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21/10/2022

 Étude n°5 Résurrections avant la croix, Jean 11.17-44 (29 10 22)

 Étude n°5 Résurrections avant la croix, Jean 11.17-44 (29 10 22)

« Jésus lui dit : Moi, je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort, et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » Jean 11.25-26

ObservonsLazare,déliez-le.jpg

V 17-19  Arrivée de Jésus à Béthanie : Quelle est la situation ?

V 20-27 Dialogue entre Jésus et Marthe, Comment Marthe réagit-elle devant Jésus ? Qu’exprime-t-elle au v 22 ? Que veut lui dire Jésus, v 23 ? Comment le comprend-elle ? Comment Jésus essaie-t-il de lui faire comprendre ce qu’il va faire ? Quelle réponse lui donne-t-elle ?

V 28-32 : Jésus et Marie : Pourquoi Marthe parle-t-elle en secret à Marie ? Dans quel état se trouve Marie ? Quelles sont les réactions des personnes présentes v 29-32 ? Comparer les propos de Marie et de Marthe devant Jésus.

V 33-37 : émotion de Jésus, incrédulité des Juifs. Quels sens peuvent avoir les larmes de Jésus ? Pourquoi est-il troublé ? Quelles interprétations en font les Juifs ?

V 38-44 : résurrection de Lazare : Quels détails prouvent la mort réelle de Lazare ?

- Que signifie la parole de Jésus : tu verras la gloire de Dieu ? Que fait Jésus devant le tombeau ouvert ? Quel objectif donne-t-il au miracle qu’il va accomplir, v 42 ? Que signifient les détails donnés au v 44?

Comprenons

Jésus et Marthe (v 17-27)

Les Juifs enterraient leurs morts le jour même du décès, qui pour Lazare dut avoir lieu quand Jésus reçut la lettre des deux sœurs. Ce qui explique qu’après deux jours d’attente en Pérée, et un jour de voyage, Jésus trouve Lazare enterré depuis 4 jours!

Dès l’annonce de l’arrivée de Jésus, Marthe, la plus active des deux sœurs comme le montre Luc 10.38-42, s’élance à sa rencontre, tandis que Marie reste prostrée dans la douleur. Les propos de Marthe révèlent une confiance absolue dans la toute-puissance de Jésus. Elle se rappelle peut-être les deux résurrections précédente (la fille de Jaïrus : Matthieu 9.25, et le fils de la veuve de Naïm : Luc 7.15). On lui a sans doute rapporté la promesse de Jésus au sujet de son frère (v 4). Elle veut espérer envers et malgré tout qu’il va la réaliser d’une manière ou d’une autre.

La parole de Jésus : « Ton frère ressuscitera » pouvait avoir deux sens pour Marthe : maintenant, ou au dernier jour. Elle choisit la plus probable, n’osant pas exprimer tout haut ce que son cœur espérait en secret.

Jésus la ramène au présent et à sa personne : il est la résurrection et la vie. Il donne la vie éternelle à celui qui croit en lui, même s’il est passé par la mort physique comme Lazare.

Cette affirmation fortifie la foi de Marthe qui s’en remet totalement à Jésus pour l’avenir et aussi le présent. Elle reconnaît en lui le Messie libérateur, le Fils de Dieu, c’est-à-dire la révélation de Dieu incarnée dans le monde.

Jésus et Marie (v 28-33)

Jésus a amené Marthe au seul fondement qui puisse la soutenir et la consoler, il désire maintenant voir Marie pour la préparer aussi à ce qu’il va faire. Marthe prévient Marie en secret, pour qu’elle puisse avoir avec Jésus une entrevue particulière et sans témoins, comme elle.

Les Juifs consolateurs se méprennent sur le sens de la brusque sortie de Marie et la suivent pour l’entourer de leurs consolations humaines.

La douleur de Marie semble plus désespérée que celle de Marthe : elle reproche à Jésus son absence pendant la maladie, mais n’ajoute rien comme parole d’espérance.

Jésus et les Juifs (33-37)

v 34 : L’émotion de Jésus, ce frémissement intérieur répété (v 38), ses pleurs (v 35), sont différemment expliqués : ils viendraient

- de sa profonde compassion pour ses amies affligées, comme le comprennent les Juifs présents (v 36),

- ou de sa tristesse devant leur désespoir et leur incompréhension des promesses qu’il leur a faites,

- ou encore de son indignation devant les ravages de la mort, et du trouble intérieur à l’approche du combat terrible qu’il s’apprête à accomplir contre elle en avant-première de sa propre résurrection.

V 36-37 : Les Juifs soit sont émus par les larmes  de Jésus, qu’ils interprètent comme des preuves d’affection pour Lazare, soit s’interrogent sur l’impuissance apparente de Jésus, alors qu’il avait guéri un aveugle-né. Leur étonnement s’apparente aux propos des magistrats, qu’entendra Jésus crucifié (Luc 23.35) : Il a sauvé les autres, qu’il se sauve lui-même, s’il est le Christ, l’élu de Dieu.

Lazare, dehors ! (Jean 11,38-44)

Les tombeaux creusés dans le roc, étaient fermés par une pierre roulée devant ou sur l’ouverture. Jésus en présence du sépulcre agit avec autorité et commande aux hommes, comme il va commander à la mort. Marthe par son cri d’horreur, veut éviter la vue de la décomposition du corps de son frère. Elle n’a pas foi, à ce moment, dans une résurrection immédiate, sans renier pourtant sa foi dans le Sauveur. Jésus lui rappelle son affirmation (v 25-26), mais reprend pour cela les mots de son premier message (v 4). La gloire de Dieu, c’est sa puissance et son amour qui vont se manifester avec éclat. Marthe, pourtant, ne pourrait pas la voir, ni la percevoir, si elle n’avait pas la foi, même face à son frère revenu à la vie ! C’est ce qui va se passer pour une partie des Juifs présents (v 46), et pour les chefs religieux endurcis dans l’incrédulité (v 47 et suivants) : devant le miracle, ils continuent à nier la divinité de Jésus.

L’action de grâce anticipée de Jésus illustre sa parole : « Lorsque vous priez pour demander quelque chose, croyez que vous l’avez reçue et cela vous sera donné » (Marc 11.24). Jésus n’avait sans doute pas cessé de prier et savait l’issue, à la gloire de Dieu, de ce combat contre la mort (v 4). Par les paroles suivantes (v 42), il donne le sens du miracle qu’il va accomplir : il doit être pour la foule un signe éclatant de sa mission d’Envoyé de Dieu, de Sauveur. C’est un témoignage rendu à la Vérité.

L’ordre donné à Lazare est le même appel donné par le Créateur pour faire venir au jour ses créatures (Genèse 1). C’est la Parole qui donne Vie aux choses et aux êtres.

Malgré les bandelettes rituelles qui entouraient le mort, Lazare put se dresser et sortir du sépulcre. Il n’eut toute sa liberté qu’une fois délié sur l’ordre de Jésus. Peut-on y voir un symbole de l’aide demandée aux croyants auprès de celui qui passe par une résurrection spirituelle : il a besoin des autres pour affermir sa foi et être totalement libéré de la mort spirituelle ?

Si l’on parle encore de Lazare dans l’évangile de Jean en mentionnant sa résurrection et la haine contre lui qu’elle provoqua chez les Juifs (12.10-11), rien n’est dit sur ce qu’il éprouva ou put raconter de son expérience au-delà de la mort ! Si les visions de coma prolongé dont on parle actuellement avaient été si importantes pour la foi et l’espérance, qui d’autre mieux que Lazare aurait pu en parler ? Comme dans l’histoire du riche et du pauvre Lazare, le silence de ce Lazare, frère de Marthe et Marie, renvoie au seul fondement de la foi : la Parole de Dieu, les Écritures qui affirment l’inconscience totale dans l’état de mort.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Expliquez au fur et à mesure des étapes du récit, l’intention cachée des propos de Jésus, qui sachant ce qui va arriver, y prépare peu à peu ses amis. Il veut que derrière le miracle extraordinaire, ils distinguent l’amour de Dieu qui donne la vie éternelle à ceux qui croient en Christ.
  • Cherchez avec votre groupe, tous les moyens de donner la vie, qu’ils connaissent : au sens propre, naissance, bouche-à-bouche, transfusion de sang, greffe d’organe vital, (cœur, foie, poumons, moelle, etc...) ; au sens spirituel, baptême accepté, sainte-cène partagée, qui symbolisent l’entrée dans la vie éternelle que seul Dieu donne et que la foi en Jésus saisit.
  • Quelle pierre (spirituelle) doit être ôtée de notre vie pour que Jésus nous ressuscite ? (l’incrédulité, le sentiment permanent d’être indigne, d’être coupable devant Dieu)
  • Quelles bandelettes (spirituelles) restent encore à détacher de nos vies, après que Jésus nous a ressuscités (habitudes néfastes : tabac, alcool, drogue; rancunes tenaces, esprit de critique et de jugement des autres, préjugés, compréhension erronée de la parole de Dieu, etc.) Comme pour Lazare, il nous faut sans doute l’aide de nos frères et sœurs ou de spécialistes de la santé, pour nous enlever ces bandelettes, et cela peut prendre du temps, mais Jésus achèvera l’œuvre de vie qu’il a commencée en nous (Philippiens 1.6).
  • Qui puis-je aider cette semaine à être délivré de ces « bandelettes » qui entravent la liberté de vie en Christ ?
  • Comment, face à un décès, manifester au milieu de la douleur de la séparation, la confiance dans les promesses de résurrection ?
  • Quelles paroles d’espérance puis-je offrir à quelqu’un qui s’afflige d’avoir perdu un être cher ?
  • Est-ce que je mets en doute la puissance de Jésus pour guérir ou ressusciter quelqu’un ? Comment est-ce que je réagis devant le silence de Dieu à mes prières pour un malade ?

14/10/2022

Étude n°4 L’espérance dans l’Ancien Testament, Psaume 71 (22 10 22)

Étude n°4 L’espérance dans l’Ancien Testament, Psaume 71 (22 10 22)

« Abraham comptait que Dieu est puissant même pour faire ressusciter d’entre les morts. C’est pourquoi son fils lui fut rendu. Il y a là un symbole » Héb 11.19

(Illustration : L’espérance indestructible de la foi, Apocalypse de Beatus 12è)Espérance indestructible de la foi (Apocalypse de Beatus 12ès).jpg

Observons

  • Quels détails nous sont donnés sur l’auteur et sa situation ? v4, 9, 13, 18, 21, 24.
  • Quelle est la structure du texte ? En hébreu, le psaume se présente en 4 strophes de six versets chacune :
  • 1-6 : Louange à l’Eternel, refuge et espérance du croyant : Qu’est l’Eternel pour l’auteur ?
  • 7-12 : Prière, appel au secours: Que suggère sur l’expérience de vie de l’auteur l’expression « Je suis comme un prodige pour beaucoup » ? Que reconnaît l’auteur à ce sujet (v 7). En quoi cette strophe peut-elle être une prophétie messianique ?
  • 13-18 : Louange à Dieu: Quelle espérance l’auteur veut-il opposer aux accusations contre lui ? De quelle justice parle-t-il ?
  • 19-24 : Espérance suprême: A qui l’auteur s’identifie-t-il par le passage du « Je » au « Nous » ? Quelle est sa grande espérance ?

Comprenons

Ce psaume a été attribué par les Septante  (traducteurs de la Bible hébraïque en grec au deuxième siècle avant Jésus-Christ) aux fils de Yonabad, le Récabite, dont parle Jérémie (ch 35). Ils situent donc le psaume dans la période du début de l’exil, prononcé peut-être par Jérémie lui-même. Les détails fournis sur l’auteur en font un personnage âgé (v 9,18), de haute condition (v 21), d’une expérience de vie tourmentée (v 20a) mais riche de délivrances prodigieuses (v 7), ce qui correspond assez à la vie de Jérémie, le prophète persécuté toute sa vie mais toujours délivré par le Seigneur.

Première strophe : Le cri du premier verset donne le ton à ce passage : c’est un appel à l’Éternel, le Dieu Vivant et Puissant, qui rend justice à l’opprimé et le délivre (v 2). L’auteur le considère comme son seul refuge, un roc sur lequel on peut s’appuyer car il est stable et solide, et surtout il désire que l’homme trouve sans cesse en Lui son salut (v 3) ! C’est pourquoi l’espérance du croyant peut reposer entièrement en son Créateur qui le connaît et le garde dès avant sa naissance (v 6, Ps 139.13, 15-16 ; Ps 22.10-11).Trouver en l’Eternel un refuge sûr et constant, n’est-ce pas le propre de la foi qui procure joie et sérénité ?

Deuxième strophe : Les versets 7 et 8, se rattachent pour le sens à la première strophe : La vie de l’auteur est reconnue par les autres comme « prodigieuse », remplie d’interventions divines miraculeuses dont l’auteur lui-même est profondément reconnaissant. Compter les bienfaits de Dieu à son égard est un bon remède à la morosité ambiante et fait voir l’avenir avec confiance. Cela n’exclut pourtant pas de se sentir vulnérable devant les attaques des malveillants et de crier à Dieu pour trouver forces et secours. Jésus lui-même considéré par beaucoup comme le Messie, et le Fils de Dieu, a éprouvé faiblesse et angoisse dans sa Passion face à ses ennemis qui voulaient sa mort, et s’est tourné vers son Père pour trouver les forces nécessaires pour faire sa volonté (Luc 22.39-44 ; 23.35-39 ; Marc 15.29-34).

Troisième strophe : Au contraire de Jésus qui pardonnera à ses bourreaux, le psalmiste invoque la justice de Dieu pour condamner ses accusateurs. Le mot hébreu pour accusateurs est de la racine qui a donné le nom de Satan ! N’est-ce pas le vœu de tout croyant que Satan, l’accusateur des frères (Ap 12.10) soit éliminé définitivement ? L’intervention de Dieu en faveur de son enfant jettera la confusion parmi tous ses opposants (v 13) car la justice qu’espère et loue le croyant, c’est avant tout celle du Dieu qui libère du mal et sauve. C’est une justice incommensurable, réparatrice, (v 15b) dont l’Esprit de Dieu seul peut donner la compréhension (Eph 3.18-19). Ce n’est pas la justice humaine, rétributrice qui condamne le méchant (sans ou) avant d’innocenter la victime ou lui offrir une réparation ! Le psalmiste reconnaît la présence merveilleuse et puissante de Dieu dans sa vie depuis sa première jeunesse et s’engage à la faire connaître aussi dans sa vieillesse. Là encore Jésus a pu faire sienne cette prière sur la croix (Marc 15.34 ; Ps 22.2 et suivants), espérant en la résurrection qui prolongerait sa vie pour faire connaître la « puissance de Dieu à tous ceux qui viendront »(v 18).

Quatrième strophe : le psalmiste s’identifie au peuple des croyants tout entier, en passant du « Je » individuel au « Nous » collectif (v 20), et en rappelant les « grandes choses » dont Dieu l’a fait bénéficier (v 19), depuis la sortie d’Égypte jusqu’à la royauté de David et de Salomon, et la construction du Sanctuaire,  sans compter les délivrances individuelles, au milieu des épreuves et des malheurs de la vie ; ceux-ci sont attribués à l’Éternel dans la mentalité hébraïque de l’Ancien Testament qui ne connaît pas encore la personnification du mal en Satan. Apparaît ici l’espérance suprême du croyant, qui a soutenu Jésus jusqu’au bout, celle de la résurrection : « tu me feras remonter des abîmes de la terre, tu me redonneras la vie » (v 20) (illustration :Résurrection des morts miniature psautierHildesheim 13è.jpg Psautier de Hildesheim 13è). Comme dans de nombreux psaumes (68.21 ; 49.16 ; 56.14), cette notion de résurrection est apparue avec Job (19.25-26), suggérée dans le récit du sacrifice d’Isaac par Abraham ( Héb 11.19) et prouvée par trois résurrections réelles (Élie et le fils de la veuve de Sarepta, 1 Rois 17.22 ; Élisée et le fils de la Sunamite, 2 Rois 4.34 ; l’homme mort touchant la tombe d’Élisée et reprenant vie 2 Rois 13.21); elle s’est révélée peu à peu aux croyants de l’AT pour soutenir leur espérance de vie éternelle avec Dieu. Elle est confirmée et précisée par l’Éternel à Daniel (12.2-3), pour l’encourager à persévérer dans la foi malgré l’exil et la vieillesse. Dans ce psaume 71, le psalmiste se réjouit à cette perspective d’avenir de libération, de gloire et de justice que Dieu lui accordera. On peut une fois encore mettre ses louanges dans la bouche de Jésus qui par sa résurrection garantira celle de tous les croyants qui placent leur espérance en Lui.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Que représente Dieu dans ma vie : refuge, soutien, espérance, juge, père aimant ou « fouettard », libérateur ou condamnateur ? Quelles attitudes et sentiments entraine chacune de ces visions ?
  • L’espérance de la résurrection est-elle vivante en moi ? Comment considérer la résurrection comme une réalité possible dès ce présent et pas seulement dans l’avenir ?
  • De quels bienfaits personnels puis-je louer le Seigneur ?