13/05/2022
Étude n°8 La Promesse Genèse 22.1-19 (21 05 22)
Étude n°8 La Promesse Genèse 22.1-19 (21 05 22)
Observons
1-8 : La montée vers Morija pour sacrifier à l’Éternel : Quelle est l'ordre de Dieu ? Qu'a-t-il d'incompréhensible pour Abraham ? Où doit-il aller ? Comment obéit-il ? Quelle confiance manifeste-t-il, v 5, 8 ? Quelle est l'attitude d'Isaac dans ce voyage ?
9-14 : le sacrifice d’Abraham : jusqu'où est allé Abraham dans son obéissance ? Quel détail permet d'identifier l'Ange qui intervient ? Quel est le sens symbolique du bélier v 13 ?
15-19 : les promesses de Dieu à Abraham.: Quelle formule de serment emploie l'Ange v 15 ? Pourquoi ? Quelles sont les promesses de Dieu ? Pourquoi Abraham et ses descendants seront-ils bénis ?
Cette construction met en valeur au centre du texte, l’acte de foi extraordinaire d’Abraham et l’intervention de Dieu en sa faveur.
Comprenons
Le chapitre 22 marque le point culminant de l’expérience de vie d’Abraham avec son Dieu. La réaction d’Abraham force l’admiration : il ne parle pas, il agit. Il se révèle comme dans d’autres circonstances, l’homme de la confiance en Dieu (foi) qui se manifeste par l’obéissance. Ce n’est pas pour rien qu’il est appelé le père de la foi.
Pourquoi Dieu donne-t-il cet ordre incompréhensible de sacrifier Isaac, l’enfant héritier de la bénédiction qui doit s’étendre à toutes les nations ?
Les différents sens du sacrifice d’Isaac
1- Pour Abraham, l’homme de l’Ancien Testament : À son époque et dans sa culture, les sacrifices humains d’enfants ou d’adultes, étaient courants en Canaan et aux alentours. On offrait à la divinité ce à quoi on tenait le plus, en général le premier-né de ses enfants ou de son troupeau, pour obtenir en retour la faveur du dieu. L’Ancien Testament mentionne de tels sacrifices (2 Rois 16.3 ; 21.6 ; 23.10), tout en les rejetant énergiquement (Exode 13.13 ; 34.20; Michée 6.7-8). A cause de cette coutume païenne pratiquée dans son entourage sur les collines, Abraham comprend l'ordre de Dieu de "faire monter son fils"(sens du verbe à l'origine) sur un haut-lieu comme un ordre d'"offrir en holocauste"(c'est le sens que prendra le mot après cet épisode). C'était incompréhensible pour lui, car il avait reçu la promesse que sa descendance viendrait d'Isaac, appelé le fils de la promesse ! Et Dieu lui demandait de le mettre à mort !
En lui demandant ce sacrifice, puis en l’interrompant à la dernière minute, Dieu veut apprendre à Abraham :
- qu’Il ne veut pas de sacrifice humain, qu’il doit rompre avec les coutumes courantes et les influences de la société où il vit.
- que cette épreuve permettait à Abraham de mieux se connaître, de savoir jusqu’où il était prêt à aller pour Dieu. Dieu n’avait pas besoin de preuves de la foi d’Abraham, il la connaissait parfaitement. C’est Abraham qui avait besoin de connaître ses limites.
- qu’Il ne veut pas la mort, mais la vie de ses enfants, et qu’Il y pourvoit.
2- Pour Abraham, l’homme de foi de tous les temps :
- Dieu apprend au croyant que le sacrifice qu’il offre ne sert pas à amadouer Dieu ni à acheter sa faveur : celle-ci lui est acquise avant même le sacrifice. Dieu est un Dieu bon, qui veut bénir et sauver. Le sacrifice du croyant est un geste de foi et de reconnaissance pour sa bonté v 13-14 !
- En lui demandant de sacrifier ce qui faisait toute son espérance et son avenir, Dieu veut aussi enseigner le croyant sur les fondements de sa foi : En qui met-il sa confiance pour sa vie et son avenir ? En ses biens, ses affections, sa progéniture, ou en Dieu seul ?
On peut faire le parallèle avec la rencontre de Jésus et du jeune homme riche (Matthieu 19.21-22) : l’épreuve est semblable, mais le résultat est opposé.
Sommes-nous prêts à ne compter que sur l’amour de Dieu « qui fait tout concourir au bien de ceux qui l’aiment » Romains 8.28 ?
- En pourvoyant au sacrifice, Dieu montre qu’il ne répond pas au sacrifice que l’homme peut lui faire, mais à la foi, à la confiance qu’il met en Lui.
3- Pour Abraham, le prophète : le texte de Hébreux 11.19 nous permet de comprendre que Dieu voulait révéler à Abraham le plan du salut pour l’homme. Abraham a vécu ce que Dieu lui même accomplirait plus tard en Jésus-Christ qui descendrait de lui. Comme Abraham a « marché ensemble » avec Isaac (v 6, 8,19), Dieu accompagnera Jésus dans sa marche vers le lieu du sacrifice de Golgotha : C’est sur le Mont Morija, à Jérusalem, sur le champ d’Ornan (ou Aravna) que Dieu arrêta le fléau de la peste, provoqué par le recensement de David (2S 24.25 ; 2 Chr 3.3) C’est là que le temple de Salomon fut construit. C’est là que furent célébrés tous les sacrifices qui annonçaient la mort de Christ. Par extension, on dit que la montée de Jésus à Jérusalem fut sa montée à la mort, ...et à la résurrection.
Isaac a porté le bois comme Jésus portera la croix. Isaac s’est laissé lier sur l’autel, comme Jésus se laissera clouer sur la croix. Isaac a retrouvé la vie, comme Jésus ressuscitera. La seule différence est dans la mort réelle et volontaire que Jésus a assumée.
La substitution du bélier à Isaac enseignait à Abraham la substitution que Dieu a consentie en Jésus pour que l’homme puisse vivre. Isaac à ce niveau ne représente plus seulement le Christ, il nous représente chacun individuellement. Nous sommes pécheurs, séparés de Dieu, et nous allons à la mort éternelle. Mais Dieu intervient et substitue son propre fils, pour que nous ne soyons pas anéantis. A nous de le croire, comme Abraham l’a cru et a utilisé le bélier-Jésus à la place de son fils, cette fois-ci dans un sacrifice d’actions de grâces pour cette « sorte de résurrection »!
Ce plan du salut, absolument impossible à saisir par nos esprits humains naturels (1 Co 2.14,) Dieu le met à notre portée par son Esprit (1 Co 2.12), grâce à cet épisode de la vie d’Abraham. Nous avons l’avantage sur Abraham, de vivre après la réalisation de cette prophétie en Jésus. Abraham ne put que pressentir ce jour et le saluer de loin (Hébreux 11.13). Et il s’en est réjoui à l’avance (Jean 8.56).
Il est nécessaire d’aborder ces trois significations du sacrifice d’Isaac, pour affermir notre confiance en Dieu et éclairer notre mode de relation avec Dieu. Il est essentiel de présenter Dieu comme un Dieu d’amour et de salut, qui veut la vie et non la mort, et qui va jusqu’à se donner lui-même en son fils, pour que chacun puisse vivre. Toute la Bonne Nouvelle est là !
On peut illustrer concrètement le récit ainsi :
Apporter des grains de riz ou de blé, et si possible des épis. Donner à chacun un grain. Il représente le don de la bénédiction de Dieu pour une personne. Pour que ce grain serve à toute une famille, que faut-il faire ? Il est nécessaire que celui qui l’a reçu, s’en sépare au lieu de le manger, il lui faut le semer, et attendre que la plante pousse et donne un épi, qui sera transformé en farine et en pain.
Ainsi Abraham dut sacrifier ce qui lui était le plus cher, son fils, qui représentait son avenir immédiat. Il l’a retrouvé, après la sorte de mort du sacrifice, l’a vu grandir, se marier, avoir des enfants. Il a ainsi vu se multiplier et s’étendre à plusieurs la bénédiction qu’il avait reçue.
De même Dieu a accepté de donner son fils Jésus, (= semailles et mort du grain) pour que par sa résurrection (= pousse de la plante) il puisse donner la vie à tous ceux qui l’accepteraient.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- En quoi mettons-nous notre confiance pour l’avenir, au niveau personnel comme au niveau de l’Église ?
- Jusqu’où suis-je prêt à marcher ensemble avec Dieu ?
- Comment est-ce que je réagis à la perspective de devoir changer de maison, laisser partir mes enfants devenus adultes, renoncer à une occupation gratifiante, à un voyage projeté depuis longtemps, etc ? Et si Dieu me demandait ces renoncements pour que je grandisse dans la foi, l’amour et la confiance en Lui ?
08:00 Publié dans Genèse 2022 | Lien permanent | Commentaires (0)
06/05/2022
Étude n°7 L'Alliance avec Abraham, Genèse 15.7-21 (14 05 22)
Étude n°7 L'Alliance avec Abraham, Genèse 15.7-21 (14 05 22)
Observons
Le contexte
Abram vient de remporter la victoire sur la coalition de Kédorlaomer contre Sodome et de manifester son adoration en rendant à Dieu la dîme du butin, et en distribuant le reste entre ses alliés et le roi de Sodome.
Le texte
Chacune des trois parties est construite sur des parallélismes concentriques qui mettent en valeur la phrase centrale :
Première partie (15.1-9) :
a) v 1 : intervention de Dieu pour protéger et consoler
b) v 2-3 : doute d’Abram sur la descendance
c) v 4 : promesse de descendance innombrable
d) v 6 : confiance et justification d’Abram
c’) v 7 : promesse de possession du pays
b’) v 8 : doute sur la possession du pays
a’) v 9 : intervention de Dieu pour un sacrifice d’alliance
Deuxième partie (10-12):
a) v 10 : Préparatifs d’Abram pour le sacrifice d’alliance
b) v 11 : Abram chasse les vautours prédateurs
a’) v 12 : Terreur d’Abram dans le soir
Troisième partie (13-21):
a) v 13-16 : Promesse de Dieu : l’histoire des descendants
b) v 17-18a : Dieu signe seul l’alliance
a’) v 18b-21 : Promesse de Dieu : les limites du pays.
Les trois propositions mises en valeur par cette construction révèlent toutes les attentions de Dieu envers Abram pour lui apprendre à vaincre ses doutes et ses angoisses et à Lui accorder une totale confiance.
Comprenons
Une fois encore, le Seigneur apparaît à Abram à un moment où il est anxieux, comme le prouve son expression : “ N’aie pas peur ! Je suis ton protecteur ! ”. En effet, Abram est isolé dans un pays étranger où les razzias des voisins peuvent recommencer. Son neveu n’a pas tiré leçon de sa mésaventure et s’en est retourné à Sodome. Il reste seul, vieux et sans enfant !
Dans son dialogue avec Dieu il exprime toutes ses interrogations et même semble accuser Dieu de n’avoir pas encore tenu sa promesse de descendance. Dans sa déprime, il ne désire plus rien de matériel. Abram ne voit que la solution humaine, conforme aux coutumes, d’adopter comme héritier un de ses fidèles serviteurs.
Dieu rejette cette solution et lui promet un héritier de son sang. Pour concrétiser cette promesse, il place Abram devant la vision du ciel constellé d’étoiles innombrables : ainsi sera sa descendance ! Pour Abram, c’est une promesse d’éternité ! Si Dieu a pu créer les étoiles, il pourra aussi donner une nombreuse descendance.
Nous avons ensuite la première claire affirmation, dans la Bible, de la justification par la foi. Au moment où Abram n’a rien fait d’autre que croire à la parole de Dieu, il est considéré comme juste, c’est-à-dire comme intègre et droit devant Dieu, sans péché (6) ! Ce ne sont pas ses œuvres précédentes, ni une obéissance parfaite, ni même une foi à toute épreuve (la suite montrera qu’elle est chancelante), qui le rendent juste. C’est seulement le mouvement de confiance de son cœur répondant à la révélation de l’amour et de la promesse de Dieu.
Si l’on se rappelle que le péché, c’est la séparation d’avec Dieu, Abram peut être considéré sans péché au moment où il accepte de faire confiance, d’entrer dans une relation intime avec Dieu. C’est ce que désirait Dieu depuis la Création, et qu’il propose encore à chacun.
Le sacrifice d’alliance
Comme Dieu avait donné pour la descendance le signe des étoiles, il va donner pour le pays, le signe de l’alliance. Pour cela il utilise la coutume orientale du sacrifice d’alliance où les parts d’animaux représentent les deux partis alliés. Pour signer l’alliance, il fallait passer ensemble entre les morceaux des animaux, signifiant ainsi qu’on s’engageait à subir le sort de ces cadavres, si l’alliance était rompue ! (voir Jérémie 34.18-20). Lorsqu’on fait alliance, c’est pour lutter contre un ennemi commun. Cet ennemi est symbolisé par les vautours qui s’abattent sur les cadavres d’animaux. S’ils venaient à les dévorer, il ne pourrait plus y avoir d’alliance, ni d’accomplissement de la promesse du pays ! Malgré sa victoire sur eux, Abram voit dans ces vautours un mauvais présage pour la réalisation de la promesse, c’est pourquoi la terreur l’envahit quand le soir tombe ! Conscient de sa propre faiblesse devant les difficultés à surmonter pour posséder un pays rempli d’ennemis, et pour tenir tout seul un pacte d’alliance où Dieu ne s’est pas manifesté, il craint de s’engager entre les animaux, de peur de mourir s’il transgresse cette alliance.
Les révélations de Dieu
Dans l’impasse où se trouve Abram, Dieu renouvelle d’abord ses promesses. Les promesses révèlent d’une part l’histoire des descendants, où s’explique l’épisode des vautours, d’autre part la fin d’Abram lui-même, et enfin l’étendue du pays.
Dieu fait comprendre à Abram que les vautours représentent les deux peuples qui tenteront d’empêcher ses descendants de posséder le pays : les Egyptiens et les Amorrhéens (= l’ensemble des peuples cananéens du pays). Ces deux peuples dont auront à souffrir les descendants d’Abram, seront jugés par Dieu en leur temps. Les vautours sont aussi le symbole des difficultés physiques, des tentations morales et spirituelles que chacun rencontre dans sa relation avec Dieu : Satan essaie d’empêcher notre alliance avec Dieu par tous les moyens. Comme Abram il nous faut résister, en nous appuyant sur le Seigneur et sur ses promesses. L’exemple d’Abram dans cet épisode est un puissant encouragement pour notre propre expérience de la vie avec Dieu !
Après l’histoire des descendants, Dieu révèle les limites du pays. Il n’atteindra jamais les deux fleuves du Nil et de l’Euphrate, mais ces fleuves désignent les empires qu’ils arrosent, entre lesquels se trouvera le royaume de David et Salomon. De même, spirituellement on peut voir dans cette promesse, la prévision de la place du peuple de Dieu au milieu des nations hostiles à Dieu.
Enfin, Dieu rassure Abram sur son avenir personnel immédiat, il n’aura plus de guerres à soutenir, et vieillira en paix. Le croyant qui se confie en Dieu, peut traverser en paix toutes les difficultés et s’endormir dans une mort sereine, car son espérance est dans les promesses de Dieu.
Le signe de l’alliance “ A la vie, à la mort ”
Dieu ne laisse pas son allié dans le désarroi et répond au-delà de son attente : le sacrifice d’alliance est accompli parfaitement, les promesses seront tenues, mais en plus c’est Dieu seul qui subira la mort, en cas de rupture de l’alliance par l’homme !
Dieu annonçait par là à Abram son plan de salut pour l’homme pécheur : Christ, Dieu lui-même, s’offrait déjà pour que le pécheur, qui avait rompu l’alliance avec lui, puisse vivre. Dieu prend les devants pour préserver son allié de la mort, et s’engage à fond en donnant sa vie !
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Sur quelles promesses de Dieu ma foi est-elle fondée ?
- Ai-je comme Abram ressenti ma faiblesse devant les attaques des « vautours » dans ma vie, et me suis-je tourné vers Dieu pour les vaincre ?
- Comment ce texte éclaire-t-il ma compréhension du sacrifice de Jésus sur la croix pour me donner la vie éternelle, et de l’alliance scellée avec lui dans le baptême ?
- Les promesses de victoire et de possession de la vie éternelle me donnent-elles courage et sérénité devant l’avenir, ou restent-elles sans effet sur mon comportement et mon état d’esprit face aux difficultés de la vie et à la perspective de la mort ?
08:00 Publié dans Genèse 2022 | Lien permanent | Commentaires (0)