17/05/2019
Étude n°8 : Être parent 1 Samuel 2,12-36 et 3.13-14 (25 05 19)
Étude n°8 : Être parent 1 Samuel 2,12-36 et 3.13-14 (25 05 19)
« Voici que des fils sont un héritage de l’Eternel, le fruit des entrailles est une récompense ! » Ps 127.3
Observons
Le contexte
Eli est à la fois juge en Israël depuis une quarantaine d’années, et sacrificateur à Silo où se trouvait l’arche de l’alliance et le tabernacle depuis l’entrée en Canaan. Comme c’était la coutume, ses deux fils avaient pris sa succession car il était très âgé et aveugle (4.15).
Anne dont l’Eternel avait exaucé la prière d’avoir un enfant, a confié, en reconnaissance, son fils Samuel à la garde d’Eli pour qu’il le consacre à l’Eternel (1.28), et pour qu’il lui apprenne le service du temple. Elle a ainsi offert à Dieu les prémices de sa maternité, obéissant à la loi donnée à la première Pâque (Ex 13.1) de consacrer à Dieu tout premier-né, en signe d’adoration. En contraste le texte suivant décrit l’attitude d’Eli et de ses fils vis-à-vis de Dieu.
Le texte
- Introduction (v 12) Perversité des fils d’Eli
- v 13-17 : Mépris des fils d’Eli pour les fidèles et leurs offrandes
- v 18-21 : soins d’Anne pour son fils Samuel et bénédiction de Dieu sur elle.
a’) v 22-25 : vains reproches d’Eli à ses fils.
- Bénédiction de Dieu sur Samuel
A’- Prophétie contre la famille d’Eli
- v 27-28 : rappel du sacerdoce confié par Dieu aux sacrificateurs
- v 29 : Dénonciation de la faute d’Eli et de ses fils
a’) v 30-36 : rejet du sacerdoce de la famille d’Eli et annonce de la mort de ses fils.
Au centre de chacune des deux parties A et A’ se trouvent les attitudes opposées de parents vis-à-vis de leurs enfants, encadrées, au début par la révélation des actes des fils du sacrificateur Eli (12-17), et des actes de Dieu vis-à-vis de la famille d’Eli (27-28), et à la fin par la révélation des conséquences de ces actes dans la famille d’Eli (22-25 et 30-36).
Comprenons
Au premier abord, ce texte peut être lu comme un simple enseignement moral sur l’éducation des parents. Pourtant la Parole de Dieu n’a pas ce seul objectif, et la composition du passage nous invite à chercher l’enseignement spirituel qu’il véhicule. Quelle est la faute d’Eli et de ses fils ? Elle est exprimée au v 29 :
- ils foulent aux pieds sacrifices et offrandes réservées à Dieu
- Eli honore ses fils plus que Dieu
- Ils s’engraissent sur le dos du peuple et du service de Dieu (Voir Dt 32.15).
Les sacrificateurs vivaient des dîmes et des offrandes apportées au tabernacle par les fidèles (Dt 18.1). Dans les sacrifices d’actions de grâces, un repas de famille permettait de consommer la partie de la victime qui n’était pas brûlée sur l’autel, ni allouée au sacrificateur (Lv 7.11-21). Le sacrificateur n’avait droit qu’à la poitrine et à la cuisse droite (Lv 7.31-35). Les fils d’Eli réclamaient et au besoin prenaient en outre ce qui leur plaisait, soit dans la viande cuite, soit avant même que la part de Dieu soit brûlée (v 13-16). Ils montraient par là combien ils « méprisaient » (v 17, 29) ou accordaient peu de sens aux sacrifices, et combien ils profitaient de leur fonction pour « s’engraisser » (v 29) personnellement. Ils ne servaient pas Dieu, mais se servaient eux-mêmes ; ne voyant dans les sacrifices qu’une source de profit matériel, ils ne comprenaient plus le sens symbolique de ces sacrifices institués par Dieu dès la création (Gn 3.21) pour annoncer le salut et le pardon de Dieu, que Jésus réalisera plus tard par son sacrifice sur la croix (Dt 32.15). Lorsque le rite perd sa signification spirituelle, il devient une occasion de péché, d’abandon et de mépris de Dieu (voir ce que dit Paul à ce sujet pour la sainte cène en 1 Co 11.27-29.
Eli, en reprenant mollement ses fils, sans approfondir avec eux les enjeux de leur attitude, ne manifeste pas un souci de la gloire de Dieu, mais le souci de l’opinion du peuple sur ses fils (v 23-24). Il semble lui aussi méconnaître le jugement et le pardon de Dieu que symbolisaient les sacrifices, puisqu’il ne voit pas comment l’offenseur de Dieu pourrait échapper à son courroux (v 25a). Face à la gravité de l’attitude des fils il aurait dû montrer plus de fermeté dans ses reproches pour les amener à la repentance. En cela, Dieu peut lui dire qu’il a honoré ses fils plus que lui, qu’il a méprisé sa gloire, en ne cherchant pas plus intensément à faire revenir ses fils à Dieu (v 29, 30b). L’éducation dans cette famille ne manifestait que faiblesse, confusion, absence de respect de Dieu et intérêt personnel.
En contraste, l’auteur du livre met en valeur l’attitude respectueuse envers Dieu d’Anne et de sa famille. Bien que la perversité des sacrificateurs lui soit connue, Anne n’hésite pas à confier son fils Samuel à Eli, pour le service du temple. Elle aurait pu racheter son premier-né, comme la loi le lui permettait (Nb 18.15). Elle aurait pu désirer le garder auprès d’elle loin des mauvaises influences des fils d’Eli, elle aurait pu aussi s’éloigner du tabernacle si corrompu, et ne plus y venir adorer le Seigneur. Tout cela, elle n’a pas voulu en tenir compte, par reconnaissance envers le Seigneur pour la grâce reçue d’être devenue mère. La femme stérile était en effet considérée et se considérait comme maudite de Dieu. Samuel était ce qu’elle avait de plus cher, de plus précieux et elle le consacra entièrement au service de Dieu, oubliant tout désir de possession maternelle. Son amour s’est exprimé par les soins dont elle a entouré Samuel (v 19) durant les nombreuses années de sa croissance. Anne a ainsi manifesté fidélité et persévérance dans son attention à Dieu, et dans sa reconnaissance.
Peut-être son amour pour Dieu lui a-t-il fait pressentir que Samuel pourrait être ce « sacrificateur fidèle » (v 35) qui remplacerait les fils d’Eli et accompagnerait la vieillesse d’Eli, aveuglé physiquement et spirituellement (v 33). La qualité de sacrificateur se marquait par le vêtement que portait le jeune Samuel, un éphod de lin (Ex 28.6), il était un descendant de la branche cadette de Lévi (1 Chr 6.1-28 ; Ex 6.16-20), qui normalement n’avait pas reçu la sacrificature.
Anne fut la première bénéficiaire de la promesse exprimée par l’homme de Dieu au v 30 : « j’honorerai celui qui m’honore », puisqu’elle fut comblée par cinq autres maternités (v 21).
Une seconde réalisation de la prophétie du v 35 s’accomplit sous le règne de Salomon (1 Rois 2.26-27) lorsqu’Abiathar, dernier descendant d’Eli, fut dépouillé de la sacrificature et remplacé par Tsadok (= le juste, en hébreu) à qui il dut mendier de quoi survivre, les sacrificateurs n’ayant pas d’autres sources de revenus que les sacrifices et offrandes des fidèles.
Enfin on peut voir aussi dans cette promesse une annonce messianique du grand sacrificateur Jésus qui « agira selon le cœur de Dieu ».
Le contraste entre les deux familles fait ressortir toute l’importance de l’attitude des parents envers Dieu et envers leurs enfants. Même si Samuel n’a pas bénéficié très longtemps de la présence de ses parents, ce qu’ils lui ont inculqué – amour, respect de Dieu, soins attentifs à l’autre, abnégation, esprit de service – lui a suffi pour ne pas se laisser influencer par le laisser-faire d’Eli et la cupidité de ses fils. Une éducation dans l’adoration de l’Eternel et l’obéissance à sa parole porte les fruits de l’Esprit (Ps 127) et fournit aux enfants des points de repère pour orienter leur vie, et des outils pour grandir harmonieusement, même si tous ne deviennent pas des prophètes comme Samuel, ou même des croyants ! C’est de la responsabilité des parents d’enseigner et non d’imposer à leurs enfants un chemin de vie possible qui leur permette de saisir toutes les bénédictions que Dieu leur réserve. Mais c’est leur liberté de le suivre ou non !
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quels exemples sommes-nous auprès de nos enfants, en famille et en église ?
- Qu’avons-nous à revoir dans notre façon d’agir vis-à-vis des autres et de Dieu, pour être des témoins authentiques de Jésus-Christ dans notre famille et dans notre église ?
- Quel but fixons-nous à notre éducation familiale et ecclésiale : faire des hommes et des femmes : soumis à notre volonté ou indépendants, des adultes décidés et débrouillards, des disciples de Jésus-Christ, des enfants qui nous feront honneur ou qui réaliseront ce que nous n’avons pas pu faire ou posséder, des chrétiens engagés, … ?
- Quelle différence faisons-nous entre la réprimande et la punition ? entre le laxisme et la liberté ? entre la soumission et l’obéissance ?
- Comment inculquer le respect et l’amour de Dieu et des autres ?
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10/05/2019
Étude n°7 Clés pour l’unité familiale Eph 2.11-22 (18 05 19)
Étude n°7 Clés pour l’unité familiale Eph 2.11-22 (18 05 19)
« Qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé ! » Jean 17.21
Observons
- v 11-12 : A qui Paul s’adresse-t-il ? Que leur rappelle-t-il ?
- v 13-16 : .A quoi oppose-t-il la situation précédente ?
Relever les mots exprimant l’œuvre de réconciliation de Jésus ? Par quel moyen l’a-t-il accomplie ? Expliquer comment cela peut se faire ?
- V 17-22 : Autour de quels thèmes tourne le vocabulaire ?
17-19 : Jésus, le réconciliateur : a) 17 : la paix entre les hommes séparés
b) 18 : la paix des uns et des autres avec Dieu
a’) 19 : tous “ gens de la maison de Dieu ”.
20-22 : Jésus, fondement de l’Église : a) 20 : Jésus pierre angulaire de l’édifice
b) 21 : Croissance de l’édifice en Christ
a’) 22 : Tous édifiés pour former la « maison de Dieu »
- Comment appliquer ce texte à la famille ?
Comprenons
Le contexte
Paul fonda l’Église d’Éphèse, aidé de Priscille et Aquilas puis d’Appolos (Ac 18), d’abord parmi les Juifs, et très vite parmi les païens (Ac 19.8-10). Ephèse devint la métropole du christianisme dans un monde païen cosmopolite.
Par cette lettre, Paul s’adresse à tous les nouveaux convertis d’Asie, issus d’un monde païen toujours tenu à l’écart (au loin,17) et méprisé par les Juifs. Il leur expose la grâce immense de Dieu, qui leur a offert le salut comme aux Juifs, et les a intégrés à son nouveau peuple de croyants, où il désire habiter. Les anciens rapports d’inimitié entre juifs et païens faisaient sentir aux nouveaux convertis le changement de rapports entre eux, dus à la grâce de Dieu qui les faisait participer à l’alliance divine. Car Christ en mettant à mort sur la croix l’ancienne nature charnelle de l’homme, avait aboli, effacé le péché, la séparation entre Dieu et les hommes et entre les hommes, pour qu’ils forment un seul corps nouveau guidé par l’Esprit (v 15, 18). La croix est vraiment au centre de cette œuvre de paix de Christ.
Par Christ, tous ont maintenant accès à la fois à Dieu le Père (18), et aux autres croyants (17). La relation d’amour fraternel (ou familial) n’est rendue possible que par le rétablissement de la relation avec Dieu, que Jésus a permise en faisant mourir sur la croix notre nature d’être pécheur (= séparé de Dieu), et en lui donnant par sa résurrection une nouvelle vie dans l’Esprit.
Il n’y a plus de séparation entre les croyants (Gal 3.28), puisque Jésus a apporté la paix pour “ quiconque croit ” (Jn 3.16). Paul l’exprime dans deux fortes oppositions (19) : les étrangers deviennent concitoyens des saints, les gens du dehors deviennent gens de la maison de Dieu (Segond 1910). La paix avec Dieu fonde la paix entre les croyants, et favorise l’édification du temple spirituel de Dieu.
A partir de l’image de la “ maison de Dieu ” (19), Paul poursuit avec la métaphore de l’édifice : fondement, pierre angulaire, coordination, accroissement, temple, habitation (20-22).Tout cet édifice est élevé en Esprit par opposition au temple matériel si cher au peuple juif.
Le fondement des apôtres et des prophètes n’est pas leurs personnes, mais leur enseignement : la Parole et le témoignage de Dieu (1 Co 3.10-11), dont l’unique sujet est Jésus-Christ, véritable pierre angulaire sur laquelle s’appuie tout l’édifice de la foi. Ancien et Nouveau Testaments annoncent le salut en Jésus-Christ.
L’ordre, l’accroissement et la sainteté de la maison de Dieu (21) seront proportionnés à son appui exclusif sur Jésus-Christ (1 Pi 2.4-5), mais aussi à la présence de Dieu par l’Esprit en chacun des membres de l’Église (22) et de la famille : la croissance harmonieuse de nos communautés et de nos familles dépend de la croissance spirituelle de chacun, de son désir de communion avec Dieu et avec les autres, et de son ouverture au travail de sanctification de l’Esprit en lui. Il est bon de se rappeler que nous constituons ce temple spirituel où Dieu veut habiter pour l’éternité (Ap 21.3).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- L’harmonie, la croissance spirituelle et numérique, la sainteté caractérisent-elles nos communautés (Eglise ou famille) dès à présent ? Comment remédier aux points faibles que je perçois (Ep 4.1-3) ? En quoi suis-je un frein à la croissance spirituelle et à l’harmonie de l’Eglise, ou de ma famille ? (Ep 4.16).
- Ai-je le désir d’être un temple saint pour le Seigneur ? (1 Co 3.16 ; 6.19)
A quoi cela me demande-t-il de renoncer, pour être rempli de l’Esprit ? (Ep 4.21-31).
- Suis-je dans l’Eglise ou dans ma famille comme une pierre pesante, ou une pierre vivante ? Est-ce que j’y viens ou y demeure, en consommateur ou en acteur :
pour y trouver la sécurité spirituelle et la chaleur de la fraternité ?
pour croître dans la connaissance du Seigneur (Ep 4.13)?
pour apprendre à vivre avec Dieu et les autres, et à aimer inconditionnellement comme lui ?
pour louer et adorer mon Sauveur ensemble avec les autres ?
pour me ressourcer afin de mieux témoigner de son amour au-dehors ?
Sur quels points ai-je à progresser avec l’aide de l’Esprit ?
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