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01/03/2019

Étude n°10 L’Évangile éternel de Dieu Ap 14. 6-13 (09 03 19)

Étude n°10 L’Évangile éternel de Dieu Ap 14. 6-13 (09 03 19)

 

« C’est ici la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi de (en) Jésus » Ap 14.12

Observons (Illustration deZabou : les trois anges d'Ap 14)3 anges apoc 14 , Zabou.jpg

  • Contexte

- Où se situe ce passage dans le livre et dans le chapitre ? Quelle est la description des 144000 v 1-5 ? Quel lien peut-on faire entre le v 5 et le v 6 ? (Relever les indications de sons et de paroles dans le tableau des 144000).

Texte 6-7 : Premier message

  • Quels sont les personnages, les actions, le message de ces deux versets ? Où et quand se situent-ils ? Qui ou que représentent les 3 anges messagers du ciel ?
  • Déterminer la construction de chacun des versets en relevant :

*Les répétitions (ciel, terre, les impératifs, l’idée de proclamation: annoncer, dire, voix forte, Évangile bonne nouvelle),

*Les oppositions (v 6 : ciel // terre),

*Les parallélismes de juxtapositions (v 6 : terre, nation, tribu, langue et peuple // v 7 : le ciel, la terre, la mer et les sources d’eaux), forment un double parallélisme concentrique (ou chiasme) qui sert à mettre en valeur les deux phrases centrales:

Premier chiasme : v 6 : a- Je vis un autre ange qui volait au milieu du ciel

                                      b- il avait un Évangile éternel

                                      a’- pour l’annoncer aux habitants de la terre.

Second chiasme : v 7 : c- Craignez Dieu, donnez-lui gloire

                                     d- l’heure de son jugement est venue

                                     c’- prosternez-vous devant celui qui a fait le ciel, la terre,...

Entre les deux chiasmes, la phrase  « il disait d’une voix forte » complète (elle répète pour la 3ème fois) l’idée de proclamation exprimée par les mots précédents : Évangile et annoncer.

  • Quel sens donner aux verbes « craindre Dieu » et « donner gloire » ?
  • Quels aspects de Dieu sont mis en valeur ?

Texte v 8-11 : les deuxième et troisième messages :

  • Quel est le lien entre ces deux messages et le premier ?
  • Quelle figure apparaît au deuxième message ? Comment est-elle reprise au troisième ? Quels symboles du ch 13 sont repris dans ces v 8-9 ?
  • Comment est exprimé le jugement sur ces puissances ? v 10-11

Texte v 12-13 :

  • A quoi s’opposent ces deux versets ?
  • Qu’est-il demandé aux saints ?
  • Quelle bénédiction conclut le tableau ? Sur qui est-elle prononcée ? Quel est son sens ?

Comprenons

Contexte :

Le texte se situe dans le 3ème chapitre de la vision centrale (ch 12-14), qui donne les clés de l’histoire spirituelle du monde. Le ch 14 développe les expressions :

12.17 ceux qui gardent les commandements de Dieu et le témoignage de Jésus ;

13.15b ceux qui ne se prosterneraient pas devant l’image de la bête.

Le tableau des 144000 est caractérisé par le bruit des grandes eaux, et des joueurs de harpe, le chant du cantique nouveau, et l’absence de mensonge dans leur bouche. L’explication de ces sons et de la vérité proférée par les 144000 vient dans le texte 14.6-7 : Face aux séductions, menaces et persécutions de la trilogie satanique, existe le peuple des rachetés de la terre (14.4) qui disent la vérité. Quelle vérité? C’est ce que le texte révèle.

Les personnages de ces deux versets sont :

Je = le prophète visionnaire ;  un autre ange = différent des anges des trompettes ;  les habitants de la terre, nations, tribus, langues, peuples ; vous = les mêmes habitants ; Dieu = juge et créateur

Les actions : l’ange vole au milieu du ciel, il annonce, il dit d’une voix forte, le jugement est venu ; Dieu a fait le ciel, la terre...

Le message : La construction en parallèles concentriques de chaque verset met au centre le contenu du message : L’Évangile éternel, et Craignez, donnez gloire, adorez Dieu juge et créateur. Le lien entre les v 5 et 6 se fait sur le thème sémantique de la parole : les 144000 ont dans la bouche une parole vraie qu’ils vont proclamer en devenant des messagers (= anges) dans les versets 6 et suivants. On peut donc envisager que les trois anges les représentent ou plutôt, par la figure de style de la personnification allégorique, représentent les messages qu’ils portent.

Le premier messageanges à l'évangile vitrail-chartres.jpg

v 6 : Je vis un autre ange qui volait au milieu du ciel. Il avait un Évangile éternel : (vitrail de Chartres)

Le ciel symbolise le domaine spirituel dans lequel le messager agit. De plus comme le ciel est vu par tous, le message que cet ange proclame est perçu par tous ceux qui se préoccupent de spiritualité. La Bonne Nouvelle est toujours la même, mais ce mot contraste avec le message de « craindre Dieu car l’heure du jugement est venue » ! Le jugement peut-il être une bonne nouvelle ? Oui, si on y voit d’abord l’aspect de réhabilitation et de délivrance des élus !

Le texte parle d’un autre ange, pour le différencier de ceux des trompettes, et des deux suivants (v 8 et 9). Ces anges s’adressent à tous les hommes car leurs messages concernent la totalité du monde. Ces trois messagers sont assimilés à leurs messages qui s’opposent à l’action du trio satanique du ch 13. Apparaissant à la suite de la mention (v 5) de la vérité que professent les 144000 (dans leur bouche il n’y a pas de mensonge), on peut voir dans ces trois anges la personnalisation des messages de vérité qu’ils professent.

v 7 : Il disait d’une voix forte : Craignez Dieu ... L’heure du jugement de Dieu est venue : ce message a été prêché depuis 1844, et continue à être valable pendant toute la durée du temps où les hommes peuvent encore se repentir (= « temps de grâce »).

Prosternez-vous devant celui qui a fait le ciel, la terre, la mer et les sources d’eau : cette expression se trouve en parallèles avec les avertissements des quatre premières trompettes au ch 8, et les quatre premiers fléaux du ch 16. Dans les trompettes, un tiers des éléments de la création est touché par les destructions tandis que dans les fléaux, c’est la totalité. Le chapitre 14, situé entre ces deux séquences, laisse à penser par ce message, que le respect du Créateur se manifeste à la dernière génération par l’attention portée sur la nature et l’éco-système atteints par les pollutions et les fléaux (8.7-12 ; 16.2-9). Dieu dans toute la bible est décrit comme le Créateur du ciel, de la terre et de la mer. Jamais on n’y associe les sources d’eau. Celles-ci représentent la vie, le dynamisme de la terre, au sens physique comme au sens spirituel (voir l’histoire d’Acsa dans Juges 1.14-15, ou celle de la Samaritaine dans Jean 4.10-14, ou encore le fleuve d’eau vive d’Ap 22.1).                                      

Les trompettes lancent par des événements importants des avertissements, que le peuple des 144 000 décrypte et explique : la terre est en train de se détruire, ou d’être détruite, la solution est en Christ, en Dieu Créateur. Les 144 000 donnent une interprétation écologique et spirituelle à ce qui se passe concrètement sur terre, en manifestant leur adoration du Créateur par leur respect du Sabbat.

Le second message

v 8 : Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande, qui a fait boire à toutes les nations du vin de la fureur de son inconduite :  C’est la première fois qu’apparaît ce nom symbolique d’un système dont l’influence est universelle. On le retrouve en 16.19, puis au chapitre 17.1, 3, 5,18, pour désigner la femme prostituée, la grande ville qui a la royauté sur les rois de la terre. En 17.2, nous apprenons que les habitants de la terre se sont enivrés du vin de son inconduite. Ce système religieux comme le signifie le symbole biblique de la "femme" représentant une église, a flirté avec les rois de la terre, avec les puissances politiques, et a entraîné ainsi tous les habitants de la terre dans la corruption. L’apparence fastueuse et l’inconduite abominable (17.4) de ce système marquent une dépravation spirituelle et morale qui consiste à chercher ses appuis, non en Dieu seul, mais dans les richesses et les pouvoirs politiques du monde. Le monde entier partage la même fureur, la même recherche du pouvoir terrestre à tout prix !

Le message  Elle est tombée ! est repris deux autres fois en Ap 18.2, par un ange qui descend du ciel pour proclamer la chute de cette Babylone, « repaire  de tout esprit impur, et qui a enrichi les marchands de la terre par la puissance de son luxe » (18.3), deux détails supplémentaires pour identifier ce système qui domine le monde. Le système politico-économico-religieux de Babylone a en outre la main mise sur l’économie et la finance puisque les marchands se lamentent à sa chute. Ce système qui dominait toutes les activités et toutes les pensées des hommes semble le portrait même de l’image de la bête décrite au chapitre 13.15-17, et repris par le troisième ange (14.9-11)

Mais Babylone est-elle tombée physiquement ou moralement seulement, lorsque retentit le second message (14.8) ? Il nous faut examiner le temps des verbes utilisés dans le chapitre 18 au sujet de la chute de Babylone. Au verset 2, on en parle au passé, pour désigner une action très proche, pour ainsi dire présente. Puis au verset 4, l’ange appelle à sortir de Babylone : elle est donc encore physiquement debout. Aux versets 8-10, les verbes sont au futur : la chute physique est encore à venir, alors que la chute morale est déjà là ! Cette chute physique n’est accomplie qu’avec le troisième ange, au verset 21 : Ainsi sera précipitée avec violence Babylone, la grande ville, et on ne la trouvera plus.

Ap 18.22-23 : « On n’entend plus les joueurs de harpe, les musiciens, les joueurs de flûte et de trompette. On n’y trouvera plus aucun artisan d’un métier quelconque, la lumière de la lampe ne brillera plus, la voix de l’époux et  de l’épouse n’y sera plus entendue » : ce verset peut -être pris littéralement pour annoncer la mort de toute activité dans ce système. Il peut aussi être interprété symboliquement : le peuple de Dieu caractérisé par ses activités prophétiques (joueurs de harpe, lumière de la lampe), ou ses activités spirituellement nourricières (le bruit de la meule), ou ses relations d’amour (époux-épouse) est sorti de Babylone, et l’a abandonnée à son sort.

Le troisième message : v 9-11

L’avertissement de la troisième partie du message que les 144 000 ont mission de propager, concerne ceux qui peuvent encore « sortir de Babylone » (18.4), avant que toute vie l’ait désertée (18.21-24). Cet avertissement a été développé dans la séquence des trompettes aux chapitres 8 à 11. Pendant le temps où il est encore possible de se repentir (9.20-21), chacune des trompettes a symbolisé un événement ou un ensemble d’événements destinés à alerter l’humanité sur la proximité de la fin du monde et du retour en gloire de Christ. Au chapitre 14, le message d’avertissement est repris de façon plus claire et insistante.

Pour désigner les adorateurs idolâtres, Jean reprend les termes utilisés au ch 13.16-17. Les conséquences de leur choix sont exprimées par des images volontairement excessives, qu’il est déplacé de prendre à la lettre, comme ce fut le cas jusqu’à nos jours, en répandant les doctrines de l’enfer et des peines éternelles, contraires à l’amour de Dieu et à ce que la Bible révèle de l’état des morts. Comme Jésus lorsqu’il parlait du sort des réprouvés en employant l’image du feu de la géhenne (Mat 5.22, 29 ; 10.28 ; 23.33), lieu où étaient brûlés tous les déchets de Jérusalem, Jean reprend la même image pour signifier la ruine, la disparition totale et irrémédiable des idolâtres (2 The 1.9). Le feu, le soufre, les tourments, l’absence de repos peuvent évoquer l’état d’esprit des réprouvés, de ceux que Dieu n’habite pas et n’apaise pas (Mat 11. 28). « La fumée de leurs tourments qui monte aux siècles des siècles », est une expression hébraïque pour suggérer que tant que dure notre monde terrestre, les idolâtres séparés de Dieu ne trouvent aucune paix intérieure, aucun espoir de vie éternelle.  Puisqu’ils se sont détournés du Dieu de la Vie, leur choix de mort les fait tomber sous le coup de ce qu’on appelle dans la Bible « la colère de Dieu ». Là aussi cette expression anthropomorphique peut prêter à une conception erronée du caractère de Dieu. « Il est nécessaire de garder plusieurs choses à l’esprit quand on évoque la colère de Dieu. Premièrement, il ne faut pas prendre comme référence la colère humaine pour comprendre celle de Dieu. Nos colères sont souvent irrationnelles et destructrices. La colère divine n’est pas souillée par le péché » (Guide d’études de la Bible, 4ème trimestre 2008, p 23) Son objectif est de rétablir avec justice et amour les termes de son projet pour l’homme. « Deuxièmement, la colère divine à l’encontre du péché humain prouve qu’il nous prend au sérieux, que nous avons de l’importance à ses yeux », qu’il nous aime et désire nous affranchir de tout ce qui nous sépare de lui. Le fait de respecter le choix de mort des idolâtres et des réprouvés, en les laissant disparaître définitivement, est considéré par eux comme une punition d’un Dieu en colère contre eux. Mais comme dans la parabole des talents (Mat 25.14-30) Dieu se comporte envers chaque serviteur selon le regard que celui-ci a porté sur Lui. Ceux qui ont vu un maître bon et valorisant, pour qui ils ont travaillé avec joie, entrent dans le royaume, celui qui n’a vu dans son maître qu’injustice et autorité arbitraire, prendra son rejet comme un effet de la colère de Dieu, alors qu’il n’est que la conséquence de son choix et de son regard sur Dieu. Dieu ne se venge ni ne s’irrite contre l’homme qui reste une créature aimée de lui. Il s’indigne avec tristesse de le voir se détourner de la voie de Vie qu’il lui propose. Il ne cesse de le rappeler à lui comme les trois derniers messages au monde le prouvent. Mais comme il laisse à l’homme la liberté de le refuser, lorsque l’homme ne veut pas et ne peut plus entendre ses appels, il respecte son choix et le livre à ses conséquences  mortelles. Vue du côté de l’homme rebelle, cette attitude est totalement incomprise, et apparaît au mieux comme de l’indifférence, au pire comme une colère vengeresse et punitive, qu’évoque la métaphore de la vendange (14.19-20).

Conclusion : v 12-13

Pour terminer cette séquence des trois messages de la dernière heure, Jean montre en contraste l’attitude des saints qui les propagent : ils accomplissent leur mission avec persévérance, sans se décourager dans leur foi et leur espérance (2 Pi 3.15). Ils manifestent ouvertement leur différence avec les autres adorateurs, par leur obéissance à la volonté divine exprimée dans les dix commandements de l’Ancien Testament, et résumée par Jésus dans la loi d’amour (Mat 7.12). Leur foi repose sur l’œuvre de salut accomplie en leur faveur par Jésus sur la croix, et sur l’exemple de totale confiance en son Père, que Jésus leur a laissé (foi en et de Jésus).

Par la béatitude du v 13, Dieu veut rassurer les fidèles sur le sort des croyants déjà morts au moment du retour du Christ.  Leurs œuvres les suivent signifie soit qu’elles disparaissent avec les morts, qui ne peuvent plus agir, donc se reposent ; soit que leurs œuvres témoignent après eux de leur foi, et seront la base du jugement de résurrection dont ils bénéficieront.

Ce triple message représente depuis les origines du Mouvement Adventiste la mission qu’il  reconnaît lui avoir été confiée par Dieu. En effet, l’Église Adventiste comme les autres églises chrétiennes, fonde sa foi sur la mort et la résurrection de Christ pour le salut de l’homme. Mais son message contient quatre piliers qui font sa spécificité : (voir G. Knight, En quête d’identité, Ed Vie et Santé)

  • la foi dans le retour proche de Jésus qui nécessite un appel urgent à respecter et adorer Dieu (v 7).
  • Le retour à l’adoration de Dieu comme Créateur, dans l’observation du 4ème commandement sur le sabbat (v 7b et 12).
  • La conception d’un « jugement » libérateur qui rassemble le peuple de Dieu avant le retour en gloire du Christ (v 7a).
  • La mort ou disparition totale de l’homme qui ne choisit pas la vie avec Dieu (v 9-11).

Ces derniers versets qui annoncent la destruction définitive des impies idolâtres, contredisent implicitement la croyance païenne d’origine grecque, de l’immortalité naturelle d’une hypothétique âme humaine, ou encore les croyances multiples en réincarnations possibles pour avoir d’autres chances de gagner la vie éternelle.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Quel « Évangile » annonçons-nous : la Bonne Nouvelle éternelle du salut en Jésus-Christ ou l’annonce du jugement sur les impies, comme dans les deux derniers messages ?
  • Comment proclamons-nous le premier message ? Invitons-nous à redouter le jugement venu, à adorer et respecter le Créateur, à lui rendre gloire, c’est-à-dire à se repentir ?
  • Comment adorer le Créateur, en plus du respect du sabbat ?
  • Comment pouvons-nous persévérer dans la foi au milieu des pressions et des diversions du monde ambiant ?

08:00 Publié dans Apocalypse | Lien permanent | Commentaires (0)

22/02/2019

Étude n° 9 Satan et ses alliées, Ap 13 (02 03 19)

Étude n° 9 Satan et ses alliées, Ap 13 (02 03 19)

« Le dragon fut irrité contre la femme et il alla faire la guerre au reste de sa postérité, à ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui retiennent le témoignage de Jésus » Ap 12.17

(Illustration : Apocalypse flamande, 14è siècle)Apo 13 les bêtes et le faux prophète (Ap flamande 15è).jpg

Pour ce chapitre se reporter au livre « la Femme et le dragon, une lutte séculaire » d’E. Zuber

Observons

Le contexte : Le ch 13, au centre de la vision centrale (ch 12-14), développe, sous l’effet d’un zoom grossissant, la guerre terrestre du dragon-Satan contre la femme-Eglise fidèle (12.13-18).

Le texte

Structure : Première alliée du dragon

a) v 1-2 : apparition de la bête qui monte de la mer

b) v 3-4 : histoire de cette bête

a’) v 5-8 : action de la bête

c) v 9-10 : Avertissement aux saints.

Deuxième et troisième alliées :

11-14a : description de la seconde bête montée de la terre

14b-15 : l’image de la bête (4 fois)

16-17 : pouvoir universel de l’image de la bête

18 : Avertissement aux sages et intelligents.

Relever les caractéristiques distinctives de chacune de ces alliées, en distinguant bien celles de l’image de la bête.

Comprenons

a) La description de la bête qui monte de la mer se réfère à Dn 7.3-8 : le dernier animal de Daniel est repris par Jean avec les caractéristiques des trois autres, mais avec plus de précisions. La bête a la même apparence que le dragon (12.3) dont elle reçoit la puissance (v 26). Au ch 12 le dragon représentait spirituellement Satan luttant contre Jésus (v 9) et historiquement le pouvoir de l’empire romain au moment de la naissance de Jésus (v 4). Cet empire païen est tombé comme l’annonçait Dn 7.24a, sous les coups des Barbares, et a essaimé dans divers royaume européens. Les diadèmes des 7 têtes du dragon (12.3) sont passés sur les 10 cornes de la bête pour symboliser cette dispersion du pouvoir central politique de Rome sur plusieurs nations, comme le suggère aussi le fait que la bête sort de la mer, symbole de l’ensemble des peuples (Ap 17.15 ; Es 57.20). La transmission de la puissance du dragon (= Empire romain païen à une bête qui lui ressemble signifie que cette dernière hérite d’une autorité semblable sur une foule de peuples et exerce sur eux le même pouvoir de mort, physique et spirituelle, que Satan. Les noms de blasphèmes qu’elle porte indiquent qu’elle s’attaque à l’autorité et l’identité mêmes de Dieu (v 6).

b) l’histoire de la bête est remarquablement résumée au v 3, dont la réalisation se poursuit encore. La blessure à la tête serait l’exil et l’emprisonnement du pape par Napoléon en Avignon, à la fin des 42 mois ou 1260 jours/années (v 5) du pouvoir temporel exercé par l’empire romain chrétien de la papauté médiévale. La guérison de la blessure a commencé à notre époque où les interventions mondiales et politiques du pape se multiplient. Reconnaître l’autorité de la bête en se prosternant devant elle, c’est implicitement se soumettre à l’autorité du dragon-Satan qui l’a suscitée (v 4).

Satan parodie trois fois l’histoire et l’autorité du Christ :

v 4 : le cri des adorateurs de la bête « Qui est semblable à la bête ? » est un écho du nom de Micaël que porte Jésus dans sa lutte contre Satan : « Qui est semblable à Dieu ? »

v 3 : la blessure à la tête parodie la mort de Jésus, sa guérison et sa montée en gloire imitent la résurrection et l’ascension de Christ.

a’) L’action de la première bête se caractérise par l’orgueil, le blasphème (3 fois), la persécution des saints, et l’universalité du pouvoir. Cette puissance politico-religieuse s’attaque à Dieu et à ses fidèles en usurpant ce qui ne revient qu’à Dieu : son nom (Père, Très Saint Père), son tabernacle (prétention qu’en dehors d’elle il n’y a pas de salut), ceux qui habitent au ciel (les fidèles à Christ, Ep 2.6) en les excommuniant comme hérétiques.

v 8 : l’adoration de la bête est dans le futur par rapport à sa guérison et à sa victoire sur les saints, et annonce les v 14-15. Les habitants de la terre (= les adorateurs de la bête) sont reconnus comme ne figurant pas sur le livre de vie de l’Agneau immolé. Ce détail renvoie au ch 5 où l’agneau s’apprête à ouvrir le livre scellé et à révéler ainsi tous ceux qui ont fait alliance avec lui en acceptant son sacrifice comme seul moyen de salut, et qu’il connaît dans sa prescience divine depuis la fondation du monde. Le v 8 fait allusion à un tri parmi les hommes en fonction de leur position vis-à-vis de l’Agneau.

c) les v 9-10 contiennent une notion de jugement et de sanction (chacun aura le sort qu’il aura choisi, révélé par ses attitudes dans sa vie terrestre), pour avertir les saints et les encourager à la persévérance dans un monde qui se détruit par sa propre violence (Ez 28.18b).

La seconde partie du ch 13 enchaîne chronologiquement sur l’apparition d’une seconde bête.

a) identité de la seconde bête

v11a : elle monte de la terre : Bibliquement la terre représente le refuge du peuple de Dieu (12.16) ou le peuple de Dieu lui-même, en opposition à la mer des nations. Pour échapper à la persécution de la papauté, beaucoup de croyants s’enfuirent aux USA entre autres pays) où ils pouvaient pratiquer librement leur foi.

v 11b : les cornes restent le symbole du pouvoir politique qui aux USA a reposé longtemps sur deux principes pacifiques (= agneau) : la liberté et la séparation de l’Église et de l’État. Mais aujourd’hui l’agneau s’est mis à parler comme un dragon, intervenant à tout moment et partout pour régenter le monde.

b) action de la 2ème bête

v 12 : Les USA et l’Église romaine (1ère bête) coexistent après la guérison de la bête. Celle-ci reçoit l’appui logistique et moral de la seconde bête : la puissance politique des USA s’allie au pouvoir religieux de la papauté pour imposer son autorité au monde entier. Cette prophétie en cours de réalisation doit nous inciter à la vigilance de l’observation, mais aussi à la prudence de l’interprétation !                                

v 13 : le feu du ciel peut représenter littéralement la bombe atomique expérimentée en premier par les USA, et symboliquement parodier l’effusion de l’Esprit par des manifestations charismatiques extatiques, ou hystériques, et des phénomènes surnaturels spirites. Ces séductions en présence de la 1ère bête et sans doute avec sa collaboration plus ou moins officielle, ont pour but de susciter une 3ème puissance universelle, « image de la bête ».                                                              

 v 14 : la référence à la première bête se fait sur la blessure guérie. L’image ressemblera à la bête qui a subsisté grâce à l’alliance entre le politique et le religieux, en jouant sur les deux tableaux. La troisième puissance dont l’éclosion est favorisée par la puissance américaine doit donc, comme la première bête, allier un pouvoir religieux à un pouvoir politique. On s’est longtemps interrogé sur la nature et l’identité de cette « image de la bête », représentée dans l’iconographie apocalyptique du Moyen-Age, comme une statue, sosie de la première bête à 10 cornes et sept têtes, adorée par tous les habitants de la terre.

  Aujourd’hui, plusieurs détails de la prophétie nous apparaissent plus compréhensibles. Cette troisième puissance, n’est pas figée comme une statue ; elle est animée, c’est-à-dire qu’elle agit auprès de tous, avec l’aide dans son apparition et son développement, de la deuxième puissance (v 14-15). De plus, elle parle comme la première bête qui blasphémait. Dans le langage biblique, parler c’est prophétiser, parler de la part de Dieu. Or que dit ce « nouveau prophète » ? Il ordonne de mettre à mort tous ceux qui ne l’adorent pas ! C’est pourquoi cette image de la bête n’apparaît plus dans la suite de l’Apocalypse que sous le nom de « faux prophète[1] ». Cette troisième puissance allie donc le politique et le religieux contre ceux qui refusent de l’adorer, contre le peuple fidèle à l’Agneau qui sera décrit au chapitre 14 suivant. En outre au verset 16 du ch 13, on voit qu’elle impose un pouvoir économique sur toute la terre, maîtrisant toutes les transactions financières, imposant sa marque (ou sa volonté), dans les consciences, symbolisées par le front, ou dans les actions de ses sujets, représentées par la main ; de gré ou de force, volontairement ou seulement de façade, ces sujets se plieraient à l’autorité triple de cette troisième puissance, à l’exemple de l’action médiévale de la première bête. Elle parodiera l’action de Dieu donnant la Pâque (Ex 13.9) ou sa loi (Dt 6.8-9) comme signes d’appartenance volontaire (= front) et d’obéissance (= main) à son alliance. La marque de la bête sera le signe non de la libération divine comme la Pâque ou la Loi, mais de l’aliénation à l’Adversaire qui l’utilise comme alliée.

Comment identifier cette puissance totalitaire, coexistant avec les deux autres puissances mondiales, à la fin des temps puisqu’il n’y en pas d’autre de mentionnée après elle ? Qui incarnerait cette volonté de domination de toute la terre sous un joug religieux réclamant la soumission à un dieu sanguinaire, parlant en « faux-prophète » et massacrant les réfractaires, un joug politique s’imposant de gré ou de force  dans toutes les catégories sociales, et un joug économique contrôlant toutes les transactions financières et commerciales ?

Notre époque de la fin du 20ème siècle et du début du 21ème vit un bouleversement des événements et des puissances dans le monde. Le système de la papauté retrouve son influence politique et religieuse parmi les états et les peuples, la puissance des Etats-Unis d’Amérique affirme avec grondements son autorité de première puissance politique mondiale. Ce qu’on sait moins, c’est que pour des raisons économiques,  à cause de ses énormes besoins en énergie pétrolière, cette puissance a favorisé l’émergence sur la scène mondiale des Etats arabes du Moyen-Orient, riches en pétrole. Forts de cette richesse, ces Etats ont imposé leurs prix, puis ils ont infiltré les peuples avec la religion de l’Islam, prêchée par leur « prophète », et qui prétend s’étendre à tous, en persécutant ses opposants, les chrétiens en particulier. L’arme nouvelle du terrorisme permet à l’Islam wahabite intégriste de toucher au cœur le monde occidental qui est considéré par lui comme chrétien dans son ensemble. Ne serait-ce pas la situation symbolisée par les chevaux apparus à la 6ème trompette[2], qui par leurs mensonges aveuglent et tuent physiquement le tiers des hommes[3] ?

v 18 : Face à cette image de la bête, les croyants devront avoir la sagesse et l’intelligence indispensables pour discerner un système plus complexe, plus occulte, plus puissant encore que celui de la première bête. Sans entrer dans les interprétations kabbalistes sur la valeur numérique des lettres d’un nom, nous pouvons nous servir du symbolisme des chiffres de la Bible : 6 désigne ce qui est humain (v 18b) en opposition au chiffre 3 de la trinité divine, et au 7 qui indique la plénitude et la perfection divines. Répété trois fois dans le nombre 666, il symboliserait un système humain qui veut se prendre pour Dieu.

Il faut la sagesse divine pour discerner la montée de  l’esclavage oppressif de l’image de la bête et lui résister en gardant les commandements de Dieu et le témoignage de Jésus (12.17).

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- La compréhension de ces bêtes prophétiques alliées de Satan stimule-t-elle ma peur de l’avenir et ma propre-justice (= je n’adore pas les puissances humaines), ou augmente-t’elle ma foi en Dieu et ma persévérance dans l’obéissance et l’amour ?

- Comment présenter cette prophétie à un catholique sans le blesser, pour l’amener à comprendre qu’il ne s’agit pas de condamner sa foi, mais d’évaluer les attitudes et les tentations d’un système mondial qui vise à l’hégémonie politico-religieuse ?

- Ces prophéties concernent les temps modernes depuis le 16ème siècle, et continuent à se réaliser sous nos yeux. L’important n’est pas d’étiqueter les uns et les autres, mais d’acquérir sagesse et intelligence pour discerner qui nous servons (Jos 24.15) et pourquoi nous le servons !

- La persécution peut prendre toutes les formes de violence, spirituelle, morale, économique, physique, simultanément ou consécutivement partout. Nul n’est à l’abri. Comment s’y préparer sans tomber dans un délire de persécution, dans un sectarisme identitaire, ou dans une recherche maniaque de la pureté ?                      

- Ma vie  manifeste-t-elle mon appartenance à un Dieu autoritaire ou à un Dieu libérateur ? Par quels signes ?

 

[1] Ap 16.13 ; 20.10

[2] Ap 9.17-19

[3] Voir p 177-180 dans « Le message d’espérance de l’Apocalypse » de l’auteur. (Ed Bod )

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