06/11/2009
Etude 7 Nb 16-17 : Lutte de pouvoir (14 11 09)
Etude n°7 : Nb 16-17 : Lutte de pouvoir (14 11 09)
Proverbes 16.18 : « L’orgueil précède le désastre et un esprit arrogant précède la chute. »
Observons
Nous avons là un récit de la double révolte contre Moïse et Aaron et de ses conséquences.
16.1-3 : révolte de Koré contre le sacerdoce d’Aaron
4-7 : Moïse face au parti de Koré
8-11 : Moïse face aux lévites jaloux du sacerdoce
12-15 : Moïse face à Datan et Abiram, révoltés contre son autorité
16-24 : Préparatifs du jugement de Koré et intercession de Moïse et Aaron
25-35 : Jugement de Dieu sur les révoltés, confirmation de l’autorité de Moïse
17.1-5 : emploi des encensoirs fondus comme « signes commémoratifs »
6-15 : Murmures du peuple et intercession d’Aaron
16-28 : Confirmation du sacerdoce d’Aaron
Comprenons
Comme nous l’avons vu la semaine dernière, le récit de cette double révolte contre les chefs politiques et religieux, est parallèle au récit du refus du peuple d’entrer dans la Terre Promise. Il montre que l’esprit de révolte de la première génération n’a pas disparu dans le camp, avec la condamnation à mourir dans le désert (14.35). Il s’est propagé dans la seconde génération née pendant la longue marche de 37 ans au désert. On ne sait à quel moment situer cette révolte entre les deux séjours du peuple à Kadès.
Moïse cherche d’abord à séparer les deux causes : Koré et sa troupe de 250 partisans contestaient le pouvoir religieux d’Aaron, Datan et Abiram se révoltaient contre le pouvoir politique de Moïse.
La révolte de Koré prend prétexte de la consécration à Dieu du peuple entier (Ex 19.5-6), pour réclamer l’égalité de tous, et s’élever contre la position supérieure des sacrificateurs. Koré étant Lévite, refuse le rôle de serviteur du sacrificateur, et par orgueil et jalousie réclame une position supérieure. La question touchant au service du sanctuaire, doit donc se régler devant le Tabernacle, au moyen d’un test concernant un objet rituel du culte dans le Lieu-Saint. L’encensoir servait au sacrificateur à offrir sur l’autel d’or des encens dont la fumée faisait écran entre la sainteté de Dieu et la nature pécheresse du prêtre. Moïse s’en remet donc à Dieu pour désigner précisément qui parmi les chefs de tribus il a choisi pour être investi de cette tâche de la sacrificature.
Koré, pour se donner plus de force s’était associé non seulement à des Lévites jaloux des prérogatives d’Aaron, mais aussi à des Israélites qui protestaient contre le droit exclusif des Lévites de s’approcher du Tabernacle (v 9). Par la revendication d’un sacerdoce universel (v 3), ils voulaient détruire la suprématie de Moïse et Aaron, et révélaient leur orgueil et leur ambition.
Moïse les perce à jour (16.10), révèle qu’à travers eux, c’est l’Éternel qu’ils attaquent (v 11), et les convoque devant le jugement de Dieu. Koré ose continuer dans sa révolte même face au Tabernacle (v 19), où il a pris la liberté d’assembler tout le peuple, usurpant le droit de convocation de Moïse.
Pour montrer la gravité de cette provocation, Dieu intervient devant toute l’assemblée. L’auteur du livre lui prête, de façon anthropomorphique, l’intention de détruire tout le peuple à l’exception des deux chefs, pour faire comprendre au peuple qu’on ne s’élève pas contre Dieu impunément, sans provoquer des effets irrémédiables sur sa vie. Ainsi tout pécheur doit savoir que « le salaire du péché, c’est la mort » (Rm 6.23), non par la volonté de Dieu, mais naturellement, puisque le péché coupe du Dieu de la Vie.
L’intercession de Moïse et d’Aaron fait appel à la justice divine qui ne peut faire porter le poids d’une faute que sur le responsable de cette faute (v 22). Comme les fils d’Aaron, qui avaient porté du feu profane dans le Lieu-Saint et sont morts par le feu (Lév 10), ceux qui ont péché en prétendant indûment avoir le droit d’offrir l’encens comme sacrificateurs, périssent par le feu (v 35). Cette règle de cause à effet semblable sera confirmée par Jésus et les apôtres (Mt 26.52 ; 2 CO 9.6 ; Gal 6.7-8).
Tous les fils de Koré ne semblent pas s’être joints à sa révolte, et furent épargnés (Nb 26.11), car on retrouve de leurs descendants plus tard dans les Chroniques et les Psaumes (1 Chr 9.19 ; Ps 42 à 49).
Les encensoirs, devenus sacrés par leur purification par le feu de Dieu, fondus et travaillés en lamelles (17.3) servent de revêtement au bronze de l’autel des sacrifices (Ex 27.2 ; 38.2), afin de rappeler au peuple que la révolte contre Dieu a des effets mortels et qu’elle ne peut être pardonnée que par la foi au sacrifice de Christ, préfiguré par les sacrifices du Tabernacle.
Le cas de Dotan et Abiram est traité différemment parce qu’il reste politique, et familial. Ces deux hommes et leurs familles solidaires contestent l’autorité politique de Moïse, en ne se rendant pas à la convocation de Moïse (16.12-13). De plus ils attribuent à l’Egypte les qualités et les bénédictions réservées à Canaan. Ils méprisent ainsi le pays promis vers lequel Moïse les conduit, et embellissent leur situation passée d’esclaves, dont Moïse les a sortis. Ils représentent tous ceux qui spirituellement font la même démarche de se détourner de leur Sauveur et Seigneur, par nostalgie des avantages de leur vie passée, oubliant l’esclavage de leurs passions et de leur péché.
Malgré sa profonde irritation (v 15), Moïse tente une dernière démarche vers eux (v 25), qui se solde par un échec et par la dernière provocation des familles des révoltés (v 27). Leur fin brutale par un tremblement de terre (eux-mêmes avaient voulu provoquer une révolution, un tremblement de terre, dans l’organisation du peuple !), qui les sélectionne au milieu du camp, devait servir au peuple de confirmation de l’autorité de chef et de prophète de Moïse (v 28).
Les murmures du peuple contre Moïse et Aaron
Terrorisé par cet événement naturel et surnaturel, à la mesure de la gravité de la faute des rebelles, le peuple poursuit dans ses murmures, et va dès le lendemain accuser les deux chefs d’avoir provoqué ces morts violentes. Il oublie qu’ils avaient intercédé en sa faveur (v 22). Il est tellement facile dans le malheur de s’aveugler et de rendre les autres, ou Dieu, responsables de ce qui arrive !
L’Éternel se manifeste pour justifier les deux chefs (17.9-10) et une nouvelle fois ceux-ci intercèdent pour leur peuple au lieu de se séparer de lui (v 45).
Aaron et l’encensoir :
Comme sacrificateur, seul Aaron pouvait utiliser un encensoir et être médiateur entre le peuple et la sainteté de Dieu. Il déroge ici à deux rites ordinaires : d’abord, il sort l’encensoir du Lieu-Saint et de l’autel d’or, pour s’élancer au milieu du peuple atteint par une épidémie mortelle, contagion physique et morale provoquée par l’esprit de rébellion et d’accusation. Aaron utilise ensuite le parfum de l’encens pour « faire l’expiation », alors qu’ordinairement il n’avait pas cette vertu, il servait de simple écran, d’intercession entre l’homme et Dieu. Dans ce cas, le peuple doit voir et se rendre compte que le pécheur, pour approcher Dieu et vivre, doit passer par l’intercession du sacrificateur, représentée par le parfum de l’encensoir. Cette démarche symbolisait prophétiquement l’œuvre de Christ, seul médiateur par qui Dieu offre son pardon.
Passant au milieu du camp, Aaron sépare ceux qui acceptent sa médiation, se repentent, reçoivent le pardon et vivent, de ceux qui restent dans leur révolte et meurent. Aaron se fait l’agent du tri dans le peuple entre les croyants sincères et les rebelles.
Ce texte de l’Ancien Testament (qu’on peut rapprocher de celui d’Ezéchiel 9-10) est une véritable préfiguration de l’œuvre de Christ décrite par Jean dans Apocalypse 8.3-5, seul autre texte où l’encensoir de l’autel d’or sort du temple pour répandre parfums et feu dans le peuple : sous la forme de l’ange à l’encensoir d’or, Christ offre le parfum de son intercession en faveur des « saints » et leur envoie son Esprit pour les purifier et les fortifier (feu des charbons ardents), pendant que sur terre les derniers avertissements divins des sept trompettes appellent les hommes à se repentir. Ceux qui acceptent le pardon offert par Christ et reçoivent le sceau de l’Esprit, peuvent subsister (Ap 6.12-7.3) jusqu’au retour de leur Seigneur et Sauveur.
Après cette œuvre d’intercession, de pardon et de salut, Aaron reçoit la confirmation divine de son sacerdoce, par un miracle, vraie prophétie de la résurrection de Christ. Parmi les 12 bâtons représentant les tribus d’Israël, seul celui portant le nom d’Aaron est vivifié par la sève de l’Esprit qui lui fait produire simultanément bourgeons, fleurs et fruits (Ap 22.2). La prérogative des Lévites de s’occuper du sanctuaire est étroitement liée au sacerdoce du sacrificateur. On ne peut les dissocier l’une de l’autre sans leur nuire, mais les rôles restent différenciés. De même, dans l’Eglise, sanctuaire spirituel de Dieu sur terre, nous sommes tous des Lévites, serviteurs du Grand Sacrificateur qu’est le Christ (Hé 7.24-26), auquel nous sommes attachés, sans pouvoir prétendre à nous substituer à Lui ! Parmi tous les hommes de la terre, Dieu s’est choisi un peuple rempli de son Esprit, pour apporter la Bonne Nouvelle de la Vie fructueuse et éternelle (bourgeons, fleurs et fruits), que Dieu veut accorder à tous ceux qui acceptent son alliance et son pardon.
Tel peut être le sens du « signe » du bâton fleuri d’Aaron, placé devant l’arche contenant la Loi, symbole de la justice de Dieu. Mis ensuite à l’intérieur de l’arche, avec le vase de manne (Hé 9.4), le bâton fleuri d’Aaron devait rappeler à tous que la présence vivifiante de Dieu était empreinte de justice et d’amour.
Malheureusement, le peuple ne voit pas dans ce prodige un symbole de l’amour et de la présence bienveillante de Dieu. Aveuglé par son péché et scandalisé par la mort subite de Koré et ses partisans, il se laisse envahir par la peur, et ne retient que la menace de mort pour ceux qui s’approchent du Tabernacle indignement (v 27-28).
N’avons-nous pas parfois la même attitude face à la Sainte-Cène et les avertissements de Paul (1 Co 11.27), ne saisissant pas que l’indignité morale que nous avons tous est pardonnée à celui qui s’approche dans la repentance, et que l’indignité, fustigée par Paul chez les Corinthiens, est spirituelle et concerne le rejet ou le mépris de l’œuvre salvatrice de Christ sur la croix ?
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Dans quel état d’esprit recevons-nous l’autorité de nos responsables d’église (pasteurs, anciens, diacres, enseignants) ? D’où naît dans nos cœurs la contestation de toute autorité, trop souvent fréquente aujourd’hui ?
- Qu’est-ce que l’exemple de Moïse et Aaron peut nous apprendre sur l’attitude à avoir face à la critique et à la contestation ?
- Dieu a pris soin de rappeler continuellement, par des signes concrets placés dans son sanctuaire terrestre et matériel, le pardon accordé aux pécheurs repentants. Comment concrètement aujourd’hui le rappelle-t-il dans son sanctuaire terrestre et spirituel qu’est l’Eglise ?
- Comment laissons-nous la sève de l’Esprit nous transformer, au point de produire les fruits de la Vie avec Dieu (Gal 5.22) ?
- La présence de Dieu nous remplit-elle de peur ou de paix et de joie ? Pourquoi ?
08:00 Publié dans Nombres : Peuple en route | Lien permanent | Commentaires (0)
30/10/2009
Etude 6 Nb15 Préparer l'avenir (07 11 09)
Etude n°6 : Nombres 15 : Préparer l’avenir(07 11 09)
Ezéchiel 20.19-20 « Je suis l’Éternel, votre Dieu ! Suivez mes prescriptions, observez mes ordonnances et mettez-les en pratique. Sanctifiez mes sabbats, et ils seront entre vous et moi un signe auquel on reconnaîtra que je suis l’Éternel, votre Dieu ?
Observons
Le texte est composé d’une suite de prescriptions sans liens apparents entre elles, mais il est construit en parallèles concentriques.
a) 1-16 : Prescriptions sur l’offrande et la libation
b) 17-21 : Cas spécial dans la loi des prémices : l’offrande d’un gâteau.
c) 22-31 Expiation d’un péché involontaire, communautaire et individuel
b’) 32-36 : exemple d’un péché impardonnable
a’) 37-40 : Prescriptions sur les signes vestimentaires
Au centre, on trouve une loi sur l’effacement, ou le pardon, d’un péché involontaire.
Comprenons
Ce passage concernant cinq prescriptions à appliquer après l’arrivée en Canaan, est placé entre les récits de deux révoltes du peuple dans le désert. Il semble avoir été situé ici, sans souci de chronologie, pour rappeler que l’alliance avec Dieu subsiste malgré les révoltes humaines. C’était un appel à l’espoir, qui pouvait soutenir la longue marche pendant les 37 ans de désert, entre les deux séjours à Kadès : le peuple était invité à tourner les regards vers la fin de son voyage, en faisant confiance à Celui qui voyait son avenir et son installation en Terre Promise.
a) 1-16 : L’offrande de farine et la libation de vin devaient accompagner les holocaustes de consécration à Dieu, les sacrifices d’actions de grâces et de fêtes. De caractère végétal, ces deux offrandes sont présentées à l’Éternel, sans valeur expiatoire, en signe de reconnaissance pour les bénédictions divines dans la subsistance quotidienne de la famille. Les mesures indiquées sont proportionnelles à l’importance de chaque victime animale.
La répétition de l’expression anthropomorphique « une agréable odeur à l’Éternel », indique au sens propre que ces offrandes étaient consumées et produisaient une fumée odorante. Dans une conception païenne, cette odeur « agréable au dieu » devait l’apaiser et le rendre favorable à l’offrant. C’est malheureusement cette interprétation qui l’emporta très vite dans le peuple !
En quoi Dieu peut-il prendre plaisir à ces offrandes ? Spirituellement, elles devaient enseigner au peuple quelque chose du plan du salut. Sous les symboles de fleur de farine et de vin répandu sous l’autel, était préfigurée l’œuvre du Christ pour le pécheur, au-dehors et sur la croix : nourriture spirituelle (pain), don de soi jusqu’à la mort (holocauste et libation), don de la vie (vin = sang). En manifestant sa reconnaissance pour les dons matériels, le fidèle était amené à manifester en même temps son acceptation du salut offert par le Seigneur. C’est cette acceptation qui « plaisait » à Dieu. Voir son enfant choisir la vie pleine avec Lui, le réjouit profondément, comme le Père de la parabole du Fils prodigue (Luc 15).
La recommandation d’appliquer cette loi aux autochtones (= les Hébreux) aussi bien qu’aux immigrés (= étrangers venant habiter dans le pays) indiquait que le salut était pour tous, Dieu ne faisant pas de « considération de personnes » (Dt 10.17-18 ; 2 Chr 19.7 ; Ac 10.34-35 ; Rm 2.11 ; Gal 2.6). Tous ont accès au salut et peuvent en rendre grâces à Dieu !
Les deux espèces, pain et vin, que l’on retrouve dans le repas de la Pâque, ont été reprises par Jésus dans son dernier repas, pour rappeler aux disciples le sens de la croix : il donnait son corps tout entier (pain) et sa vie (sang) pour sceller la nouvelle alliance de Dieu avec le croyant (Luc 22.20), dont il pardonnait le péché. La Cène constitue le mémorial de ce don jusqu’au retour en gloire du Seigneur (Luc 22.19c ; Mt 26.29).
Le fait que ces offrandes végétales ne soient pas les produits bruts de la plante (grain de blé ou de raisin, olive), mais le fruit d’un travail sur eux, peut en outre symboliser le travail de l’Esprit dans la personne du croyant. Celui-ci n’offre pas à Dieu seulement un cœur resté « naturel, charnel », mais un cœur que l’Esprit transforme et purifie. Compris ainsi, ce symbole donnerait un sens nouveau à la distinction que Dieu opère au jugement préliminaire parmi les fidèles : ceux qui ne sont croyants que de nom, et ceux qui se sont laissé transformer par l’Esprit (parabole des dix vierges Mt 25 1-13 ; parabole des talents Mt 25. 21-23 ; le troisième sceau d'Ap 6. 5-6 ).
b) 17-21 : le gâteau dans l’offrande des prémices n’était pas brûlé, et constituait pour les sacrificateurs un revenu important. On peut l’assimiler à la dîme des revenus, comme signe de reconnaissance pour ls bénédictions divines, signe de solidarité avec ceux qui ont la charge d’annoncer la Bonne Nouvelle du salut, et signe de consécration à Dieu (comme les premiers-nés) de sa personne dès le début de sa vie avec Lui.
c) 22-31 : Loi sur l’expiation d’un péché involontaire. La place centrale dans le texte de cette loi lui confère une importance particulière. Ce n’est pas Moïse, mentionné à la troisième personne, qui parle, ni l’Éternel qui l’introduit comme au verset 37. Cette loi a déjà été édictée en Lév 4.13-14 avec une variante : le seul taureau de Lévitique, est remplacé ici par un bouc pour le péché et un taureau en holocauste avec libation et offrande. Les deux actes de libation diffèrent légèrement à cause de la différence des fautes envisagées. Dans le Lévitique, il s’agit d’une transgression involontaire de la loi, c’est une simple erreur. Dans le second cas, en Nombres, il s’agit de l’omission involontaire d’un acte exigé par la loi, on a oublié d’agir. A l’infraction on ajoute l’omission, c’est pourquoi on a deux victimes animales, le bouc sacrifié pour le pardon du péché, le taureau brûlé en holocauste pour la réparation de l’oubli.
L’expiation ou effacement du péché est la grande affaire du culte du sanctuaire, car c’est l’œuvre essentielle de Christ : elle a demandé son incarnation, sa mort et sa résurrection. C’est le point central du plan du salut de l’homme quel qu’il soit (v 29). Le pardon est acquis à tout croyant qui s’aperçoit et se repent de sa faute involontaire (v 26-28), mais il ne peut concerner celui qui sciemment et volontairement transgresse la volonté divine, sans regret ni retour à de meilleurs sentiments. Sa transgression manifeste marque son mépris de la volonté divine et sa rupture de l’alliance avec Dieu, qui aboutissent à la mort spirituelle symbolisée par l’exclusion du camp (30-31) et la lapidation (35-36).
b’) 32-36 : l’exemple concret de la transgression volontaire du sabbat, pris à la lettre, est particulièrement horrible et ressemble aux applications meurtrières modernes de la « charia » dans certains pays. Il est difficile de l’accepter comme venant d’un Dieu d’amour ! On peut pourtant y voir un moyen pédagogique extrêmement parlant pour un peuple qui connaissait très mal son Dieu, et qui devait apprendre à respecter sa volonté, s’il voulait vivre. Le jour du Sabbat avait été fixé par Dieu comme « signe » entre Lui et son peuple, pour manifester qui était son Dieu, l’Éternel, le Créateur et le Sauveur (Gn 2.3 ; Ex 20.11 ; Dt 5.15). Mépriser cette loi de vie donnée par Dieu pour le bonheur de l’homme, a comme conséquence la mort de la dimension spirituelle de l’humain, qui retourne ainsi à l’état « animal », mû par ses besoins et ses passions. Or ceux qui « vivent selon la chair ne peuvent plaire à Dieu et vont à la mort »(Rm 8.8,13).
Pour faire comprendre au peuple cette vérité spirituelle de la plus extrême importance, il fallut employer un exemple concret incontestable ! Pour nous faire comprendre la même vérité, il fallut l’exemple extrême de la mort de Christ, assumée pour nous délivrer de notre péché !
a’) 37-40 : La loi sur les signes vestimentaires : cordons, franges ou glands aux quatre coins du manteau, devaient être des signes mnémotechniques pour se souvenir des commandements de Dieu, et fixer l’attention sur eux afin de ne pas tomber dans la tentation d’idolâtrie (= prostitution spirituelle dans la Bible) ou dans l’aliénation à ses passions. Dieu prend soin de son peuple dans les plus petits détails, et lui donne les moyens de ne pas s’écarter de Lui, pour rester libre et vivant ! Nos avons ici la clé pour résister à la tentation : il faut focaliser son attention sur Dieu, sur sa volonté et ses promesses, au lieu de s’efforcer d’écarter la tentation par ses propres « forces ».
Questions pour une application dans la vie chrétienne
A- Par quoi puis-je manifester à Dieu ma reconnaissance pour son salut ?
- Comment laisser l’Esprit Saint transformer mon cœur pour être pour les autres une odeur de vie ( 2 Co 2.16) ?
- Que représentent pour moi les espèces de la sainte-cène ? Que m’apporte ma participation à ce repas rituel ?
B- Que représente la dîme dans ma relation avec Dieu ? Où en est ma fidélité à ce sujet ?
C- - Quelle place occupe la repentance dans ma vie de foi, et dans celle de mon église ? Comment la liturgie de nos cultes en tient-elle compte ? Comment rappeler à chaque culte cette démarche, sans tomber dans la culpabilisation permanente ?
- Quelle expérience de pardon ai-je vécue cette semaine ?
B’- Comment vivre le sabbat comme signe d’alliance avec Dieu créateur et sauveur ? Est-ce pour moi un jour d’interdits, ou un jour de vie pleine et de communion avec Dieu et avec les frères en la foi ?
A’- Comment mon mode de vie (vêtements, lectures, loisirs, travaux, paroles, relations) témoigne-t-il de mon appartenance à Dieu ?
- Quels moyens me permettent de me souvenir de Dieu et de vaincre la tentation ?
- Comment les Lois du Royaume (= Mt 5-7 : Les béatitudes, et tout le sermon sur la montagne) peuvent-elles nous aider à marcher avec confiance et espoir vers la Canaan céleste ?
08:00 Publié dans Nombres : Peuple en route | Lien permanent | Commentaires (0)