris. Les espèces restent des éléments matériels dans lesquels par l’Esprit (v 63, Jean 4.24) on discerne le don merveilleux de la vie de Christ pour « le salut du monde ».

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-De quoi est-ce que je nourris ma vie spirituelle ? La Parole de Dieu est-elle le plat de résistance de cette nourriture ?

- A quoi peut-on discerner quelle est notre nourriture spirituelle ?

- En quoi l’Église me nourrit-elle ? Quels fruits puis-je constater dans ma vie et celle de ma communauté ?

- Comment l’assurance de la résurrection transforme-t-elle notre conduite et notre pensée et nous remplit-elle d’espérance ?

- De quoi suis-je sauvé par Jésus ? Quelle est mon espérance ?