02/08/2019
Étude n°06: Adorez le Créateur Esaïe 58.6-14 (10 08 19)
Étude n°06: Adorez le Créateur Esaïe 58.6-14 (10 08 19)
« Voici le jeûne que je préconise : Détache les chaînes de la méchanceté, dénoue les liens du joug, renvoie libres ceux qu’on écrase et que l’on rompe toute espèce de joug ; partage ton pain avec celui qui a faim et ramène à la maison les pauvres sans abri ; si tu vois un homme nu, couvre-le et ne te détourne pas de celui qui est ta (propre) chair. » Ésaïe 58.6-7
Observons
Le contexte : Au ch 58 commence la dernière partie des prophéties qu’Ésaïe adresse à Israël lorsque le peuple sera en exil à Babylone. Dans notre texte, l’Éternel répond à ceux qui l’accusent de lenteur à les délivrer et d’indifférence (v 2-3a) à leurs jeûnes et leurs manifestations extérieures d’humilité (3-5).
Le texte
- Relever les répétitions, les mots de liaisons, les temps des verbes qui permettent de délimiter des strophes.
- Que rappellent les ordres et les conditions exprimés dans les versets 6-10a ?
- Que sont les promesses des v 10b-12 puis des v 13-14 ?
Comprenons
Le contexte : Israël exilé se plaint des délais que subit sa délivrance, et oubliant qu’il n’a pas lui-même rempli ses engagements envers Dieu, il réclame de lui la libération et des jugements justes contre ses oppresseurs (v 2), en mettant en avant les jeûnes et les signes extérieurs d’humilité qu’il multiplie (3). L’Éternel dénonce le péché qui règne dans les cœurs de ces propres-justes (4-5) et révèle sa volonté dans les trois strophes qui suiven
Le texte
La répétition des impératifs (6-7), des conditions (7,9b,10,13) suivies de « alors » (8,9a,14) et de verbes au futur, délimite trois strophes construites sur le même modèle : les conditions humaines (6-7 ; 9b,10a ; 13) d’accomplissement des promesses de Dieu et leurs effets sur le peuple (8-9; 10b-12 ; 14) :
1ère strophe : v 6-9a : un jeûne salutaire ou la véritable adoration
2ème strophe : v 9b-12 : promesses de restauration
3ème strophe : v 13-14 : un sabbat de délices.
Les ordres et conditions des deux premières strophes rappellent les devoirs de délivrance et d’humanité envers les hommes de la seconde table de la loi, tandis que la dernière strophe reprend la première table de la loi résumée dans la sanctification du sabbat de l’Eternel.
Les promesses de la 1ère strophe sont celles du salut (lumière, guérison, justice, gloire et réponse de Dieu), celles de la strophe centrale parlent de la présence bienfaisante de Dieu et de la restauration des ruines du pays, tandis que dans la dernière strophe elles font entrevoir la joie, la force, le triomphe et l’héritage que trouve le peuple dans la communion avec Dieu.
La loi ne prescrivait de jeûne que pour le jour des Expiations. Comme on pouvait en célébrer volontairement d’autres, Israël ne s’est pas privé, mais en a oublié le sens. Le but du jeûne est de renoncer à la « chair », c’est-à-dire à tout ce qui vient de notre naturel non sanctifié par Dieu, ce qui est marqué par l’esprit de domination, l’égoïsme et l’orgueil (v 6-7), pour laisser l’esprit libre de chercher Dieu et de le trouver dans et par l’amour pour les autres. Au lieu de l’observation stricte des rites, Dieu réclame de ses adorateurs des actes de bienveillance et de libération envers les plus démunis (v 6-7).
Le salut est présenté d’abord (8) comme lumière et guérison, deux images appropriées à l’état de souffrance (comparé à l’obscurité et à la maladie) dans lequel vit Israël exilé. Puis la réalité exprimée par ces deux images est résumée dans les mots de « justice et gloire » : la justice est celle que Dieu donne (53.11;54.17), c’est le point de départ de la délivrance spirituelle dont la gloire est le couronnement. Les images employées ici renvoient à la marche dans le désert après la sortie d’Égypte, où le peuple était précédé et suivi par la colonne de feu et la nuée manifestant la présence de Dieu.
Les conditions et la promesse de lumière de la 2ème strophe reprennent les ordres et les images de la première strophe. Par contre les promesses suivantes sont originales et adaptées à la traversée du désert qu’Israël devra faire pour retourner de Babylone dans le pays promis : direction divine, nourriture, forces, oasis, restauration, reconstruction du pays. Prises au premier degré, ces promesses seront réalisées avec Zorobabel, Esdras, et Néhémie. Appliquées à la vie spirituelle, elles font du peuple conduit et vivifié par Dieu un restaurateur des chemins de la vie éternelle : nous y voyons la mission particulière de l’Église Adventiste qui appelle à revenir à la Parole de Dieu (fondements du passé), à observer la loi dans l’esprit de l’Évangile (réparer les brèches entre ancien et nouveau testaments), pour retrouver les sentiers de la vie (restaurer les sentiers pour rendre le pays habitable).
Parmi ces restaurations des fondations du passé, il en est une qui manifeste l’adoration pour l’Éternel. Le sabbat est mis à part (= sanctifié : saint répété 2fois) par le renoncement aux occupations ordinaires (pied = symbole de l’activité) et égoïstes (répétitions deux fois : ce qui te plait, tes voies), et aux paroles vaines (fin v 13). Toute la place étant laissée à la présence de Dieu (v 14a), le sabbat peut devenir un jour de délices : joie et repos, où le Seigneur permet à son peuple d’avoir un avant-goût de l’héritage de la vie éternelle (v 14). Le Seigneur termine par une attestation solennelle qui garantit la réalisation de ses promesses.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- La réalisation des promesses de salut (libération, guérison, restauration) est-elle conditionnée à l’observation de la loi et du sabbat en particulier ? Ou bien faut-il voir cette observation comme une appropriation personnelle des promesses, comme une manifestation concrète qu’on les a saisies et qu’on veut en vivre ?
- Ma façon de mettre à part, de sanctifier le sabbat, en fait-elle un jour de joie et de partage dans la présence du Seigneur ? Comment en faire un jour de délivrance, de soulagement et de compassion pour tous ?
- Le parallélisme entre la 1ère et la 3ème strophe nous indiquerait que le sabbat est sanctifié par la libération de « toute espèce de joug » extérieur ou intérieur à nous. De quels fardeaux ai-je besoin d’être délivré pour que le sabbat soit un jour de délices pour moi ? Pourquoi ne pas saisir le cadeau de ce jour à part pour découvrir ces fardeaux et les déposer aux pieds du Seigneur ?
- L’adoration du Créateur se manifeste-t-elle le sabbat seulement ? A quelle adoration concrète nous invite ce texte ?
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26/07/2019
Étude n°5 Voix des prophètes, voix de Dieu, Esaïe 1.10-23 (03 08 19)
Étude n°5 Voix des prophètes, voix de Dieu, Ésaïe 1.10-23 (03 08 19)
« On t’a fait connaître ô homme, ce qui est bien, et ce que l’Éternel demande de toi, c’est que tu pratiques le droit, que tu aimes la loyauté (ou la miséricorde) et que tu marches humblement avec ton Dieu. » Michée 6.8
(Illustration du 15è s. Le don de prophétie)
Observons
Le contexte :
- De quoi se plaint Dieu de la part du peuple v 4-5 ?
- Quelle est la situation du pays et de Jérusalem au moment où Ésaïe écrit ? V 7-9
- A quoi et à quelles autres villes est comparée Jérusalem ? Pourquoi ?
Le texte
V 10 : Qui parle par la bouche d’Ésaïe ? Comment Jérusalem est-elle appelée ? Quel synonyme est donné au mot « parole » ? Qu’est-ce que cela veut signifier au peuple ?
Le texte se compose de trois parties :
v 10-15: Que reproche Dieu au peuple et à ses chefs religieux ? Pourquoi (v 15) ?
V 16-20 : Que réclame l’Éternel (v 16-17) et que promet-il (v18) ? Relevez les images et les contrastes de ce verset 18. De quoi dépend le sort du peuple en bien et en mal(v 19-20) ?
v 21-33 : Quel jugement moral porte Dieu sur son peuple ? Dans quels domaines est-il infidèle à Dieu ?
Au centre de ce passage et des reproches de Dieu se trouvent l’appel au repentir et l’offre de pardon qui donnent à l’introduction et au livre tout entier leur tonalité prophétique et évangélique.
Comprenons
Les contextes :
Le ministère d’Ésaïe commença l’année de la mort d’Ozias (6.1) vers 758 av JC, et se poursuivit pendant 60 ans, jusqu’aux environs de la mort du roi Ézéchias en 698. Une légende veut qu’Ésaïe ait été mis à mort par Manassé, scié dans un tronc d’arbre où le prophète s’était abrité de la persécution. Sous Yotam, il ne semble pas qu’il ait eu à intervenir. Achaz, le premier roi de Juda à introduire officiellement l’idolâtrie à Jérusalem, fut interpellé par Ésaïe, à cause de l’infidélité du peuple (ch 2-5) et au moment le plus critique de la guerre menée par les Syriens et le royaume d’Israël contre celui de Juda. Ésaïe lui annonça une prochaine délivrance ( ch 7-12) dont la naissance d’Emmanuel serait le gage. Enfin Ésaïe fut le conseiller écouté du roi Ézéchias, dont il dénonça l’orgueil lors de la visite des Babyloniens venus le féliciter de sa guérison. Cet orgueil l’avait poussé à leur montrer tous les trésors de Jérusalem et du temple au lieu de rendre gloire à l’Éternel devant ces étrangers curieux des richesses terrestre d’Israël. Cette entrevue devait précipiter l’exil à Babylone, un peu plus de cent ans plus tard (39.5-7). Treize ans après cette prophétie de la chute de Jérusalem, Ésaïe raffermit la foi du roi et du peuple devant l’invasion de Sanchérib. Son appel à s’en remettre à Dieu qui seul peut délivrer, au lieu de s’appuyer sur l’Égypte, fut entendu et Jérusalem fut délivrée miraculeusement (37.36-38). Reconnaître et écouter la voix de l’Éternel derrière la voix de ses prophètes sauve le peuple.
Deux détails du texte permettent de dater le texte de ce premier chapitre: le verset 7 parle de la dévastation du pays par des ennemis qui laissent Jérusalem intacte, et le tableau des versets 10-15 laisse entendre que le culte à l’Éternel est vivace à Jérusalem. Or des quatre rois mentionnés par Ésaïe, seul Ézéchias a rétabli le culte de l’Éternel après la fermeture du temple sous son prédécesseur Achaz, et a pu voir une invasion des Assyriens jusqu’aux portes de Jérusalem (ch 36-37 et 2 Rois 18-19), en 701-700 av JC.
Ce texte est donc un des derniers écrits du prophète, placé en introduction car il résume l’essentiel de son message : la sainteté de Dieu rend l’infidélité du peuple d’autant plus grave que sa mission est de refléter cette sainteté dans le monde (v4 et 6.3), mais l’Éternel dans sa miséricorde accorde le pardon à ceux qui reviennent à Lui (v 16-18) et leur redonne vie.
v 2-9 : Dieu se plaint de l’ingratitude, du mépris et de la révolte des fils qu’il a éduqués ; ils sont tombés dans un état de souffrances tel qu’un châtiment supplémentaire n’est pas possible (v 5). Politiquement, en effet, la Judée a été dévastée par Sanchérib, sauf Jérusalem encore épargnée, grâce à la protection de Dieu sur sa ville (v 8-9). Le thème du « reste » apparaît ici pour la première fois, il se retrouvera tout au long du livre (4.3, 6.13, 10.20-21, 11.16, 37.4). Ici le reste, à cause de sa taille réduite, est comparé à une cabane, ou une hutte dans un champ, une ville ou une « tour de garde » (traduit par « assiégée », ou « épargnée »), où veillent les gardiens du pays. L’allusion à Sodome et Gomorrhe fait référence à leur destruction totale à cause de l’idolâtrie, et donne son sens spirituel à l’image de la « tour de garde » : Jérusalem est épargnée pour être dans le pays dévasté la gardienne de la sainteté (v 4) et de la grâce divines, comme les v 10-20 le précisent. De même l’Église est appelée à rester la "tour de garde", la gardienne des Paroles divines de grâce et de paix, dans un monde toujours plus idolâtre et violent.
Le texte :
v 10-15: ce passage est parallèle à Michée 6.2-8, contemporain d’Ésaïe. Après un appel du prophète à écouter la parole de l’Éternel qu’il transmet, et qui venant de Dieu devient une loi divine à respecter, Ésaïe s’efface et laisse Dieu s’adresser directement à la première personne au peuple par sa bouche. Jérusalem est similaire à Sodome et Gomorrhe, pour sa fausse piété : sous couvert de la multiplication des rites du temple (v 13 : encens = prières quotidiennes ; nouvelles lunes = fête mensuelles ; sabbats = fêtes hebdomadaires ; assemblées = fêtes annuelles de Pentecôte et Jour des Expiations), les religieux, chefs et peuple, se livrent aux crimes v 15c ! Un culte formaliste ne plait pas à l’Éternel qui prend en horreur ce qu’Il avait lui-même ordonné par la bouche de Moïse, vu la façon toute extérieure de ces pratiques !
v 16-20: Mais dans sa miséricorde, Dieu invite son peuple à changer de conduite : 9 impératifs ordonnent de passer de la pratique du mal à celle du bien envers le prochain ! La comparaison de l’état du peuple à un tissu souillé de sang (cramoisi et écarlate) par le péché frappe les esprits et rend d’autant plus forte la promesse de purification (blanc comme la neige ou la laine) et de pardon ! Dieu accorde son pardon total seulement au cœur repentant et non au formaliste pieux, à celui qui rompt intérieurement et extérieurement avec le mal, par des actes de bonté et de justice (16-17). L’obéissance à la parole-loi de l’Éternel a pour conséquence la vie bonne et heureuse que l’Éternel désire pour son peuple, mais le rejet de sa parole aboutit à la mort violente (v 19-20). Prophétie plusieurs fois réalisée dans l’histoire d’Israël avant et après l’incarnation de Jésus-Christ, mais qui trouvera sa réalisation spirituelle eschatologique à la fin des temps.
v 21-23 : Le contraste entre la Jérusalem fidèle et juste, et la prostituée qu’elle est devenue, anticipe la vision donnée à Jean de la femme qui va enfanter le Christ (Ap 12), devenue la grande prostituée, Babylone (Ap13 et 17). La pureté de ses œuvres symbolisée par l’argent et le vin, a été souillée et mêlée de matières étrangères (scories et eau = rébellion, vol, corruption, injustices, v 23) qui doivent être éliminées (image du creuset v 25), si le peuple veut retrouver justice et fidélité(26).
Dans cette épreuve du feu purificateur, provoquée par sa propre méchanceté (31ab), droiture et justice seront accordées à ceux qui se convertiront (16-18), tandis que les rebelles idolâtres seront éliminés. Ainsi la grâce et la justice divine sont-elles indissociables dans le jugement de Dieu (Ps 89.15).
C’est le message de tous les prophètes de Samuel à Jérémie, en passant par Ésaïe, Michée et Jean-Baptiste, puis de Jésus à Jean le visionnaire, en passant par tous les apôtres. La voix des prophètes bibliques lance les appels de Dieu à l’humanité entière, car Il désire rendre heureux et accueillir dans son Royaume éternel tous ceux qui répondront à son amour.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- En quoi la dénonciation des cultes de Jérusalem peut-elle concerner nos cultes et nos formes de piété ? Sont-ils ou non des manifestations extérieures d’une adoration du cœur et d’une reconnaissance profonde pour la grâce reçue de Dieu ?
- De quelles scories ou parcelles de plomb, ma foi, ma vie et celles de mon église doivent-elles être purifiées par Dieu ?
- Avons-nous conscience que la qualification de « reste » nous donne la responsabilité de témoigner de la sainteté et de la bonté de Dieu par une vie droite et aimante, à l’image de Christ ?
- Comment la Parole de Dieu (= la Bible) fait-elle loi dans mon cœur, dans ma vie et dans celle de mon église ?
08:00 Publié dans Ministères de bienfaisance | Lien permanent | Commentaires (0)