01/09/2023
Étude n°11 Relations chrétiennes au foyer et au travail Éphésiens 6.1-9 (09 09 23)
Étude n°11 Relations chrétiennes au foyer et au travail Éphésiens 6.1-9 (09 09 23)
« Devant Dieu, le Maître de tous, il n’y a pas de considération de personnes » Eph 6.9
Observons
Le contexte : L’imitation de Dieu (ch 5) consiste à marcher dans l’amour à l’exemple de Christ qui s’est livré lui-même pour nous à Dieu. Cette marche est caractérisée par la reconnaissance envers Dieu et la soumission les uns aux autres dans la « crainte » ou le respect de Christ (5.20-21) C’est valable aussi dans le couple.
Le texte
6.1-4 : relations dans la famille selon le Seigneur :(illustration : Tu peux faire tout ce que tu veux..toutefois ça reste dans le cadre de ce que je veux bien que tu fasses ! Signé Le Chat)
Sur quoi repose l’obéissance des enfants à leurs parents ? Que vise ce commandement ? Quel est le devoir des parents ? Quel sens a le verbe « corriger » ? Pourquoi et de quoi les parents doivent-ils avertir leurs enfants ? Ce devoir parental dure-t-il toute leur vie ?
6.5-9 : relations dans la société entre esclaves et maîtres devant le Seigneur.
Qu’est-il recommandé aux serviteurs vis-à-vis de leurs maîtres ? Et aux maîtres vis-à-vis de leurs serviteurs? Est-ce encore applicable dans notre société entre patrons et ouvriers ?
Quelle est la référence suprême pour obéir ou pour exercer l’autorité ?
Comprenons
- La soumission
Paul s’adresse à une société basée sur des rapports de force, d’autorité, où chacun a une place et un rôle bien définis, et dont il ne cherche pas à bouleverser les structures (1 Co 7.21). Il envisage dans la structure de son époque comment se comporter selon les principes chrétiens. Comme il vient de l’établir au ch 5, les relations chrétiennes se fondent sur le principe de la soumission mutuelle, dans l’amour respectueux de Christ. C’est une obéissance volontaire, fruit de l’humilité et de l’esprit de service, à l’image de la relation que le croyant entretient avec Christ, son Seigneur et Sauveur.
Que l’épouse, les enfants, les serviteurs ou esclaves soient soumis à l’autorité dont ils dépendent dans la société, il n’y a rien de nouveau. Ce qui est nouveau, c’est le regard chrétien porté sur cette soumission : ce n’est pas une obéissance dans la crainte du châtiment, mais dans la crainte de Christ, c’est-à-dire dans le respect profond, l’adoration et la confiance en Christ qui est venu non pour être servi mais pour servir (Mt 20.28) et qui sauve, dirige, et conduit à la vie éternelle.
Cet ordre concerne autant celui qui a une position d’autorité dans la société et qui risque d’en abuser (mari, parent, maître), que celui qui est en position d’infériorité (femme, enfant, serviteur), pour qui la soumission et l’obéissance sont contraires à leurs penchants orgueilleux et rebelles. Les uns et les autres doivent se rencontrer dans la soumission commune au Maître des cieux, qui donne aux supérieurs une manière de commander empreinte de charité et de douceur, et aux inférieurs, plus de facilité à obéir.
Pourquoi honorer ses parents par l’obéissance volontaire et remplie d’amour ? Cela est juste, dit le texte, selon la nature, car les parents sont les créatures humaines qui ont mission d’élever les enfants que Dieu leur confie, et selon la Parole, car ils sont les représentants du Créateur divin. Cette obéissance est toutefois limitée par la référence au Seigneur : si les ordres donnés par les parents outrepassent leur propre soumission au Seigneur par un abus de pouvoir ou une infraction à la Loi (v 4), alors, la parole de Pierre au sanhédrin s’applique de plein droit : il vaut mieux obéir à Dieu qu’aux hommes (Ac 4.19).
L’obéissance aux parents entre dans le cadre du premier commandement (Ex 20.12) de la seconde table de la loi qui concerne les relations humaines. La promesse de vie heureuse et prolongée qui accompagne l’honneur et l’obéissance dus aux parents, s’étend au-delà de la Canaan terrestre des Hébreux à la Canaan céleste à laquelle aspire tout croyant en Dieu.
L’obéissance des serviteurs consiste en « crainte et tremblement », expression typiquement paulinienne (2 Co 7.15 ; Phi 2.12) pour signifier l’attitude de vénération, de respect, d’hommage dû à un envoyé de Dieu. La simplicité de cœur est expliquée par les expressions « de toute leur âme » (v 6), « de bon gré » (v 7), donc sans révolte, fidèlement et sincèrement, car derrière le service de son maître « selon la chair »(= passager), le serviteur peut considérer qu’il sert la volonté du Seigneur : « faire honneur en tout à l’enseignement du Seigneur »(Ti 2.9-10). L’esclave est soumis à son maître parce qu’il voit en lui un représentant de Dieu (v 7), dans les limites de la soumission des maîtres à la volonté de Dieu.
Ainsi Paul accorde aux serviteurs une liberté intérieure qui dépasse les contraintes extérieures.
- L’autorité
La responsabilité des parents chrétiens consiste à élever, éduquer les enfants en usant de la discipline (= correction) et de l’enseignement (= avertissement) du Seigneur (4), c’est-à-dire inspiré et guidé par l’Esprit, sans excès de sévérité qui décourage l’enfant (Col 3.21) ni d’amour possessif, qui irrite et étouffe l’enfant. Le rôle des parents est de leur donner un cadre et des points de repères qui les aident à ne pas vivre dans le désordre et l’instabilité ; c’est aussi d’enseigner (avertir) à vivre selon le Seigneur, avec l’Esprit. Mais lorsque les enfants sont devenus adultes et sortis du foyer, si le rôle d’avertissement subsiste pour les parents, leur autorité sur la vie des enfants disparaît.
L’autorité des maîtres « selon la chair » est considérée par Paul comme passagère, soumise elle-même à celle du Maître suprême. Elle doit donc s’exercer dans le même état d’esprit que le service de l’esclave, pour faire honneur à l’enseignement de Christ, sans menaces et pour le bien de chacun. (v 9). Le maître est tenu d’agir envers lui selon l’amour et la patience de Dieu envers tous les hommes parce que le maître est aussi serviteur du même Seigneur. Si les maîtres agissent ainsi, ils seront inévitablement conduits à considérer leurs serviteurs comme des frères en Christ, et à terme ils leurs accorderont la liberté, étant les uns et les autres également rachetés par Christ et héritiers de la vie éternelle (v 9).
Ces exhortations, même si elles ont mis des siècles à être comprises dans le monde chrétien, sont toujours valables dans les rapports d’autorité de notre société, pour que les chrétiens y témoignent d’une autre façon de vivre ensemble que leur permet leur soumission au Sauveur.
Pour Paul il ne s’agit pas de changer la société de son temps de l’extérieur, par la révolte des esclaves contre leurs maîtres, mais de provoquer à long terme une modification des structures sociales, par un changement en profondeur des cœurs et des mentalités de ceux qui ont l’autorité, comme de ceux qui leur sont soumis ! La Bible bouleverse les rapports de force et de pouvoir entre les hommes pour établir des rapports d’amour, de miséricorde, de pardon, étrangers au monde terrestre, mais témoins du royaume de Dieu.
Pour conclure (10-13) toute son épitre et ce passage sur les rapports de soumission au nom du Seigneur dans le foyer et la société, Paul révèle que seul le Seigneur donne la force d’agir ainsi . Paul déplace le problème terrestre de la lutte dans les rapports humains à celui du combat spirituel que mène le croyant. Celui-ci n’a pas à lutter contre « la chair et le sang », c’est-à-dire contre des hommes pécheurs et mortels, avec lesquels il doit vivre dans un esprit de service (v 7). Mais son combat est bien plus important contre la puissance spirituelle du Malin qui cherche par tous les moyens à le séparer du Seigneur et Sauveur (v11-12). Pour ce combat il peut compter sur les armes spirituelles de Dieu, qui seront précisées dans les versets suivants. Cette conclusion oriente nos pensées vers le problème fondamental de notre vie et de nos relations : avons-nous à concentrer nos forces pour défendre notre position et nos droits sociaux et familiaux, ou discernons-nous l’enjeu spirituel de notre vie : veiller à rester fidèlement attachés à notre Dieu ?
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Qu’est-ce qui nous rend l’obéissance si difficile?
- Quels exemples de limites à l’obéissance ai-je connus ?
- Comment est-ce que je considère celui qui a autorité sur moi, parent, professeur, animateur, chef, etc. ? Est-il quelqu’un contre lequel je me rebelle, auquel j’obéis contraint et forcé, ou en espérant une récompense,ou quelqu'un auquel je me soumets avec respect et bienveillance parce qu’il est pour moi en quelque sorte une image de Dieu qui nous aime tous les deux ?
- Où se situe le combat spirituel du croyant ? Dans la société ? dans son foyer ? dans son église ? dans son cœur ?
- Quel lien peut-il y avoir entre combat spirituel et combat sociétal ?
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25/08/2023
Étude n°10 Relations chrétiennes dans le couple Eph 5,21 à 33 (02 09 23)
Étude n°10 Relations chrétiennes dans le couple Eph 5,21 à 33 (02 09 23)
« Maris aimez chacun votre femme comme Christ a aimé l’Église et s’est livré lui-même pour elle… » Eph 5.25
Observons
Le contexte : L’imitation de Dieu (ch 5) consiste à marcher dans l’amour à l’exemple de Christ qui s’est livré lui-même pour nous à Dieu. Cette marche est caractérisée par la reconnaissance envers Dieu et la soumission les uns aux autres dans la « crainte » ou le respect de Christ (5.20-21)
Le texte
5.21 : transition : la soumission mutuelle
5.22-33 : relations au sein du couple à l’exemple de Christ et l’Église :
a- 22-24 : A qui est comparée la femme ? Que représente son mari pour elle? A quoi est-elle invitée en conséquence ?
b- 25-30 : Qu’est-il demandé de différent au mari ? A qui est-il comparé ? Qu’a fait Christ pour l’Église ? A quoi le mari est-il invité et au nom de quoi ?
c- 31-33 : Que rappelle la citation de Genèse 2 ? Quelle préfiguration Paul en fait-il (v 32) ? Comment conclut-il ce paragraphe consacré à la relation de couple ? Quelle en est la nouveauté ?
Comprenons
- La soumission
Paul s’adresse à une société basée sur des rapports de force, d’autorité, où chacun a une place et un rôle bien définis, et dont il ne cherche pas à bouleverser les structures (1 Co 7.21). Il envisage dans la structure de son époque comment se comporter selon les principes chrétiens. Comme il vient de l’établir au ch 5, les relations chrétiennes se fondent sur le principe de la soumission mutuelle, dans l’amour respectueux de Christ. C’est une obéissance volontaire, fruit de l’humilité et de l’esprit de service, à l’image de la relation que le croyant entretient avec Christ, son Seigneur et Sauveur.
Que l’épouse, les enfants, les serviteurs ou esclaves soient soumis à l’autorité dont ils dépendent dans la société, il n’y a rien de nouveau . Ce qui est nouveau, c’est le regard chrétien porté sur cette soumission : ce n’est pas une obéissance dans la crainte du châtiment, mais dans la crainte de Christ, c’est-à-dire dans le respect profond, l’adoration et la confiance en Christ qui est Seigneur (v 22) = qui dirige la vie du croyant, et Sauveur (v 23) = qui est venu non pour être servi mais pour servir (Mt 20.28).
Dans le couple, la soumission de la femme à son mari découle de sa soumission au Christ. Comme elle obéit à Christ avec amour, reconnaissance, respect, et esprit de service, elle se doit de se soumettre de même à son époux. La femme représente ici, comme dans toute la Bible, le peuple de Dieu, ou l’Église, qui a scellé alliance avec Dieu. Paul développe cette magnifique métaphore pour préciser les rôles de chacun, car son but est que les relations chrétiennes soient en tout à la gloire de Dieu (1 Co 10.31). Mais il ne faut pas extraire ce texte ni du contexte social, ni de l’ensemble du Nouveau Testament, pour prêcher une soumission aveugle et inconditionnelle de la femme au mari. Le texte d’Actes 5.29 reste valable en toutes situations, l’obéissance à Dieu prime sur celle des hommes quand ils abusent de leur autorité.
- L’autorité
Le mari possède une autorité sur sa femme, qui se réfère à l’autorité de Christ sur l’Église. Que signifie pour Paul être le chef, la « tête » de l’Église ou de la femme ? C’est d’abord aimer d’un amour qui se donne jusqu’à la mort (25), et là c’est une révolution que Paul demande au mari. Il n’a pas que des droits sur sa femme, comme c’était vécu à l’époque, mais il a, à l’exemple de Christ, un devoir d’amour -agapè-. La tête sert à coordonner les membres du corps, à créer l’harmonie pour que le corps vive mieux, à le sécuriser, le protéger en donnant les directives adéquates au développement et à la vie. Christ, tête de l’Église, a été le Sauveur aimant qui s’est donné pour permettre sa transformation, son développement dans la sainteté (= la mise à part pour le service de Dieu), et sa purification qui vient du pardon accordé et reçu ; il a pris soin d’elle, il l’a ainsi valorisée, embellie, il l’a rendue digne de partager avec lui la vie éternelle (25-27). De même le mari se montrera le chef de la femme, en l’aimant comme lui-même, en prenant soin d’elle comme « chair de sa chair, os de ses os » (Ge 2.23), comme le rappelle la citation de Paul au v 31. Par cette comparaison entre le couple humain et le couple spirituel Christ et l’Église, Paul renouvelle le sens donné au mariage par Dieu à la création : le couple chrétien a la mission d’être une parabole vivante de l’alliance de Dieu avec son peuple (Israël, puis l’Église) en marche vers la vie éternelle (voir entre autres Osée 2.21 ; 3.1 ; Es 54.5 ; Ap 19.7).
A remarquer que le mot « mystère »(v 32) appliqué par Paul à l’alliance de Christ avec l’Église, a été traduit par la Vulgate (Bible en latin) par « sacrement » et a été à tort appliqué au mariage humain, faisant de celui-ci un « sacrement » dans l’Église catholique. Rappelons que le mot «sacrement » n’existe pas dans la Bible, et qu’il désigne théologiquement l’acte qui symbolise l’œuvre de salut de Christ (mort et résurrection = baptême et sainte-cène) ; ce qui n’est pas le cas du mariage !
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quels sont mon regard et mes sentiments vis-à-vis de toute autorité, dans l’Église, au foyer, dans la société : la critique, la révolte, l’opposition, la servilité, la prière, l’obéissance éclairée, la liberté intérieure ?
- Quand j’exerce moi-même une autorité dans l’Église, au foyer, dans la société, quels sentiments m’habitent : le goût du pouvoir sur les autres, le désir de bien assumer mes responsabilités, le plaisir d’être honoré, le désir de faire le bien, selon la volonté de Dieu, la recherche de la gloire de Dieu en témoignant de sa justice et de sa bonté ?
- Quelle image de Dieu donnent ma vie de couple, ou ma vie personnelle « alliée » à Christ, et la vie de mon église locale, « épouse » de Christ ?
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