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27/05/2022

Etude n°10  Jacob devient Israël  Ge 32.25 à 33 (04 06 22)

Étude n°10  Jacob devient Israël  Ge 32.25 à 33 (04 06 22)

 "L'homme lui dit : Quel est ton nom ? Il répondit : Jacob ! L’homme reprit : Jacob ne sera plus le nom qu’on te donnera, mais Israël ; car tu as lutté avec Dieu et avec des hommes et tu as été vainqueur »" (32.28-29)

 

Observonslutte de Jacob avec l'ange.jpg

Le contexte :

- Comment Jacob se sépare-t-il de son beau-père Laban ?(31.17-21) A quel arrangement arrivent-ils ? (31.51-32.3)

Comment Jacob réagit-il à l'annonce de l'approche de son frère Esaü ? 32.7-24 dont 10-13

Le texte (32.25-33)

a) v 25-26 : Comment se termine le combat nocturne de Jacob avec l'homme ? :

b) v 27-30 : Quel est le sujet du dialogue avec l’ange ? Pourquoi un nouveau nom est-il donné à Jacob ?

a’) v 31-33 :Quelles sont les conclusions de ce combat ?    

Comprenons

Le contexte : Jacob après vingt ans de service auprès de Laban retourne dans son pays avec tous ses biens et sa famille. Il se sépare de son beau-père dans la colère et la méfiance réciproques, leurs relations ayant été continuellement sous le signe de la tromperie. Jacob, reçoit des nouvelles de l’approche de son frère venu en armes à sa rencontre, et dans son angoisse se tourne vers Dieu pour lui demander protection et conseil. Cela ne l’empêche pas de prévoir un plan pour amadouer son frère par des cadeaux somptueux.

Le texte

1-Le combat avec l’ange (à mettre en parallèle avec Romains 7.14-25)

Ce passage, très sobre dans sa forme, est un des plus profonds de la Bible. au point de vue psychologique et spirituel. Il décrit sous la forme d’un combat réel (les séquelles à la hanche de Jacob en sont la preuve), le combat spirituel de Jacob au moment de franchir une étape importante de sa vie : son retour au pays promis et la confronta­tion avec son passé en la personne de son frère Esaü.

Jacob a tout fait pour se mettre à l’abri du danger qui le menace. Pourtant il reste angoissé parce qu’il ne sait pas si Dieu est pour lui, et peut-être il se demande aussi s’il ne lui reste pas un autre moyen humain auquel il n’aurait pas pensé, pour être sauvé. En réponse à sa prière, il trouve devant lui un adversaire, qu’il ne reconnaît qu’à la fin du combat, apparition semblable à celle que verra Josué devant Jéricho (Josué 5.13-6.5), incarnation divine avant l’heure.

On peut voir dans ce combat, le symbole de la lutte qui existe en Jacob entre son vieil homme calculateur et l’homme de foi qui met sa confiance en Dieu. Le vieil homme, dans ce combat cherchait à se défendre, à justifier ses combines, à trouver par ses propres forces une solution au problème présent de la rencontre avec son frère. A l’homme naturel nommé Jacob le trompeur ou le calculateur, s’opposait l’homme de foi, se réclamant des promesses de Dieu (32.13) : à travers cet adversaire qui l’incarnait, Dieu reje­tait tous les arguments de Jacob et le poussait dans ses retranchements, pour l’amener à s’aban­donner complètement à Lui.

L’aurore se levant, symbole de la lumière qui se fait jour dans l’esprit de Jacob sur l’identité de son adversaire, le vieil homme est blessé irrémédiablement et ploie les genoux devant Dieu ! Dieu a vaincu toutes ses résistances, Jacob ne peut que tomber dans ses bras (le déboîtement de sa han­che qui le rend infirme le pousse physiquement et spirituellement à s’appuyer sur son vainqueur, à l’enlacer pour en puiser des forces nouvelles). Ayant reconnu sa dépendance totale de Dieu pour se tenir debout et marcher, Jacob dans un cri de foi réclame la bénédiction de celui qu’il ne veut plus quitter. Il sait maintenant que sa vie ne dépend que de cette bénédiction (v 30). Son cœur a été complètement changé, comme sa rencontre avec Esaü le révèlera.

Sa blessure à la hanche lui rappellera concrètement qu’il n’a pas à brûler les étapes, mais à marcher, pas à pas, comptant sur Dieu dans sa faiblesse humaine, et en s’appuyant sur le bâton, symbole de la force de la Parole divine.

 2- Le changement de nom

 En demandant son nom à Jacob, l’ange satisfait trois exigences :

1-  On ne peut pas bénir quelqu’un sans prononcer son nom (voir l’exemple de l’im­position des mains à un baptisé),

2-  En acceptant de révéler son nom à quelqu’un, Jacob lui manifestait sa soumission, sa dépendance.

3-  Jacob devait reconnaître publique­ment qui il était vraiment : le trompeur. En avouant son péché, il se soumettait au jugement de celui dont il réclamait la béné­diction, c’était un véritable abandon de soi, et une demande de pardon.

 Dieu en changeant son nom en lsraël, celui qui lutte avec Dieu et les hommes, et qui est vainqueur (v 28), accorde à Jacob son pardon, une nouvelle dignité : il portera le nom de Dieu face aux nations, et une pro­messe : il sera vainqueur ! Curieuse victoire, qui passe par la défaite totale du vieil homme et la soumission de tout son être à Dieu (Os 12.4-5) ! lsraël peut aussi signifier Dieu combat donc rend vainqueur celui qui s’en remet à lui (voir Psaume 118.6 et Romains 8.31 : si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?)

Pourquoi Jacob demande-t-il le nom de son vis-à-vis? Il sait bien à qui il a affaire (v 30)! Sans doute veut-il remercier, en le nom­mant, celui qui l’a assuré de la victoire. Peut-être aussi a-t-il le désir de mieux con­naître celui qui lui a fait grâce, son Sauveur, qui lui a conservé la vie, tout en le purifiant de toute tentative orgueilleuse de s’en sortir avec ses propres forces ? Cette révélation du nom de l’Éternel ne lui sera pas accordée (Hébreux 11.13, 39), elle le sera pleinement en Jésus-Christ qui fera connaître le Dieu Sauveur. Jacob devra faire route avec sa faiblesse, sans autre ressource que la foi qui consiste non seulement à croire aux promesses de Dieu, mais aussi à en attendre de Lui seul la réalisation.

Jacob manifeste sa reconnaissance d’avoir été pardonné, béni et transformé, par ces mots émerveillés : J’ai vu Dieu face à face, et je suis encore en vie! Ce privilège est accordé à celui qui n’offre plus de résistance à l’action de Dieu dans son cœur, qui s’en remet avec confiance à sa direction et marche en s’appuyant sur ses instructions. Le soleil s’est levé lorsque Jacob franchit le gué, comme la lumière et la paix de Dieu sont entrées dans son cœur : il peut s’avan­cer vers son frère, il ne le craint plus ! 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Ai-je laissé Dieu vaincre les résistances de ma nature orgueilleuse et indépendante, comme mon baptême le proclamait symboliquement ? De quelles victoires Dieu m’a-t-il rendu capable ?
  • Est-ce que je fais confiance à Dieu dans mes relations conflictuelles avec les autres, pour les aborder dans la paix, malgré mon incapacité reconnue  à y trouver par moi-même une solution ? Par quelle attitude cette confiance se manifeste-t-elle ?
  • Comment est-ce que j’honore le nom de Dieu reçu à mon baptême qui a fait de moi un « fils de Dieu », un « chrétien » ?
  • Comment se manifeste dans ma vie et dans celle de mon église, le désir ardent de Jacob "d’enlacer" le Sauveur, de mieux le connaître, et de marcher en confiance avec lui ?

 

20/05/2022

Étude n°9 Jacob l’usurpateur Genèse 25.19-34 (28 05 22)

Étude n°9 Jacob l’usurpateur Gen 25.19-34 (28 05 22)

« Esaü dit : Est-ce parce qu’on lui a donné le nom de Jacob qu’il m’a supplanté deux fois Esaü et Jacob, Mariano Salvador Maella_.jpg? Il avait déjà pris mon droit d’aînesse et maintenant il a pris ma bénédiction ! » 27.36

(Esaü et Jacob, Mariano Salvador Maella)

Observons

  • Que reproduit l’histoire d’Isaac et de Rebecca v 20-21?
  • Quelle fut la prophétie de l’Éternel au sujet des jumeaux, v 22-23 ?
  • Que se passa-t-il à la naissance, 25-26 ? Que signifiaient leurs noms en hébreu ?
  • Quels caractères développèrent les deux frères, v 27 ?
  • Quel était le dysfonctionnement de la famille v 28 ?
  • Qu’est-ce qui motivait Esaü au retour de la chasse ?
  • Que représentait le droit d’aînesse ? voir Deut 21.17
  • Que signifie la demande de Jacob à ce sujet ? Pourquoi la fait-il ? v 31
  • Que signifie la remarque d’Esaü  sur son caractère ? v 32, 34
  • Pourquoi Jacob demande-t-il un serment à son frère ? v 33

 

Comprendre

il n’y a rien de très original par rapport à Abraham : même stérilité de Rébecca, même mensonge d’Isaac pour sauver sa vie à propos de l’identité de sa femme-« sœur », mêmes querelles au sujet de points d’eau en Philistie, même alliance avec le même roi Abimélek. Isaac ne serait-il que la pâle copie de son père ?

Cette répétition des expériences de son père pourrait-elle signifier qu’Isaac a du mal à s’affranchir de l’emprise paternelle sur le plan de ses relations avec Dieu et avec les autres ? Il lui faut faire ses expériences et trouver son chemin personnel vers Dieu. Dieu le guide comme il l’a fait pour son père, l’encourageant de sa présence (26.24), et de ses bénédictions, car il voit en lui un cœur droit et docile depuis sa marche au mont Morija, pour y être « sacrifié » par son père. Isaac et Rebecca doivent apprendre par eux-mêmes que tout est don de la grâce de Dieu.

Dans son désarroi provoqué par la souffrance de sa grossesse, Rebecca se tourne vers l’Éternel, signe que la famille continuait à adorer le Seigneur, peut-être sur les lieux où Abraham avait construit des autels (Gen 12.8 ; 13.4, 18) ou auprès de Melchisédek, sacrificateur de l’Eternel (Gen 14.18). La prophétie reprend l’idée de la lutte prénatale entre les jumeaux en l’étendant à la rivalité entre les deux peuples issus des deux frères, et en y ajoutant la victoire du plus jeune sur l’aîné. La destinée des peuples est préfigurée par la conduite de leurs ancêtres, comme dans la bénédiction de Noé (9.25-27).

Au sujet d’Esaü  le texte multiplie les jeux de mots le caractérisant : il était « roux » en hébreu : admoni), ce qui rappelle la couleur du plat de lentilles et le nom d’Edom (v 30), peuple issu d’Esaü, qui habita la montagne de Séir, suggéré par le mot hébreu sear (= « de poil »), Esaü signifiant le poilu, le velu.

Jacob porte un nom dérivé du mot akêb (« talon). « Tenir le talon »signifie chercher à arrêter quelqu’un pour le faire trébucher et le dépasser. Les noms donnés aux enfants conEsaü vend son droit d'ainesse Michel Corneille 1650.jpgditionnent-ils leur avenir et leur caractère ? C’est ce qu’Esaü a pensé lorsqu’il s’aperçut qu’il avait été doublement supplanté par Jacob (27.36). (Esaü vend son droit d'ainesse, Michel Corneille 1650)

Le caractère des deux fils d’Isaac se révèle dans leur choix de vie : Esaü est tout entier dans l’action, dans le présent, dans le matérialisme rustique, aimant la chasse et la bonne chère (v 30 et 32). Les valeurs spirituelles attachées à son droit d’aînesse ne le préoccupent pas, il a si faim qu’il ne dit pas « je veux manger » mais « je veux avaler », il se croit à l’article de la mort s’il ne mange pas aussitôt, et néglige la promesse divine attachée à la lignée d’Abraham et Isaac donc normalement au droit d’aînesse. Son allure physique et ses goûts en font un véritable  « homme sauvage », aventureux et solitaire (v 27), se rapprochant de Nimrod et d’Ismaël (10.9 ; 16.12 ; 21.20-21) et répondant aux goûts de son père vieillissant, Isaac (v 28).

A l’opposé, Jacob, « homme paisible » ou « homme de bien, ou intègre » (Ps 37.37 ; Job 1.1) préférait la tranquillité sous les tentes, résidence de la famille, des femmes et des vieillards. Il y appréciait la compagnie et trouvait le temps de méditer ce que sa mère lui avait enseigné sur le Dieu de ses pères, la promesse faite à Abraham (22.17-18) et la prophétie de sa naissance.

Ainsi la famille était-elle séparée en deux clans suivant les préférences affichées par les deux parents. En vieillissant, Isaac oubliait-il les paroles de Dieu adressées à Abraham puis à Rébecca ? Se laissait-il aller à ses désirs charnels ou à son affection pour son aîné qui flattait ses goûts, au détriment de la méditation des paroles divines ? 

Jacob, comme Abraham, a voulu « aider » le Seigneur à réaliser sa prophétie, en saisissant l’occasion de la fatigue d’Esaü pour lui extorquer la promesse avec serment (mieux vaut être prudent et empêcher tout revirement d’Esaü !) de lui céder le droit d’aînesse. C’est ce qu’on appelle « un abus de faiblesse » ! Cette usurpation d’un droit qui faisait de lui l’héritier d’une double part de l’héritage, révèle son désir de bénéficier aussi des promesses divines auxquelles il ajoute foi, mais qu’il s’accapare par ruse. Toute sa vie sera marquée par ce caractère de tromperie :

 il usurpera la bénédiction paternelle (ch 27), il trompera Laban au sujet de ses troupeaux ou à son départ de Charan (ch 30 et 31) ; il sera lui-même trompé par Laban à son mariage (ch 29) et plus tard par ses fils au sujet de Dina,  puis de Joseph (ch 34 et 37). Pourtant, Dieu resta fidèle à ses promesses, et ne cessa jamais d’accompagner Jacob malgré ses fautes, et de le bénir, parce qu’à travers lui, Dieu voulait réaliser son plan de salut pour son peuple et pour l’humanité. Lorsque l’on désire sa bénédiction de tout son cœur, Dieu répond malgré nos faiblesses et nos écarts, et reste fidèle à ses promesses de salut.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Quelles sont mes intérêts dans la vie ? Quelle place y tiennent la méditation de la Parole de Dieu et la communication avec mes proches ?
  • Quand et comment ai-je essayé de « forcer la main » de Dieu en ma faveur ?
  • Comment exprimer ma foi dans les promesses divines à mon entourage plus ou moins croyant ?
  • Suis-je assuré du pardon de Dieu quand je reconnais mes erreurs ? Comment cela se traduit-il dans ma vie ?