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23/10/2009

Etude 5 Nb 11-14 Du murmure à l'apostasie (31 10 09)

Etude n°5 : Des lamentations à l’apostasie. Nombres 11-14 (31 10 09)

 

Phi 2.14-15 : «Faites tout sans murmures ni discussions, pour être irréprochables et purs, des enfants de Dieu sans reproche au milieu d’une génération corrompue et perverse, parmi laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde, portant la parole de vie. »

 

Introduction

Le contexte

A partir du chapitre 10.11 et jusqu’au ch 22.1, le livre des Nombres relate le voyage depuis le Sinaï jusqu’au pays de Moab. Le début et la fin du voyage donnent lieu à de nombreux détails, tandis que pendant les 38 ans d’errance après la révolte de Kadès, peu de faits sont rapportés, car le peuple qui a conclu l’alliance avec Dieu au Sinaï disparaît peu à peu, et est remplacé par une seconde génération aussi peu réceptive aux appels de Dieu que la première.

Le départ a été donné et le peuple a marché trois jours sans établir de campement fixe. Déjà le mécontentement apparaît !

Le texte

Ces quatre chapitres sont construits en parallèles concentriques : les murmures du peuple (ch 11), puis sa révolte à Kadès (ch 13-14) encadrent les murmures de la famille de Moïse contre son autorité (ch 12).

 

Etude du chapitre 11

Observonscaravane-desert,01.jpg

Structure

A- 1-10 : Plaintes diverses du peuple sur l’inconfort et la nourriture

B- 11-15 : Murmures et déprime de Moïse

C- 16-35 : Réponses de Dieu : établissement d’un conseil d’Anciens et envoi de cailles.

 

Comprenons

A- Maintenant que l’alliance a été conclue, Dieu ne laisse pas passer les murmures qui s’élèvent contre lui ou contre son prophète Moïse, comme il l’avait accepté avant l’alliance (Ex 15.24 ; 16.2 ; 17.2). Les circonstances semblent se répéter à quelques mois de distance, mais le peuple n’a pas encore compris que son alliance avec Dieu le rendait responsable de l’état d’esprit avec lequel il les aborde. Au lieu de se souvenir de la sollicitude divine, le peuple ne regarde qu’à son inconfort (trois jours de marche sans campement sûr !), ou à sa lassitude d’une nourriture peu variée ; il se laisse dominer par ses peurs, au lieu de faire confiance à son Sauveur.

Ne soyons pas étonnés ou choqués de lire que « la colère de Dieu s’enflamme contre les révoltés et leur envoie une plaie mortelle »(v 33). Dieu étant Unique, tout événement, bon ou mauvais, lui est attribué. La révélation de Dieu reste encore imparfaite et sommaire, le peuple le considère de façon très anthropomorphique (= à la ressemblance de l’homme), avec des réactions et des sentiments très humains. Ces expressions, loin de troubler notre image de la personnalité de Dieu, peuvent nous faire mesurer combien le manque de confiance en Lui et la révolte contre Lui le touchent et blessent son amour pour les hommes. Les plaies qui tombent sur le peuple sont considérées dans le texte comme des « punitions » de Dieu, selon une conception de la justice divine qui rétribue les actes humains par des récompenses ou des châtiments : c’est ainsi que fonctionnait la vie des Hébreux anciens esclaves, tout juste libérés !  Pourtant, plus tard les prophètes et les apôtres saisiront que ces « punitions » ne sont en fait que les conséquences naturelles des actes humains . Pour Osée (8.7) « puisqu’ils ont semé du vent, ils moissonneront la tempête ! », pour Job (4.8) « ceux qui labourent l’injustice, et qui sèment ce qui est pénible en moissonnent les fruits » ; pour Paul (Gal 6.7-8) « ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. Celui qui sème pour sa chair, moissonnera de la chair la corruption, celui qui sème pour l’Esprit, moissonnera de l’Esprit, la vie éternelle. »

Le peuple, encore constitué d’un  « ramassis » de gens hétéroclites (Hébreux, Egyptiens, esclaves et libres, ouvriers et intellectuels, croyants et incroyants, etc), a semé un esprit de mécontentement, de colère et de revendication, il moissonne un feu dévorant dont la foudre est le symbole visible. Il sème la convoitise et la gloutonnerie, il moissonne l’intoxication alimentaire mortelle, symbole de leur mort spirituelle, car ils se sont intérieurement révoltés contre Dieu.

Par ces expériences douloureuses que le Seigneur ne leur a pas épargnées par souci pédagogique, le peuple devait comprendre ce qu’entraîne la séparation d’avec Dieu pour ceux qui ont conclu alliance avec Lui. Toute pédagogie enseigne les limites à ne pas dépasser si on veut rester en vie et se développer !

 

B- Murmures et déprime de Moïse

Placé entre les murmures du peuple et la colère divine (v 10), Moïse est si affecté qu’il tombe lui-même dans le découragement  devant la lourde tâche qui lui incombe de nourrir le peuple et de le conduire. Il reproche à Dieu de lui avoir  confié un tel fardeau, et préfère la mort (v 14-15). Sa plainte est sincère et manifeste une entière confiance en l’écoute bienveillante de l’Éternel, à la différence des plaintes du peuple qui ne s’adressent pas à Dieu directement.

De plus, Moïse ne semble pas se souvenir que Dieu avait déjà pourvu auparavant à la même demande de viande  (Ex 16). Il ne voit que son incapacité personnelle à nourrir une telle foule. Les disciples de Jésus auront la même attitude de doute, lors de la seconde multiplication des pains (Mt 15.33). Combien de fois oublions-nous devant une difficulté qui nous paraît humainement insurmontable, les grâces divines et sa puissance à sauver  son enfant effrayé !

C’est pourquoi comme à Job,  Dieu va répondre sans reproches ni rigueur à son serviteur fatigué et déprimé. Dieu connaît le fond du cœur et la faiblesse de chacun de ses enfants, il écoute leur plainte et cherche à les réconforter par des mesures adéquates.

 

C- Réponses de la sollicitude divine

1- Dieu institue un collège d’anciens pour assister Moïse. Ces conseillers, différents de ceux qui s’occupent de la justice dans le camp (Ex 18), agiront dans le même sens que Moïse, car ils sont oints du même Esprit que lui. Pour que tous se rendent compte de leur inspiration divine, des manifestations spéciales, comme dans l’avenir  pour les disciples à la Pentecôte (Ac 2), ont lieu lors de leur onction, sans toutefois durer dans le temps (v 25). Dieu répond précisément au besoin exprimé par Moïse et ne le laisse pas seul dans la conduite du peuple. L’épisode de l’onction des deux anciens absents à la cérémonie, est révélateur de l’état d’esprit respectif de Josué et de Moïse. Pour Josué, cette onction était une injustice, puisque les deux anciens n’étaient pas devant le tabernacle avec les autres, c’était aussi une atteinte à l’autorité de Moïse et au respect de sa fonction de chef. Josué s’instituait  défenseur des droits de Moïse et gardien des rites religieux, ne se rendant pas compte que par cette réaction il prétendait limiter les dons de Dieu à certains privilégiés « rituellement corrects » ! (comme Jean en Marc 9.38-39). Nul dirigeant de communauté religieuse ne peut prétendre juger à la place de Dieu de la dignité ou non des membres à recevoir les grâces divines ! L’Esprit souffle où il veut et n’est pas maîtrisable par l’homme. Il n’est pas diminué non plus par sa dispersion sur plusieurs, comme la flamme n’est pas diminuée par les bougies qu’elle allume.

Pour Moïse, cette onction « sauvage » éveille en lui le désir de voir tout son peuple en bénéficier et devenir un peuple de prophètes. Dans l’AT, l’onction de l’Esprit reste occasionnelle, limitée à des individus (rois, ou prophètes) et même parfois occasionnelle (ex : Saül, 1 Samuel 10.6, 9-13). Il faut attendre la réalisation de la prophétie de Joël 2.28-29, une première fois à la Pentecôte (Ac 2), une seconde fois à la fin des temps (Ap 7 et 14) pour voir naître un peuple entier, oint de l’Esprit Saint, pour « prophétiser » et répandre la Bonne Nouvelle du salut en Jésus-Christ.

 

2- Pour répondre au désir de nourriture carnée du peuple, Dieu envoie à nouveau des cailles, que les gens du désert font sécher au soleil et peuvent ainsi conserver plus longtemps. Seulement Dieu laisse chacun responsable de l’utilisation de ce « cadeau du ciel ». Le peuple devait se sanctifier pour le recevoir (v 18) avec reconnaissance et respect, pour en user avec discernement et modération. Ceux qui ne surent pas maîtriser leur convoitise et leur goinfrerie (= la chair encore entre leurs dents, sans être mâchée !), tombèrent mortellement malades d’intoxication alimentaire (v 33). Ne penser qu’à satisfaire le plaisir des sens fait oublier la grâce de Dieu. La maladie physique qui s’en suit révèle la maladie spirituelle intérieure, et la mort devient, pour les survivants, le signe avertisseur du sort éternel de ceux qui vivent « selon la chair », loin de Dieu (Rm 8.8, 13).

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

 - Comment modifier notre regard sur les événements de notre vie, pour y discerner les grâces divines et en remercier Dieu ?

- Comment rendre nos « collèges d’anciens » de véritables soutiens spirituels et pratiques pour les responsables de nos églises ?

- Comment vivre selon l’Esprit et non selon la chair ? (Rom 8.9, 14)

 

 

Nombres 12.1-16

 

Observons (Evangile et peinture : Moïse devant Yahvé)Moïse devant YAhvé Ex 34.jpg

Le texte

12.1-3 : Jalousie de Myriam et Aaron envers Moïse

      4-8 : Intervention de Dieu en faveur de Moïse son prophète privilégié

      9-16 : Lèpre de Myriam, guérie après l’intercession de Moïse et Aaron.

Au centre du récit (v 6-8a), Dieu définit comment il s’adresse à ses prophètes et à Moïse en particulier.

 

Comprenons

Le peuple est conduit par Moïse et sa famille. Moïse a été choisi par Dieu pour être le libérateur du peuple et le prophète de Dieu qui transmettrait ses volontés (Exode 3-4). Devant les hésitations de Moïse à accepter ce rôle de porte-parole de Dieu face au peuple et à Pharaon, sous prétexte qu’il « n’a pas la parole facile » (Ex 4.10), Dieu lui adjoint son frère Aaron pour lui « servir de  bouche »(Ex 4.16). Quant à Myriam, elle est appelée « prophétesse » après le passage de la Mer Rouge, où elle dirige le chœur de louanges d’Israël (Ex 15.20).

Ce don de prophétie leur est-il « monté à la tête » ? Se laissent-ils contaminer par la contestation ambiante ? Toujours est-il que, en tant qu’aînés de Moïse, ils se mettent à contester son autorité d’envoyé de Dieu, et revendiquent une place au moins égale à la sienne devant le peuple. Ils se servent du don de prophétie qui leur a été accordé, pour essayer d’exercer la même autorité que Moïse sur le peuple et sur sa famille, puisqu’ils vont jusqu’à lui reprocher sa femme étrangère, s’instituant par là comme juges et gardiens des « bonnes mœurs » de leur frère (Un Israélite et à fortiori un prophète de Dieu ne pouvaient pas épouser de femme étrangère, Dt 7.3 !). Aaron et Myriam détournaient leur don à leur avantage, pour satisfaire leur goût du pouvoir, leur xénophobie ou leur animosité contre leur belle-sœur, en profitant de l’humilité profonde de Moïse qui lui ferait, croyaient-ils, accepter sans protestation leur revendication.

C’est pourquoi Dieu doit intervenir et révéler à ces chefs, qui est prophète, et quel est l’état de « péché », d’erreur, d’attitude fausse, de Myriam et Aaron.

La convocation et la rencontre sont solennelles. Dieu leur parle directement et leur apparaît dans la Shekina, la colonne de feu et de nuée devant le Tabernacle.

Dieu distingue ses prophètes ordinaires, à qui il s’adresse dans des visions et des songes (on les appellera ensuite les « voyants » 1 Samuel 9.9 ; 1 Chr 29.29), du prophète particulier qu’est MoÏse : la relation avec lui est directe, « sans énigmes, de vive voix », car Moïse peut contempler une « représentation de l’Eternel ».

Pour Moïse seul, Dieu se rend visible (Hé 11.24-26). Cette représentation de l’Eternel est appelée dans l’Ancien Testament l’Ange de l’Eternel », tel qu’Abraham, le premier à être appelé prophète (Gn 20.7), a pu le voir et l’entendre lui annoncer la naissance d’Isaac (Gn 18.1-15). Paul reconnaîtra en cet Ange de l’Eternel la première « image visible de Dieu » avant son incarnation en Christ (2 Co 4.4b ; Col 1.15), qui est « le rayonnement de la gloire de Dieu et l’expression de son être » (Hé 1.3). (Moïse de Michel Ange)Moïse Michel Ange.jpg

Moïse, prophète de Dieu, par la grâce qui lui est accordée de parler directement avec Dieu et de « voir l’Invisible » (Hé 11.27), préfigurait auprès du peuple « le Prophète » qui devait venir en Christ lui révéler la personne et les projets de salut de Dieu pour l’homme (Dt 18.15) et qui réaliserait les promesses de sa Parole (Dt 18.18).

Le passage de Deutéronome (18.19-22) ajoute à notre texte un second critère pour reconnaître un prophète de Dieu. Non seulement il est en contact avec Dieu par des visions et des songes, mais la parole qu’il prononce se réalise. Jésus reprendra ce critère de vérité à la fin du Sermon sur la montagne (Mt 7.15-20) : « C’est à leurs fruits que vous reconnaîtrez les faux prophètes ». Les prophéties venant de Dieu se réalisent et portent dans le peuple les fruits de l’Esprit (Ga 5.22) !

Dans l’épisode de la contestation d’Aaron et de Myriam, Dieu ne remet pas en question leur don de prophétie, mais le détournement de ce don, qu’ils ont tenté de faire à leur profit, par orgueil et goût du pouvoir. Le don de prophétie n’est pas un moyen de se faire valoir, ou de s’imposer aux autres, c’est un service dans l’humilité auprès des autres (Nb 12.3).

Pour qu’Aaron et Myriam comprennent exactement où les entraînaient leur convoitise et leur jalousie, Dieu utilise le signe prophétique, très parlant, de la lèpre. Cette maladie considérée alors comme incurable et contagieuse, condamnait le lépreux à une exclusion totale du peuple, et à une mort lente et inévitable. Elle devint le symbole en Israël, du péché qui ronge le cœur de l’homme séparé de Dieu, qui le coupe de relations saines avec les autres, et qui le conduit sans espoir à une mort spirituelle, à la séparation éternelle d’avec Dieu.

Pourquoi seule Myriam est-elle atteinte ? Peut-être parce qu’elle était à l’origine du conflit avec Moïse à propos de sa belle sœur (une querelle de femmes en quelque sorte ?), peut-être aussi que Dieu n’a pas voulu déconsidérer aux yeux du peuple la fonction de grand sacrificateur qu’exerçait sur son ordre Aaron, en le rendant impur.

En tous cas, Aaron se solidarise aussitôt avec sa sœur et confesse leur péché commun (Nb 12.11), suppliant Moïse, qui « tenait pour lui la place de Dieu » (Ex 4.16), d’intervenir en sa faveur. Par cette prière à Moïse, il reconnaissait sa supériorité de prophète privilégié, comme Dieu venait de le révéler.

Les deux frères manifestent leur amour pour Myriam devenue « comme un mort-né », dans une intercession fervente à laquelle Dieu répond par un nouvel enseignement moral, spirituel et prophétique. Il pardonne le péché commis contre Lui : en contestant Moïse, ils contestaient en effet le choix de Dieu. Myriam sera réintégrée après 7 jours de « quarantaine » hors du camp : le pardon et la guérison n’excluent pas la prudence et le retrait dans la solitude pour méditer dans l’humilité et la repentance, et se laisser purifier par l’Esprit. Celui qui s’est révolté contre Dieu a un espoir et une possibilité de retrouver une relation saine avec Dieu et avec les autres, s’il reconnaît son état de péché, et s’il désire renouer les liens rompus. L’intercession du Prophète Libérateur qu’est Jésus lui permet de retrouver la santé spirituelle, en attendant la réintégration définitive dans le Royaume éternel où, à son retour, Christ accueillera tous les « rachetés de l’Eternel ».

 

Essayons de résumer ce que ces textes de l’Ancien Testament nous enseignent sur le don de prophétie :

- C’est un choix et une grâce de Dieu, qui ne dépendent, ni d’un lieu sacré, ni d’un rang social ou familial, ni d’une volonté humaine.

- Ce don est accordé pour le service de Dieu auprès du peuple, et ne peut être utilisé ou manipulé, pour exercer à son propre profit un pouvoir sur les autres ou acquérir une gloire personnelle.

- Il est reçu dans l’humilité et s’accompagne d’un esprit de compassion et d’intercession pour le pécheur.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

-          Comment éviter que mon rôle de « porte-parole » de Dieu, comme prédicateur, catéchète, ou simplement témoin de Christ auprès de mon entourage, ne me « monte à la tête », et ne m’incite à prendre autorité sur la vie des autres dans l’église ou dans la famille ?

 

-          Comment distinguer aujourd’hui entre inspiration divine et inspiration de mon inconscient ou de ma sensibilité ?

 

-          Quelle est l’intercession de mon église, peuple de prophètes de Dieu, pour ses membres pécheurs ? Comment leur marque-t-elle son pardon et les réintègre-t-elle en son sein, après qu’ils aient pris pleinement conscience de leur manquement envers Dieu et envers la communauté, et après en avoir manifesté repentance et changement d’attitude ?

 

 

 

Nombres 13.1 à 14.25

 

Observons

Le texte :

13.1-20 Désignation des explorateurs et instructions de Moïsefruits et légumes du jardin.jpg

     21-25 Exploration de Canaan

     26-33 Rapport des explorateurs et réactions diverses dans le peuple.

14.1-4 : Révolte du peuple effrayé

      5-10 : Intervention de Moïse, Aaron, Josué et Caleb.

     11-19 : Intercession de Moïse

      20-35 : Réponse de Dieu

      36-45 : conséquences immédiates de la révolte.

 

 Comprenons

1- L’exploration

Après deux ans au Sinaï, le peuple approche enfin de Canaan. L’objectif du pays promis proposé par Dieu ne semble pas très présent dans leurs pensées : murmures, convoitises, révoltes se sont succédés, mêlés aux regrets des « biens » de l’Egypte. Aussi Dieu désire-t-il leur donner une conception plus concrète de ce qu’il a promis, tout en leur offrant une occasion de manifester leur confiance en lui. Il ordonne d’envoyer 12 hommes en exploration dans le pays de Canaan (13.2)

Leur exploration de 40 jours se fait sans encombre jusqu’à Hébron, pourtant habitée par les enfants d’Anak le géant (13.22, 33). Ils peuvent en rapporter des fruits énormes (raisin, grenades, figues).

Si l’on transpose ce récit historique au plan symbolique et spirituel, on s’aperçoit que Dieu avant d’inviter son enfant à entrer dans son royaume, lui en montre les bénédictions, lui en donne des arrhes, afin d’éveiller en lui le désir sincère d’y entrer. C’est aussi valable pour l’incroyant qui découvre l’amour de Dieu et qui cherche à le connaître plus, que pour le croyant qui expérimente les prémices de la communion avec Dieu sur cette terre, avant d’en connaître la plénitude dans l’éternité.

 

2- le rapport des explorateurs (13.26-33)Grappe de raisin.jpg

Autant le rapport positif est bref (v 27), autant le rapport négatif s’étend sur 5 versets (28-29 ; 31-33). La richesse de la nature les a enchantés, mais leurs yeux se sont fixés sur les obstacles humains : villes fortifiées et géants. Du coup, « le pays où coulent le lait et le miel », signes de douceur et de paix (v 27), devient « le pays qui dévore ses habitants » (v 32).

L’appel de Caleb à conquérir victorieusement ce pays, placé au centre de ce rapport, ne reçoit comme écho, que le sentiment d’impuissance et de petitesse des explorateurs (v 33): « Nous nous sentions comme des fourmis ! »

Ne nous arrive-t-il pas aussi d’être découragés devant l’importance réelle ou imaginaire des obstacles que la raison oppose à l’élan de notre foi ?

 

3- la réaction du peuple (14.1-4, 10)

Le concert des lamentations est unanime : pleurs, murmures, regrets, désir de mort. L’imagination galope et fait envisager les scénarios les plus catastrophiques : morts violentes, enlèvement des femmes et des enfants (v3). Ils envisagent même de retourner en Egypte sous la conduite d’un chef de leur choix, après avoir éliminé les contradicteurs.

Souvent sous l’effet de la peur, nous amplifions la réalité et nous aveuglons nous-mêmes, au point de faire des choix contraires à notre intérêt et de rejeter la seule solution viable, faire confiance à Dieu.

 

4- La réaction des inconditionnels de Dieu (14.5-9)

Moïse et Aaron tombent sur leurs visages, Josué et Caleb déchirent leurs vêtements : signes de douleur extrême et de désespoir intense.

Alors que Caleb avait fait appel au courage des explorateurs, Josué et lui font maintenant appel à leur confiance dans les promesses de Dieu : Ce pays très bon, excellent leur sera donné par Dieu (v 7-8)! L’Eternel qui leur est favorable, livrera les ennemis qui n’ont pas de protection divine, puisque leurs dieux sont impuissants (v 9).

Gardons-nous confiance en Dieu, même si tout va mal autour de nous ?

 

5- Le dialogue entre Dieu et Moïse (14.11-25)

            a) 11-12 : Dieu décide de détruire le peuple rebelle au profit de Moïse

            b) 13-19 : Moïse intercède en argumentant :

- L’Egypte saura que la puissance libératrice manifestée en Israël, n’est pas si grande (13-14). Sous entendu : elle se moquera de Dieu.

- les nations croiront à l’impuissance de Dieu (v 15-16)

- Que la puissance miséricordieuse de Dieu se manifeste dans son pardon et sa justice (v 17-19).

            a’) 20-25 : Dieu pardonne, mais annonce les conséquences du choix de chacun : ceux qui ont refusé d’entrer mourront dans le désert, ceux qui ont cru à la promesse de Dieu vivront et entreront dans le pays au bout de 40 ans (v 34). Tous sont renvoyés dans le désert, car les croyants restent solidaires de leurs frères, et devront enseigner la seconde génération.

Dieu fait part de ses intentions à Moïse, car « il ne fait rien sans en avertir ses serviteurs les prophètes » (Amos 3.7). De plus, cette révélation va permettre à Moïse de se situer lui-même : se réjouira-t-il d’être choisi par Dieu au détriment de son peuple, sera-t-il attristé de la destruction du peuple, dans quel camp se mettra-t-il ? Moïse n’hésite pas une seconde, il ne relève même pas la proposition alléchante de Dieu, il ne voit que le sort du peuple et surtout la gloire de Dieu qui risque d’en être atteinte. En cela, il se pose en médiateur, et en fidèle serviteur qui cherche l’intérêt de son Maître et de ses compagnons, avant le sien.

 

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

-         A quelle occasion, ai-je refusé de croire aux promesses divines, parce que leur réalisation me semblait impossible ?

 

-         Quels obstacles réels ou imaginaires m’empêchent de m’engager sur le chemin de la vie avec Dieu ? Comment les franchir ?

 

 -    La confiance refusée ou accordée à Dieu, a donné un regard radicalement opposé sur le pays promis, et a conditionné la vie de chacun. Quel est notre regard sur les promesses de Dieu, sur la vie qu’il nous propose sur cette terre et dans son royaume ? Pour faire nos choix, que regardons-nous, les côtés positifs ou négatifs des situations ?

Rappelons-nous que « le pessimisme est une question d’humeur, mais l’optimisme est une question de volonté ! »(le philosophe Alain)

 

-    Comme Moïse recherchons-nous la gloire de Dieu, c’est-à-dire la manifestation de son amour avant toute autre chose, en toutes circonstances, favorables ou non, ou bien recherchons-nous notre intérêt immédiat et la satisfaction de nos désirs personnels ?

 

 

Exercice pour le regard : Dans cette image, vous pouvez discerner un visage de vieille sorcière et/ou de jeune fille élégante ! Que privilégiez-vous ?

 

Qu’en est-il de notre vision de Dieu ? De notre regard sur la vie terrestre ? Comment ce regard influence-t-il notre comportement ?

 

  

Vieille jeune femme.jpg

16/10/2009

Etude 4 Nb 9-10 Trompettes, sang, nuée, feu (24 10 09)

Etude n°4 : Nb 9-10 : Trompettes, sang, nuée, feu. (24 10 09)

 

 

1 Co 5.7 : « Purifiez-vous du vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car Christ, notre Pâque, a été immolé ».pain azyme2.jpg

 

Observons

Le chapitre 9, jusqu’au verset 14 développe dans un premier temps le récit de la célébration de la première Pâque après la sortie d’Egypte (1-5), et dans un second temps expose les prescriptions pour des cas d’empêchements exceptionnels (6-14).

On observe ensuite une structure en parallèles concentriques autour du départ des tribus :

A : 9.15-23 :   Voyage sous la direction de la nuée

B : 10.1-10 :   Appels des trompettes

C : 10.11-28 :  Départ du Sinaï

B’ : 10.29-32 :  Appel au beau-frère de Moïse

A’ : 10.33-36 :  Voyage sous la direction de la nuée.

Une fête importante précède et prépare le départ du peuple dans le désert du Sinaï.

Le départ proprement dit est entouré symétriquement par des appels au rassemblement du peuple et à l’association au voyage du beau-frère de Moïse. Le tout est encadré par la mention de la présence et la direction de Dieu dans la nuée.

 

Comprenons

La PâquePâque juive.gif

Un an après la sortie d’Egypte, le peuple n’est pas encore en Canaan où il aurait dû fêter la première Pâque. L’organisation en peuple du « ramassis de gens»(Nb 11.4) sortis d’Egypte (anciens esclaves hébreux, Egyptiens opportunistes ou devenus croyants, hommes et femmes de toutes conditions sociales et ethniques) a pris du temps. La rencontre avec l’Éternel au Sinaï a réclamé du peuple attention et mobilisation.  Un temps d’apprentissage à la confiance en Dieu et en Moïse, et d’assimilation des instructions divines, a été nécessaire avant d’entamer la marche dans le désert vers la Terre promise. Au premier anniversaire de la sortie d’Egypte, Dieu ordonne au peuple de commémorer cet événement solennellement selon le rituel indiqué en Ex 12, sans attendre d’être arrivé. Une nouvelle étape commence dans la vie du peuple. Il a besoin de se souvenir qu’il a été protégé de la mort et délivré de l’esclavage par le sang de l’agneau immolé (Ex 12-13).

Paul révèle aux Corinthiens (1 Co 5.7) le sens prophétique et messianique de cette célébration, que les chrétiens ont repris dans la Sainte Cène et la fête de Pâques. Chaque fois que nous commémorons le sacrifice de Christ, notre agneau pascal, nous célébrons notre libération de la mort et du péché, et partons dans une nouvelle étape de notre vie, purifiés, pardonnés, donc fortifiés pour poursuivre notre marche spirituelle jusqu’à l’entrée dans notre Terre Promise, la vie éternelle avec Dieu.

Cette fête est si importante qu’elle concerne l’immigrant comme l’autochtone. Ceux qui ont été empêchés de la célébrer à la date indiquée, pour impureté rituelle ou voyage, considèrent la fête comme un privilège dont ils ne veulent pas être privés. L’Éternel leur accorde de la célébrer un mois plus tard, avec le même rituel, s’ils veulent continuer à faire partie du peuple d’Israël (v 13).

Dans le prolongement de la Pâque juive, la fête chrétienne de Pâques célébrant la mort et la résurrection de notre Sauveur Jésus-Christ, reste la seule fête annuelle qui réunisse et distingue tous ceux qui se réclament du salut acquis par Christ, l’Agneau immolé (Ap 5.6, 9,12).

Il semblerait que les Hébreux, très vite portés à la révolte contre Moïse et le Dieu qu’il représentait, n’aient pas célébré de nouveau la Pâque, ni pratiqué la circoncision, durant leur long périple (Jos 5.5,10 ; Amos 5.25). Ils n’en reprirent l’habitude qu’à leur arrivée en Canaan.

 

A-    et A’ : Le voyage sous la nuée (9.15-23 ; 10.33-36)

Le voyage à travers le désert va pouvoir débuter. En préambule, le texte détaille ce qui a été indiqué en Ex 40 : les signes merveilleux de la présence de Celui qui allait conduire et protéger la marche du peuple pendant 40 ans. La nuée lumineuse représente le Seigneur qu’on ne peut voir face à face à cause de sa sainteté. La nuée est un écran protecteur pour le peuple pécheur, mais le feu qui se voit la nuit est un guide sur la route et une lumière rassurante dans l’obscurité. De même le Saint-Esprit est pour nous à la fois invisible aux yeux humains, mais vraie lumière pour notre foi, et vrai guide dans un monde plongé dans la confusion et l’aveuglement spirituels. Le rôle d’écran de la nuée était le « type » de la médiation de Jésus en notre faveur. Par Lui nous pouvons nous approcher de Dieu avec assurance (Hé 4.16 ; 10.19, 22).

Tous les mouvements du peuple, départs et campements, dépendaient de la volonté de Dieu exprimée par les mouvements de la nuée. La Parole de Dieu écrite remplit-elle aujourd’hui ce rôle dans les prises de décisions de notre vie ?(Illustration : Yann Arthus-Bertrand, Terre vue du ciel)caravane au couchant.jpg

Les versets 33-36 du ch 10 présentent quelques difficultés d’interprétation, car ils semblent en contradiction avec l’ordre de marche des tribus indiqué juste avant (v 14-28). En effet, l’arche normalement portée sur les épaules des Qéhatites au centre du cortège (v 21), est ici associée à la nuée (v 33), en tête du cortège le jour. Elle ne rejoint le centre du peuple qu’au campement pour la nuit. Les deux emblèmes de l’Eternel sont indissociables : la loi contenue dans l’arche guide le peuple moralement et socialement, lui indiquant les limites et les conditions de sa liberté ; la nuée, symbole de la présence et de la grâce de Dieu, et de la lumière de son Esprit, est au-dessus de l’arche et du peuple, comme protectrice et accompagnatrice de sa marche.

Les bénédictions de Moïse (v 35) à chaque départ et chaque arrivée le rappelaient sans cesse. Elles manifestaient au peuple que le salut et la victoire ne venaient pas du coffre de l’arche, ni de la loi qu’elle contenait, mais de la seule présence de l’Éternel.

 

B-    Les appels

a) les trompettes : Pour communiquer dans un campement si vaste et si peuplé, et transmettre les ordres de départ, de rassemblement autour du Tabernacle, et de guerre, Dieu ordonne aux deux sacrificateurs d’utiliser deux trompettes d’argent battu, plus sonores que les cornes. L’éclat et le nombre des sonneries différenciaient les appels. Cette ordonnance dura au-delà de la marche au désert, pour toutes les fêtes religieuses (v 10) ou dans les guerres (Jos 6 ; 2 Chr 13.12-14).trompettes de l'Apocalypse.jpg

En se référant à l’usage des trompettes dans le désert ou devant Jéricho, on comprend mieux le sens symbolique des trompettes de l’Apocalypse (8-11) : elles annoncent à la fois la mobilisation et le rassemblement du peuple des croyants pour l’avènement du Christ, et les appels au repentir lancés par Dieu à travers les événements écologiques (4 premières trompettes), les séductions idéologiques(= nuées de sauterelles venimeuses) et les violences meurtrières (= chevaux belliqueux), qui frappent le monde à la fin des temps.

b) l’appel au beau-frère de Moïse est situé en parallèle à l’appel au départ donné par les trompettes.  C’est Moïse cette fois qui invite son beau-frère le Madianite à se joindre au peuple pour aller dans la Terre promise et jouir aussi des bénédictions promises par l’Éternel (Ex 34.10 ; Gen 12.2-3). Après un premier refus, Hobab suivit les Hébreux à qui son expérience du désert et sa connaissance des mœurs nomades pouvaient être très utiles (v 31). Sa famille s’établit ensuite au sud du territoire de Juda (Juges 1.16), avant de se séparer en divers clans plus ou moins alliés ou ennemis d’Israël (Jug 4.11).

Comme Moïse, le peuple chrétien a pour mission d’inviter quiconque de son entourage proche à marcher avec lui vers le Royaume, à partager les bénédictions de Dieu et à échanger les connaissances et l’expérience de chacun, utiles à la vie et la progression de tous.

 

C-    Le départ

Il est enfin ordonné ! Chaque tribu se met en marche à son tour, selon les indications de Dieu (v 12-13), de façon que Juda soit à l’avant-garde avec la nuée sur l’arche (v 33) ; les Lévites ayant chargé sur les chariots la tente et ses cordages, pour des raisons pratiques compréhensibles, partirent juste derrière la première division, pour préparer le sanctuaire  à accueillir, à l’étape, les objets sacrés portés sur les épaules des Qéhatites (v 21) au centre du cortège, après la deuxième division des tribus. Ainsi le peuple tout entier pouvait-il voir qu’il était guidé par son Dieu, qui restait en même temps présent au milieu d’eux.

On retrouve la même idée dans le Nouveau Testament : le peuple des croyants marche dans son pèlerinage sur terre, derrière le « Lion de Juda » qu’est Jésus (Ap 5.5),  Il les mène vers son Royaume et les conduit à la victoire de la foi, mais en même temps il vit au milieu d’eux par son Esprit-Saint. La marche spirituelle des croyants pourrait s’inspirer de la mise en route des Hébreux dans le désert : chacun y a sa place et un rôle précis, pour permettre la préparation des cœurs à accueillir le Seigneur, et la progression de tous dans la foi en Christ.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

1-     Quel sens accordons-nous à la fête de Pâques ? Pourquoi nous tourner de plus en plus souvent vers une célébration de la Pâque juive, au lieu de commémorer avec tous nos frères chrétiens, la mort et la résurrection du Sauveur Jésus, agneau immolé pour nous ? Quelles sont nos raisons profondes pour rejeter le souvenir annuel de cet événement central de la foi (1 Co 15) ? Quelle tolérance ou quelle réforme à ce sujet peut nous inspirer l’exigence divine, à propos du report de la Pâque pour ceux qui avaient été empêchés de la célébrer ?

 

2-     Sommes-nous sensibles en tant que peuple prophétique de la fin des temps, aux appels des trompettes de l’Apocalypse (ch 8-9) à nous tenir prêts au retour imminent de Christ ?

 

3-     Comment inviter nos proches, avec un amour pressant mais respectueux, à nous accompagner dans notre marche avec Jésus ?

 

4-     Comment Jésus est-il notre « nuée lumineuse » dans notre relation avec Dieu ? Comment sa présence dans notre vie nous est-elle perceptible, et comment la rendre sensible autour de nous ?

 

5-     Prions pour que chacun de nous sache et remplisse avec cœur le rôle que Dieu lui assigne dans la progression spirituelle de sa communauté et de son entourage !