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01/11/2013

Etude n°6, Lév 16 : Le Jour des Expiations (09 11 13)


 "Qui est Dieu comme toi,  pardonnant la faute et passant sur le crime, en faveur du reste de ton héritage ? Il ne garde pas sa colère à toujours, car il prend plaisir à la bienveillance. Il aura encore compassion de nous, il mettra nos fautes sous nos pieds, Tu jetteras au fond de la mer tous leurs péchés !" Mic 7.18-19

 

Observons Lév 16 Grand sacrificateur devant arche.jpg

1. Contexte

    Le chapitre, au centre du livre, décrit la cérémonie du Jour des expiations, à l’automne, à la fin de l’année religieuse.

    Le v.1 rappelle la faute des fils d’Aaron (ch. 10) qui est la cause de l’institution de ce jour.

 

2. Composition du texte

    Trois parties :

 

A) Introduction : Préparatifs de la cérémonie (v. 1-5) : sainteté de la présence de Dieu dans le sanctuaire et nécessité pour l’homme pécheur de protection par le sang d’animaux, et de purification par l’eau.

 

B) Partie centrale : La cérémonie (v. 6-28) : un chiasme met en valeur les actes sacerdotaux

a) v. 6-12 actes devant la tente (changements de vêtements et      sacrifices)

        b) v. 13-17 actes au-delà du voile (aspersion du sang)

a’) v. 18-28 actes à l’extérieur du sanctuaire (renvoi du bouc émissaire ; changement de vêtements.

Le verbe « faire l’expiation » (kiper), répété 3 fois dans la partie a) du chiasme, 3 fois dans la partie b), et 4 fois dans la partie a’), porte donc tout le sens de ce passage.

 A’) Epilogue : reprise des directives essentielles (v. 29-34) :

date (v. 29), fréquence (une fois par an, v. 34), durée perpétuelle (v. 29,31,34),

état d’esprit d’humilité et de repos (v. 29,31),

cause : l’état de péché (v. 30,34),

but : la purification du péché (v. 30),

acteur : le grand sacrificateur seul (v. 32),

objets :  sanctuaire, tente, autel (v. 33),

bénéficiaires : sacrificateurs et peuple (v. 33).

 

3. Lieux 

remarquables par la répétition : « devant l’Éternel » (v. 7,12,18), « au-delà du voile » (v. 12,15) « devant » et « sur le propitiatoire » (v. 14,15), « dans le sanctuaire » ou « la tente » (v.17,23,24), « dans le désert » (v. 10,21,22), « dans » ou « hors du camp » (v. 26-28).


4. Animaux

un taureau en faveur du sacrificateur et de sa famille (v. 6,14),

deux béliers offerts en holocauste en faveur des sacrificateurs et du peuple (v. 3,5, 24-25),

deux boucs séparés par le sort, l’un sacrifié pour l’Eternel en faveur du peuple, l’autre laissé en vie et chassé pour Azazel, chargé du péché du peuple (v. 7-10,15,20-22),

 

5. Tenue et actes du sacrificateur sacrificateur en lin.jpg

- En dehors du Tabernacle :

tenue spéciale de lin pur pour entrer dans le sanctuaire (v. 4,23),

purifications par l’eau de son corps et de celui des officiants annexes (v. 4,24,26,28),

tirage au sort des boucs (v. 7-10),

sacrifice du taureau, d’un bouc, puis des deux béliers (v. 6, 11,9,15,24),

expiation et purification de l’autel (v.18-19),

imposition des mains et renvoi du bouc dans le désert (v. 21-22),

élimination des restes des animaux (v 26-27).

- A l’intérieur du Tabernacle :

parfum brûlé devant le propitiatoire (v. 12-13),

7 aspersions du propitiatoire, à l’orient, avec le sang du taureau, puis celui du bouc sacrifié.


6. Cause et but de cette cérémonie

sainteté de Dieu incompatible avec le péché de l’homme,

besoin d’une expiation, = absolution, effacement du péché, pour que l’homme vive (v. 2,16-17).

 

Comprenons

1. Vocabulaire :

« sanctuaire » (qodesh) = le Lieu Très-Saint, au-delà du voile (v. 2, 16-17) et 

« tente d’assignation ou tente de la rencontre » = soit l’ensemble du bâtiment, soit seulement le Lieu Saint (v. 7, 16-17, 20).

« faire l’expiation » (kiper), 16 fois dans le chapitre, sans compter l’utilisation de sa racine pour désigner le propitiatoire, ou couvercle de l’arche (7 fois), a deux sens en hébreu : couvrir dans le sens de « protéger » (et pas de cacher), et « éliminer ». Ce verbe n’a pas le sens de pardonner (salach que l’on trouve en 5.18). Le pardon est obtenu grâce à un sacrifice bi-quotidien, qui réclame une confession et une imposition des mains (voir étude précédente).

Ici, le sacrifice pour faire l’expiation se fait sans confession et sans imposition des mains. Il symbolise les deux actes de Dieu dans le processus de salut de l’homme, la protection du croyant et l’élimination du mal.

Le « sacrifice pour le péché »  (v. 3), ou « sacrifice expiatoire », = tout ce qui répare ce qui est sorti du droit chemin. Ce sacrifice rappelle à l’homme sa condition, sa nature, son état de pécheur. C’est un sacrifice collectif et non individuel, en faveur de la famille sacerdotale avec le taureau, et du peuple  avec le bouc pour l’Eternel.

Le péché est une notion trop abstraite pour l’hébreu, qui le désigne toujours par son expression concrète, les « transgressions » ou par sa conséquence, la « souillure », « l’impureté ».

L’ « holocauste » (v. 3) = sacrifice entièrement consumé sur l’autel, en signe de consécration totale.

« L’autel » (v. 12) = soit l’autel des parfums du Lieu-Saint, puisqu’il est question de parfums portés au-delà du voile d’entrée du Lieu-Très Saint, soit l’autel des sacrifices, puisqu’il est précisé, comme aux v. 7 et 18, qu’il se trouve « devant l’Éternel », donc devant la tente de la rencontre, ou sanctuaire.

« Azazel »(v. 8) n’est mentionné que dans ce texte. Placé en parallèle avec l’Eternel, il ne peut désigner qu’un personnage destinataire du second bouc. Les Esséniens orthographiaient ce nom « Azzael » dont le sens est « Qui abandonne Dieu ». En hébreu, az = puissant, azl = s’en aller. On aurait ici l’idée d’un « puissant qui s’en va, loin de Dieu » (?).

 

2. Construction

Elle met en valeur

* les actes « d’expiation » ou d’élimination de l’impureté accumulée dans le sanctuaire, siège de la présence sainte de Dieu, par le sang des sacrifices quotidiens pour le pardon,                  

* et les actes de purification de tout ce qui touche à l’homme, hors du sanctuaire lui-même.

Les règles du récit biblique n’ont pas les mêmes exigences de chronologie que le récit occidental. Le déroulement de la cérémonie n’est pas rapporté dans l’ordre que demande notre logique. Les faits importants sont simplement mis en relief par le procédé de la « répétition » (sacrifices, entrée au-delà du voile, place du sacrificateur devant le propitiatoire, aspersion, sortie du sanctuaire, ablutions, renvoi du bouc dans le désert). Ces répétitions ne donnent pas une chronologie certaine des actes mentionnés : le sacrificateur porte-t-il au-delà du voile, en une seule fois, en 2 ou 3 fois, le parfum, le sang du taureau, le sang du bouc ? Le texte ne permet pas de le déterminer, et il ne faut pas se hâter de faire des transferts symboliques précis avec la ou les entrées de Jésus dans le sanctuaire céleste (Héb 9).

 

3. Signification

Ce chapitre, au centre du livre, comme pivot de toutes les lois cultuelles, alerte notre attention sur l’importance de sa signification. Il nous est impossible ici d’entrer dans l’explication de tous les détails. Voici un essai pour dégager l’essentiel de l’enseignement divin dans cette cérémonie.

Après la mort des deux fils d’Aaron, le peuple n’ose plus s’approcher du Dieu Saint, à cause de son état de péché. Dieu révèle ce qu’il a prévu pour permettre la rencontre de sa sainteté avec le peuple pécheur. Il ne s’agit pas de pardon individuel mais d’acceptation collective :

- le sacrificateur, représentant toute l’assemblée, sacrificateurs et peuple, se présente devant la sainteté de Dieu, entouré des prières d’intercession que l’assemblée adresse pour lui à Dieu. Il symbolise la médiation de Jésus pour son peuple, depuis son retour au Père.

- Le sang pur (symbole de la vie et de la mort de Christ) du bouc pour l’Éternel, aspergé sur le propitiatoire (couvercle de l’arche), protège le peuple représenté par le sacrificateur, de la mort que sa nature de péché encourt face à la sainteté de Dieu. Il peut ainsi se tenir debout devant Dieu qui le considère comme « juste ».

- Par le sang de ce bouc, Dieu veut aussi éliminer le mal, qui avait été porté symboliquement par le sang des sacrifices quotidiens sur les cornes de l’autel des parfums, et qui a souillé tout ce que l’homme a touché. Le sacrificateur en asperge  tous les objets du sanctuaire, pour le purifier

- L’aspersion du sang du premier bouc dans le sanctuaire effectue le premier acte de l’expiation, la protection du pécheur, mais aussi l’élimination de la souillure des objets du sanctuaire touchés par l’homme pécheur.

- . La responsabilité du mal revient enfin à son auteur d’origine, symbolisé par le bouc pour Azazel envoyé au désert. L’imposition des mains et le renvoi du second bouc effectuent le second acte de l’expiation, l’élimination définitive du mal.  

L’expiation-protection du pécheur ne se fait que dans le Lieu-Très Saint, lieu de la présence sainte de Dieu, où le sacrificateur ne pénètre que ce jour-là. La purification ou « élimination du mal »n’est nécessaire que pour ce qui touche à l’homme pécheur, dans le Lieu-Saint sur les cornes de l’autel des parfums, dans le parvis sur l’autel des sacrifices, les vêtements et le corps du sacrificateur.

La « purification » par l’eau (déluge, ablutions rituelles, changements de vêtements v 24, symboles du baptême), par le sang (jour des expiations), par le feu (Sodome, fin des temps, 2Pi 3.10,12, effusion de l’Esprit), est un état transitoire qui fait passer l’homme de l’état de péché à celui de justice ou sainteté, dans laquelle il progressera par la sanctification, qui est la mise à part pour le service exclusif de Dieu dans une vie purifiée.

- Les deux holocaustes de la fin de cérémonie signifient que le peuple et les sacrificateurs, acceptés en la présence de Dieu, et délivrés du péché, peuvent enfin se donner totalement à leur Seigneur.

 

Par ce jour des expiations, Dieu lève un coin du voile sur le problème du mal et sur sa résolution. Le peuple d’Israël perçoit un peu du grand conflit entre Dieu et l’Adversaire, Azazel. Dieu dit au peuple pécheur, à l’Eglise, qui désire avoir une relation avec lui : « Parce ce que je t’aime et ai donné ma vie pour toi (sacrifices du taureau et du bouc), je te protège de la condamnation à mort que ton état de péché encourt, si tu veux bien reconnaître cet état devant moi (humilité et prière d’intercession mutuelle). Je te promets que tu seras délivré définitivement du mal, lorsque l’initiateur du mal sera enfin reconnu publiquement responsable et mourra. La disparition du mal te permettra de vivre éternellement dans ma sainte présence, et dans la consécration parfaite à mon service ».

Tel est le message d’espérance de ce jour des Expiations, qui met en lumière l’amour (protection) et la justice (élimination du mal) de Dieu, lors de ce qu’on appelle le Jugement préliminaire au retour de Jésus.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Comment l’Eglise m’aide-t-elle concrètement à prendre conscience de mon état de pécheur devant la sainteté de Dieu, et du pardon acquis par la mort de Christ pour moi ? Comment nos liturgies le transmettent-elles ? Comment la vie de la communauté et ma propre vie en témoignent-elles ?

 

- Comment cette promesse de purification totale est-elle un encouragement à me placer sous la protection de Dieu et à vivre dès maintenant pardonné et purifié par lui ?

 

- Qu’est-ce que ce chapitre me fait comprendre sur le ministère actuel de Christ pour son Eglise et pour moi ? Comment cela transforme-t-il notre relation à Dieu et aux autres ?

 

- Pourquoi puis-je attendre et annoncer avec joie et reconnaissance le Jugement de Dieu ? (Ap 14.7)

08:00 Publié dans Sanctuaire | Lien permanent | Commentaires (0)

25/10/2013

Etude n°5 : Réconciliation,expiation, Lév 4.27-35 ; 6.19 ; 17.11(02 11 13)

sacrifice du taureau.jpg

« Vous savez en effet que ce n’est point par les choses périssables, argent ou or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache ». 1 Pi 1.18-19

Pour compléter cette étude difficile, nous vous recommandons de vous reporter sur le site des études venant de Belgique (voir le lien dans la colonne de gauche de notre note)

Observons Lévitique 4 (Bas-relief : sacrifice d’un taureau)

Contexte : Après les lois sur les holocaustes (ch 1), sur les offrandes (ch 2) et sur les sacrifices d’actions de grâces (ch 3), le chapitre 4 aborde les sacrifices pour le péché involontaire commis par le grand prêtre (v 3-12), l’ensemble du peuple (v13-21), un chef de tribu (v 22-26), et enfin un individu du peuple (v 27-35).

Texte (v 27-35) :

-          Quel est le péché concerné par le sacrifice d’expiation ? Quels animaux sont sacrifiés (v 27, 32) ? Quand le pécheur offre-t-il un tel sacrifice ? (v 28)

-          Quels gestes doit faire le pénitent lui-même ? (v 29, 33)

-          Quel est le rôle du sacrificateur présent ? (v 30-31 ; 34-35)

-          Quelles différences le sacrificateur fait-il entre le sang et la graisse de l’animal ?

-          Que symbolisaient ces offrandes ? Pourquoi la combustion de la graisse est-elle « d’agréable odeur » à l’Éternel ?

-          Comment sont liés expiation et pardon dans ce texte ?

 

Comprenons

Le livre du Lévitique dans son ensemble détaille sous forme de lois rituelles, comment le Dieu Saint opère la sanctification de son peuple pécheur, pour qu’il bénéficie de sa présence en son sein.

Les sacrifices pour le péché abordés dans le chapitre 4 sont distingués selon la qualité du pécheur : grand sacrificateur, et ensemble du peuple sont plus importants que chef de tribu et simple particulier. Les sacrifices ne sont pas de la même nature ni traités de la même manière selon ces deux grandes catégories.

On est frappé à la lecture de ce chapitre de la place donnée au sang, puis à la graisse de l’animal sacrifié. Pour en comprendre l’importance, il faut se rappeler que le sang représente la vie : « Car la vie de la chair est dans le sang. Je vous l’ai donné sur l’autel, afin qu’il serve d’expiation pour votre vie, car c’est par la vie que le sang fait l’expiation » (Lév 17.11). Le verbe « Kipper »= faire l’expiation, a deux sens en hébreu : c’est d’abord « couvrir, protéger » : le couvercle de l’arche appelé propitiatoire est de la même racine verbale : il protège la loi sainte de Dieu du contact avec le pécheur, et il protège le pécheur de l’anéantissement devant la sainteté de Dieu. Le second sens de Kipper, est « éliminer », « ôter » le mal, ce qui a été traduit par voie de conséquence mais improprement, en « purifier » et « pardonner ». Le livre du Lévitique distingue ces deux sens en les séparant dans le temps : les sacrifices quotidiens ou occasionnels opéraient la protection du pécheur pour lui permettre de vivre en relation avec Dieu, libéré du poids de son péché. Mais le mal n’était éliminé que dans la cérémonie annuelle du Jour des Expiations (Lév 16), en préfiguration symbolique de la disparition définitive de Satan, le responsable de la mort et du péché.

Le texte étudié aujourd’hui concerne donc le rituel du pardon quotidien nécessaire au fidèle repentant. Ces sacrifices quotidiens ou occasionnels sont pratiqués lorsque le croyant prend conscience d’un péché commis par lui involontairement. Ils marquent son besoin de renouer une relation saine avec Dieu, son désir de saisir le pardon qu’Il lui offre et l’abandon de sa vie entre Ses mains et à Son service. Tous les gestes du rituel prennent une signification symbolique et même prophétique comme l’ont compris plus tard les apôtres (voir le verset à retenir 1 Pi 1.18-19).

L’animal sacrifié, taureau pour les deux premières catégories, bouc, chèvre ou brebis pour les deux dernières catégories, devait être sans défaut ni tache, donc pur, préfigurant le Christ, qui « alors qu’il était sans péché, a donné sa vie en faveur des pécheurs » (Rom 5.8). Le repentant, par l’imposition des mains appuyées avec force et conviction sur la tête de l’animal, s’identifiait à cet animal, transférant sur lui  le péché qu’il confessait. L’animal préfigurait ainsi le Christ qui « devenu péché, a porté sur le bois de la croix notre péché » pour l’anéantir dans sa chair ( 2 Cor 5.21 ; 1 Pi 2.24).  Le pénitent aussi reconnaissait qu’il méritait la mort qu’il allait lui-même donner à l’animal : lorsque nous nous séparons du Dieu de la Vie, ce n’est pas Dieu qui nous punit ou nous menace de mort, c’est nous-mêmes qui nous condamnons à msacrifices Cain Abel.jpgort ! Le sang de l’animal sacrifié portait donc un double symbole : la vie de  Christ qu’il offrirait lui-même pour « couvrir » le péché de l’homme et lui permettre de vivre, libéré de sa culpabilité, mais aussi la vie du pécheur qu’il consacrait à Dieu en renonçant à son péché et en accueillant le pardon de Dieu. C’est le sens du sacrifice d’Abel agréé par Dieu, tandis que celui de Caïn, offert dans l’espoir païen de gagner la faveur de Dieu a été rejeté (Gen 4).

Le sang de ces sacrifices était répandu sous l’autel des  holocaustes après qu’une partie eut été prélevée, pour oindre les cornes de l’autel des sacrifices, et dans les deux premiers cas, grand sacrificateur et ensemble du peuple, il était porté à l’intérieur du Tabernacle, pour en oindre les cornes de l’autel des parfums. Les cornes représentaient la puissance d’amour de Dieu qui protégeait le pécheur qui s’en saisissait (1 Rois 1.50). Par le sang, le pécheur se mettait sous la protection de son Dieu, et saisissait son pardon ! L’expiation de son péché était faite ! Dans notre texte, la mention de l’expiation et du pardon n’existe pas pour le grand sacrificateur ! Le signe de sa conservation en vie alors qu’il avait été au plus près du Lieu Très Saint, manifestait à tous qu’il avait saisi le pardon de Dieu.  Pour les autres catégories de pécheurs, peuple, chef ou particulier, aucun signe extérieur de pardon n’existait, c’est pourquoi à chaque fois, le texte le mentionne expressément (v 20, 26, 31, 35). Il est à remarquer que avec le sang, on ne parle pas de purification, mais d’expiation et de pardon d’un péché précis. La purification se fait en général par l’eau pour un état d’impureté, de souillure rituelle (menstruations, lèpre, etc)

Le symbolisme du sang  dans ces sacrifices nous permet de comprendre la parole d’Hébreux 9.22 : « sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon » : sans le don de sa vie par Christ pour couvrir le pécheur, le protéger de la mort encourue , le pécheur ne peut retrouver la relation avec Dieu. Mais aussi, dans le processus de pardon mutuel entre les hommes, s’il n’y a pas abandon de son orgueil et de son égocentrisme de la part de l’offensé, il ne peut pas pardonner à son offenseur. De même l’offenseur ne peut saisir le pardon de l’offensé, s’il ne reconnaît pas sa faute envers lui. Dans les deux parties, il est nécessaire de sacrifier de soi pour reprendre une relation normale !

Le rituel d’expiation se terminait avec la combustion de la graisse de l’animal. Cette graisse était celle qui enveloppait les entrailles profondes de l’animal, et non celle des muscles et de la peau. Elle peut symboliser l’homme intérieur, le cœur profond de l’homme, et elle est brûlée sur l’autel des holocaustes en signe de sa consécration entière à Dieu. C’est la consécration du pécheur pardonné qui est agréable au Seigneur, et non évidemment l’odeur de graisse brûlée ! Cette combustion ne servait pas à s’attirer les faveurs de Dieu, mais à marquer la reconnaissance du fidèle pour le pardon reçu, et la consécration de sa vie à Dieu.

Les restes de l’animal sacrifié pour le grand prêtre et pour l’assemblée étaient aussi brûlés mais hors du camp, car porteurs du péché personnel du grand prêtre, ou du peuple que le grand prêtre représentait devant Dieu, ils étaient devenus impurs à sa consommation. C’était sans doute la préfiguration de la mort de Jésus, mis au rang des malfaiteurs (Es 53.9, 12) sur le Golgotha, hors des murs de la ville sainte de Jérusalem. Mais la chair de l’animal sacrifié pour un chef ou un individu pouvait être consommée par le prêtre, simple officiant de ces sacrifices. C’était un signe concret du pardon reçu, et de l’efficacité de la protection opérée par l’expiation par le sang. On peut y voir la référence de Jésus lorsqu’à la Cène, il donne à ses disciples sa chair à manger dans le pain de la Pâque (Jean 6.51-58 ; Luc22.19). C’est Jésus mort pour le pardon de nos fautes, qui est spirituellement le pain de vie qui nous nourrit et nous fait grandir.

Il nous est très difficile aujourd’hui de saisir le sens spirituel d’un tel rituel de sacrifices, étranger à nos coutumes et à nos mentalités rationalistes, et de plus rendu caduque par l’accomplissement parfait de ces symboles par Christ, incarné, mort et ressuscité. Toutefois si on fait l’effort de dépasser notre sensibilité à fleur de peau, et de chercher la compréhension de ces sacrifices, en les comparant à l’œuvre de Jésus, on pénètre mieux le mystère des réalités « célestes » ou spirituelles, que Jésus nous a révélées, et la profondeur de son amour (Eph 1.7-9 ; 3.18) !

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne :

-          Quel sacrifice ma foi me pousse-t-elle à offrir à Dieu ? (Ps 51.19 ; Rom 12.1) Comment est-ce que je le concrétise ?

 

-          Comment « expier » mes fautes ?

 

-          Que faut-il « faire » pour être pardonné ? Quelles conditions faut-il remplir ?

 

-          Comment considérer le pardon de Dieu ? comme une faveur à gagner, à mériter ? comme un cadeau offert en permanence qu’il suffit de saisir et partager ?

 

-          Comment mes relations avec les autres prouvent-elles que j’ai accepté le pardon de Dieu ?


- Qu'est-ce qui m'empêche de pardonner à celui qui m'a offensé ? Comment me libérer de ce lien ?

 

 

 

 

 

08:00 Publié dans Sanctuaire | Lien permanent | Commentaires (0)